20 novembre 2007

Mardi 20 Novembre 2007 : Journée de grève et de Manifestations

Ma revue de presse (et mes commentaires en italiques)

A Paris : plus de 20 000 fonctionnaires, répondant à l'appel de l'ensemble de leurs fédérations syndicales, ont défilé ce mardi après-midi à Paris, sous la pluie, pour exiger des négociations salariales, dénoncer les suppressions de postes et les modalités de réforme de la Fonction publique annoncées par Nicolas Sarkozy.

Plusieurs centaines de personnes commençaient à se rassembler mardi peu avant 14H00 place d'Italie à Paris, avant le départ de la manifestation parisienne des fonctionnaires qui demandent des augmentations de salaire et contestent les réductions de personnel. Evènement

"Ensemble pour les salaires, l'emploi et les services publics" proclame la banderole de tête de la manifestation intersyndicale, à l'appel de huit organisations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires).

Les cortèges commençaient à se former sous une pluie fine, place d'Italie (XIIIe), syndicat par syndicat. Etaient visibles les couleurs rouges de la CGT, les drapeaux oranges de la CFDT, le bleu et blanc de l'Unsa et les ballons multicolores de la FSU, premier syndicat de la fonction publique d'Etat et majoritaire chez les enseignants.

Des militants de FO et du SNUI (Solidaires) étaient également présents, qui attendaient, au son de deux sonos diffusant des chansons militantes, le départ de la manifestation, prévu à 14h00 pour rejoindre les Invalides.

Des manifestations ont lieu dans toute la France.

Le but de la manifestation est "que le gouvernement engage des négociations sérieuses sur les salaires des fonctionnaires et sur l'emploi", a déclaré Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa. "Il y a une grosse mobilisation, 40 à 50% de grévistes toutes fonctions publiques confondues", a-t-il souligné. "On n'a jamais été pour une confusion des mouvements …… ». L'intérêt pour des fonctionnaires et des agents est que leurs problèmes soient traités de manière séparée", a ajouté M. Olive.

Ndlr : Y aurait-il des torchons et des serviettes et des cols blancs et des salopettes bleues à ne confondre ? Un peu de modestie s’il vous plait Monsieur Olive ! Dans une manifestation c’est la force du nombre qui compte, pour les négociations elles se feront de toute façon séparément.

Parti de la Place d'Italie vers 14h30, le cortège rejoindra l'Esplanade des Invalides. Outre les fonctionnaires, des cheminots et des agents de la RATP, qui défendent leurs régimes spéciaux, sont également présents. Quelques étudiants étaient également dans le cortège.

"Ensemble pour les salaires, l'emploi, les statuts des services publics", peut-on lire sur la banderole en tête de la manifestation.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, celui de FO Jean-Claude Mailly, celui de la FSU Gérard Aschieri ou encore celui de la CFDT François Chérèque sont en tête de cortège.

A son arrivée, Monsieur Chérèque a été accueilli sous les sifflets par plusieurs dizaines de cheminots scandant "Chérèque vendu!", "Chérèque trahison!". M. Chérèque a été le seul porte-parole syndical à appeler dès la semaine dernière à la reprise du travail à la SNCF.

Pour lui, la mobilisation des fonctionnaires est légitime car "on ne peut pas continuer à supprimer des emplois sans débattre de ce que l'on veut faire de la Fonction publique". Il a AUSSI regretté le risque de confusion avec le mouvement contre les régimes spéciaux. "A chaque fois qu'on mélange les revendications, on donne la possibilité au gouvernement de choisir ce qui l'intéresse et ce qui est le plus facile pour lui" a-t-il souligné

A chacun son analyse, Monsieur Chérèque certes a du raisonnement en paroles mais pas en action solidaire avec les autres syndicats, il penche hélas pour une conciliation prématurée avec les patrons et le pouvoir……. en prêchant la reprise sans aucune garantie. Et fait la fine bouche en craignant un risque de confusion avec d’autres genres de revendications. Quand on a affaire à des loups dévorants il faut ne pas se laisser mordre et c’est ce que Monsieur Chérèque ne comprend pas. Quand aux agissements du gouvernement c’est évident, ça saute aux yeux et Monsieur Chérèque semble le découvrir tout à coup.

Près du carré de tête de la manifestation, de nombreux militants, dont certains arboraient des autocollants CGT, ont crié "Chérèque avec les patrons !", "Sarkozy-Chérèque, même combat !", "Chérèque, pas de couteau dans le dos", "Oui à l'unité, non à la collaboration" et "Chérèque trahison !".

Après une heure environ dans la manifestation, François Chérèque est parti en courant avec une escorte, alors que son homologue de la CGT Bernard Thibault était déjà parti, dans le calme.

Les nombreux quolibets et les sifflets ininterrompus tout le temps de son trajet dans la manifestation, ont redoublé au moment de son départ.

Certains manifestants ont tenté de le suivre, mais il s'est engouffré rapidement dans une voiture, qui a filé.

Jean-Claude Mailly a justement rappelé l’omerta des patrons et du pouvoir "sur le pouvoir d'achat, alors qu'une grande conférence s'est tenue le 24 octobre, nous n'avons absolument rien eu ni dans le public, ni dans le privé. C'est à se demander s'il faut un rapport de force pour le que le gouvernement bouge ou que Nicolas Sarkozy s'exprime sur le sujet. Au gouvernement, aujourd'hui, de répondre aux fonctionnaires sur cette question".

Monsieur Bernard Thibault a relevé : il "y a quelques semaines, nous avons eu une conférence dite sur le pouvoir d'achat qui n'a donné lieu à aucune mesure concrète et rapide. Donc le gouvernement a aussi une part de responsabilité dans cette situation".

Gérard Aschieri a expliqué que "les gens font grève parce qu'ils perdent du pouvoir d'achat, qu'on ne les entend pas et que les suppressions de postes menacent les services publics auxquels ils sont attachés".

Ainsi ces trois syndicalistes ont fait des déclarations judicieuses et ne se sont pas attardés à philosopher sur la légitimité de la mobilisation des fonctionnaires, que tout un chacun, qui a une conscience sociale, considère du reste comme légitime, sans que Monsieur Chérèque ait à s’exprimer là-dessus.

Rappelons que le disque rayé de Monsieur François Fillon tourne toujours sur le même sillon depuis quelques jours, en effet il nous l’a fait réentendre sans aucune variation lundi soir, en réaffirmant sa détermination à réformer les régimes spéciaux de retraite, assurant qu'il ne "céderait pas parce qu'il y a des trains qui ne roulent pas, des bus qui sont bloqués ou des métros qui ne fonctionnent pas".

Eh ! bien oui on le sait ! C’est comme ça, Monsieur, des bus sont bloqués, des métros ne fonctionnent pas, des trains ne roulent pas, et vous, vous tournez à vide en attendant le nouveau refrain que Monsieur Sarkozy vous apprendra pour nous le resservir pendant quelques prochains jours.

La mobilisation sociale devait cependant atteindre un pic ce mardi avec l'entrée dans la danse des 5 millions de fonctionnaires, appelés par les huit syndicats de la Fonction publique à cesser le travail pendant 24 heures pour leur pouvoir d'achat et contre les réductions d'effectifs.

Le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth, s'attendait à une "forte" mobilisation et plaide pour qu'un rendez-vous régulier soit fixé sur l'évolution des rémunérations des agents de l'Etat.

J’ai vu une vidéo où Monsieur Woerth, "mi-figue-mi-raisin", s’exprimait sans conviction et je le nommerais « le Chérèque du gouvernement »

Dans l'immédiat, des écoles primaires seront fermées et des cours annulés dans les collèges et lycées ce mardi, selon le premier syndicat d'enseignants, la FSU.

Certains hôpitaux devraient tourner au ralenti.

Dans les aéroports, les perturbations étaient limitées mardi matin, ou nulles comme à Lyon, en dépit d'arrêts de travail des contrôleurs aériens.

A Orly-Ouest, seuls deux vols, un de la compagnie Iberia et un d'Air France, étaient annulés mardi matin. Mais plusieurs vols enregistraient des retards jusqu'à 45 mn.

A Marseille, sept navettes vers Paris-Orly d'Air France ont été annulées pour la journée et quatre à Nice, selon les directions d'aéroports.

A Toulouse-Blagnac, Air France a annulé deux rotations Toulouse-Orly mardi matin et quelques retards sont annoncés.

A Grenoble : La manifestation dans les rues de Grenoble pour la défense du pouvoir d'achat des fonctionnaires et pour les retraites des cheminots a réuni mardi 15.000 personnes selon les syndicats. Sous un froid vif, le cortège ouvert par une banderole de l'intersyndicale avec le slogan "Salaires, emplois et défense du service public" a commencé à défiler vers 10h15.

Au second rang suivaient le "syndicat des cheminots de l'Isère" avec des manifestants qui brûlaient de nombreux fumigènes rendant l'air irrespirable.

Venaient ensuite des syndicats d'enseignants, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), du CNRS, de nombreux salariés des tribunaux, des IUFM, des lycées et des collèges, des membres du PS et de la LCR et de très nombreux étudiants venant des trois universités grenobloises demandant le retrait de la Loi Pécresse.

Deux larges banderoles appelant à la "grève générale" clôturaient la manifestation qui devrait se dissoudre devant la préfecture de l'Isère.

C’est réconfortant de voir qu’à Grenoble tous les manifestants s’étaient regroupés sans qu’aucune réflexion ne s’élève sur une possible confusion des différents mouvements de revendications. Que Monsieur Chérèque et Monsieur Olive en prennent de la graine de solidarité.

A Rouen : Quelque 18.000 personnes selon les syndicats, ont manifesté mardi dans les rues de Rouen pour la journée d'action de la fonction publique élargie aux cheminots, aux étudiants et aux lycéens déjà mobilisés ces derniers jours. Cette manifestation était numériquement plus importante que celle du 18 octobre pour la défense des retraites qui avait réuni 8.000 personnes.

Aux cris de "retraites, pensions, protection sociale, on s'est battu pour les gagner, on se battra pour les garder", ou "Sarko, Fillon ça suffit", les manifestants ont défilé de l'Hôtel du département à la préfecture.

Le cortège était ouvert par une banderole intersyndicale proclamant: "Pouvoir d'achat, emploi, retraite, protection sociale, service public, tous ensemble". Les cheminots en grève depuis six jours et qui ont reconduit dans la matinée leur mouvement pour 24H00 formaient le plus gros cortège avec des banderoles et des drapeaux CGT, FO et SUD-Rail.

Dans la manifestation figuraient aussi des enseignants, des hospitaliers, des électriciens, des territoriaux, des agents de l'Equipement ainsi que quelques policiers de l'UNSA et FO police.

Des étudiants qui bloquent partiellement depuis fin octobre leur université avaient également pris place dans la manifestation tout comme quelques centaines de lycéens

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