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31 mars 2009

Madame Dati reste en surface

Remise sur le tapis de la question des "mères porteuses"

article de lucienne magalie pons

Nous apprenons qu’une soixantaine de personnalités et chercheurs demandent la légalisation des mères porteuses dans un appel du samedi 28 mars.

"Nous pensons que la gestation pour autrui (1) ne porte pas atteinte à la dignité de la femme si elle est pratiquée dans des conditions claires et sûres, altruistes, dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation, qui exclut toute marchandisation de la personne", assurent-ils .....................


Personne n'est obligé de tomber dans le piège de leurs arguments.

(1) ndlr : Utilisé dans cet appel le terme « gestation pour autrui » pour désigner la période de grossesse pour autrui de la mère porteuse me parait volontairement réducteur, de même que le mot « gestatrice » qui par ailleurs se généralise de plus en plus dans les études traitant de ces questions de procréations pour autrui.

L’association « Clara » qui a lancé l’appel, est une association fondée par les Mennesson couple parent de deux jumelles nées en 2000 d’une mère porteuse californienne , leur fillettes ont été en France en Cour de cassation privées d’état civil du fait de l’interdiction de la gestation pour autrui inscrite dans les loi de bioéthique de 1994 , et l’on peut voir dans leur démarche une volonté d’aboutir à une solution de leurs préoccupations personnelles.

L'appel est signé, entres autres personnalités diverses, par Élisabeth Badinter, la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, la féministe Antoinette Fouque, le député Noël Mamère, la sociologue Dominique Mehl, le médecin Israël Nisand ou encore l'avocat Frank Natali, personnalités qui interviennent généralement dans ces questions pour faire passer leurs sentiments personnels d’avant-garde sur la question de la légalisation des mères porteuses.


Cette pratique est autorisée au Royaume-Uni, en Grèce, au Canada et aux États-Unis et tolérée en Belgique et les signataires de l’appel sont pour une légalisation encadrée de cette pratique en France.


Je ne vois pas en quoi la France devrait s'aligner sur l'exemple de ces pays dont la dégradation des mœurs et le relâchement moral sont souvent étalés dans les journaux et sur les écrans de télévisions.


Trois des signataires expliquent leur engagement, ces trois sons de cloche destinés à assurer la propagande de leurs propres idées se veulent et sont scientifiques et philosophiques. et ne reflètent en rien la majorité de l'opinion publiques.A leur lecture nous pouvons voir qu’ils soutiennent chacun leur motivations personnelles en l’appuyant sur des considérations et des exemples pseudo altruistes et des recommandations de préventions de risques médicaux.


Leurs déclarations ci-dessous reproduites ne sont pas convaincantes pour faire admettre le principe de la gestation pour autrui.


Aucun d’entre eux n’a examiné la question de la polygamie contraceptionnelle qui caractérise cette pratique de procréation assistée, et qui légalisée serait la porte ouverte ensuite à des revendications futures pour l’instauration légalisée d’une polygamie pure et simple sous couvert d’infertilité féminine.


Leurs déclarations ci-dessous reproduites, expriment leur propre suggestion réductrice, elles sont pas assez convaincantes pour faire admettre le principe de la gestation pour autrui à des personnes neutres sociologues ou juristes habituées à réfléchir à ces questions dans tous leurs aspects et prolongements dans le domaine du droit de la famille, civil et social.


Vous remarquerez aussi que leurs affirmations nous sont livrées comme paroles d’évangiles faisant référence à « aujourd’hui » et « à la nuit des temps », à l’altruisme et d’autres considérations pour faire passer leur pilule. On nous présente aussi ce « mouvement » comme irréversible en Occident ....au nom de quoi ? de la recherche médicale, du désir égoïste de couple qui ne souhaitent pas adopter, du désir d’autres couples homosexuels de s’aligner sur les avantages civils et sociaux des couples hétérosexuels féconds ?


A vous d’en juger, voici leurs déclarations :


« François Olivennes, spécialiste de la médecine de la reproduction : "Aujourd'hui, en raison « de l'interdiction de la gestation pour autrui, les femmes privées d'utérus sont les seules « femmes infertiles auxquelles la médecine ne peut rien proposer. Contrairement à ce que l'on « dit souvent, je ne crois pas que cette pratique conduirait à une marchandisation du corps « humain : il faut, pour éviter toute dérive mercantile, que la loi interdise la rémunération de « la femme porteuse et impose le seul remboursement des frais occasionnés par la grossesse.

« Il y a, depuis la nuit des temps, des femmes qui ont envie d'aider d'autres femmes à avoir « des enfants, sans qu'elles soient pour autant folles ou désespérées. Les études montrent ainsi « que les femmes porteuses considèrent cette grossesse comme un don et qu'elles ne sentent « pas la "vraie" mère de l'enfant. Reste, bien sûr, que toute grossesse présente un risque « médical : c'est pour cela que la loi doit prévoir une parfaite information de la gestatrice."


« Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse : "Il faut changer l'ensemble des lois « sur la filiation afin d'ouvrir tranquillement la voie aux nouvelles formes de procréation. En « France, la gestation pour autrui se fait de manière sauvage, dans une certaine clandestinité : « plutôt que de crier à l'apocalypse, encadrons donc les pratiques pour éviter que n'importe qui « fasse n'importe quoi.

« Ainsi, il vaut mieux, à mon sens, que les mères porteuses aient déjà eu des enfants et « qu'elles ne puissent pas porter l'enfant de leur fille ou de leur sœur : tout ce qui est « incestueux est à bannir. La rémunération doit en outre être limitée pour éviter que des « femmes s'engagent dans cette voie pour des raisons strictement commerciales. Enfin, il faut « que la mère ait la possibilité de garder l'enfant, à la naissance."

« Maurice Godelier, anthropologue : "Avec les mères porteuses, le processus de la maternité « est scindé en deux : une première femme assume la conception, une seconde la grossesse, ce « qui est nouveau dans l'histoire de l'humanité. La gestation pour autrui est le fruit des progrès « de la médecine, mais c'est aussi le produit des évolutions de la parenté dans les sociétés « occidentales : je pense à la valeur extraordinaire que nous accordons à l'enfant et à « l'importance que nous attachons à notre liberté de choix de vie au-delà des institutions « consacrées et des rituels traditionnels.


« La gestation pour autrui, comme l'homoparentalité, a été inventée par des couples qui « trouvaient là une solution à leurs problèmes mais qui ne se rendaient pas forcément compte « que leurs pratiques allaient dans le même sens et qu'elles se sont cristallisées dans des « revendications communes. Ce mouvement est irréversible en Occident et ces pratiques « seront de mieux en mieux acceptées par nos sociétés. Il n'y a pas de raison de les refuser, « mais elles doivent être l'objet d'un débat politique et culturel sérieux et être encadrées de « réglementations très claires définissant les responsabilités, c'est-à-dire les droits et les « devoirs de chacune des personnes engagées dans ces relations."

Fin des déclarations

ooOoo

Mon commentaire : Pour ma part je sui non seulement contre toute légalisation mais pour une interdiction absolue des mères porteuses en France et la pénalisation impitoyable des couples français qui vont à l’étranger requérir le service d’une mère porteuse.


Par contre je suis pour qu’une loi favorise facilite l’adoption d’abord dans notre propre pays. Il est tout à fait choquant de constater que des couples en désir d’adoption soient obligés de dépenser des fortunes à l’étranger pour pouvoir adopter un petit enfant.

.


30 mars 2009

Yvan Colonna :" l'Affaire se corse"

L’affaire Colonna ne fait que commencer comme l’a déclaré l’un de ses avocats et en simple citoyenne j’ajouterai « l’affaire se corse ! »

Je viens de recevoir de mon correspondant Corse :


- la relation de la manifestation de soutien à Yvan Colonna ( chapitre 1)


- et une information confirmant que le conseiller territorial indépendantiste Jean-Guy Talamoni a déposé à l'Assemblée de Corse une motion demandant la constitution d'une commission d’enquête parlementaire sur "l'affaire Colonna et les activités des juridictions spéciales dites « antiterroristes" (chapitre 2)



. Chapitré 1 -10.000 personnes selon les organisateurs, ont défilé samedi dans le centre d'Ajaccio pour témoigner leur soutien à Yvan Colonna, condamné vendredi soir à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine incompressible de 22 ans pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 par la Cour d’assises spéciale.


Les manifestants s'étaient rassemblés vers 15h à une centaine de mètres du palais de justice d'Ajaccio avant de se diriger vers la préfecture de région en empruntant le cour Napoléon, principale artère de la ville.


En tête du cortège qui réunissait la famille et les avocats d’Yvan Colonna, de nombreux manifestants et des élus nationalistes, une banderole réclamait "Ghjustizia pa Colonna" (justice pour Colonna), sur d’autres banderoles on lisait : "Yvan Colonna, otage de la raison d'État".


Le défilé avait démarré dans le silence et sous la pluie ; puis accompagnés par de nombreux applaudissements, les manifestants ont scandé avec de plus en plus d' ardeur le nom d'"Yvan".

La manifestation s'est terminée aux environs de 17h sur la place De Gaulle, à quelques dizaines de mètres de la préfecture de région, où un groupe de jeunes corses a interprété des chants corses traditionnels.

Christine Colonna, sœur d'Yvan Colonna, a remercié les manifestants en leur demandant de se séparer dans le calme.

Edmond Simeoni, élu nationaliste à l'Assemblée de Corse, l'un des pères du nationalisme corse contemporain, a lu un discours dans lequel il a vivement critiqué une "justice d'exception".

"C'est une honte dans un pays démocratique comme la France et notre combat prend aujourd'hui une valeur symbolique", a-t-il dit. "Nous devons tous nous dresser contre ce déni de justice. Ce n'est pas une affaire entre les Corses et les Français. C'est une affaire de justice, de démocratie et de droits de l'Homme qui nous concerne tous".


Un important dispositif policier avait été déployé depuis la veille autour des bâtiments officiels et encore renforcé depuis le matin.


Quelques minutes après le début de la dispersion, on a pu voir quelques jeunes lançant de gros pétards, et les forces de l'ordre répliquant par des jets de gaz lacrymogènes.


Entre autres critiques sur les irrégularités de la procédure, certains manifestants soulignaient que la condamnation avait été prononcée arbitrairement sans preuves et au mépris des droits de la défense.


. Chapitre 2 - Nous venons d’apprendre que le conseiller territorial indépendantiste Jean-Guy Talamoni a déposé à l'Assemblée de Corse une motion demandant la constitution d'une commission d’enquête parlementaire sur "l'affaire Colonna et les activités des juridictions spéciales dites « antiterroristes"

"De graves atteintes aux droits de la défense" justifient cette demande, a précisé Jean-Guy Talamoni.


La motion suivante vient d’être déposée sur le bureau de l’Assemblée de Corse :


Motion avec demande de priorité


Déposée par Jean-Guy Talamoni au nom du groupe indépendantiste Corsica Libera


Considérant le verdict prononcé à l’encontre d’Yvan Colonna ;

Considérant les graves atteintes aux droits de la défense constatées tant au moment de l’instruction que devant la Cour d’Assises spéciale (atteinte à la présomption d’innocence, refus de confronter l’accusé à ses accusateurs, défaut de reconstitution, partialité évidente du président de la Cour d’Assises spéciale) ;


Considérant que tous ces éléments sont de nature à discréditer totalement la procédure suivie contre Yvan Colonna et plus largement les juridictions spéciales dites « anti-terroristes » ;


Considérant la constitution d’une commission parlementaire dans un autre scandale judiciaire, connu sous le nom d’« affaire Outreau » ;


Considérant les propos d’un membre du Conseil exécutif de Corse, lequel s’est publiquement déclaré favorable à la constitution d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur l’affaire Colonna ;


Considérant que, malgré les doutes que l’on peut nourrir sur la capacité des institutions politico-judiciaires françaises à se remettre en cause, surtout lorsqu’il s’agit du problème politique corse, il n’est sans doute pas inintéressant de voir une telle commission enquêter sur les dérives des juridictions dites « anti-terroristes »


L’Assemblée de Corse

Demande la constitution d’une commission d’enquête parlementaire relative à l’affaire Colonna et aux activités des juridictions spéciales dites « anti-terroristes ».

(affaire à suivre)

article de lucienne magalie pons

Afrique : Retour sur un voyage éclair

Le voyage éclair de Monsieur Nicolas Sarkozy en Afrique a donné lieu à de nombreux articles qui dans l’ensemble n’ont fait que souligner la volonté du Président de la République d’instaurer de nouvelles bases de coopération politiques, économiques et commerciales avec les pays africains, histoire de tirer encore un trait sur une France Afrique qui cependant n’en finit pas de mourir.

France Télécom, Lafarge, Vinci, Alstom et Areva accompagnaient Nicolas Sarkozy dans sa visite officielle , mais seul Areva a fait affaire, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire du groupe nucléaire a signé un accord avec Martin Kabwelulu, ministre des Mines de la République Démocratique du Congo, pour la recherche et l’exploitation de gisements d’uranium dans le pays

Cet accord est un premier pas qui devrait permettre de développer les échanges commerciaux entre la RDC et la France, qui se limitent actuellement à moins de 250 millions de dollars.

Pour la petite histoire certains commentateurs ont souligné que l'épouse du Président Français ne participait pas aux voyage et que l'avion présidentiel au départ de France avait souffert pendant plus de cinquante minutes d'incidents techniques. L'équipe présidentielle et sa suite de personnalités et de médias accrédités qui se trouvaient à bord n'ont , parait-il, manifesté aucune inquiétude et auraient continué à deviser entre eux en attendant d'être invités à changer d'avion.

De retour en France, Madame Rama Yade qui était du voyage a rapporté brièvement quelques jours aprèscet incident, en déclarant sur une chaîne de télévision que cela justifierait le renouvellement de la flotte aérienne présidentielle ......vous m'en direz tant !


D'autres commentateurs se font l'écho d'un "coup de chaud" souffert par le Président Français à Niamay, mais apparemment aucun dommage physique ne parait l'avoir durablement affecté, toutefois personne n'a pu garantir que des symptômes ne pourraient se révéler plus tard.

A son retour en France, le Président de la République a déclaré dans une de ses interventions qu'il avait "la banane", en conclusion nous pouvons penser que le coup de chaleur de Niamey n'a eu aucune suite fâcheuse sur son intégrité physique et les neurones de ses "six cerveaux parfaitement irrigués" (1)

(1) : souvenez-vous ! il y a quelques mois, Madame Carla Bruni Sarkozy avait eu la fierté de nous dévoiler cette particularité anatomique de son illustre époux dans l'une de ses interviewes



Pour plus d’informations cliquez sur chacun des titres que vous souhaitez lire :


Carla Bruni-Sarkozy, n'accompagnera pas son époux en Afrique
lesindiscrets.com - France
Selon une source élyséenne, l'épouse du chef de l'Etat ne participerait finalement pas au prochain périple africain de Nicolas Sarkozy, prévu les 26 et 27 ...
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«Incident mécanique» sur l'avion de Nicolas Sarkozy
Le Figaro - Paris,France
C'est le secrétaire d'Etat à la Coopération et à la francophonie Alain Joyandet qui raconte l'incident : alors que Nicolas Sarkozy s'apprêtait mercredi soir ...
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La politique africaine de Nicolas Sarkozy tarde à rompre avec une ...
Le Monde - Paris,France
En apparence, "l'Afrique de Papa" a eu raison de Nicolas Sarkozy. Trois ans après le discours de Cotonou (Bénin), où le candidat à l'Elysée avait promis ...
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A Kinshasa, Sarkozy flatte à tout va
Libération - Paris,France
Tambour battant, Nicolas Sarkozy est venu rassurer le régime de Kinshasa. Lors d’un discours au Parlement, ce jeudi matin, il a lancé: «Votre souveraineté ...
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Areva signe un contrat en RDC lors de la visite de Sarkozy
Le Figaro - Paris,France
France Télécom, Lafarge, Vinci, Alstom et Areva accompagnent Nicolas Sarkozy dans sa tournée africaine. Mais lors de la visite officielle du chef de l’Etat ...


L'Express

Sarkozy veut des projets qui fédèrent l'Afrique des Grands Lacs
L'Express - Paris,France
KINSHASA - Nicolas Sarkozy a appelé les pays de l'Afrique des Grands Lacs à donner un nouvel élan à leur coopération afin d'assurer le développement d'une ...
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L'Express

Sarkozy en Afrique: l'ombre de la tournée ratée de 2007
L'Express - Paris,France
Le président sénégalais Abdoulaye Wade et son homologue français Nicolas Sarkozy à leur arrivée à Dakar, le 26 juillet 2007. Au premier jour de la seconde ...

TopNews Reuters Nicolas Sarkozy à Niamey pour consacrer un accord ...
nouvelobs.com - Paris,France
NIAMEY (Reuters) - Nicolas Sarkozy est arrivé au Niger, un des pays les plus pauvres de la planète mais d'un caractère stratégique pour la France et son ...
nneraient-elles le sourire à Nicolas Sarkozy? Pas du tout, a répondu le fidèle Patrick Devedjian, ...
Afficher tous les articles sur ce sujet Arrivée de Sarkozy au Niger, dernière étape de sa tournée africaine
France Info - Paris,France
NIAMEY, 27 mars 2009 (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé vendredi au Niger, troisième et dernière étape de sa mini-tournée africaine, ...
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Sarkozy est arrivé au Niger
Le Figaro - Paris,France
Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé aujourd'hui au Niger, troisième et dernière étape de sa mini-tournée africaine, pour y promouvoir notamment ...

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Françafrique : Sarkozy fait le grand écart
Libération - Paris,France
Avant son élection, Nicolas Sarkozy avait promis de tordre le cou à la «Françafrique» pour instaurer avec les anciennes colonies du continent noir une ...
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Article - Sarkozy en Afrique, acte 2


28 mars 2009

Après le verdict l'affaire Colonna est loin d'être terminée

Revue de presse par lucienne magalie pons :


Consternation, indignation, colère et volonté de poursuivre par toutes les voies de droits se sont exprimées et manifestées à la suite de l'annonce du verdict : l'Affaire Colonna commence !


Comme on pouvait le prévoir sans surprise ,après avoir suivi le déroulement du procès, Yvan Colonna a été condamné vendredi en appel par la cour d'assises spéciale de Paris à la perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans pour l'assassinat, en février 1998, du préfet de Corse Claude Erignac dans une rue d'Ajaccio.

"Cette cour se refusait par principe à envisager toute autre hypothèse que celle de la culpabilité", ont écrit les défenseurs d’Yvan Colonna dans un communiqué diffusé vendredi soir.

Un pourvoi en cassation a été déposé et devrait être tranché d'ici six mois à un an. En cas d'échec, Yvan Colonna saisira la Cour européenne des droits de l'homme pour dénoncer un procès selon lui "non équitable".

"L'affaire Yvan Colonna commence", a déclaré samedi matin l 'un de ses avocats, Me Patrick Maisonneuve.

Ce procès, qui s’est déroulé en sept semaines devant la Cour d’Assises spéciale avait été émaillé d’incidents et de coups de théâtre. Rappelons notamment que c’est pour protester contre le refus par la Cour d'une demande de reconstitution formulée par la défense, qu'Yvan Colonna et ses avocats avaient quitté le prétoire à deux semaines du verdict, au bout d'un mois de procès.


Rappelons aussi que la cour a entendu mais n'a pas tenu compte et a passé outre des témoignages concordants favorables à la défense, de l’insuffisance de preuves matérielles, des revirements de tous ceux qui l'avaient impliqué, de l'existence de conjurés "à ce jour non identifiés" ou des témoignages des témoins oculaires, qui n’ont pas reconnu Yvan Colonna comme l’assassin du Préfet Erignac.

Rappelons encore que les avocats d'Yvan Colonna avait taxé le président Didier Wacogne de partialité, parce qu'il leur avait caché une lettre envoyée avant le procès par un témoin faisant état de l'existence de possibles autres suspects.


Par ailleurs, rappelons que lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait présenté le militant nationaliste comme "l'assassin du préfet Erignac", après son arrestation en 2003 gommant ainsi implicitement par cette affirmation toute présomption d’innocence à l’encontre de l’accusé. La veuve du Préfet Erignac elle-même semblait soutenir la même affirmation puisqu’elle souhaitait dans ses déclarations qu’Yvan Colonna se déclare coupable de l’assassinat de son mari !

Le 3 juin prochain, le tribunal de Paris examinera la plainte pour "violation de la présomption d'innocence" que Colonna a déposée contre l'actuel chef de l'État. Yvan Colonna qui se dit et s’est toujours dit innocent accuse Nicolas Sarkozy d’avoir instrumenté la justice pour le faire condamner au nom de la raison d’État.

La défense d'Yvan Colonna sans renoncer au combat judiciaire, pour contester le verdict d'appel rendu vendredi, se place parallèlement sur le terrain politique.

(Pour autant, "le combat judiciaire continue", a affirmé Me Antoine Sollacaro, l'un des avocats de la défense, avec d'abord, un pourvoi en cassation pour faire "casser" le verdict.)

Les avocats ont appelé "solennellement" les "représentants du peuple" et "acteurs de la vie politique" à "se pencher" sur une enquête, une instruction et un jugement "indignes de l'État de droit".

L'élu indépendantiste corse Jean-Guy Talamoni, à la veille d'une manifestation de soutien à Yvan Colonna organisée à Ajaccio a déclaré « ... Nous avons assisté à un simulacre de justice, il est maintenant tout à fait nécessaire d'appeler à la mobilisation".

Des réactions auxquelles on ne s'attendait pas :

Dès jeudi, le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot avait qualifié le procès de "véritable mascarade"

Les Verts de leur côté ont fait part de "sérieux doutes" sur la culpabilité d'Yvan Colonna et ont estimé que la Cour d’assises spéciale s’apparentait à une « justice d’exception » anti démocratique.

Pour plus d’information lire les articles ci- dessous en cliquant tour à tour sur chacun des titres :

Les réactions après la condamnation d'Yvan Colonna

nouvelobs.com - ‎Il y a 4 heures‎

Je ne boirai pas le champagne ce soir comme l'a dit Yvan Colonna. Voir un homme condamné à la réclusion criminelle à perpétuité est toujours difficile, ...

Yvan Colonna condamné à la peine maximale Le Point

Yvan Colonna : le procès tangue, pas le verdict Libération

Perpétuité avec 22 ans de sûreté : peine maximale pour Yvan Colonna Le Monde

nouvelobs.com - nouvelobs.com

535 autres articles »

Yvan Colonna condamné en appel à la perpétuité

France Info - ‎Il y a 18 heures‎

La défense d’Yvan Colonna a immédiatement annoncé qu’elle se pourvoyait en cassation... Le verdict n’aura réservé que peu de suspense. ...

Yvan Colonna condamné à perpétuité avec 22 ans de sûreté

L'Express - ‎Il y a 20 heures‎

PARIS - Yvan Colonna a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 22 ans pour l'assassinat du préfet ...

Le Point

Indignation en Corse : manifestation de soutien à Colonna à Ajaccio

Le Point - ‎Il y a 20 minutes‎

Après la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans prononcée contre Yvan Colonna , son village natal ...

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"L'affaire Yvan Colonna" commence, selon l'un de ses avocats

L'Express - ‎Il y a 5 heures‎

Yvan Colonna a été condamné vendredi en appel à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 22 ans pour l'assassinat ...

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Colonna condamné en appel à la perpétuité

Europe1 - ‎Il y a 20 heures‎

Yvan Colonna a été condamné en appel à la perpétuité avec 22 ans de sûreté pour l'assassinat du préfet Erignac. Comme en première instance, ...

Nationalistes et autonomistes se disputent la défense du berger de ...

Le Monde - ‎Il y a 1 heure‎

Aussi, loin de les surprendre, le verdict de la cour d'assises conforte leur conviction : pour eux, Yvan Colonna est victime d'une " vengeance ordonnée au ...


27 mars 2009

Mardi 17 Mars : le sketch d'Ornans chez Alsthom

commentaire de lucienne magalie pons

Le 17 mars à Ornans en visite chez Alsthom, visite qui selon lui manquait "à sa collection" , le Chef de l'État qui se voulait brillant de suffisance et d'ironie s'est livré à un monologue qui ressortait plus du sketch mal improvisé que d'un discours construit. Partagés entre l'exposition d'une attitude digne de leur fonction et de l'expression de leur approbation complaisante, les membres de sa cour mi figues mi raisins ont opté de rire au lieu de pleurer devant tant de stupidité !

une vidéo à observer d'un œil critique :

26 mars 2009

26 mars 1962 : Oui j'y étais... et je me souviens de nos morts



Écrit le mercredi 8 février 2006 par LuciennePONS

Réédité ce jour même 26 Mars 2009, pour mémoire.

LE 26 MARS 1962

LE 26 MARS 1962 un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère règne sur l’Algérie. Bab El Oued cerné par les forces de l’ordre depuis plusieurs jours résiste et dans l’après-midi le drame éclate frappant la manifestation de soutien.... Vu et vécu par l’auteur qui se trouvait sur les lieux.

oooOOOooo

En ce matin du 26 mars 1962, en dépit d’un beau soleil printanier, un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère contenue régnait sur l’Algérie et dans nos cœurs.

Les accords d’Evian qui faisaient la part belle au FLN sans aucun ménagement pour la sécurité et les intérêts moraux et matériels des français et des harkis, venaient d’être signés par le Gouvernement et les tenants de l’Indépendance de l’Algérie, et pour nous il n’y avait plus d’autre alternative que la valise ou le cercueil.

L’étau de la répression se resserrait autour de nous. En effet le Gouvernement qui tenait à faire passer les accords d’Evian, vis à vis de l’opinion française et vis à vis de l’opinion internationale, comme une entente de bonne envergure souhaitée par la totalité des habitants de l’Algérie, mettait en place les mesures coercitives nécessaires pour endiguer toutes manifestations de protestations ou de désaveu à l’encontre de sa politique d’abandon. Or nous protestions en actes, en paroles, en écrits, par articles et par tracts et le quartier de Bab El Oued fût désigné comme cible expiatoire par les forces répressives qui y commirent leurs pires méfaits.

En effet, les habitants de Bab El Oued qui n’avaient jamais cessé depuis le début de la guerre d’Algérie de clamer leur attachement à l’Algérie Française dans les manifestations et en faisant connaître leurs opinions par tous moyens et qui soutenaient fidèlement l’OAS, se trouvaient dans le collimateur du pouvoir répressif et leur quartier, un des plus attachant et pittoresque d’Alger, se trouvait cerné et assiégé depuis plusieurs jours par des CRS et des Gardes Mobiles nouvellement affectés en Algérie. Un véritable blocus interdisait à ses habitants de circuler dans les rues, le couvre feu était institué avec interdiction d’ouvrir les persiennes, les rues du quartier étaient sillonnées par les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents, toutes circulations, communications et approvisionnements étaient contrôlés, interdits et réprimés. Les habitants étaient soumis à des perquisitions de jour et de nuit sans aucun ménagement, comme s’il se fût agi de sévir contre des malfaiteurs ; les forces répressives armées et menaçantes entraient dans les appartements, renversaient le contenu des meubles sur le sol, endommageant le linge, les vêtements, la vaisselle, les objets et les produits d’alimentation, et même les matelas ouverts au couteau ne furent pas épargnés.

Le Général Ailleret, de triste mémoire, n’avait pas hésité à faire mitrailler les immeubles et les terrasses de ce quartier par les forces aériennes, au prétexte que ses habitants armés, selon lui, se livraient à des fusillades et que le quartier se trouvait en état d’insurrection permanente !

Or, pour rétablir les faits, s’il est vrai que quelquefois des fusillades s’entendaient au coin des rues ou provenaient des terrasses, la majorité des habitants ne possédaient pas d’armes et le quartier quoique bouillonnant n’était pas en état d’insurrection, mais dans un état d’insécurité entretenu par les provocations des forces répressives.

Après les mitraillages par les forces aériennes qui provoquèrent une profonde indignation, un acte odieux déclencha une colère générale, ce fût l’exécution, commise par un CRS ou un Garde Mobile par une rafale de balles, d’une petite fille de dix ans qui avec l’insouciance de son âge avait ouvert les persiennes de son balcon, ce qui était formellement interdit aux habitants pendant ce triste siège. Ce drame fût ressenti comme un assassinat. Une manifestation fût décidée et annoncée pour le 26 mars 1962, en vue de témoigner notre indignation sur ce forfait, de porter notre soutien aux Habitants de Bab El Oued, d’obtenir la libération du quartier, et de manifester notre désapprobation unanime sur la politique pro-algérienne du Gouvernement, les organisateurs de la manifestation insistaient particulièrement sur le caractère pacifique de la manifestation prévue.

Dès la veille après-midi, des annonces faites à la radio et par voitures sillonnant les rues tentèrent de décourager la population de manifester. Il était annoncé par les pouvoirs en place, tous des sbires au service du Maître de l’heure ainsi que l’avait baptisé le FLN (je veux parler du Général de Gaulle) que des mesures seraient prises pour interdire toutes manifestations, réunions ou regroupements publics et des barrages furent mis en place pour interdire et refouler toutes circulations automobile sur toutes routes dans les régions, et dans toutes les rues des villages et des villes.

Visiblement le pouvoir ne voulait pas subir de retour de vague face à son action incessante "sur le vent de l’histoire" qu’il entendait faire souffler pour porter un projet falsifié et utopique de "grandeur nationale", alimenté par les discours dithyrambiques du Chef de l’état et de ses ministres, tous vendus à la cause de l’indépendance, tous traitres envers nous, tous prêts comme un seul homme à livrer l’Algérie aux rebelles après nous avoir promis de la garder Française, en s’abritant sous des slogans éventés tel que "le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes",( quel peuple ?...) le tout sans imposer à "ce peuple" des garanties ne serait-ce que morales pour les français d’Algérie et les harkis.

Tout en début de l’après-midi du 26 mars 1962, déterminées à rejoindre la manifestation, nous partîmes d’Hydra à pieds avec quelques amies pour rejoindre Alger en passant par le quartier du Golf pour ensuite rejoindre le Centre d’Alger. Plusieurs fois arrêtées et contrôlées en cours de routes, nous atteignîmes enfin par des circuits détournés le centre d’Alger et bloquées sur le Plateau des Glières, en dessous de la statue de Jeanne d’Arc, par un détachement militaire des forces du maintien de l’ordre qui était positionné sur tous les pourtours de la place et des rues, en alignement sur les trottoirs, leurs armes en position de combat.

Je fus assez surprise de constater que tout ce détachement important était composé de militaires arabes et j’ai pu observer qu’il n’y avait pas un seul militaire français parmi eux, du moins parmi ceux qui se trouvaient à ma proximité sur une ligne de 10 mètres environ derrière moi.

Nous fûmes maintenues sur place avec d’autres manifestants, empêchés de circuler par les militaires qui se montraient de plus en plus nerveux nous menaçant d’un air féroce, sans pouvoir rejoindre par la rue d’Isly le gros de la manifestation ( 150 000 personnes environ), qui devait avoir rejoint les abords du quartier de Bab El Oued, alors que des annonces par micros provenant de voitures de police qui parcouraient la ville, se succédaient invitant les participants à rentrer chez eux avant telle heure (j’ai oublié l’heure) qui était toute proche, sous peine de répression ; en quelque sorte un ultimatum ...

Ce qui pourrait porter à réflexion et analyse au vu du drame qui a suivi.

Dans la foule les visages étaient graves et sévères nous manifestions dans le silence et la dignité sans provocations, mais fermement décidés à passer coûte que coûte, quand soudain nous entendîmes des coups de feu et nous vîmes immédiatement des personnes qui couraient vers nous en criant "ils ont tiré, ils on ouvert le feu ... il y des morts et des blessés, protégez-vous, protégez-vous..." Il n’en était plus temps, j’ai entendu des coups de feu, des rafales de fusils mitrailleurs ou de mitraillettes et j’ai vu des gens tomber devant moi aux abor du plateau des Glières, près de la Grande Poste d’Alger, la foule se dispersait en tout sens, je n’ai pas vu qui tirait, certaines personnes se jetaient au sol, un homme m’a projeté à terre, un militaire tirait ou faisait mine de tirer dans notre direction, mes amies emportées par le mouvement de foule n’étaient plus là, des ambulances commençaient à circuler pour porter du secours dans une stupeur et un affolement général et les cris douloureux des blessés et les cris d’indignation des manifestants présents sur les lieux. Je me suis relevée et faisant quelques pas j’ai vu, de mes yeux vu, un jeune homme en blouse blanche qui portait secours à une victime étendue sur le trottoir de la Grande Poste, abattu lui même par derrière, tué sur le coup et achevé de plus sur la victime. Je l’ai appris par la suite, il s’agissait d’un jeune médecin. Les militaires tiraient même sur les ambulances, sur les infirmiers et les médecins.

J’avais l’impression de me trouver subitement dans un autre univers et là, dans ma mémoire j’ai comme un grand trou noir, un passage à zéro. Aujourd’hui encore je ne me souviens pas comment la foule s’est dispersée autour de moi, comment je me suis retrouvée seule dans une rue au bout d’un moment, dont je ne peut évaluer la durée, me dirigeant vers l’Hôpital d’Hussein-Dey. Avant d’arriver à l’Hôpital j’ai vu un homme qui marchait devant moi dans la rue tomber sur le trottoir, abattu d’un coup de révolver par un individu surgit d’une sortie d’immeuble. Crime ?, vengeance ?, règlement de compte ? Je ne le saurai jamais. Je les ai regardés comme une somnambule, l’agresseur m’a fixé l’espace d’une demie seconde de son regard dur et s’est effacé rapidement en courant. J’ai vu des gens qui venaient très vite vers la victime en criant...partez ! partez ! Madame, partez vite, ne restez pas dans la rue... ne restez pas ici... partez ! Je continuais à marcher dans un état d’absence totale de conscience.

Puis je suis arrivée à l’Hôpital d’Hussein-Dey où un spectacle de désolation régnait dans tous les espaces ; les malades habituels se trouvaient dans les jardins, en pyjamas ou chemises de nuit, ayant laissé leurs lits pour les blessés ; des ambulances arrivaient les unes après les autres, les infirmiers étendaient immédiatement les blessés sur des brancards alignés aux pieds des bâtiments ; en attendant d’être pris en charge certains blessés couverts de sang gémissaient, certains agonisaient, d’autres victimes étaient déjà mortes, jeunes filles et jeunes hommes pour la plupart, car comme je l’ai appris par la suite c’est le début du cortège où se trouvaient des étudiants et des jeunes qui avait été visé en premier lieu. J’ai vu aussi un homme arabe d’une quarantaine d’années qui se vidait de son sang et de sa vie sur un brancard, le visage livide, mais les yeux encore pleins de vie qui me regardait tristement et avec regret. Ami, ennemi ... je ne savais pas, mais j’étais née sur la même terre que lui et c’est humainement, tout naturellement, que j’ai soutenu avec douceur la main qu’il tendait vers moi.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée errante dans l’hôpital où les parents des victimes pleuraient, certains en silence la tête dans leurs mains, d’autres en sanglotant ou en poussant des cris déchirants et se tordant les mains de désespoir. J’étais dans un cauchemar ... j’allais me réveiller... J’avançais consternée, comme une ombre, d’un brancard à l’autre, n’entendant pas ce que les gens me disaient, redoutant de trouver des parents, une amie, un ami, morts ou blessés. Je ne souviens pas non plus comment j’ai quittée l’hôpital et à quelle heure ; je me suis retrouvée sur la route me dirigeant vers Hydra et je n’ai aucun autre souvenir personnel de cette dramatique journée, même pas de la façon dont je suis entrée dans ma maison et me suis endormie ce soir là.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai pu lire les circonstances du drame dans les journaux, différentes hypothèses sur "qui avait ouvert le feu en premier ?" ... les militaires ?... un civil ? ...un barbouze ? ... un provocateur .... Différentes hypothèses étaient avancées. On relatait aussi le cri de ce jeune officier, fraîchement arrivé de France, chef d’un détachement et qui avait ordonné à plusieurs reprises d’une voix forte "Halte au feu... Halte au feu ... Halte au feu ..." sans être obéit par les militaires qui se trouvaient sous son commandement. Existe-t-il encore ?... Je me souviens avoir entendu il y a quelques années ici en France, diffusé par une radio privée, le contenu d’une cassette enregistrée lors de la fusillade où l’on entend les coups de feu, les protestations des manifestants et très clairement la voix déchirante du jeune officier ordonnant à plusieurs reprises "Halte au feu" !

La lumière n’a jamais été faite officiellement sur la fusillade du 26 Mars 1962. Je me souviens qu’une rumeur circulait à Alger quelques jours après le drame : certains manifestants étaient persuadés que les militaires arabes qui se trouvaient dans les forces de maintien de l’ordre ce jour là du 26 mars 1962 étaient en fait des rebelles de la Willaya 4, habillés de tenues militaires françaises, qui à la suite de la signature des accords d’Evian du 19 mars 1962 auraient été intégrés dans les rangs de l’Armée Française pour assurer le maintien de l’ordre et prendre la relève peu à peu en attendant l’Indépendance qui devenaient imminente. Nous n’avons pas de preuve, nous ne saurons jamais la vérité. Seuls les assassins et leurs complices qui ont ouvert le feu la connaisse.

Et aujourd’hui encore je me questionne : Où est la vérité... ? Un silence de chape s’est établie pendant des décennies sur ce drame gênant pour le pouvoir de l’époque qui a son prolongement jusqu’à nos jours. Un journaliste du journal télévisé de 13 heures le 26 mars 2002, soit quarante ans après, a rappelé cette fusillade en indiquant que "des tirailleurs algériens de l’Armée Française avaient ouvert le feu sur les manifestants". Je me suis permis de lui écrire en lui faisant rapport de la rumeur concernant le possible "rattachement" des FLN de la Willaya 4.

Je n’ai reçu aucune réponse.


CONCLUSION

Je n’en attendais pas plus. Plus de quarante ans après nous sommes toujours censurés sur nos souffrances, on ne nous entend pas, on ne nous lit, on ne veut pas nous voir, même si l’on nous écorche au besoin, dans les sphères de l’intelligentzia politico-journalistique et son prolongement de faux intellectuels vaseux, la vérité pour eux n’est pas bonne à entendre, même si pour nous elle est bonne à dire. Les chiffres officiels font état de 46 morts et environ 150 blessés, les avis sont partagés, mais les informateurs évitent d’en parler ; les informations locales de l’époque faisaient état de plus de 100 morts et plus de 150 blessés. Comment pourrions-nous le vérifier après tout la désinformation, la dénaturation et le brouillage des faits ?

Quand à certains de ceux qui ont commandé et servi en Algérie, généraux et militaires, qui croient de bon ton de venir périodiquement à la télévision, s’inféodant à l’air du temps, faire la larme à l’œil et la voix tremblante leur mea culpa, pour avoir torturé des criminels FLN et leurs complices, je les méprise ouvertement, ils feraient mieux de passer leur temps à dire la vérité sur les crimes odieux commis par les rebelles FLN sur les civils français, hommes égorgés, femmes et enfants violés et tués et mis en croix, et nos militaires, surpris en embuscades, cruellement, sauvagement mutilés et émasculés avant d’être achevés égorgés à l’arme blanche par ces barbares infâmes qui ne respectent aucune loi de guerre et n’ont aucun honneur.

Pour moi je n’ai aucune haine, seulement un profond écœurement, du mépris et encore du mépris, pour tous ces assassins et leurs complices et pour ceux qui leur offrent des excuses en faisant leur mea culpa politicien, je sais qu’ils ont déjà rejoint tous ensembles, même s’ils sont encore vivants, les ténèbres et l’enfer de leurs consciences où ils demeurent liés à leurs crimes et mensonges pour toute éternité.

Les hommes d’honneur font tout pour prévenir la guerre mais quand elle devient inévitable il faut la faire avec honneur et courage et, vaincus ou vainqueurs, ne rien regretter ce qui n’empêche pas de pleurer nos morts et de les honorer. Honneur et paix à leur mémoire, c’est le prix du sang.

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Pour en revenir à mon évocation du 26 mars 1962, j’ai écrit cet article sans me référer à aucun texte ni aucun écrit, mon récit est certainement incomplet, sommaire et partial, mais c’est le vécu qui subsiste en moi : je l’ai restitué fidèlement avec ses clartés et ses ombres.