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31 août 2012

Le Président de la République François Hollande à Madrid - Jeudi 30 août 2012 -

Éditorial de lucienne magalie pons

Hier Jeudi  30  Août alors que les Ministres concernés se trouvaient en interventions  à l'Université d'été du Medef  à Jouy en Josas,  le Président François Hollande était en visite à Madrid (Espagne)   où il a rencontré d'abord  le  Premier Ministre espagnol Mariano Rajoy,  et ensuite  la communauté Française de Madrid.

Deux reportages  vidéos retracent cet évènement européen  :
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1) Conférence de presse conjointe du Président de la République et du Premier Ministre espagnol  Mariano Rajoy :

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 2) Discours devant la communauté Française de Madrid  :


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Revue de presse :  




A Madrid, François Hollande appelle à la fin du "manque de ...

TF1 - ‎Il y a 1 heure ‎




"Nous voulons qu'il y ai maintenant des réponses structurelles qui permettent de mettre fin à cette période de doute", a déclaré François Hollande à la sortie de son déjeuner avec le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy. "La croissance fait les ...


François Hollande appelle la BCE à agir pour resserrer les taux

Le Nouvel Observateur - ‎Il y a 16 minutes ‎




MADRID (Reuters) - François Hollande a implicitement appelé jeudi la Banque centrale européenne à intervenir pour resserrer les écarts de taux d'intérêt trop importants entre pays de la zone euro, estimant que cela entrait dans le mandat de l'institution.

Le Point‎ -
Le Parisien - ‎Il y a 13 minutes ‎




Les dirigeants espagnol Mariano Rajoy et français François Hollande ont appelé jeudi à Madrid à agir pour préserver la zone euro, dont la solidarité est clé alors que l'Espagne semble s'acheminer vers un sauvetage financier. | Dominique Faget. Zoom 1/3 ...

 

MEDEF - Le Jeudi 30 Aout 2012 : deuxième journée de l'Université d'été du Medef

Éditorial de lucienne magalie pons


Université d’été du Medef –  Jeudi 30 Août 2012 – Deuxième journée -

Dans un précédent   éditorial ,  qui donnait un aperçu de la première journée de l’Université du Medef,   nous avions oublié de noter  que bon nombre de  femmes et hommes chefs d’entreprises  portaient, jetés   sur leurs  épaules,  des chandails roses ou encore  des écharpes  roses  drapées autour de leurs cous.

On aurait pu s’imaginer qu’ils voyaient la vie de leur entreprise en « rose », mais  en fait il n’en était rien, ils demeuraient sceptiques  et inquiets des projets du gouvernement  sur la fiscalité et le financement des entreprises.(d’après les médias) et   Laurence Parisot, la Présidente du Medef  s’était faite l’écho de leurs  préoccupations  en déclarant  d’entrée  Mercredi 29 sur un ton sinistre au Premier Ministre Jean Marc Ayrault : . "Nous vous demandons, monsieur le premier ministre, d'entendre cette vérité première : nous ne faisons pas semblant d'aller mal", tout en l’appelant  à aider les entreprises à améliorer leur compétitivité,  "Nous vous demandons, monsieur le premier ministre, d’entendre …."Nous avons le souci de vous dire les choses exactement : nous pensons qu'il est urgent de travailler sur la compétitivité-coût en repensant le financement de la protection sociale" et "en introduisant de la souplesse et de la flexibilité" …  "L'entrepreneur a besoin de penser que son pays, notre pays, la France, connaîtra l'eldorado" avait-elle aussi déclarée.

Après ce rappel (et en nous interdisant de rêver en rose d’un  d’Eldorado comme le symbolique entrepreneur-Medef..),  il est temps pour nous de vous donner un aperçu de la deuxième journée du Jeudi 30 Octobre.

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La deuxième journée de l’Université d’été du Medef a été marquée notamment par les interventions du Ministre de l’Economie et des finances Pierre Moscovici, du Ministre délégué du Budget Jérôme Cahuzac, et de la Ministre de l’Energie et de l’Ecologie Delphine Batho.

Nous avons  résumé  ci-dessous  (sans ordre chronologique)  quelques déclarations de  chacun de  ces trois ministres,  dont certaines devraient rassurer les patrons  sinon leur montrer la vie en rose., parce qu’en effet s’il veulent obtenir  des mesures favorisant l’entreprise ils devront eux aussi  devront  faire des efforts, ce qui n’a pas été souligné explicitement par les ministres , mais qu’ils ont bien du comprendre , au moins ceux qui se sont donné la peine d’analyser ce qui leur a été dit.

Pierre Moscovici

1)  Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a promis jeudi d'accroître la compétitivité des entreprises françaises :

 Dans un premier temps, selon  ses déclarations devant  des journalistes  "Il y aura dans le prochain projet de loi de finances déjà, et puis par la suite, une politique qui encouragera la compétitivité", il a ensuite précisé  en réponse aux journalistes qui l’interrogeaient pour savoir s’il s’agissait de mesures fiscales : : "Le projet de loi de finances sera arbitré dans les semaines qui viennent.".

2) Le Ministre a  ensuite  évoqué,   devant les chefs d’entreprises,   des mesures en faveur de l'investissement, de l'innovation et de la recherche en citant notamment pour l’après budget 2013  la réforme du financement de la protection sociale prévue l'an prochain,  en vue d'alléger les coûts des entreprises.

Pour le Ministre de l’économie et des finances et le Gouvernement  le coût du travail "n'est pas une question taboue», selon lui il  "ne peut et ne doit pas reposer uniquement sur le facteur travail", de même

"Pour ce gouvernement et pour moi en particulier, le mot compétitivité n'est pas un gros mot", a aussi affirmé Pierre Moscovici

 "Le financement de la protection sociale ne peut et ne doit pas reposer uniquement sur le facteur travail",  a dit  aussi le Ministre,  en  rappelant que le gouvernement voulait réformer ce financement d'ici le début de l'année prochaine.  "Je veillerai à ce que dans le projet de loi de finances pour 2013   il y ait des mesures qui vont dans le sens de l'investissement, de l'innovation et de la recherche", a-t-il précisé.

Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici  a aussi donné son avis   sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE), sur la zone euro  et la Grèce.

Pour le Ministre  il est urgent d'assurer l'"intégrité", la "stabilité" et la "pérennité" de la zone euro et de lui permettre de renouer avec la croissance

Sur la BCE ,  pour mettre un terme à l'instabilité sur les marchés financiers qui fragilisent la zone euro,  Monsieur Pierre Moscovici a déclaré : "C'est fondamental que nous trouvions les règles qui permettent durablement aux marchés de cesser de vibrionner" ….. "C'est pour ça qu'il faut trouver des solutions avec la BCE"

Le Ministre  a  souligné son attachement à l'"intégrité" de la zone euro en  déclarant   "Je crois en la zone euro"            ….."Je ne suis pas de ceux qui pensent que le départ d'un pays comme la Grèce serait innocent ou anodin", a-t-il affirmé.

Pour le Ministre  il est urgent d'assurer l'"intégrité", la "stabilité" et la "pérennité" de la zone euro et de lui permettre de renouer avec la croissance.

Jérôme Cahuzac

Le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac était aussi présent   à l'Université d'été du Medef, à Jouy-en-Josas.

1)  devant les patrons  Jérôme Cahuzac a  parlé  du redressement des comptes : «Ceux qui ont cru qu’on pouvait arriver  uniquement en réduisant la dépense publique, eh bien ceux là ont menti», tout  en expliquant  qu’on ne pouvait pas non plus y parvenir uniquement en augmentant les prélèvements.


2) Sur le Projet de loi de finances (qui doit être présenté en Conseil des Ministres fin septembre) Jérôme Cahuzac a précisé  «L’année prochaine, l’Etat fera dix milliards d'économie sur sa dépense, aucun ministère ne s’est affranchi de cet effort  …… on ne peut pas considérer cela comme quantité négligeable» ….. «Nous continuons à faire des économies, 2013 sera très difficile et 2014 ne sera pas facile, mais il faudra continuer», a  prévenu   le ministre.

3)  Pour Jérôme Cahuzac, sur  le volet recettes en cours d’arbitrage, «la question n’est pas de savoir si les prélèvements augmenteront, tout le monde sait qu’ils augmenteront» …  «La question est de savoir de combien» et qui sera touché, a-t-il ajouté. A ce titre, les deux impératifs du gouvernement sont de «faire un peu attention à la consommation des ménages si l’on veut que la confiance reste» et de «tout faire pour orienter l'épargne vers l’investissement», a-t-il  précisé.

Delphine Batho

La Ministre de l’Ecologie et de l’Energie Delphine Batho  se trouvait aussi Jeudi à l’Université d’été du Medef ;

1) sur le nucléaire,  interrogée par les journalistes  (ndlr : sur fond de polémique que certains avaient lancés  en reprenant partiellement des propos d’Arnaud de Montebourg), Delphine Batho  a répondu que  la France a durablement besoin du nucléaire pour satisfaire ses besoins énergétiques, maintenir la compétitivité de ses entreprises et soutenir ses exportations, : "La France a durablement besoin du nucléaire" et doit développer massivement en parallèle les énergies renouvelables, a-t-elle déclaré devant un parterre de chefs d'entreprise.

Elle a  aussi rappelé les engagements de François Hollande pendant la campagne électorale concrétisés dans un accord entre le PS et les Verts : faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France d'ici 2025.

Maintenir la filière est important "pour des raisons de sécurité d'approvisionnement en électricité, pour des raisons évidemment aussi de coûts et de compétitivité de l'accès à l'énergie" et pour la politique industrielle à l'export,  a précisé la Ministre.


"Nous voyons les choses non pas en opposition mais en complémentarité et nous pensons qu'on peut maintenir les emplois dans le nucléaire et développer l'emploi dans le solaire, dans l'éolien, dans la géothermie, dans les énergies marines", a-t-elle ensuite ajouté.

Madame Delphine Batho s’est aussi  exprimée  sur des questions d’économie  environnementale, notamment  sur le gaz de schiste : « Il faut passer à une économie décarbonée. Concernant le gaz de schiste, je ne crois pas que quiconque imposera des technologies polluantes et dégradantes dont les Français ne veulent pas » a-t-elle déclarée.

Et sur  la question des normes environnementales, Delphine Batho a expliqué : « je n'ai pas une vision bureaucratique de l'écologie. On doit pouvoir engager le chantier de la modernisation des normes environnementales. Il faut aller vers la simplification d'un certain nombre de procédures qui posent un problème de compétitivité ».

Laurence Parisot 

Nous ne terminerons pas ce court exposé sans rappeler que la a présidente du Medef Laurence Parisot s’est  déclaré jeudi «contente»  notamment des déclarations de Pierre Moscovici sur l’impôt sur la fortune (ISF).
Rappelons aussi que Pierre Moscovici avait affirmé  dans un entretien aux Echos, qu’il n'était «pas question» d’inclure les biens professionnels dans l’assiette de l’ISF, dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2013.
«Je suis très contente que Pierre Moscovici annonce cela, mais, au fond, nous n’avions pas véritablement d’inquiétude. C'était tellement invraisemblable. C'était suicidaire», a déclaré Laurence Parisot sur France Culture.
 Revue de Presse  - articles liés -  :

  1. ·   Pierre Moscovici rassure le Medef sur l'ISF
TF1‎ - il y a 21 heures
Le gouvernement n'intègrera pas les biens professionnels dans l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), a déclaré le ministre de ...
  1. EN LIVE - Pierre Moscovici : « Le mot compétitivité n'est pas un gros mot »
La Tribune.fr‎ - il y a 12 heures
  1. Comme Ayrault, Moscovici promet la compétitivité sans précision
Reuters‎ - il y a 12 heures

·  ISF: Parisot (Medef) "très contente" des ... - La Croix

www.la-croix.com/.../ISF-Parisot-Medef-tres-contente-des-declaratio...
il y a 22 heures – La présidente du Medef Laurence Parisot s'est dite jeudi "contente" des déclarations de Pierre Moscovici sur l'impôt sur la fortune (ISF).


. Parisot soulagée par les propos de Moscovici sur l'ISF
Le ministre a indiqué qu'il n'était pas question d'inclure les biens professionnels dans l'ISF, ce qui selon la patronne des patrons aurait été désastreux pour les PME.
  1. · 
Le Point‎ - il y a 13 heures
Delphine Batho était interrogée lors de l'université d'été du Medef sur la polémique causée par des propos identiques du ministre du ...
  1. EN LIVE - Delphine Batho: «L'écologie n'est pas l'ennemi de l'esprit d'entreprendre»
La Tribune.fr‎ - il y a 19 heures
  1. La France a durablement besoin du nucléaire, dit Batho au Medef
Le Point‎ - il y a 15 heures

·  Delphine Batho, ministre de l'Ecologie : "La France a durablement ...

www.sudouest.fr/.../delphine-batho-ministre-de-l-ecologie-la-france-...
il y a 15 heures – La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, ce jeudi à l'université d'été du Medef (AFP ERIC PIERMONT). "La France a durablement besoin du ...
Cahuzac défend les hausses d'impôt face au Medef
Le ministre délégué au Budget s'est exprimé à l'Université d'été du Medef, à Jouy-en-Josas.

 

30 août 2012

Université d'été du MEDEF - Laurence Parisot et les entreprises du CAC 40 veulent obtenir ... toujours plus

Éditorial de lucienne magalie pons

 La Grande Messe annuelle du MEDEF s'est ouverte hier Mercredi en présence du Premier Ministre Jean Marc Ayrault.


Nous reproduisons ci-dessous le discours du Premier Ministre Jean Marc Ayrault –

Source  -  Portail officiel du Gouvernement -

Jouy-en-Josas, mercredi 29 août 2012

Madame la Présidente, merci, merci de m’accueillir. Madame la Ministre du Commerce extérieur, merci d’être là aussi. Avant d’autres ministres qui vont participer à vos travaux, que vous avez invités. Monsieur le Président de la Chambre de commerce de Paris, je suis heureux aussi de vous saluer, Monsieur le Commissaire général à l’investissement, Louis Gallois, vous toutes et tous, Mesdames, Messieurs. Parmi vous, bien sûr, je reconnais des visages connus, peut-être les plus connus, mais j’en connais d’autres que je ne connaissais pas forcément, des visages nantais, je ne les vois pas tous, mais je sais qu’ils sont là aussi et je les salue avec vous tous au début de cette intervention.
En lisant la presse ce matin, je vais vous dire franchement, je m’amusais un peu, d’ailleurs, je m’amusais un peu en arrivant ici, parce qu’on m’a demandé, Madame la Présidente, de vous serrer une deuxième fois la main pour faire des photographies. Mais ce n’est pas la première fois que nous nous serrons la main et ce n’est certainement pas la dernière. Mais je m’étonne de cet étonnement à propos de ma présence parmi vous. J’ai une longue expérience de responsable politique, d’élu local, et ça fait trente-cinq ans, en tout cas pendant trente-cinq ans, j’ai exercé des responsabilités de maire, dont vingt-trois à la tête de la ville de Nantes et de la métropole nantaise. Pendant trente-cinq ans, j’ai rencontré des chefs d’entreprise. Donc, venir à l’université d’été, c’est une première, mais rencontrer des chefs d’entreprise, pour moi, c’est une habitude parce que c’est une évidence, on ne construit pas l’avenir du pays sans se parler et d’abord parler avec les chefs d’entreprise, comme je parle aussi avec les salariés, comme je parle avec tous les Français. Donc, pour moi, c’est évident, j’ai répondu à votre invitation.
Au-delà de ces quelques mots, ce que je voudrais vous dire, c’est que je crois aux vertus du dialogue entre le Gouvernement que je dirige et les partenaires sociaux, comme vous venez de le rappeler. Parce que les entreprises sont en première ligne dans l’effort de redressement de notre pays, c’est donc dans un esprit d’ouverture et de confiance que je viens devant vous, attentif aux difficultés que vous rencontrez, mais aussi à vos propositions. Vos universités d’été sont devenues un rendez-vous important, d’abord pour vous-mêmes, pour réfléchir, discuter, proposer, vous projeter dans l’avenir, vous mobiliser. Mais au-delà de vos participants qui sont nombreux, vous vous adressez aussi au reste de la société, c’est l’intérêt des universités d’été, que ce soit celles des organisations syndicales ou professionnelles ou patronales ou politiques. Le week-end dernier, j’étais à La Rochelle, ce n’est pas exactement les mêmes participants, mais parfois, il peut y en avoir qui vont dans les deux ! Il y avait aussi les représentants des chefs d’entreprise. En tout cas, c’est un moment utile que de débattre, que de réfléchir, en l’occurrence sur les questions économiques et sociales et aussi sur les enjeux liés au monde de l’entreprise. Donc, merci encore, Madame la Présidente, de m’avoir permis de m’exprimer et j’espère vous éclairer utilement sur la stratégie du gouvernement et aussi sur la façon dont je conçois l’avenir de notre pays.
J’ai tenu à le dire et vous me l’avez fait observer d’ailleurs, dès ma déclaration de politique générale, j’estime les chefs d’entreprise. Je suis pleinement conscient de leur apport décisif à notre économie. Le Gouvernement que je dirige souhaite résolument encourager et mobiliser la France qui entreprend. Parce que c’est la condition de la croissance, c’est la condition aussi de la production de valeur et c’est bien sûr la condition de création d’emplois. Cela dans un monde plus ouvert, donc plus complexe, donc plus exigeant. Raison de plus pour réfléchir et inventer. Mais en tout cas, la création de richesse, le développement de nos entreprises, la création d’emplois, c’est la condition de ce à quoi les Français sont si attachés, la pérennité de notre modèle social et républicain.
Alors, avant d’évoquer la gravité de la situation à laquelle nous devons faire face ensemble, je voudrais d’abord vous adresser justement un message de confiance dans les atouts considérables de notre pays. Parce que la France, ce n’est pas n’importe quel pays, c’est un pays qui est capable, c’est un pays dynamique, c’est un pays avec des formations de référence, ici même, vous en êtes la preuve. C’est un pays aussi avec une recherche de pointe, avec des filières d’excellence. La France est un pays reconnu et c’est un pays qui est respecté, qui attire les capitaux et les savoir-faire étrangers et qui exporte aussi les siens dans toutes les régions du monde.
Mais la France est un pays en mouvement, dont les salariés, les citoyens, les entreprises savent prendre des risques et réussissent aussi à s’adapter aux transformations du monde. C’est ça aussi la France, ses atouts que je veux saluer. Mais il est important de les conforter et surtout d’en tirer pleinement partie parce que la France a aussi besoin de repartir de l’avant. C’est ce défi que nous devons relever ensemble. Parce que, en même temps que je parle des atouts, la crise multiforme qui s’est installée depuis plus de quatre ans a mis aussi en lumière des faiblesses en ce qui nous concerne, des faiblesses de notre situation, des insuffisances ou des handicaps qui se sont, au fil du temps, aggravés, faute de réformes adaptées. C’est vrai, malheureusement, que notre pays s’est en partie affaibli, que pour une part l’attractivité de notre territoire a reculé. Il faut mettre un terme à ce décrochage. C’est la mission que le président de la République m’a confié et qu’il a confié à tout le Gouvernement. Sa résolution et son engagement de tous les instants, c’est de redresser notre pays, et de le faire aussi dans la compréhension et la contribution des Français, le faire dans la justice.
Parce que ce redressement, il ne se décrète pas d’en haut. Pour transformer le pays en profondeur et renouer avec la croissance, il faut une large mobilisation de toute la société et, au premier rang, des chefs d’entreprises comme de leurs salariés. Il faut être conscient de nos devoirs. Il y a les devoirs des responsables politiques, ceux qui ont reçu mandat des citoyens au nom de l’intérêt général. Mais tous ont leur part et il ne s’agit de se défausser sur personne, pas plus vous sur nous que nous sur vous. Nous sommes en effet à un tournant de l’histoire de notre pays. Parce que le monde évolue si rapidement, les cartes de la puissance ont été rebattues, de nouveaux enjeux apparaissent. Bien sûr, c’est l’émergence de nouveaux acteurs majeurs sur la scène internationale, je pense à la Chine, l’Inde, le Brésil, mais d’autres encore. Ce sont les bouleversements que connaît la rive Sud de la Méditerranée. C’est aussi le développement et le défi du continent africain. Mais c’est aussi le grand défi de la lutte contre le réchauffement climatique et de la transition énergétique. C’est tout ça qui est devant nous. Dans ce cadre-là, la construction européenne, elle aussi est à la croisée des chemins. Là, de ce point de vue, nous avons une responsabilité historique, mais j’y reviendrai dans quelques instants.
Parce que je parlais des Français, de leur nécessaire adhésion, de la compréhension nécessaire de ce qui peut se faire, de ce qui peut réussir, parce qu’ils sont confrontés à ces bouleversements et aux incertitudes qui en découlent. Donc, ils sont inquiets. D’ailleurs, les derniers chiffres du chômage, mais aussi les prévisions de croissance ne sont pas de nature à les rassurer. Je connais aussi vos inquiétudes, vous avez parlé de l’autofinancement, vous avez raison, je connais aussi vos inquiétudes concernant vos carnets de commandes, vos niveaux de marges, les problèmes pour certaines entreprises d’accès au crédit, au coût du travail, à l’état des marchés, mais aussi à des tensions internationales qui vous pénalisent, qui vous inquiètent. Malgré tous ses atouts, la grande nation que nous sommes semble parfois douter d’elle-même. Une question taraude une bonne partie de la société qui est traversée de contradictions, espoir d’un côté, découragement de l’autre : dans ce monde en mutation, notre pays, avec son modèle social et républicain, a-t-il toujours un destin ? C’est la question que beaucoup se posent. La tentation du repli et de la résignation existe ; elle doit être fortement combattue.
Ma conviction, c’est que si nous savons faire preuve de lucidité, si nous savons prendre les décisions stratégiques qui s’imposent, si nous savons fixer un cap qui soit lisible, compréhensible, mobilisateur, alors, nous réussirons. Oui, nous réussirons. Parce que nous devons réussir et nous pouvons réussir. C’est pour cela que je veux mettre l’entreprise au centre de nos politiques économiques. C’est vous, les chefs d’entreprise, qui êtes, avec les salariés, vos salariés, les forces vives du redressement productif. C’est l’entreprise qui est au cœur du processus de création et de croissance et d’emploi. Alors, à vous qui inventez, qui prenez des risques, quand je dis "j’estime les chefs d’entreprise", ce n’est pas une approche théorique, c’est une approche personnalisée parce que je les connais personnellement. Je sais que se lancer demande du courage, de l’audace et c’est parfois angoissant, mais j’admire cette capacité à le faire et à prendre des risques. Alors, je veux vous dire que vous pouvez compter sur le soutien du Gouvernement parce que nous avons besoin de vous pour réussir le redressement du pays. Notre détermination est totale. Mais nous ne pourrons réussir que dans le cadre d’un engagement européen résolu, même si ça ne doit pas nous exonérer ou chercher des excuses par rapport à nos propres responsabilités nationales.
Mais aujourd’hui, la crise au sein de la zone Euro pèse lourdement sur l’activité, elle est perçue par les entreprises et les ménages comme porteuse d’incertitudes qui les conduisent à l’attentisme : consommation, accès au crédit, investissement, emploi sont affectés par cette situation. Les finances publiques comme celles des entreprises en pâtissent, aggravant encore la crise et la défiance des marchés internationaux. Notre priorité est de rétablir un environnement stable en Europe, pour que nos entreprises puissent pleinement et durablement profiter du grand marché unique que nous avons bâti avec nos partenaires depuis un demi-siècle. C’est le sens des propositions que la France a portées avec succès au Conseil européen des 28 et 29 juin.
Alors, certains diront que ce n’est pas assez, qu’il faudrait aller plus loin. Mais bien sûr, ce n’est pas la fin de l’histoire, c’est une étape, la construction de l’Europe a toujours été faite d’avancées successives et de compromis. Mais en ce qui concerne la France, il nous faut renforcer encore davantage la crédibilité financière de notre pays. Sans cette confiance, les réformes les plus ambitieuses portent difficilement leurs fruits. C’est pourquoi nous avons fait clairement le choix du sérieux budgétaire en mettant en œuvre le redressement de nos comptes publics. D’ailleurs, si la situation s’améliore, il faut des efforts pour y parvenir, vous le savez, mais vous en serez les premiers bénéficiaires, car une crédibilité accrue de la France, et on le voit en ce moment où la France emprunte, ce sont des taux d’intérêts plus bas et donc une capacité d’investissement de nos entreprises qui se développent et ça vaut aussi pour les ménages.
Alors, l’effort de redressement des comptes publics a été engagé tout de suite et nous allons le poursuivre résolument avec deux temps forts au cours des prochaines semaines. D’une part, le dépôt au Parlement du projet de loi de ratification du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ainsi qu’une loi organique qui traduira ses principes dans notre droit. D’autre part, le dépôt des projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2013 et de la loi de programmation pluriannuelle des finances publiques qui confirmeront l’objectif de réduction du déficit à 3 % l’année prochaine, tout en traçant le chemin d’un retour à l’équilibre en 2017.
Tout cela, vous allez me dire ce n’est pas une surprise, c’est les engagements qu’a pris le président de la République devant les Français. Mais une fois élu, il y a toujours un scepticisme à l’égard de la politique et l’on se dit, "oui, mais est-ce qu’ils vont tenir leurs engagements ?" Là, comme sur le reste, nous les tiendrons. La maîtrise des comptes publics, je tiens ici à le dire, ce n’est pas un objectif qui nous est imposé de l’extérieur. Non. C’est une nécessité vitale pour retrouver des marges de manœuvre. Parce qu’il en va de notre souveraineté, de notre indépendance en quelque sorte et de notre capacité à agir. Je n’accepterai pas que les décisions de la France, mais aussi de l’Europe nous soient imposées par le reste du monde et notamment par les marchés financiers. C’est de notre responsabilité.
Alors, je l’ai dit, on n’atteindra pas ces objectifs sans des efforts. Qui le nie ? Qui en doute ? Nous proposerons que ces efforts soient justes, car chacun devra y contribuer en fonction de ses capacités, les ménages comme les entreprises, mais ils seront équilibrés. Car, sur l’ensemble de la législature, ils porteront pour moitié sur des recettes nouvelles, mais pour moitié sur des économies de dépenses qui vont commencer dès cette loi de finances 2013.
Ainsi, la prochaine loi de programmation pluriannuelle des finances publiques sera fondée sur la stabilité en zéro valeur des dépenses de l’Etat, sauf pour les priorités, éducation, justice, police, pour les années 2013 à 2015. Quant à la réforme fiscale, dont je lis beaucoup de choses, je ne veux pas rentrer aujourd’hui dans les détails, d’ailleurs les derniers arbitrages ne sont pas pris, c’est le Conseil des ministres qui se prononcera le 24 septembre, mais je lis beaucoup de choses qui sont souvent inexactes, peut-être que certains les font passer un peu pour se faire peur ou par prévention. Mais cette réforme fiscale que nous envisageons visera à améliorer le financement de l’économie, l’investissement et la compétitivité des entreprises. Mais elle sera aussi basée sur la justice, je l’ai évoqué, je n’y reviens pas.
Mais une fois que j’ai dit ça et vous le pensez comme moi sûrement, le sérieux budgétaire et la maîtrise des comptes publics ne suffisent pas. Nous le voyons bien aujourd’hui dans plusieurs pays du Sud de l’Europe et ça peut nous concerner aussi. Sans croissance, rien n’est durablement possible. Alors, soutenir l’activité en Europe, c’est tout le sens de cette première étape que j’ai évoquée tout à l’heure, le pacte de croissance qui a été obtenu dans une discussion, parfois difficile, par le président de la République à la fin du mois de juin. Je l’ai dit, c’est un compromis. Mais l’élection présidentielle a eu cette vertu de faire bouger les lignes en Europe, 120 milliards d’euros, certains disent que c’est peu, mais c’est 20 % du budget européen et au service de la croissance des pays de l’Union et c’est sans doute probablement plus si on utilise davantage le levier bancaire, je pense bien sûr à la Banque Européenne d’Investissement. Je pense aussi à la première étape des "Project Bonds", c’est encore modeste, mais c’est pour ça qu’il faut s’engager à fond, les financements existent, utilisons-les pour aider entreprises et territoires à investir. Là, les chantiers sont multiples.
Pour l’avenir, je pense que, en effet, mais je ne vais pas développer là maintenant, je suis sûr que le grand chantier de la transition énergétique doit être porté aussi à l’échelle européenne par des investissements novateurs. Comme le grand chantier, vous parliez tout à l’heure, vous y faisiez allusion sous forme de métaphore, à la révolution numérique, cette révolution numérique, elle doit nous entrainer, nous permettre d’innover, nous permettre d’avancer, à l’échelle de notre pays, de nos territoires, mais aussi avec une ambition et des projets communs en Europe.
Alors, au-delà de ce pacte, il nous faut être ambitieux pour l’avenir de notre maison commune. Le mode de gouvernance aujourd’hui en place en Europe, nous le voyons, est à bout de souffle et ne permet pas de décider vite dans de bonnes conditions. Quand vous pensez qu’il est question du problème grec depuis deux ans et demi, deux ans et demi ! Alors, il est indispensable de progresser dans le sens d’une plus grande intégration, à condition qu’elle soit vraiment solidaire. C’est ce qu’a proposé le président de la République, c’est la feuille de route qui a été fixée à monsieur Van Rompuy et bientôt les dirigeants européens vont en discuter. D’ailleurs, vous avez évoqué cette formule tout à l’heure "intégrer davantage", la formule est assez générale, elle couvre bien des champs. Mais s’agissant de l’Europe, oui, c’est un des sujets que vous allez développer dans votre université d’été, c’est d’ailleurs le fil rouge de vos travaux.
Mais c’est aussi l’objectif des Européens convaincus, j’allais dire sincères, responsables, tels que nous sommes, en tout cas c’est ma conviction, comme c’est celle du président de la République. L’intégration solidaire, cela signifie qu’à court terme, nous sommes déterminés à tout faire pour que la Grèce reste dans la zone Euro. Nous ne prendrons pas le risque de l’aventure. S’il faut le dire deux fois, trois fois et plus, nous le dirons et nous le répéterons parce que nous sommes responsables de l’avenir de l’Europe. Nous sommes un des pays fondateurs de l’Europe. Cela veut dire que les mécanismes de stabilisation renforcée pour nos partenaires du Sud doivent maintenant être mis en œuvre. Cela a pris déjà trop de temps. Dans cette perspective, ce qui a été acquis le 28 et 29 juin, l’Union bancaire, la supervision des banques avec un rôle accru de la Banque Centrale Européenne, doit être aussi réalisé. Il ne s’agit pas pour autant de mettre en cause son statut, son indépendance, n’ayons pas de débat théorique. Jugeons plutôt sur pièces. Je trouve que les propos du président de la Banque Centrale Européenne ces dernières semaines sont allés dans la bonne direction et il faut plutôt s’en féliciter.
En tout cas, la détermination qui est la nôtre, nous nous y tiendrons. Car je ne veux pas que la France, et c’est la conviction du président de la République, prenne le risque, et nos partenaires européens aussi, de faire échouer la construction européenne. Quand on voit l’évolution du monde que j’évoquais tout à l’heure, toutes ces nouvelles grandes constructions de ces grandes régions du monde, souvent, ceux qui imaginent des solidarités régionales à l’échelle du monde regardent vers notre expérience européenne. Nous qui avions connu tant de conflits et qui après la Seconde guerre mondiale, nos prédécesseurs, les dirigeants européens visionnaires avaient eu le courage de se rapprocher et notamment les trois dirigeants, Konrad Adenauer, Schuman et Gasperi, trois pays fondateurs de l’Europe. Ils avaient eu le courage, parfois contre tous les conservatismes, les craintes et les peurs de perdre notre indépendance nationale. Ils ont eu raison. La responsabilité qui est la nôtre aujourd’hui vis-à-vis des jeunes générations et des générations futures, c’est de ne prendre aucun risque que cette construction inachevée s’arrête. Notre responsabilité, c’est de l’amplifier, c’est de la consolider.
A une condition quand même, mais elle n’est pas la moindre, elle est essentielle, c’est avec l’adhésion des peuples, d’abord du peuple français. Cette question est sensible ici, en France, de toutes sensibilités politiques d’ailleurs, et nous avons les vécues. Ça veut dire que l’approfondissement et l’intégration solidaire de l’Europe ne pourra pas se faire sans un approfondissement démocratique et de la gouvernance et de l’euro, en particulier de la zone Euro. Nous devons sur ce point être intransigeants sur le caractère démocratique de cet approfondissement. La France fera des propositions et réagira aux propositions, je l’ai dit tout à l’heure, du président du Conseil européen. En tout cas, nous y sommes, là, maintenant.
La nouvelle étape de la construction européenne que nous appelons de nos vœux ne sera pas possible non plus sur la base d’un accord franco-allemand durable. Vous connaissez, Madame la Présidente, nous en avons souvent parlé ensemble et même avant les élections présidentielles, mon attachement à cette relation particulière, cette amitié historique franco-allemande qui est au cœur du projet européen. Ce couple franco-allemand, il est plus que jamais nécessaire. Bien sûr qu’il ne doit pas être exclusif et nos autres partenaires, au premier rang desquels les autres pays fondateurs, je pense bien sûr à l’Italie, doivent aussi jouer un rôle moteur. Avec le président de la République, nous rencontrions, il y a quelques jours, monsieur Mario Monti, de toutes ces questions, nous avons évidemment parlé. Mais pour peser en Europe et dans le monde, alors, maintenant, en ce qui nous concerne, nous, la France, nous avons notre propre responsabilité, notre propre contribution, c’est-à-dire de redevenir durablement compétitif. C’est pour cela qu’il faut que nos entreprises soient fortes pour être créatrices d’emploi.
Je l’ai dit, je n’y reviens pas, nous avons des atouts et je l’ai mesuré pendant des années dans les fonctions qui étaient précédemment les miennes. Mais cette expérience m’éclaire aussi sur ce que nous pouvons faire pour la France. Parce qu’il faut mobiliser à l’échelle nationale, mais d’abord sur les territoires de projets l’ensemble des acteurs et des partenaires, les entreprises, les chambres consulaires, les organisations professionnelles, les organisations syndicales de salariés, les collectivités territoriales, les pôles universitaires et de recherche, tous ceux qui souhaitent participer au développement et réussir ce développement. Partout où ça se fait, ça marche. Moi, je voudrais, dans les futures réformes à venir, ce n’est pas l’addition simplement de tout ce qui se fait région par région, ville par ville, mais dans la réforme de la nouvelle étape de la décentralisation, d’un Etat plus stratège, plus efficace, il est important de s’appuyer sur les territoires pour mettre en œuvre les politiques que nous voulons pour le pays et pour nos entreprises. L’exemple même, Monsieur le Commissaire général à l’investissement – j’en dirai un mot encore tout à l’heure – est là pour le démontrer, que c’est la bonne méthode entre les donneurs d’ordre, les grands groupes, les PME, les centres de recherche, les collectivités territoriales, c’est comme ça que la future Banque Publique d’Investissement devra fonctionner pour être efficace.
Pour conduire les réformes nécessaires, Madame la Présidente, vous y avez fait allusion, en ce qui me concerne, je revendique une méthode de gouvernement qui consiste à mener de front la réponse à l’urgence et en même temps le travail en profondeur, le travail dans la durée, mais en prenant le temps de la concertation et en évitant les effets d’annonce dont il ne reste au final que les annonces sans effet. Cette méthode, que je revendique et que j’assume pleinement, elle est fondée sur le dialogue social et nous avons commencé à la mette en œuvre avec la grande Conférence sociale à laquelle vous avez participé activement dans tous les ateliers. Nous avons ouvert des chantiers essentiels, je pense au contrat de génération, à la sécurisation de l’emploi ou à la question cruciale de notre compétitivité et du financement de notre protection sociale. Alors, je veux dire les choses clairement devant vous.
Pour le Gouvernement, il ne s’agit pas d’ajouter de nouveaux freins à la conduite des entreprises. Nous voulons même faire en sorte qu’en cas de difficultés, toutes les solutions, toutes les alternatives soient bien prises en compte. Nous l’avons d’ailleurs montré récemment avec quelques situations d’entreprises fragilisées ou de groupes industriels fragilisés. Nous devons continuer à le faire parce qu’il est parfois possible, par le dialogue, par la négociation, de faire émerger des solutions qui évitent la destruction d’activité et d’emploi et qui en même temps sont bénéfiques au premier chef à l’entreprise et c’est cela que je souhaite encourager.
Alors, permettez-moi un instant de m’arrêter sur la question de l’emploi et du travail de façon plus spécifique. Elle était justement au cœur de la grande Conférence sociale. Vous savez en tant que chef d’entreprise combien la question du travail est centrale, d’abord pour vos salariés et pour les Français, pour leurs enfants. C’est une évidence de dire cela. Le président de la République a défini deux priorités : l’emploi et la jeunesse. Mais elles sont liées. Le gouvernement combat le chômage sans aucune faiblesse, sans résignation. Il y a déjà l’effort supplémentaire que nous avons fait en juin dernier, je le dis, il s’agit là d’agir dans l’urgence, ce n’est pas une politique de l’emploi, c’est une politique pour aider ceux qui sont aujourd’hui brutalement privés d’emploi.
C’est pour ça que, dès le mois de juin, j’ai pris la décision de prendre une mesure de financement d’emplois aidés. Alors, vous allez me dire ce n’est pas une politique économique ! Oui, mais j’y reviendrai. C’est pour ça que, en année pleine, c’est près de 400 000 emplois et contrats aidés qui seront financés. Dans ce cadre, je tiens à dire ici, puisque je parle de l’urgence, qu’il n’est pas possible, même si on dit c’est la croissance qui créera de l’emploi, c’est l’entreprise qui créera de l’emploi, de laisser les jeunes, qui sont les premières victimes du chômage, c’est eux qui ont vu leurs chiffres monter avec les seniors et le chômage de longue durée ces dernières semaines, en tout cas ceux d’avant-hier, il n’est pas acceptable que la société n’aide pas les jeunes à accéder à une première expérience professionnelle. Parce que lutter contre le chômage des jeunes, c’est lutter pour eux, mais c’est aussi lutter pour l’avenir de notre pays, qui ne peut se passer de l’apport confiant des jeunes générations. C’est donc l’intérêt même de notre société, donc aussi des entreprises.
Quant aux emplois d’avenir dont le projet a été adopté ce matin par le Conseil des ministres, ils contribuent aussi à apporter une réponse à la fois rapide et ambitieuse à cette question. Ambitieuse, car nous voulons créer 150 000 emplois d’avenir dès la première année. Avec ces emplois, nous visons d’abord les jeunes les plus éloignés de l’emploi, ceux qui sont sans diplôme ou qui sont peu qualifiés, en priorité dans les quartiers les plus populaires ou dans les zones rurales en difficulté. Quant aux emplois d’avenir, ils seront destinés d’abord au secteur non marchand, là où les activités d’utilité sociale sont porteuses de créations d’emplois qui leur seront accessibles. Mais ils seront également mis en place de façon plus limitée dans le secteur marchand. Mais en tout cas, dans tous les cas, notre objectif est bien que ces jeunes soient forts d’une expérience professionnelle pour débuter leur parcours dans la vie, ce n’est pas le but, ce n’est pas la fin de leur parcours, c’est une manière de démarrer quelque chose qui leur permettra d’être mieux armés pour rentrer ensuite sur le marché du travail et répondre alors aux attentes et aux besoins des entreprises.
Et puis, il y a un chantier que nous vous avons proposé, aussi pour l’emploi des jeunes et des seniors, c’est le fameux pacte générationnel, le contrat de génération. La feuille de route sociale issue de la grande conférence sociale a prévu une négociation préalable, parce que ça concerne les entreprises, les partenaires sociaux. Au-delà des objectifs clairs que nous assignons, pour l’emploi des jeunes, pour l’emploi ou au maintien dans l’emploi des seniors, pour le transfert des compétences et la gestion des âges, les modalités de ce contrat ne sont pas tranchées d’avance, c’est pour ça qu’il y a cette négociation, elle va s’engager dans les prochains jours, je souhaite simplement qu’elle aille vite, qu’elle aille vite, parce qu’il y a là aussi urgence.
Donc je fais confiance aux partenaires sociaux pour la mener à bien parce que vous y êtes tous engagés. Toutes situations syndicales et organisations patronales rassemblées.
Et puis je voudrais évoquer un petit peu plus longuement une autre négociation, que la feuille de route sociale a appelé de ses vœux, la négociation sur les conditions d’une meilleure sécurisation de l’emploi. J’y attache une importance toute particulière. D’abord parce qu’elle traite des sujets majeurs de la vie des entreprises : l’anticipation nécessaire de l’évolution des activités, de l’emploi et des compétences ; l’accompagnement des mutations économiques avec la question du maintien dans l’emploi et des entreprises confrontées à des difficultés conjoncturelles ou encore structurelles ; ou encore la question de l’amélioration ou de la sécurisation juridique des procédures de licenciement collectif ; ou enfin la lutte contre la précarité excessive du marché du travail qui touche notamment les jeunes et les femmes.
Alors j’ai confiance dans cette négociation. Parce que si nous parvenons à une conclusion positive qui sera nécessairement un compromis – dans mon discours de politique générale j’avais appelé ça un donnant-donnant – oui chacun devra faire un pas. Je souhaite que tous les partenaires sociaux y soient. Et je crois que c’est leur souhait. Un document d’orientation va vous être remis à vous comme aux autres organisations dès la mi-septembre, et dans la situation économique dégradée que nous connaissons, j’appelle tous les partenaires sociaux à engager sans délai cette négociation et à en accélérer le rythme par rapport à ce qui avait été envisagé il y a quelques semaines, avec un objectif qui est celui de la réussite. Parce que si vous réussissez, vous patronat, les grandes entreprises, moyennes entreprises, les petites avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives qui seront autour de la table avec leur histoire, leur sensibilité, leur priorité, alors vous aurez témoigné de l’éclosion d’un nouveau modèle de négociation sociale au-delà de tous les autres accords que vous avez évoqués et que vous avez à juste titre salués.
En tout cas, je vous le dis, c’est une question essentielle pour laquelle vous êtes regardés, non pas par le Gouvernement seulement, qui serait juge de la bonne méthode ou de la bonne marche en avant de votre négociation, non, par les Français. C’est une manière aussi de répondre à l’inquiétude, c’est une manière de répondre au doute, c’est une manière de convaincre, qu’on peut changer les choses en discutant, en négociant dans notre pays. Il n’y a pas de raison que ça se fasse parfois ailleurs et que ça ne se fasse pas aussi en France, c’est une conviction profonde madame la présidente et j’espère que je ne serais pas déçu et surtout que les Français ne seront pas déçus.
Alors je souhaite vraiment d’y arriver. Parce que nous devons concilier les exigences de la vie des entreprises mais celles aussi des droits des salariés. C’est par essence la négociation qui est la mieux à même de définir les éléments de cet équilibre. Et donc chacun devra faire face à ses responsabilités.
Et tous ces chantiers, que je viens d’évoquer, et en particulier celui-ci, sont aussi des chantiers de compétitivité. Oui, ça en fait partie bien sûr. Il n’y a pas ça et puis plus tard la compétitivité. Vous le savez j’ai confié une mission sur ce sujet crucial à Louis Gallois, qui va me remettre début octobre ses analyses sur la situation de notre économie, en particulier de notre industrie. Il fera aussi des propositions. Et je suis sûr qu’elles seront, pour certaines d’entre elles, audacieuses. Vous connaissez Louis Gallois et surtout vous connaissez sa franchise et sa force de conviction. En tout cas dès la remise de votre rapport je réunirai dans la deuxième quinzaine d’octobre un séminaire gouvernemental pour analyser votre proposition et prendre des décisions.
Mesdames et messieurs, j’aborde toutes ces questions en disant qu’il n’y a pas de sujets tabous. Le financement de la protection sociale en était un, reconnaissons-le, en en parlait mais on le renvoyait tout le temps. Nous avons décidé, lors de la grande conférence sociale, de le prendre à bras le corps, parce qu’il ne doit plus peser aussi fortement sur le travail, sur la base des travaux du Haut Conseil de financement de la protection sociale, qui sera mis en place dès le mois de septembre, et nous définirons, début 2013, ça sera la responsabilité du gouvernement, un nouveau modèle de financement qui soit plus favorable à la compétitivité des entreprises et en même temps qui permette de préserver le financement de notre système de protection sociale. Je le dis il n’y a pas de temps à perdre, tant ces questions ont été évoquées si souvent ces dernières années, et souvent renvoyées. Parfois il y a eu des tentatives de décision, je ne dis pas que nous réussirons, je ne peux pas préjuger de la conclusion, mais ce que je sais par expérience et vous aussi, c’est quand on décide unilatéralement, je dirais même parfois brutalement, le corps social se rétracte et au bout du compte on renonce et il ne se fait rien. Moi je ne suis pas Premier ministre et chef du Gouvernement pour abandonner après une première tentative. Je suis déterminé pour avancer, même s’il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois parce que c’est notre responsabilité, non pas parce que nous en avons reçu le mandat par les Français, parce que c’est la question du pays. Parce que pour gagner des parts de marché, il y a aussi bien sur d’autres questions, ce n’est pas la seule, il faut stimuler l’innovation au sein même des entreprises. Nos entreprises doivent intégrer dans leur production davantage de valeur ajoutée, se distinguer par la qualité de leurs produits, dégager une compétitivité pour le coup hors-prix.
A cet égard, je salue le travail du Commissariat général à l’investissement. C’est le précédent gouvernement qui l’avait créé à la suite d’une proposition de deux de mes anciens prédécesseurs, Michel Rocard et Alain Juppé, que j’ai reçus à Matignon il y a déjà plusieurs semaines, pour les rassurer. Ce qui a été entrepris et qui va dans la bonne direction, c’est d’ailleurs la preuve de la nomination de Louis Gallois, qui a décidemment beaucoup de responsabilités, il pensait prendre une retraite tranquille ce n’est pas tout à fait le cas, mais en tout cas je le remercie d’avoir accepté parce que les investissements d’avenir seront confortés. Et nous prendrons appui pour cela sur les pôles de compétitivités - même s’il faut parfois les rénover - sur les universités, sur les organismes de recherche.
D’un point de vue économique, le coût de l’énergie, vous l’avez évoqué, est également un enjeu majeur, c’est un élément de la compétitivité de la France, mais c’est aussi un élément majeur de ce chantier que j’évoquais de la transition énergique que mon Gouvernement veut engager, et qui ne doit pas justement se traduire par une diminution de notre compétitivité. C’est difficile mais il faut le tenir. Et cette question sera abordée dans le cadre de la conférence environnementale qui s’ouvrira le 14 septembre, où tout sera dit de cette façon-là, où chacun devra bien réfléchir, toutes sensibilités là encore, ce n’est pas évident ; parfois les points de vue sont très éloignés.
Mais l’objectif premier, qui est le nôtre, c’est d’engager un vaste plan d'efficacité énergétique, mais aussi de sobriété énergétique ; ce qui signifie un plan sans précédent d’économie d’énergie, d’abord dans le logement, mais ça vaut aussi pour les transports, ça vaut aussi pour l’ensemble des activités. Et en même temps, nous devons continuer de disposer de sources d'énergie fiables et bon marché.
La part du nucléaire dans la production d’électricité, c’est un engagement du président de la République, sera ramenée de 75 à 50 % à l’horizon 2025, au profit d’une diversification de notre bouquet énergétique, et donc il est important pour notre pays de préserver cette filière d’excellence. Si on ramène de 75 à 50 % la filière ne disparait pas, elle est nécessaire, et pas seulement pour la déconstruction. C’est une des meilleures au monde, d’abord en terme en sureté et de sécurité.
Et puis il faut amplifier l’effort en matière des énergies renouvelables et je crois que ça peut se faire, je l’ai dit à l’échelle de l’Europe, ça peut se faire à l’échelle nationale, mais ça peut se faire beaucoup, je pense au logement, je pense au transport, à l’échelle territoriale.
Et puis nous n’avons pas à hésiter à nous inspirer de ce qui marche chez nos voisins, tout ne marche pas, nous n’avons pas à avoir toujours des complexes en disant "les autres sont meilleurs que nous", mais il y a des choses qui marchent parfois mieux. Je pense par exemple à la très grande efficacité des partenariats qui se nouent entre les entreprises allemandes au sein d’une même filière. La leçon à en tirer, c’est que nos propres filières industrielles doivent jouer plus collectif. Je compte sur la Conférence nationale de l’industrie, que j’ai présidée récemment, pour susciter une franche mobilisation en ce sens. En tout cas ces thèmes ont eu une vraie résonnance.
Mesdames, Messieurs, une Europe de la croissance, une amélioration de notre compétitivité, ce sont des conditions indispensables au redressement de notre économie. Et au-delà, c’est un nouvel environnement favorable au développement des entreprises que le Gouvernement est en train de créer. Avec pour objectif de développer l’attractivité de notre territoire national et de stimuler l’afflux d’investissements étrangers, au service de la croissance et de l’emploi.
Mais au-delà de ce nouvel environnement, il y a la question du financement. Notre objectif est de favoriser l’accès des entreprises, notamment des PME, à des financements adaptés. Dans ce but, nous venons de prendre la décision de doubler le plafond du livret de développement durable, qui est destiné aux entreprises, les PME. Le texte sera publié dès septembre. Et c’est également pour apporter aux entreprises le crédit et le capital nécessaires à leur développement que nous allons créer la Banque publique d’investissement – je vous l’ai dit au passage il y a quelques instants. C’est un projet très important pour nos entreprises, bien sûr surtout pour les PME, et je souhaite que cette banque travaille en lien avec les territoires et devienne un partenaire de référence un partenaire de référence accessible, réactif. Le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres dans les prochaines semaines.
Je partage la conviction du président de la République quand il disait "je ne suis pas l’ennemi de la finance mais je veux mettre la finance au service de l’économie", on ne peut être que d’accord, j’espère que vous l’êtes, vous me le dites souvent d’ailleurs, les chefs d’entreprise, quand je vous rencontre partout en France. C’est le sens de la réforme bancaire, et pas un autre, qui sera présentée d’ici la fin de l’année, pour favoriser l’accès des PME aussi aux marchés de capitaux. Nous favoriserons l’épargne longue des Français afin d’accroître les capacités de financement des entreprises.
Dans les prochaines semaines, le gouvernement proposera un plan pour le développement des PME, visant à gagner la bataille de la compétitivité et de l’innovation. Les PME n’attendent pas du gouvernement une mesure miracle, mais un ensemble de dispositions qui créeront un environnement favorable. Il s’agira notamment de soutenir leur croissance et leur transformation en entreprises de taille intermédiaire trop peu nombreuses en France. Nous souhaitons ainsi favoriser un meilleur respect des délais de paiement et une nouvelle phase de simplification administrative. C’est la question souvent des normes. Je rencontrais il y a quelques temps l’ensemble des associations d’élus locaux qui m’ont dit "on est prêt à participer à l’effort national de redressement des comptes publics, même si vous n’augmentez pas nos dotations on accepte, mais de grâce faites un effort pour simplifier les normes". C’est un peu la même chose.
Enfin, la croissance des PME et des ETI ne peut plus se concevoir en dehors de capacités exportatrices. Madame la Ministre, Nicole Bricq, du Commerce extérieur vous en parlera certainement plus en détail que moi. Mais notre déficit vous le connaissez, il a progressé de 70 % entre 2007 et 2012 ! Ce n’est pas une fatalité et l’ambition du Gouvernement est de ramener à l’équilibre la part du déficit commercial hors énergie d’ici à la fin de la mandature. On m’a dit que c’était un objectif ambitieux voire trop ambitieux. Eh bien il ne me fait pas peur, je pense que nous pouvons le relever ensemble. Parce qu’il faut permettre aux entreprises françaises de concourir à armes égales avec leurs concurrentes, et parfois s’agissant du crédit tout simplement pour eux, négocier dans de bonnes conditions, et c’est vrai que les modes de financement des exportations doivent être réformés. Il faut aussi exiger la réciprocité dans les échanges. La stratégie de nos entreprises doit être soutenue partout dans le monde, et c’est le sens du message que j’ai adressé hier à tous les Ambassadeurs réunis pour leur vingtième conférence annuelle pour développer notre diplomatie aussi sur le plan économique. La France dispose d’un des plus grands réseaux diplomatiques et consulaires au monde, eh bien ça doit être aussi mis au service de l’économie et de la croissance.
Et puis enfin, j’arrive à la fin de mon propos, rassurez-vous, je n’oublie pas le rôle essentiel de notre système éducatif. Il faut qu’il soit plus efficace, il faut favoriser l’acquisition de compétences et une meilleure insertion professionnelle. Tous les pays qui auront réussi après des périodes difficiles de retrait, de déclin, leur redressement, que ce soit en Europe, que ce soit sur d’autres continents, ont investi dans l’éducation, parfois ils étaient très bas, et nous avons vu notre classement, je pense notamment au classement PISA, reculer alors que la France était en pointe. Eh bien il faut relever ce défi là aussi.
Investir dans la formation, d’abord la formation initiale, mais aussi la formation professionnelle, la formation permanente et l’enseignement supérieur de la recherche. C’est le vaste chantier qui a été entrepris et qui commence notamment par, non seulement recruter des professeurs, les mettre là où il y en a le plus besoin, mais surtout les former parce qu’il y a quand même quelque chose de paradoxal, c’est le seul métier, celui de former la jeunesse où les enseignants ne recevaient pas de formation. Eh bien dès cette année, dès la rentrée prochaine, nous allons démarrer ce chantier de la formation des maitres, parce que c’est indispensable.
Quant aux entreprises, moi je n’ai qu’une demande à vous faire, c’est d’aider les jeunes, mais vous le faites déjà, mais les accueillir peut-être encore davantage en particulier lorsque des jeunes sont à la recherche de formation en alternance, parfois c’est le parcours du combattant. Donc je crois que là aussi nous avons besoin les uns des autres.
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, j’ai évoqué deux fois notre modèle social et républicain, je crois que les Français y sont très largement attachés, je ne doute pas que vous l’y êtes aussi, parce que c’est un peu notre identité. J’en n’ai pas d’ailleurs une conception figée, je crois que des réformes telles que celles que nous proposons et qui sont ambitieuses ont pour objectif de le consolider, des évolutions sont nécessaires. L’Etat prendra toute sa part de l’effort collectif, mais le cœur même de ce qui fait notre vivre ensemble, de ce qui contribue à ce que notre peuple tient ensemble au-delà de ses différences - différences géographiques, différences sociales, différences d’origine – lorsque vous parcourez la France vous voyez bien que la France, même si c’est une République une et indivisible, que c’est un pays divers, qui n’est pas uniforme, entre les grandes villes, le monde rural, de toutes nos régions, de nos cultures, j’allais presque dire de nos langues, enfin il y a la langue française, heureusement, qu’il faut promouvoir, mais parfois on se dit "mais qu’est-ce qui fait que ce peuple tient debout", c’est parce qu’il a quelque chose de particulier qui est le génie de la France. Alors ne le gardons pas comme une relique que nous mettrions dans un présentoir et devant laquelle on se prosternerait par nostalgie, ne faisons pas de cela un frein, faisons au contraire de ce qui est notre originalité un levier de mobilisation et qui sera la garantie que nous nous engagerons ensemble pour réussir d’abord la compétitivité de nos entreprises mais au-delà de réussir le projet de redressement de la France.
Aujourd’hui je me suis adressé avec vous avec conviction justement parce que je suis sûr que nous saurons relever le pays, mais à une condition c’est que toute la société se mette en mouvement et que nous avons un devoir lorsqu’on est responsable, responsable politique, responsable d’entreprises, responsable d’organisations, responsable de syndicats, responsable d’universités, de toute institution, d’associations, de faire passer un message qui est à la fois un message de mobilisation mais aussi un message de confiance. Et d’abord je le dis, devant vous ce soir aux partenaires sociaux. Et en vous disant à ceux qui ne manqueront pas sans doute de me le reprocher d’être venu parler – vous vous rendez compte – devant le Medef, que je ne tiens pas deux discours. Je tiens le même devant vous Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprise, comme je tiendrais devant les salariés parce que j’ai un discours pour la France, qui est à la fois un discours de vérité, un discours de lucidité, mais aussi un discours de confiance et d’espoir, un discours de mobilisation. Alors le Gouvernement a besoin des chefs d’entreprises, comme il a besoin des salariés. C’est ce que je suis venu vous dire. Je crois aussi au patriotisme, le patriotisme veut dire que de temps en temps il y a des efforts à faire, sans d’abord regarder pour soi-même, mais regarder pour les autres, regarder pour le pays.
Je suis sûr que ce message vous le comprendrez, et je vous remercie de m’avoir invité et de m’avoir écouté.

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Discours du Premier ministre à l’occasion de l’université d’été du Medef

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Revue de Presse : Premières réactions des médias

Ayrault courtise les entreprises, le Medef est « dans l'expectative »

Les Échos - ‎Il y a 20 minutes ‎
Le Premier ministre a salué, en ouverture de l'université d'été du Medef, hier, « la France qui entreprend ». Mais il n'a pas donné de précisions sur les mesures fiscales redoutées par les entreprises. Jean-Marc Ayrault a insisté hier sur sa volonté de ...