Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

19 août 2012

Syrie : Monsieur Lakhdar Brahimi a accepté la mission de médiateur international dans le conflit Syrien

Éditorial de lucienne magalie pons


L’ancien Ministre des Affaires étrangères Algériennes  Monsieur  Lakhdar Brahimi est aussi un ancien diplomate  algérien   connu et apprécié   pour ses grandes qualités de négociateur chevronné,  très estimé  sur la scène diplomatique internationale.

Il  a accepté vendredi 17 août de prendre  de succéder à Monsieur   Kofi Annan comme médiateur international dans le conflit en Syrie où des combats entre l'armée et des insurgés redoublent d’intensité.

Monsieur Lakhdar Brahimi avait prévenu qu’il n’accepterait cette mission qu’à condition notamment d’être soutenu et de  recevoir d’être soutenu par  un appui «ferme» du Conseil de sécurité, c'est-à-dire des quinze pays membres permanents de ce Conseil.

Il semble qu’il ait été entendu puisque  Monsieur Ban Ki-moon , le  secrétaire général des Nations unies, a aussitôt appelé à un soutien international « fort, clair et unifié » à la mission de ce nouveau médiateur .

Rappelons que son prédécesseur Monsieur Kofi Annan,  avait démissionné le 2 août après avoir constaté  qu’il était impossible de mettre en œuvre son plan de cessez-le-feu, soutenu par le conseil de sécurité de l’ONU le 21 mars dernier, du   fait de l’intensification des combats sur le terrain.

Il  est vrai que les divergences de vue politique sur le conflit syrien  de la part des  dirigeants des  pays membres du Conseil de Sécurité n’avait pas facilité sa tâche, les uns plaidant pour le départ de Bachar El Hassad , les autres pour un compromis  à négocier entre les rebelles et le régime Syrien en vue d’installer une « transition politique », certains autres se répandant en invectives pour le départ immédiat de Bachar El Assad, d’autres encore pour appeler à une intervention militaire des pays occidentaux  , bref une véritable cacophonie dans laquelle on peine  souvent à retrouver la rigueur d’un  langage diplomatique,  et Monsieur Kofi Annan avait regretté et souligné  la désunion du conseil de sécurité, qui l’aurait empêché de persuader le président syrien Bachar Al Assad de mettre fin au conflit.

Certains médias toujours à priori pessimistes,  écrivent dans leur article que Monsieur Lakhdar Brahimi vient d’accepter une mission impossible.


Monsieur Lakhdar Brahimi, interrogé sur la chaîne française France 24  s’est expliqué sur sa mission et   pleinement conscient des difficultés qu’il peut rencontrer  il a déclaré notamment   ….. « Ce en quoi je suis confiant, c’est que je vais faire tout mon possible, je vais vraiment faire de mon mieux », mais encore en fin d’interview  il a insisté sur le soutien  qu’il espère recevoir du  Conseil de Sécurité en  rappelant  que ce soutien avait fait défaut à Kofi Annan  

Nous retranscrivons ci-dessous l’interview qu’il a accordée à France  24 que vous retrouverez aussi en vidéo  après cette retranscription :

F24 : Pourquoi avez-vous accepté cette mission que tout le monde pense impossible ?

LB : Bien, vous savez Kofi Annan a dit,  on lui a posé la question : « Est-ce qu’il y aura quelqu’un  qui le ferait.. ? », il a dit « il y a d’autres gens qui sont fous  qui accepteront », .., peut-être que je suis fou, vous savez ces missions de médiation dans des crises sérieuses.. euh .., jamais on ne conventionne une mission dans une situation ou on sait qu’on va réussir dans un mois, ou  trois mois ou six mois.

C’est des missions difficiles, dangereuses  et vous savez quand on prend une mission comme celle-ci  on essaye et ou bien on réussit ou bien on échoue. Vous savez quand j’ai commencé à m’occuper de l’Afghanistan en 1997, après 2 ans je suis allé au Conseil de Sécurité pour leur dire « Ecoutez, j’ai essayé tout ce que je savais et ça n’a servi à grand-chose, parce que vous ne vous intéressez pas à l’Afghanistan, vous ne m’avez pas soutenu » …

Est-ce que ça va être le cas en Syrie ou au contraire,  le Conseil de Sécurité qui n’a pas soutenu Kofi Annan comme il faut, va se rendre compte que ce n’est pas comme ça  et qu’ils vont me soutenir mieux peut-être ? 

_____________


_______________

suite de notre éditorial : 


Par ailleurs Monsieur Lakhdar Brahimi avant d’accepter sa mission avait déclaré  «Les Syriens doivent s’unir en tant que nation pour trouver une solution. C’est la seule manière de garantir qu’ils pourront vivre ensemble en paix, dans une société fondée non pas sur la peur des représailles, mais sur la tolérance», explique le possible successeur d’Annan.



D’après nous il serait effectivement raisonnable que les dirigeants des  pays membres du Conseil de Sécurité modèrent sur la scène médiatique leurs  discours et observent une réserve de langage diplomatique,  pour justement  ne pas interférer sur la mission  de Monsieur Lakhdar Brahimi.

Vendredi 18 Août le Ministres français des Affaires étrangères a tenu , dans un camp de réfugiés syriens en Turquie,  des propos fort peu diplomatiques  en déclarant aux journalistes qui l’entouraient que « le régime syrien devait être abattu et rapidement » et que  « Monsieur  Bachar Al Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre »

Ce n’est  pas ce genre de discours qui peut faire avancer vers un cessez le feu en Syrie, au contraire on pourrait y entendre implicitement comme un encouragement aux rebelles syriens et un blanc seing pour qu’ils suppriment Bachar El Assad.

Et après ? Qu’arriverait-il ? Est-ce pour autant que les groupes de rebelles s’entendront entre eux ? Quand on sait que par ailleurs  certains pays occidentaux redoutent que les rebelles syriens islamistes mettent,  avec ou sans  l’aide de l’étranger,  la Syrie encore plus à feu et à sang pour établir un régime islamiste, ce n’est vraiment pas le moment  de jeter de l’huile sur le feu .

Et puis ici-bas personne, fusse un ministre ou un simple personnage,  ne peut juger de qui mérite d’être ou de ne pas être  sur la terre, ce genre de jugement prononcé par un ministre français,  simple mortel comme chacun d’entre nous,  fait froid dans le dos.


Pour en revenir à  Monsieur Lakhdar Brahimi plusieurs pays se sont montrés favorables à  sa nomination , notamment :

C’est le cas du  Vice-président Syrien Farouk El Chared (dont  certaines rumeurs signalaient à tort sa défection). , lequel  a salué samedi 18 août la nomination du nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.

Dans un communiqué  du bureau de ce Vice président  cité par la Télévision d’Etat Syrienne, il est dit que Farouk al-Chareh est favorable à "une position unifiée du Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il ( Lakhdar Brahimi) puisse mener sa mission difficile sans obstacles.


La Chine s'est félicitée de la nomination de Lakhdar Brahimi au poste de nouveau médiateur de l'ONU pour la Syrie. Dans un communiqué le Ministère  chinois des affaires étrangères déclare : "La Chine soutiendra et coopérera d'une manière positive avec les efforts de Monsieur  Brahimi dans sa médiation politique"

 La Chine décrit  le diplomate algérien Brahimi, comme un homme ayant "une riche expérience diplomatique et comme la personne adéquate pour ce poste" de médiateur, et  déclare espérer qu'il recherchera "un règlement pacifique, juste et approprié", ainsi qu'un cessez-le-feu de toutes les parties "dès que possible".


Samedi, la Russie a salué  dans un communiqué  la nomination de Lakhdar Brahimi au poste de médiateur de l'ONU pour la Syrie : "Nous comptons sur le fait que Lakhdar Brahimi basera son travail sur la plate-forme déjà existante de la ‘feuille de route’  pour un règlement en Syrie, le plan de paix de Kofi Annan et le communiqué de la rencontre en juin du Groupe d'action sur la Syrie à Genève, ainsi que sur les décisions correspondantes du Conseil de sécurité de l'ONU", indique le ministère  russe dans  ce communiqué.

REVUE DE PRESSE

Afficher tous les articles sur ce sujet »
Brahimi juge prématuré de dire si Assad doit quitter le pouvoir
Le Nouvel Observateur
BEYROUTH (Reuters) - Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, qui va succéder à Kofi Annan au poste de médiateur international pour la Syrie, a déclaré samedi avoir besoin de savoir quel soutien les Nations unies peuvent lui apporter et qu'il était trop ...
Afficher tous les articles sur ce sujet »

Aucun commentaire: