30 mars 2009

Yvan Colonna :" l'Affaire se corse"

L’affaire Colonna ne fait que commencer comme l’a déclaré l’un de ses avocats et en simple citoyenne j’ajouterai « l’affaire se corse ! »

Je viens de recevoir de mon correspondant Corse :


- la relation de la manifestation de soutien à Yvan Colonna ( chapitre 1)


- et une information confirmant que le conseiller territorial indépendantiste Jean-Guy Talamoni a déposé à l'Assemblée de Corse une motion demandant la constitution d'une commission d’enquête parlementaire sur "l'affaire Colonna et les activités des juridictions spéciales dites « antiterroristes" (chapitre 2)



. Chapitré 1 -10.000 personnes selon les organisateurs, ont défilé samedi dans le centre d'Ajaccio pour témoigner leur soutien à Yvan Colonna, condamné vendredi soir à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine incompressible de 22 ans pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 par la Cour d’assises spéciale.


Les manifestants s'étaient rassemblés vers 15h à une centaine de mètres du palais de justice d'Ajaccio avant de se diriger vers la préfecture de région en empruntant le cour Napoléon, principale artère de la ville.


En tête du cortège qui réunissait la famille et les avocats d’Yvan Colonna, de nombreux manifestants et des élus nationalistes, une banderole réclamait "Ghjustizia pa Colonna" (justice pour Colonna), sur d’autres banderoles on lisait : "Yvan Colonna, otage de la raison d'État".


Le défilé avait démarré dans le silence et sous la pluie ; puis accompagnés par de nombreux applaudissements, les manifestants ont scandé avec de plus en plus d' ardeur le nom d'"Yvan".

La manifestation s'est terminée aux environs de 17h sur la place De Gaulle, à quelques dizaines de mètres de la préfecture de région, où un groupe de jeunes corses a interprété des chants corses traditionnels.

Christine Colonna, sœur d'Yvan Colonna, a remercié les manifestants en leur demandant de se séparer dans le calme.

Edmond Simeoni, élu nationaliste à l'Assemblée de Corse, l'un des pères du nationalisme corse contemporain, a lu un discours dans lequel il a vivement critiqué une "justice d'exception".

"C'est une honte dans un pays démocratique comme la France et notre combat prend aujourd'hui une valeur symbolique", a-t-il dit. "Nous devons tous nous dresser contre ce déni de justice. Ce n'est pas une affaire entre les Corses et les Français. C'est une affaire de justice, de démocratie et de droits de l'Homme qui nous concerne tous".


Un important dispositif policier avait été déployé depuis la veille autour des bâtiments officiels et encore renforcé depuis le matin.


Quelques minutes après le début de la dispersion, on a pu voir quelques jeunes lançant de gros pétards, et les forces de l'ordre répliquant par des jets de gaz lacrymogènes.


Entre autres critiques sur les irrégularités de la procédure, certains manifestants soulignaient que la condamnation avait été prononcée arbitrairement sans preuves et au mépris des droits de la défense.


. Chapitre 2 - Nous venons d’apprendre que le conseiller territorial indépendantiste Jean-Guy Talamoni a déposé à l'Assemblée de Corse une motion demandant la constitution d'une commission d’enquête parlementaire sur "l'affaire Colonna et les activités des juridictions spéciales dites « antiterroristes"

"De graves atteintes aux droits de la défense" justifient cette demande, a précisé Jean-Guy Talamoni.


La motion suivante vient d’être déposée sur le bureau de l’Assemblée de Corse :


Motion avec demande de priorité


Déposée par Jean-Guy Talamoni au nom du groupe indépendantiste Corsica Libera


Considérant le verdict prononcé à l’encontre d’Yvan Colonna ;

Considérant les graves atteintes aux droits de la défense constatées tant au moment de l’instruction que devant la Cour d’Assises spéciale (atteinte à la présomption d’innocence, refus de confronter l’accusé à ses accusateurs, défaut de reconstitution, partialité évidente du président de la Cour d’Assises spéciale) ;


Considérant que tous ces éléments sont de nature à discréditer totalement la procédure suivie contre Yvan Colonna et plus largement les juridictions spéciales dites « anti-terroristes » ;


Considérant la constitution d’une commission parlementaire dans un autre scandale judiciaire, connu sous le nom d’« affaire Outreau » ;


Considérant les propos d’un membre du Conseil exécutif de Corse, lequel s’est publiquement déclaré favorable à la constitution d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur l’affaire Colonna ;


Considérant que, malgré les doutes que l’on peut nourrir sur la capacité des institutions politico-judiciaires françaises à se remettre en cause, surtout lorsqu’il s’agit du problème politique corse, il n’est sans doute pas inintéressant de voir une telle commission enquêter sur les dérives des juridictions dites « anti-terroristes »


L’Assemblée de Corse

Demande la constitution d’une commission d’enquête parlementaire relative à l’affaire Colonna et aux activités des juridictions spéciales dites « anti-terroristes ».

(affaire à suivre)

article de lucienne magalie pons

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce n'est pas à la Justice que Colonna et les siens devraient en vouloir mais plutôt aux leurs, nationalistes de tout poil, qui ont "vendu" Yvan COLONNA. Il est triste de constater que même entre pseudo-terroristes il n'y ait pas de solidarité..

Lucienne Magalie Pons a dit…

réponse à anonyme :
il n'en ressort pas moins que la justice
a été orientée par des déclarations bafouant la présomption d'innocence

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