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06 novembre 2007

la Baraka comme la Fortune est aveugle, ça peut tourner !

Philippe Ridet se livre dans son article du quotidien le Monde intitulé « Nicolas Sarkozy, diplomate intéressé » (qui sera publié le 7.11.07) à une sérieuse analyse de la situation politique et sociale actuelle qui se dégrade, avec en regard les agissements du Président de la République qui accapare l’actualité en s’impliquant dans tous les évènements , ou affaires « diplomatiques » pour retrouver dans une agitation constante « un peur d’air » et s' adjuger les mérites de leur « dénouement heureux »* .

Ndlr : * dénouement heureux *, pour le moment, mais il faudra suivre leur prolongement ….

- Ci-dessous je vous invite à la lecture d'un Extrait résumé de l’article de Monsieur Philippe Ridet :

« Confronté à des baisses ….. de sa cote dans les sondages, à une possible coalition des mécontentements, à des interrogations nées du vote par le Parlement d'une très forte augmentation de son salaire et à un malaise de sa majorité, Nicolas Sarkozy a entrepris de changer de terrain. Deux jours avant une visite officielle aux Etats-Unis, le président de la République a mené à bien, au Tchad, une opération de "sauvetage" qui lui permet d'apparaître ……. comme un diplomate bien inspiré, audacieux et habile.

« La liste des professions et des syndicats appelant à faire grève dans les jours à venir est impressionnante.

« A quoi s'ajoute une grogne montante, indexée sur le prix de l'essence à la pompe, lequel est en hausse continue depuis plusieurs mois.

« Il n'est pas sûr qu'un succès diplomatique suffise à faire oublier ces dossiers sociaux. »

« Les cheminots, les agents de la RATP, les magistrats, les fonctionnaires et les marins pêcheurs ne renonceront pas à leurs revendications. En revanche, elles ont disparu de la "une" de l'actualité pour quelques jours. ……. ».

………

« En rapatriant, dans un Airbus aux armes de la République française, les trois journalistes français et les quatre hôtesses de l'air espagnoles de la capitale tchadienne à Paris via Madrid, M. Sarkozy s'est adjugé la meilleure part du succès.

« Alors que le Quai d'Orsay et le ministère de la défense sont montrés du doigt pour n'avoir pas pu empêcher l'opération malencontreuse de L'Arche de Zoé, le président de la République, en s'accordant tous les mérites dans le dénouement heureux - mais partiel - de cette affaire, a su prendre les devants et s'extirper de la polémique.

Monsieur Philippe Ridet souligne dans son article

« Son équipée a également donné à M. Sarkozy l'occasion de définir la "diplomatie compassionnelle et personnelle" dont il entend être le seul moteur …… »

"Il paraît assez logique qu'un chef de l'Etat aille chercher des compatriotes qui, de surcroît, n'y sont pour rien", a-t-il répondu à une question sur le risque d'ingérence dans les affaires tchadiennes. "Et je vais vous dire mieux : même ceux qui y sont pour quelque chose, je m'en sens responsable, a-t-il ajouté. Dans un Etat de droit, le président de la République est responsable de tous ses concitoyens, même de ceux qui font des choses mal."

« Cette mise au point était aussi une réponse au Parti socialiste, qui cherche toujours un moyen de s'opposer efficacement au chef de l'Etat. Tout en en applaudissant du bout des doigts, le PS a concentré ses critiques sur la "théâtralisation" et la personnalisation de l'action de M. Sarkozy.

"On ne peut pas diriger l'Etat en se prenant pour Zorro. Il se comporte comme s'il était le sauveur et ne résiste pas à sa tentation permanente de mettre en scène son action comme s'il était le seul à agir", a déclaré Jean-Louis Bianco, ………. dans Le Parisien du 5 novembre.

« Pour François Hollande, le déplacement de M. Sarkozy au Tchad relève d'une "méthode consistant à être toujours en mouvement, toujours présent, sur tous les terrains, pour saturer l'espace public".

Reprise de l’article : La méthode ? On commence à la voir. Elle consiste, pour M. Sarkozy, à s'impliquer personnellement dans les dossiers les plus lourds. Qu'il s'agisse de l'élaboration du traité européen simplifié, de la libération des infirmières bulgares ou de l'opération "journalists rescue" au Tchad, M. Sarkozy commence par court-circuiter le Quai d'Orsay et mène directement les négociations. Ensuite, il attend le bon moment. Pour le traité simplifié, il a profité à plein d'une configuration exceptionnelle : la fin de la présidence allemande de l'Union européenne, à la recherche d'un succès, les derniers jours au pouvoir du premier ministre britannique, Tony Blair, réputé plus européen que Gordon Brown, et la dynamique née de son élection. En Libye, M. Sarkozy a amplement profité des efforts diplomatiques accomplis par d'autres, mais il a su déterminer le jour et l'heure pour intervenir. Au Tchad, il a attendu d'être certain que les autorités tchadiennes allaient libérer les journalistes français et les hôtesses espagnoles pour faire décoller son avion.

Reste ensuite à trouver le bon deal : dérogations au traité européen pour la Pologne et le Royaume-Uni, armement et équipement nucléaire à Tripoli, rôle prépondérant dans la région pour le Tchad. Tout en refusant d'admettre qu'il cède aussi à une forme de chantage, il accorde à ses interlocuteurs les plus récalcitrants un statut de partenaires fréquentables : les frères Kaczynski en Pologne, Mouammar Khadafi en Libye et Idriss Déby au Tchad.

Il ne lui reste plus, alors, qu'à jouer au désintéressé qui n'écouterait que son grand coeur. "Je mesure tous les jours les risques que je dois prendre, a-t-il déclaré, lors de sa conférence de presse, à N'Djamena. Si j'avais besoin d'un travail tranquille, j'en ferais peut-être un autre. Si, à chaque fois qu'on se rend dans un pays pour régler un problème, on porte atteinte à l'indépendance d'un pays, il n'y a qu'à rester chez soi. Comme ça, on ne risque aucun problème." Typique de la rhétorique sarkozienne, cette répartie est en effet imparable.

« Enfin, M. Sarkozy peut espérer tirer profit de sa posture inédite de "libérateur" de journalistes. ……. Accusé avec constance, et parfois avec raison, de contrôler la presse, de la manipuler ou de la saturer, le président de la République est apparu, dans son équipée tchadienne, comme le meilleur défenseur de la liberté d'informer. Cette initiative ne signifie pas que ses relations avec les journalistes soient confiantes et sans nuages. Mais elle relativise les intrusions réelles de M. Sarkozy dans l'exercice de ce métier, comme lorsqu'il s'est agi de limoger le directeur de la rédaction de Paris Match, Alain Genestar …… »*

Ndlr : en 2005 pour avoir publié des « secrets privés » concernant Mme. Sarkozy

« On peut imaginer avec quel plaisir le chef de l'Etat a pu déclarer, à N'Djamena, avant de reprendre l'avion pour Paris : "Dans mon propre pays, des journalistes m'ont dit : "Il faut s'en occuper."" Il sous-entendait ainsi qu'il n'avait fait qu'obéir aux vœux d'une profession qu'il ne ménage pas. De quoi redonner de la vigueur à son dicton favori : "La baraka fait partie de la bonne gestion."

Ndlr : la baraka comme la fortune est aveugle !

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