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07 novembre 2007

LES MARINS PECHEURS EN COLERE !








ils attendaient le "poisson"



Ma revue de Presse (du Lundi 5 novembre au Mercredi 7 novembre à 15 heures ) - sera suivie par une remise à jour demain Jeudi -

Lundi 5 novembre - Pour maintenir la pression, 300 pêcheurs, selon la police, se sont réunis lundi sur le port de commerce de Brest (Finistère) et 150 à la même heure à Lorient (Morbihan) pour y interdire les accès des réserves de pétrole.

Le dépôt de Douarnenez (Finistère) a été également bloqué dans la matinée.

A la mi-journée, environ 80 pêcheurs des ports de la Turballe et du Croisic (Loire-Atlantique) ont installé un barrage filtrant à la raffinerie de Donges.

Au Havre, en Seine-Maritime, une quinzaine de bateaux de pêche ont manifesté dans le port lundi après-midi.

A Brest, les marins-pêcheurs ont allumé des feux de palettes et tiré des fusées de détresse, déployant des banderoles où l'on pouvait lire "Baril cher = richesse des spéculateurs" ou "May-Day May-Day (SOS en langage maritime) avec le poids du gasoil nous coulons."

"Nos revendications n'ont pas changé, nous demandons la mise en place d'un système de compensation des hausses du prix du gasoil", a déclaré Stéphane Pochic, qui dirige un armement de quatre chalutiers au Guilvinec (Finistère).

"A 52 centimes le litre, beaucoup d'entreprises de pêche ne sont plus rentables et il y a des bateaux qui perdent de l'argent à chaque fois qu'ils sortent", a t-il ajouté.

Les chalutiers partant pour des campagnes de deux semaines et les navires côtiers de 12 à 16 mètres, qui peuvent consommer entre 350 à 700 litres de gasoil par jour, sont les premiers touchés par la flambée des prix du carburant.

On apprend que, sur la route des Etats-Unis, Nicolas Sarkozy effectuera mardi une escale en Bretagne pour y rencontrer des marins-pêcheurs en colère, qui ont multiplié les actions lundi dans l'ouest de la France avec le blocage de plusieurs dépôts de carburant.

Selon un communiqué de la Présidence :

« Après avoir quitté Paris, l'avion présidentiel atterrira à l'aéroport de Quimper-Pluguffan pour permettre au chef de l'Etat de se rendre au port du Guilvinec, d'où est partie la fronde des pêcheurs après la flambée des prix du gasoil.

"Conscient des difficultés structurelles et conjoncturelles rencontrées par les pêcheurs français, le Président de la République tiendra une table ronde avec les marins pêcheurs et les mareyeurs de cette région", indique la présidence dans un communiqué, en précisant que le chef de l'Etat sera accompagné de Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture et de la Pêche.

"Il discutera avec eux des solutions qui peuvent être imaginées pour aider leurs entreprises à retrouver de la compétitivité et pour sécuriser les conditions d'emplois et de rémunération des marins"

Mardi 6 novembre : LE GUILVINEC (Finistère)

Un accueil mouvementé "les gars de la marine" attendaient "les gros poissons de Paris" de pied ferme !

Monsieur Sarkozy, dont le déplacement n’avait été annoncé que Lundi soir, est arrivé Mardi sous les huées, sur les quais du port du Guilvinec où étaient amassés ce matin quelques 300 marins-pêcheurs et leurs familles .

Il n’a pas hésité à affronter la foule et à braver les «on crève la dalle» ou «on veut 140% d’augmentation», en référence à son propre salaire de président.

Des marins lui ont reproché la récente augmentation de ses revenus. "Toi, si tu as quelque chose à dire, tu n'as qu'à venir ici!", a-t-il répondu très directement à un marin qui l'insultait. ……."Si je viens, on me le reproche, si je ne viens pas, on me le reproche aussi. Moi je viens!"

"15 jours de mer pour 300 euros, ce n'est pas normal", lui ont répondu certains pêcheurs, en témoignant de leurs difficultés à boucler les fins de mois.

Mais il a tenter de les calmer en déclarant : «C’est après qu’il faut crier», en assurant être venu avec des mesures concrètes avant de lancer «je ne vous laisserai pas tomber !»

Les propositions :

Nicolas Sarkozy a proposé mardi sur le port du Guilvinec des mesures d'urgence pour tenter de calmer la colère des pêcheurs, qui ont toutefois décidé de poursuivre leur grève au moins jusqu'à la tenue d'une réunion prévue mercredi à Paris.

"Je n'ai pas l'intention de laisser mourir la pêche!"

"Du concret, du concret!", ont scandé les pêcheurs avant que le président de la République n'annonce trois propositions qu'il a qualifiées de "fortes" et qui répondent, selon lui, "à l'essentiel des revendications des marins".

Les pêcheurs professionnels, qui ne paient pas de taxes sur le gazole, déboursent environ 50 centimes par litre mais ils estiment qu'au delà de 30 centimes leur activité n'est plus rentable, se sont vus proposer par le Président :

- "l'exonération totale des cotisations patronales" pour une durée de six mois renouvelable, "et salariales" le temps que soit mis en place un "mécanisme" pour compenser la hausse du prix du gazole. Le coût de cette mesure est évalué à 21 millions d'euros par trimestre.

- Il a également demandé au ministre de l'Agriculture et de la Pêche Michel Barnier, qui l'accompagnait, d'élaborer avec la profession, "dans les trois mois", un "mécanisme durable qui intègre le coût du gazole dans le prix du poisson vendu à l'étal".

- Le chef de l'Etat a annoncé un "plan de sauvegarde" pour moderniser les moteurs des bateaux de pêche "afin de réduire leur consommation en gazole".

Ces mesures ont été accueillies par Philippe Le Moigne, porte-parole du "comité de crise" des pêcheurs bretons, pour qui elles annonçaient "une sortie de crise".«Ce qu’il a proposé recoupe exactement ……. les revendications exprimées à Lorient samedi dernier», s’est félicité Philippe Le Moigne, porte-parole du mouvement.

Enfin, il a confié à Michel Barnier le soin «d’élaborer dans les trois mois» un mécanisme conforme au droit communautaire qui permettrait de taxer le poisson vendu à l’étal, y compris les «85% de poisson d’importation», savoure Nicolas Sarkozy, pour compenser les hausses du prix de carburant.

«Qu’on l’appelle contribution ou vignette, peu importe», lâche t-il du moment qu’on évite le terme de «TVA sociale» qui fait un peu désordre. Tout ça, s’est félicité le président, «c’est du solide et c’est du lourd» pour répondre à la crise actuelle mais aussi dessiner un avenir à la pêche.

Ces mesures ont été accueillies par Philippe Le Moigne, porte-parole du "comité de crise" des pêcheurs bretons, pour qui elles annonçaient "une sortie de crise".«Ce qu’il a proposé recoupe exactement ……. les revendications exprimées à Lorient samedi dernier», s’est félicité Philippe Le Moigne, porte-parole du mouvement.

Enfin près une bonne heure d’entretien avec les principaux représentants du «comité de crise» qui conduit la grève depuis vendredi sur le littoral breton, Monsieur Sarkozy est reparti sous les applaudissements.

La suite :

Toutefois, réunis en assemblée générale après le départ du président, les marins-pêcheurs ont décidé de poursuivre leur mouvement dans l'attente des résultats de la réunion prévue mercredi avec M. Barnier à Paris. Une nouvelle assemblée générale devrait se tenir mercredi soir au Guilvinec.

Un porte-parole des pêcheurs normands, Pierrehic Cauchois, a jugé que l'exonération des cotisations était "un cataplasme qui ne permet pas de nous sortir des difficultés sur le long terme".

Le député-maire PS de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier, a pour sa part déploré "la méconnaissance" des problèmes de la pêche par M. Sarkozy, estimant notamment que sa "proposition de répercuter sur le prix du poisson à l'étal le cours du carburant était un non-sens dangereux pour la profession".

Ndlr : et pour le panier de la ménagère !

De nouvelles actions ont été menées dans plusieurs villes, notamment à La Rochelle ou à Caen, où des pêcheurs ont bloqué dans l'après-midi le dépôt pétrolier.

En Bretagne, des face-à-face tendus ont opposé des pêcheurs aux forces de l'ordre près de Quimper, à Saint-Brieuc ou à Lorient.

Rebondissement : De WASHINGTON, Monsieur Sarkozy réaffirme aux pêcheurs qu'il tiendra ses promesses

Le président Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois assuré mardi de Washington, qu'il aiderait les marins-pêcheurs en grève et qu'il mènerait jusqu'à leur terme les nombreuses réformes qu'il a engagées.

"Je me suis arrêté ce matin au Guilvinec pour expliquer aux pêcheurs qu'on allait les sauver, qu'on allait les aider, mais que ça ne servait à rien de casser, de bloquer, qu'il fallait qu'on apprenne à dialoguer, à avancer ensemble", a déclaré M. Sarkozy devant la communauté française à Washington. …….. "Ces gens, qu'est ce qu'ils veulent? Ils ne veulent pas mourir et ils ont raison", avait également assuré le chef de l'Etat français peu de temps auparavant en prenant la parole devant des grands patrons français et américains membres du French American Business Council.

"Je leur dis d'ici, de Washington, que je tiendrai mes engagements", a-t-il insisté

Note : Les pêcheurs ont toutefois annoncé la poursuite de leur grève.

Evoquant ensuite plus généralement les réformes engagées depuis son arrivée à l'Elysée en mai, Nicolas Sarkozy a répété qu'il les mènerait à leur terme.

"Il y aura des grèves, des manifestations mais moi je tiendrai. Pas parce que je suis entêté mais parce que c'est dans l'intérêt de mon pays…….. Il ne faut plus reculer", a-t-il dit devant les chefs d'entreprise. ……"On nous promet un mois de novembre difficile. Ce n'est pas le mois de novembre qui est difficile, c'est tout le septennat* qui sera difficile parce que j'ai été élu pour faire des choses et je les ferai", a insisté Nicolas Sarkozy devant la communauté française.

Ndlr : lapsus linguae : * septennat*, le Président a voulu dire quinquennat, sa langue à fourché !

Conclusion provisoire : On apprend par les médias qui ont couvert l’évènement, que si Nicolas Sarkozy est venu au Guilvinec, ce n’est pas pour répondre à l’agitation de la rue mais bien parce qu’il a senti qu’il y avait sur les quais du pays bigouden un malaise « pas seulement matériel » mais quasiment existentiel et qu’il lui fallait « sauver la pêche » en danger de mort. Le Président se sent d’ailleurs tellement proche des marins qu’il n’aurait pas hésité à confier : «J’aurais pu être pêcheur vous savez.»

Ne reste plus, à Michel Barnier, qu’à entrer en scène : Une première réunion se déroulera mercredi avec les pêcheurs au Ministère.

Note : Des pêcheurs ont décidé de poursuivre leur mouvement dans l'attente des résultats de cette réunion. Une nouvelle assemblée générale devrait se tenir mercredi soir au Guilvinec pour décider de poursuivre ou non la grève.

Il nous reste à attendre la suite des évènements : ça peut payer !

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