INTERVENTION ET MISE EN GARDE DE CATHERINE FONCK ( en date du 26 Octobre 2007)
Flash Info : La Branche Belge de ZOE
Rappel d’une information (résumée) publiée par les médias belges
Le 26 Octobre 2007
« L'Arche de Zoé possède une branche belge »
« L'association "L'Arche de Zoé", dont des membres français ont été arrêtés jeudi au Tchad possède une branche en Belgique qui n'est pas agréée comme organisme d'adoption, a indiqué vendredi la ministre Catherine Fonck. (voir note en fin d'article concernant Mme. FONCK)
«L e nom de la branche belge de cette association est "Kiro et Louna - Collectif de soutien aux familles d'accueil des orphelins du Darfour", précise Mme Fonck, ministre de l'Enfance de la Communauté française. "Kiro et Louna" n'est pas agréée par la Communauté française comme organisme d'adoption »
La ministre CdH, qui dit comprendre la détresse des familles en attente d'un enfant à adopter, n'en appelle pas moins à la plus grande vigilance: "rien ne prouve que les enfants du Darfour soient sans famille"
Mme Fonck rappelle qu'en pleine guerre civile, les familles du Darfour sont souvent déchirées et séparées, ce qui allonge la durée de recherche des parents de ces enfants.
Catherine Fonck rappelle également que si des enfants devaient arriver en Belgique dans les conditions prévues par l'association "L'Arche de Zoé", leur situation juridique ne pourrait déboucher sur une adoption.
La loi fédérale s'oppose en effet à toute adoption d'enfants dont on ne dispose pas de toutes les "garanties d'adoptabilité" en provenance du pays d'origine. Les autorités compétentes en Belgique risquent donc de s'opposer à l'adoption de ces enfants et leurs parents d'origine pourraient demander leur restitution.
Enfin, la ministre rappelle que les organisations humanitaires internationales s'
opposent à l'adoption d'enfants en provenance d'une zone de conflit.
Revue de presse belge : Extrait résumé d’un article de Valérie Colin du 2.11.2007
Arche de Zoé : Une supercherie humanitaire
L'opération projetée par l'association française L'Arche de Zoé qui voulait « sauver » des « orphelins soudanais », tourne au fiasco : parmi les 17 Européens arrêtés au Tchad figure un pilote d'avion belge.
Jeudi 25 octobre sur l'aéroport d'Abéché, au Tchad, 81 garçonnets et 22 fillettes noires de 13 mois à 10 ans (la plupart ont entre 3 et 6 ans), portant faux bandages et angoisse vrillée au fond du regard, s'apprêtent à grimper, pour la première fois de leur vie, dans un avion. Un Boeing 757 d'une firme privée a été affrété par l'association L'Arche de Zoé, ONG parisienne, pour leur « évacuation sanitaire » sur Vatry, dans la Marne, où des familles françaises et belges les attendent.
In extremis, pourtant, l'étrange « exfiltration » des enfants capote, les autorités tchadiennes mettant le holà à cette opération rocambolesque, aux allures de trafic en vue d'adoption.
Depuis, les 103 « orphelins du Darfour » sont au pensionnat Nakam Assalam d'Abéché, sous bonne garde de militaires locaux et de représentants de l'Unicef, du Comité international de la Croix-Rouge et du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies. Ces organismes très vite, dénoncent une probable supercherie : dans leur grande majorité, ces gamins-là ne sont ni orphelins ni originaires du Darfour.
Presque tous sont tchadiens, issus d’ethnies réfugiées à Adré, à la frontière tchado-soudanaise : ils auraient été attirés, tantôt par des promesses fallacieuses, tantôt par des sucreries ou de l'argent, à suivre « des hommes blancs » pendant que leurs parents vaquaient aux champs. Leur santé ne serait nullement en péril ; et la plupart compteraient des proches en vie, que des organismes officiels s'emploient désormais à rechercher activement.
Les neuf ressortissants français (six humanitaires et trois journalistes) et les sept Espagnols membres d'équipage de l'avion censé les convoyer en France sont tous bouclés dans des geôles tchadiennes. Avec deux notables d'Adré, qui ont peut-être couvert les virées de L'Arche dans les villages alentour, ces 16 Européens ont tous été inculpés d'« enlèvement de mineurs », d'« escroquerie » ou de « complicité ».
Un pilote belge à la retraite, Jacques Wilmart, ancien de la Sabena, a lui aussi été interpellé, le 28 octobre, dans la capitale N'Djamena, qu'il s'apprêtait à quitter, « mission accomplie ». On lui reproche d'avoir assuré le transfert des enfants, aux commandes d'un Cherokee, un petit avion de sept places, en une quarantaine d'allers-retours entre Adré et Abéché...
Le pilote belge : complice, abusé ou témoin ?
Qu'est venu faire le Belge dans cette galère ? Agé de 74 ans, pensionné de la compagnie de fret Cargolux, l'homme est présenté, par ses connaissances, comme une personne intègre, très idéaliste et très à cheval sur les principes. Dans quelle mesure ce passionné d'Afrique a-t-il été abusé par les dirigeants de l'Arche, qui opérait au Tchad sous le nom de Children Rescue ? Cela reste à déterminer. Contacté par cette ONG en septembre, Wilmart a en tout cas réagi positivement à la demande de l'association, qu'il affirme avoir servie bénévolement.
Persuadé qu'il s'agissait d'enfants soudanais en difficulté, qu'il fallait acheminer en un lieu où ils recevraient des soins médicaux urgents, il a peut-être été dupé par L'Arche.
Sans doute a-t-il montré moins de prudence qu'un autre pilote belge, âgé de 25 ans, qui aurait également été recruté par l'ONG avant de se retirer de l'aventure, « pleinement conscient de la gravité de son acte », comme l'écrit le correspondant du Figaro au Tchad, dans son édition du 27 octobre. Le même quotidien affirme que Wilmart savait pertinemment que la mission était secrète, parce qu'il avait reçu des instructions écrites de l'Arche, lui enjoignant de rester « très discret », en raison « d'intérêts politiques importants, tant du côté français que soudanais... »
En France, L'Arche est à présent conspuée : ses responsables sont décrits comme moins motivés par l'adoption que par le conflit du Darfour, et l'obsession d'y réaliser un « coup médiatique ». Son président Eric Breteau, un ancien sapeur-pompier de 37 ans qui dirige la fédération française de 4 x 4, apparaît surtout comme un exalté, un jusqu'au-boutiste de l'humanitaire, « un allumé, limite inquiétant », mais sincère.
Au ministère belge des Affaires étrangères, on redoute que la justice tchadienne, emportée par la fureur populaire - le président Idriss Déby n'a pas hésité à évoquer des trafics d'organes et des réseaux pédophiles -, n'inculpe Wilmart « par analogie avec le sort des autres Européens, même s'il n'a fait que transporter des enfants à l'intérieur du pays ». Pour l'heure, les relations diplomatiques belgo-tchadiennes sont bonnes, mais pas extrêmement intenses. « Nous n'avons ni courant d'affaires ni ambassade à N'Djamena », précise François Delhaye, porte-parole adjoint au ministère.
Un temps pour la réflexion
Du côté de « Kiro et Louna - Collectif des familles pour les orphelins du Darfour », la toute jeune antenne chargée, selon le modèle de L'Arche, de regrouper et de mobiliser des familles d'accueil en Belgique, on fait le gros dos. L'association préfère « se donner le temps de la réflexion, pour envisager de nouveaux objectifs ».
Mais en aura-t-elle l'occasion ? Son président, Jacques Duquesne, qui se trouvait « comme observateur » à l'aéroport de Vatry le jour du transfert avorté des enfants, a été convoqué par Didier Dehou, directeur de l'Autorité centrale communautaire, le service compétent en matière d'adoption en Communauté française. Le rendez-vous était, semble-t-il, prévu de longue date. Cependant, le coup de force tchadien risque de lui conférer une tout autre tournure...
OOooOO
NOTE : Madame Catherine Fonck (née à Ciney, le 22 septembre 1968) est médecin nephrologue et femme politique belge, membre du Centre démocrate humaniste, un parti politique belge. Catherine Fonck est l'épouse de Jacques Doyen, fils de Charles Doyen, ancienne figure de proue du PSC de l'arrondissement de Mons. Elle est l'actuelle ministre de l’Enfance, de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé en Communauté française de Belgique.
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