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02 mars 2011

Annie Girardot nous a quitté paisiblement



Éditorial de lucienne magalie pons

Madame Annie Girardot nous a quitté paisiblement à l'âge de 79 ans.

Dès  l’annonce du décès d’Annie Girardot,  les médias presse et audiovisuel se sont emparés de sa disparation dans un esprit de dramatisation déplorable,  en commentant et étalant  sans aucune discrétion à la façon people bien souvent,  les  évènements  qui ont marqués sa vie d’artiste,  mais  aussi  ceux qui sont intervenus  dans sa vie intime.

Tout  a été  étalé, déballé, commenté,  sur elle,  sa famille, ses amis, ses amours, ses ennuis, ses emmerdes, ses succès, ses échecs, avec en point d’orgue une  focalisation sur la maladie d’Alzheimer dont elle était victime.


Personnellement je trouve que c’est un manque respect et une atteinte très  irrévérencieuse à   la vie de  feu Annie Girardot,( même si ses proches en ait été   d’accord avec les médias  sur tous les points, ce dont je doute),   que de ne pas laisser s’écouler un temps de recueillement et de deuil, au moins de quelques semaines,  avant d’écrire des articles fleuves  et de programmer des émissions, à l’instant et  le jour même  du décès , avec une indiscrétion qui frise  parfois l’indécence.


D’autant que la  maladie  d’Alzheimer est  par ailleurs actualisée et instrumentalisée sur la scène politique  et fait l’objet de  nombreuses polémiques quand aux modes de financements   qui sont envisagés pour garantir les moyens et  les frais de dépendances des malades qui  sont malheureusement atteint., et la  mort  d’Annie Girardot présentée  par la presse et l’audio-visuel   en focalisant sur cette maladie peut paraître  comme une récupération politique et publicitaire.


TF1, France 2, France 3 et TV5 ont bousculé leurs programmes,   sitôt le décès annoncé , sans même observer  au moins une minute de silence à la mémoire de la défunte,   la première chaîne a repris  dans son émission  «Annie Girardot: Ainsi va la vie»  le  documentaire de Nicolas Baulieu, qui raconte mois après mois le combat de Girardot contre la maladie d'Alzheimer, avec maints détails sur sa vie privée.

Le Prédisent Sarkozy, en présentant  ses condoléances dans un communiqué  a   estimé  qu’elle  «avait servi les plus grands metteurs en scène français et italiens»…. et …«avait mis l'alliage étonnant de force et de sensibilité qui caractérisait son immense talent au service d'œuvres qui mettaient en valeur l'héroïsme ordinaire des classes populaires».

Rien à dire … mais le mot  « ordinaire » me paraît superflu dans le communiqué présidentiel.

Et pour en  finir à travers l’immense raz de marée des éloges plus ou moins grandiloquentes,    émanant des  personnalités du monde  politique   et des amis et  anciens collègues de  feu pour honorer la mémoire de feu Annie Girardot, je n’ en retiendrais  que deux qui a mes yeux sont les plus dignes et  les plus discrètes , toutes deux empreintes de dignité  à savoir : l’éloge  qui est sorti du cœur de Michel Galabru …. «Le public l'adorait. Elle a eu une carrière lumineuse, la pauvre petite...»  et aussi   l’éloge de  Claude Lelouch …. «Annie Girardot était peut-être la plus grande actrice du cinéma français d'après-guerre» ……«Elle restera mon plus beau souvenir de réalisateur et d'homme. C'était une femme extraordinaire aussi bien devant la caméra que derrière».


Puis-je aussi exprimer le souhait que les médias presse et audio visuel observent  la même dignité  que celle de Michel Galabru et de Claude Lelouch , à l’occasion de décès de personnalité éminentes et surtout qu’ils  respectent quelque semaine de deuil avant de revenir sur la vie des défunts célèbres.

L’accaparement médiatique  spectaculaire et excessif de la mort d’une célébrité à des fins  intéressées d’ordre commercial,  record de vente pour les journaux et   record d’audience pour les   chaines et radios,  devient de plus en plus intolérable et immoral.

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