29 février 2012

Nicolas Sarkozy - Montpellier 28 Février 2012 -

Éditorial de lucienne magalie pons


Montpellier - 28 Février 2012 - Actualités  de Campagne du candidat Sarkozy -



Après avoir visité un Internat d’excellence pendant 3 heures,  Nicolas Sarkozy  ouvrait son  Meeting de campagne  à Montpellier, pour discourir et à cette occasion formuler de nouvelles propositions pour l’Education.

Sur la question du nombre d’enseignants, la  première intention de Nicolas Sarkozy était de fusiller la proposition de François Hollande de créer  60.000 postes dans l'éducation en cinq ans.

D’emblée,  le président-candidat  a poussé des cris de guerre contre François Hollande en disant  préférer des enseignants plus présents que "mal payés car trop nombreux". "Je veux une école du respect, de la politesse, de  l’art  d’apprendre à vivre avec les autres  …..une école ou on apprend que l'on n'a rien sans rien", a déclaré Nicolas Sarkozy devant quelques 7000 de  ses militants.


En écoutant les propositions de Nicolas Sarkozy  sur l’éducation  et l’enseignement , on a l’impression  qu’il les puise dans  un répertoire de préceptes  et  recommandations   républicains,  du genre  de ceux que des adultes  dénués  d’imagination  surinent  aux enfants,  quand ils sont petits pour les  moraliser.

Exemple :

"Travaillez bien à l'école et vous aurez une vie meilleure".

«  Travailler plus pour gagner  plus »

Le tout enrobé de célébrations de valeurs républicaines élargies  ou rétrécies selon les besoins de la cause,   qu’il s’obstine à égrener dans ses discours, « le respect de  la république », « le respect de  la laïcité, le respect de l’autonomie, le   respect de l’autorité,   le respect du maître  etc.…

Entre parenthèse le mot respect est un mot dont usent et abusent les rédacteurs d’affiches dans les services publics  ….« Veuillez respecter le conducteur »  ou encore « veuillez respecter cette poubelle », «  veuillez  me respecter  je suis un  cendrier  je ne suis pas une poubelle », et dans les immeubles sociaux près des boîtes aux lettres ,  près des locaux à poubelles et dans l’entrée  on voit  des affiches  à l’usage des locataires  du genre «Pour bien vivre ensemble,  j’aime mon immeuble, je respecte mon gardien « , finalement à force de vulgariser ce mot « respect »   …on obtient l’effet contraire,  on lui ôte sa signification  profonde et à la fin  ça nous fait pouffer  de rire, comme les protestations de respects de Nicolas Sarkozy font pouffer tout le monde

 Il y a quelque chose de particulièrement irritant que les chefs d’Etat, les services publics, les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles,  s’arrogent le droit de nous enseigner « le respect » dont à priori il ne font pas  toujours preuve ne serait-ce qu’ en nous soupçonnant d’être des êtres « sans respect » à qui on doit l’enseigner. En prenant pour modèle le respect dû à   un cendrier … par exemple.

A part ça,   Nicolas Sarkozy était donc hier à Montpellier pour visiter un « internat d’excellence   et  produire sa prestation de candidat dans un meeting  devant ses militants  réunis au Zénith,  mais   surtout, comme nous l’avons vu,   pour faire des contre  propositions  contre  François Hollande, sa bête noire apparemment,  qui lui  de son côté propose de créer 60.000 postes dans l’Education Nationale alors que Nicolas Sarkozy   au contraire veut réduire  le nombre d’enseignants, les faire travailler " plus pour les faire gagner plus"

 Examinons ses  propositions  forgées  sur le  fameux concept «  Travailler plus pour gagner  plus »  qui semble le hanter jusqu’à devenir le remède miracle  qu’il  entend administrer en toute circonstance dans tous les secteurs d’activité privés  et publics.

Nicolas  Sarkozy  a estimé  que les enseignants « sont mal payés car ils sont trop nombreux » d’après ce qu’il a affirmé.

Sa proposition phare,   celle qui a fait le plus de bruit depuis hier soir  dans les réactions,  serait  que les professeurs du second degré (Collège unique et Lycée) aient sur la base du volontariat la possibilité de travailler 26 h. par semaine avec présence obligatoire  dans l’établissement, contre 18 h. actuellement, avec pour obligation d’accepter une  polyvalence. 

 Selon lui, « obtenir «  26 heures de présence dans l'établissement au lieu de 18 heures, permettra de résoudre deux problèmes: «  celui de l'augmentation de la présence des adultes" dans les établissements scolaires, et "celui de l'amélioration du statut des enseignants".

Selon ce qu’il a déclaré il n’y a qu’une solution :

«  .. Il n’y a qu’une seule solution, faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage, je propose que désormais, tout enseignant qui voudra travailler davantage puisse le faire avec 26 heure de présence dans l’établissement au lieu de 18 h de cours aujourd’hui, avec en contre partie une augmentation de son traitement de 25  % soit 500 euros par mois »..

La solution énoncée comme ça dans un discours de campagne  paraît  sonnante et payante , comme un slogan, mais  elle ne résiste pas à l’analyse.

Le simple commun des mortels sait que les enseignants  enseigne pendant 18 h, et que le reste du temps ils consacrent plusieurs heures  par jour à l’extérieur de l’établissement  pour préparer leurs cours suivants, corriger  les devoirs de leurs élèves,  rechercher les documentations qui leur sont nécessaire pour enseigner,  et aussi souvent  dans l’établissement pour se réunir avec leurs collègues et leurs supérieurs pour se concerter, en dehors des heures de cours.

La proposition de Nicolas Sarkozy aura un premier effet pour les professeurs volontaires …de   se faire  enfin payer par ce biais ces heures de travail qui actuellement ne figurent pas dans leur traitement.

Exemple

. Système actuel :                                         18 h. de cours  +  X  …heures non payées

. Système proposé :                                       26 h. de présence  (500 E/mois d’augmentation)
 Dans ce dernier cas sur la base du volontariat et de l’obligation de polyvalence pour assurer d’autres cours que les siens.

On voit bien  dans ce derniers cas que le professeur n’en sera pas moins  obligé  de s’arranger pour trouver en plus des 26 h. de présence dans l’établissement , des heures non payées  pour préparer ses cours et corriger les devoirs des élèves,. ce qui pourrait porter son travail effectif à 35 h par semaines environ, don 11 heures non payées,  ce n’est donc pas une amélioration de son statut bien au contraire.

De plus comme ce Professeur devra  se former à  d’autres disciplines que la sienne, puisque  Nicolas Sarkozy souhaite   qu’un professeur  puisse devenir polyvalent pour  enseigner plusieurs disciplines,  ( sans doute pour  des remplacements de postes vacants, et pour économiser sur le nombre de personnels enseignants dans  les établissements ),  ce nouveau système  tout bien pesé, ne deviendrait   plus ou moins efficace  que  dans 3 ou 4 ans, et encore   à condition que des professeurs se portent volontaires  pour entrer dans ce nouveau système. 

« Améliorer le statut de l’enseignant professeur »,   comme le prétend le candidat Nicolas Sarkozy  consiste pour lui à le faire travailler  8 heures de plus par semaine,  en contrepartie de 500 euros d’augmentation par mois, mais le « statut » au sens où l’entendent les professeurs ne  se réduit pas à « travailler plus pour gagner plus »,  il n’y a pas que l’appât du gain qui les anime, dans le statut entre aussi  l’aspect très important de la qualité pédagogique  de leur enseignement et pour cela il faut du temps en dehors des cours pour se tenir à niveau , mais aussi encore du temps pour vivre à l’extérieur pour se détendre,  et quand on est mis à « l’attache » pour faire des heures en plus  dans l’établissement comme des robots, à recycler et formater  de temps en temps en « formation » conditionnée selon les besoins de la politique décidée par le Chef de l’Etat pour l’Education Nationale, on perd son autonomie et sa liberté et sa  responsabilité personnelle sur la conduite de sa propre  carrière

Ce qui finalement réduit notablement le statut du  Professeur enseignant au lieu de l’améliorer.

Une petite question subsidiaire pourrait se poser : est-ce que cette augmentation  mensuelle serait maintenue  pendant les vacances scolaires ? 

Ainsi  le système qu’il propose  n’est  qu’une sorte de système « D »  bricolé à la hâte sous le coup d’une impulsion, pour contrecarrer les propositions de Hollande (sur lesquelles les syndicats d’enseignants sont d’accord) et d’essayer de ramener à lui des voix d’enseignants , sur les 420.000  professeurs que compte le corps d’enseignants, un risque de gagne-petit qui tente le tout pour le tout. 

Au nombre des autres propositions énumérées par Nicolas Sarkozy figurent :

-  son intention de « favoriser l'autonomie » ce  qui rappelle  vaguement  la réforme mise en œuvre dans les universités. Il veut donner "à chaque établissement la possibilité de constituer de véritables équipes pédagogiques, en lui donnant la liberté de recruter directement les professeurs avec une plus grande souplesse dans les régimes indemnitaires, pour rendre plus attractifs les établissements confrontés à des difficultés plus importantes , d’après nous  cette proposition  présenterait le risque de « privatiser «  le recrutement » et  pourrait ouvrir la porte de l’embauche  à certains  « favoris »  

 - La fin du collège unique ……Nicolas Sarkozy veut  améliorer le passage du primaire au secondaire, en créant des professeurs polyvalents pour les classes de sixième et de cinquième. Il propose également la généralisation des groupes de niveaux dans les différentes matières.
- La promotion des internats d'excellence : la proposition n’est pas nouvelle puisque le président a commencé à les   lancer  en 2009 et que ce type d’établissement est une sorte  de promotion sociale estampillée   « internats d’excellence » (encore un mot détourné dont on use et abuse dans les « hautes sphères) … alors que  depuis  le bilan de  ces internats,  qui proposent  surtout de nombreuses activités sportives,  est très controversé depuis le début.

ooOoo

Le président- sortant  a également souligné l'importance de la laïcité dans "l'école de la République  …. où on respecte toutes les croyances et où on ne manifeste aucune croyance". 

Après avoir donné la priorité à l'université, le président candidat a dit vouloir miser aussi  sur "l'école de la petite enfance au bac" «  pour les cinq années à venir. » (sic ) 

Sur la question du baccalauréat, le président  veut  "moins d'options, moins d'épreuves facultatives" et "plus de tronc commun. "Abaisser sans cesse le niveau du bac, c'est le condamner", estime-t-il. 

"La République, la civilisation, voilà pourquoi, voilà au nom de quoi, je veux faire de l'école une priorité", a-t-il conclu.


Mais à part chez  les militants  UMP qui l’applaudissent à tout rompre  en agitant des drapeaux dans ses meetings … d’après les médias , sous ce succès apparent  dans des  salles  populaires en liesses , les propositions de Nicolas Sarkozy ne  font pas recettes et sont  critiquées, et  pas seulement par l’opposition et ses concurrents candidats.  )

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Complément d’information : 

Enfin   à l’issue du Meeting, le « staff » du candidat a annoncé à la presse que les instituteurs seraient exonérés de la règle  de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, actuellement en application, et ce matin  nous avons entendu  la  porte parole  de campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet ce matin Lundi sur RLT dire  à Monsieur Bourdin  que  Nicolas Sarkozy  venait de décider , pour la prochaine rentrée,  d’arrêter de ne plus remplacer les départs en retraites d’un fonctionnaire sur deux  pour les professeurs de  primaires,.

Mais quand Monsieur Bourdin a bien insisté, encore  et encore, pour savoir si les 5700 suppressions de postes prévues pour la prochaine rentrée seraient ou non maintenues … NKM a esquivé la question dans un flot de réponses  imprécises  sur ce  point.

Après ces premières remarque il faut noter que des personnalités  autorisées on fait valoir aussi des réactions bien plus  étayées ,   notamment des personnalités  interrogées  hier soir  successivement par Ruth Elkrief  sur BFMTV , dont notamment Luc Ferry, ancien Ministre de l’éducation Nationale, avec la participation d’Olivier Mazerolle, et ensuite  Vincent Peillon, cadre du PS, en présence de Luc Chatel actuel Ministre de l’Education Nationale.

Contre ces réactions les responsables du Gouvernement notamment Luc Chatel reportent les défaillances actuels sur les anciens gouvernements d’avant  2007… avec un culot pas possible.

Voir les vidéos ci-dessous, à noter  l’excellente analyse de  Monsieur Luc Ferry s sur le plateau de Ruth Elkrief et l’avis  d’Olivier Mazerolle  (en fin de vidéo) sur la nature du discours de Montpellier.

Vidéo et articles (premières réactions):
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Premières réactions sur BFMTV (hier soir 28 février 2012 ) :


Discours de Nicolas Sarkozy à Montpellier par NicolasSarkozy

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Nicolas Sarkozy propose aux professeurs de travailler plus pour ...

Le Monde -
Nicolas Sarkozy a proposé, mardi 28 février, que les professeurs qui le veulent puissent être payés plus à condition d'être présents dans leur établissement 26 heures par semaine au lieu des 18 prévues, reprenant et précisant une proposition qu'il ...

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