06 février 2012

La Grèce sous la pression conjuguée de la Troïka et du Couple Franco-Allemand

Éditorial de lucienne magalie pons


Le Premier ministre grec Lucas Papademos a multiplié ce  lundi les rencontres avec les représentants des créanciers du pays et les chefs des partis le soutenant pour tenter de boucler les  négociations  sur les mesures de rigueur conditionnant le sauvetage financier du pays.

Les services de Luca Papademos ont indiqué qu’il  devait recevoir lundi  les responsables de la troïka UE-FMI-BCE "vers la mi-journée" puis, "plus tard", les chefs des partis  Georges Papandréou (Socialiste),  Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, droite) , et  Georges Karatzaféris (Laos – Extrême droite).



 La Grèce doit impérativement  boucler trois semaines de négociations sur les modalités de la nouvelle cure de rigueur  exigée au pays par la troïka UR-BCE-FMI , et obtenir  l'accord final des trois partis du gouvernement de coalition grec sur cette feuille de route.



 Dimanche  après  cinq heures de discussions avec les trois dirigeants, Lucas  Papademos avait  fait part d'une entente sur le volume des économies à réaliser (1,5 point de PIB), sur la mise en place de réformes visant à abaisser les coûts de production et sur un schéma de recapitalisation des banques.

 Les dernières tractations doivent porter sur le montant des coupes prévues dans les retraites  complémentaires, sur l’abaissement  de 25 %  du salaire minimum  réclamée par l'UE et le FMI  ainsi que sur l'ampleur des licenciements attendus dans la fonction publique soit 150.000  postes.

Les deux leaders de droite avaient à leur sortie de la réunion de dimanche  protesté  contre  l’austérité et la rigueur  prônées , Georges  Karatzaféris avait  ensuite fait part d'évolutions "satisfaisantes", en effet  le   ministère des Finances grec  avait  de son côté exclu l'hypothèse d'une suppression de deux des 14 mois de salaire versés dans le secteur privé contre laquelle Antonis  Samaras avait affirmé être prêt à  s’opposer.

Ce matin  les médias grecs espéraient   un accord final du trio politique grec, qui autoriserait Lucas  Papademos à  finaliser  parallèlement le dossier de l'effacement de 100 milliards de dette grecque par les créanciers privés, conditionnant le sauvetage financier du pays, mais pour le moment rien n’est encore joué.

L’opposition de gauche  communiste et radicale, est  montée au front en  annonçant des manifestations dans la soirée,  et de leur côté  les syndicats mettent au point leur riposte. 


Selon les médias, les dernières tractations doivent porter sur le montant des coupes prévues dans les retraites complémentaires, sur la réduction réclamée par l'UE et le FMI du salaire minimum ainsi que sur l'ampleur des licenciements attendus dans la fonction publique.

Le temps presse pour la Grèce,  pour éviter la cessation de paiement, elle doit faire aboutir un accord avec les banques d'ici au 13 février.

Georges Papandreou, Antonis Samaras et Georges Karatzaferis,  - leaders des partis   représentés au sein du gouvernement de coalition grec-,  sont arrivés en milieu d'après-midi dans les bureaux du Premier ministre qui avant de les recevoir avaient reçus les représentants de la Troïka UE-FMI-BCE,   créanciers institutionnels de la Grèce, en présence du Ministre des finances et du Ministre du Travail.

   Les trois leaders de la coalition sont appelés à  surmonter leurs objections aux nouvelles mesures d'austérité demandées par les créanciers, alors  même que les précédentes mesures de rigueur   n'ont abouti jusqu'à présent qu'à accentuer la récession du pays.


En rappelant que le  gouvernement grec négocie depuis des semaines sur l'établissement d'un programme d'ajustement structurel du pays en échange d'un deuxième prêt d'au moins 130 milliards d'euros, qui s'ajouterait à celui de 110 milliards accordé en mai 2010 au pays pour lui éviter la banqueroute, un  responsable grec avait  qualifié dimanche  de « surhumaines » les  conditions visant à éviter à la Grèce un défaut de paiement.

 Une négociation du gouvernement grec avec ses créanciers privés, visant à effacer 100 milliards d’euros de dette ne pourra aboutir qui si les négociations des  créanciers publics de la Grèce  se concrétisent par un accord avec le Gouvernement Grec …

 Parmi les points  refusés  par les responsables syndicaux grecs  et  par la plupart des responsables politiques, figurent notamment  les demandes de la «  troïka « d'abaissement généralisé du coût du travail.

 Georges Karatzaferis à  déclaré à la presse en arrivant chez le Premier ministre,  qu'il ne se sentait pas prêt à céder aux pressions de Berlin ni à un "chantage".

 Les opposants aux réductions salariales font valoir qu'elles vont exacerber la récession en Grèce, où l'économie est étouffée par une récession qui prend des airs de dépression, avec un PIB attendu en chute de quelque 6% en 2011 après deux ans d'austérité.


Mais selon le chef de mission du FMI en Grèce Poul Thomsen, des mesures de compression salariale dans le secteur privé devraient  relancer l'économie via un gain de compétitivité.

Thomsen a notamment plaidé pour une réduction du salaire minimum, chiffon rouge pour les syndicats,  en affirmant qu'à 751 euros brut par mois il était supérieur de 35% à celui du Portugal, et de 20% qu'en Espagne.

 Les demandes de la troïka portent en plus  des réductions d'effectifs dans le secteur public, sur la mise en place d'une grande réforme fiscale et d'une réforme de la justice.

Selon des rumeurs, devant la résistance  des partis aux demandes de la troïka, le Premier ministre Lucas Papademos aurait menacé de démissionner,  rumeurs de presse, non confirmées par son porte-parole.

A Paris, où se tenait ce matin  un Conseil des Ministres franco Allemand,  La France et l'Allemagne ont pressé   la Grèce d'accepter rapidement la mise en œuvre de mesures d'austérité supplémentaires sous peine d'être privée des fonds promis dans le nouveau plan d'aide adopté fin 2011 par les Européens.

S’exprimant lors d’une conférence de presse commune à l’Elysée avec la Chancelière Allemande, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il s'agissait de régler la crise grecque "une bonne fois pour toutes»…..

«Les paramètres du règlement sont sur la table", a  déclaré  Nicolas Sarkozy, en jugeant qu'un accord n'avait "jamais été aussi proche" et qu'il ne pouvait imaginer un échec. "Nos amis grecs doivent prendre leurs responsabilités en votant les réformes sur lesquelles ils se sont engagés  …… " Allemagne et France, nous disons à nos amis grecs que maintenant, il faut décider, qu'il n'y aura pas de déblocage de fonds si ces décisions ne sont pas prises et qu'il leur appartient de les mettre en œuvre", a-t-il prévenu

Le président français a d'autre part proposé, avec l’approbation  de la chancelière allemande, le blocage sur un compte d'une partie de la future aide prévue par le nouveau plan à hauteur des intérêts de la dette grecque restante pour garantir leur remboursement aux créanciers.

"Nous proposons que les intérêts de la dette grecque soient déposés sur un compte bloqué, qui garantirait ainsi que les dettes de nos amis grecs seront réglées", a-t-il  précisé.

  Angela Merkel  a estimé  de son côté que "le temps presse pour Athènes" , en affirmant  souhaiter que la Grèce "reste dans l'euro", et  en prévenant  qu'elle ne concevait pas de nouveau plan d'aide "s'il n'y a pas d'accord avec la Troïka".

Nicolas Sarkozy a aussi  invité les Grecs à s'inspirer du "travail remarquable" du président du conseil italien Mario Monti pour s'attaquer à l'endettement de son pays.

"C'est le chemin à suivre, il n'y a pas d'autre chemin", a-t-il dit.

ooOoo

 Cet après midi la "Troïka UE-FMI-BCE  était toujours  en attente d'engagements du gouvernement et des grands partis grecs sur le vote de ces mesures.

A la mi-journée, La Commission européenne a jugé que le gouvernement grec avait manqué l'échéance prévue  pour la finalisation des discussions sur le sujet.

Parallèlement, un accord de la Grèce avec ses créanciers privés, annoncé comme imminent depuis deux semaines, tarderait  toujours à se concrétiser.

Nous attendons la fin de la journée pour savoir exactement ce qu’il en est …
 

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