Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé, mardi matin, de ne pas sanctionner les propos du député martiniquais apparenté PS, Serge Letchimy, qu’il avait tenus le 7 Février en séance de « questions au gouvernement » à l’Assemblée Nationale visant les propos tenus par Monsieur Claude Guéant le Samedi 2 février
L’intervention de Serge Letchimy Député Maire de Fort de France et leader du Parti progressiste avait provoqué un grave incident et une suspension de séance, le Premier Ministre François Fillon avait quitté l’hémicycle avec les ministres qui se trouvaient ce jour-là présents, tous suivis des députés UMP, et la séance avait été suspendue.
Christian Jacob le chef de file des députés UMP à l’Assemblée et les députés de droite avaient souhaité qu’il y ait des sanctions prononcées par le Bureau de l’Assemblée Nationale contre des propos qu’ils jugeaient selon eux « inacceptables ».
Mais Victor Lurel, député PS de Guadeloupe, avait été à l'initiative d'un courrier au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), signé par neuf députés de gauche d'outre-mer mettant en garde contre toute sanction.
Finalement, Serge Letchimy, député apparenté PS de la Martinique Serge Letchimy ne sera pas sanctionné par le bureau de l'Assemblée nationale (22 membres, dont 12 de droite et du centre et 10 de gauche) pour ses propos tenus en réaction aux déclarations de Claude Guéant les députés de gauche opposés à toutes sanctions étaient majoritaires lors de la réunion du Bureau,.
A l'issue de la réunion du bureau mardi 14 février le Président Bernard Accoyer a annoncé lors d’un point de presse : "Il ne s'est pas dégagé de consensus pour prononcer une sanction à l'égard de Serge Letchimy", en précisant que le député s'était expliqué au début de la réunion du bureau. Bernard Accoyer interrogé par les journalistes si cela signifiait qu'il y avait une volonté de calmer les esprits, a répondu "évidemment".
Christian Jacob le Président du Groupe des députés UMP à l’Assemblée Nationale a jugé : « s'il n'y a pas de sanction, c'est une jurisprudence qui portera à conséquence".
De Paris Serge Letchimy, lui, a salué le bureau qui avait accepté le débat et s'est félicité de sa décision. "Il n'y a aucune gloire à en tirer, a-t-il déclaré. Ma réaction avait été extrêmement claire, j'ai parlé en toute conscience, à aucun moment je n'ai manqué de respect à cette assemblée ni à Monsieur Guéant. Dans une démocratie, le Parlement est un lieu consacré à l'expression. Daigner le droit à un député de s'opposer à des propos inacceptables aurait été dangereux".
Victorin Lurel, député PS de la Guadeloupe, s'est félicité de cette victoire : "C'est conforme à nos attentes et c'est une grande victoire pour tous les ultramarins et pour l'Assemblée elle-même, qui doit rester un lieu de liberté, où la parole doit rester libre", a-t-il déclaré.
De Basse-terre, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a "pris acte" mardi de la décision du bureau de l'Assemblée nationale. "J'en prends acte. J'avais dit que c'était une décision qui appartient au bureau de l'Assemblée nationale. Je n'ai pas de sentiments à exprimer", a-t-il indiqué à l'AFP, en Guadeloupe, où il était en déplacement.
Claude Guéant était arrivé en Martinique, samedi 11 février, alors que la polémique sur ses propos sur "toutes les civilisations" qui "ne se valent pas" échauffait les esprits.
Le ministre de l'intérieur devait repartir de Guadeloupe, mardi, en fin d'après-midi, au moment de la conclusion de cette affaire devant le Bureau de l’Assemblée Nationale à Pari
La visite du ministre de l'intérieur dans les Antilles s'est finalement passée sans trop encombre, mal accueilli à son arrivée, il s’est efforcé pendant son séjour lors de ce voyage officiel de soutenir son argumentaire de défense en Ministre de l’Intérieur : " C'est de bon sens de considérer une civilisation qui défend les droits de l'homme comme supérieure à celles qui promeuvent la tyrannie " …. " la civilisation française d'aujourd'hui est meilleure que celle qui défendait l'esclavage" , a-t-il expliqué.
L'entretien au Monde de François Fillon du lundi 13 février, où le premier ministre avançait qu'il n'aurait pas "utilisé les mêmes mots" que son ministre, avait relancé la polémique sous un autre angle, mais Claude Guéant n'avait voulu y voir que la confirmation que sur le fond, les deux hommes étaient d'accord.
Le ministre de l'intérieur accompagné de Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'outre-mer, à rencontré des militants, en deux meetings, l'un au Lamentin, en Martinique, et l'autre à Jarry, en Guadeloupe, au cours desquels il a rappelé notamment la doctrine du gouvernement en matière d'outre-mer, le "développement endogène", opposé au "développement solidaire" prôné par le PS.
Toutefois en Martinique, des responsables locaux ont marqué leur distance et les médias rapportent que pour ressouder les troupes locales de l’UMP, Claude Guéant s'est attaché d’attaquer François Hollande, "l'inconnu de l'outre-mer", d’après lui.
Le ministre de l'intérieur devait repartir de Guadeloupe, mardi, en fin d'après-midi, au moment de la conclusion de cette affaire devant le Bureau de l’Assemblée Nationale à Paris.
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En visite en Martinique, Claude Guéant a été... par BFMTV
En visite en Martinique, Claude Guéant a été... par BFMTV
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