Mis en service en 1977 avec un calcul d’amortissement qui prenait alors en compte une durée de vie de vingt ans pour une durée de fonctionnement initialement prévue à quarante ans, le site nucléaire de Fessenheim en Alsace est critiqué depuis plusieurs années par les antinucléaires français et européens qui dénoncent son âge, les risques de séisme et d'inondation.
Jeudi 9 Février 2012 Nicolas Sarkozy visitait le site de Fessenheim, la plus vieille Centrale du Parc nucléaire français, à cette occasion le Chef d’Etat a prêché devant un public de salariés, - avant tout soucieux de conserver leurs emplois- , pour l’énergie nucléaire dont il est un partisan inconditionnel, et plus précisément pour la prolongation de l’exploitation de cette centrale nucléaire Alsacienne.
Quelques extraits de son discours sur la Sûreté des centrales nucléaires :
"On ne la fermera pas cette centrale, il n'en est pas question … Pourquoi est-ce qu'on la fermerait pour des raisons politiques?", a déclaré Nicolas Sarkozy à des salariés de Fessenheim, estimant qu'une telle décision serait "une erreur magistrale". …….
"On a besoin de la centrale pour le chauffage et l'industrie, c'est 70% de l'électricité nécessaire en Alsace. Où est-ce qu'on irait la chercher?", a également demandé le chef de l'Etat, farouche partisan de l'énergie nucléaire "Les deux réacteurs de Fessenheim figurent au premier rang de la liste des 24 réacteurs que certains souhaiteraient fermer autoritairement au détriment de l'emploi dans la filière nucléaire, au détriment de la compétitivité de notre industrie et au détriment de notre indépendance énergétique", a insisté Nicolas Sarkozy devant les salariés,
"Je n'accepterai jamais la fermeture de la centrale de Fessenheim pour des raisons politiciennes", a-t-il promis sous un tonnerre d'applaudissements.
"S'il y avait eu le moindre doute sur la sûreté de la centrale, si les autorités indépendantes avaient pointé la moindre faiblesse sur la centrale, je n'aurais pas hésité une seconde à demander à EDF de fermer Fessenheim" ….
"Vouloir fermer Fessenheim c'est un scandale, parce que c'est sacrifier l'emploi qui est le vôtre à des arrière-pensées politiciennes", a-t-il encore lancé.
Et d’insister en s’adressant à un salarié : : "Pourquoi ils veulent la fermer ? Pour faire plaisir, pour la 'politicaille', ils n'ont même pas réfléchi", a insisté le chef de l'Etat (l'extrait dans la vidéo si contre : Fermer Fessenheim : une folie selon Sarkozy).
"L'Autorité de sûreté nucléaire affirme que les centrales de notre parc présentent un niveau de sûreté permettant de continuer à les exploiter. Toutes, y compris Fessenheim", a rappelé Nicolas Sarkozy.
L'équipe de François Hollande a jugé que la visite de Nicolas Sarkozy était un "déplacement déplacé", en "total décalage avec la situation énergétique" et "au mépris des préoccupations des Français".
De son côté, Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, a estimé que le chef de l'Etat avait choisi "le gaspillage de l'argent public" en décidant de poursuivre l'exploitation de la centrale nucléaire alsacienne.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que la centrale de Fessenheim est dans la ligne de mire des écologistes et des mouvements anti-nucléaires, mais au moment de la catastrophe de la centrale de Fukushima beaucoup de pays se sont interrogés sur l'état de santé de leurs centrales nucléaires. C'est notamment le cas en Allemagne et en France, la Ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait annoncé que toutes les centrales nucléaires allaient être contrôlées.
De son côté, comme les voix qui réclamait un débat sur le nucléaire s’élevaient de plus en plus, le Premier Ministre François Fillon avait déclaré que la France allait tirer tous les enseignements de cette catastrophe pour renforcer la sécurité du parc nucléaire, mais qu'il était absurde de dire que le nucléaire était condamné par cet accident.
La député Européenne écologiste Eva Joly avait demandé en avril 2011 la fermeture rapide de la centrale de Fessenheim la plus ancienne centrale de France vieille de 34 ans, mais cela faisait plusieurs années que les écologistes, des mouvements et des associations anti nucléaire tentaient de la faire fermer.
Pour mémoire :
1/ demande de fermeture et manifestations, recours, rejets, rebondissements :
- Le 12 avril 1971 se déroulait la première manifestation du mouvement contre le nucléaire civil français. 1 500 personnes participaient à la première marche sur Fessenheim organisée par le Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin
- en 2007 lors des trente ans de la centrale nucléaire de Fessenheim, le » Réseau Sortir du nucléaire » avait demandé la fermeture immédiate la centrale nucléaire de Fessenheim, mais l'exploitant EDF et ses tutelles, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la DREAL, représentant régional du ministère de l'Industrie avait répondu et assuré : « la centrale fonctionne en toute sécurité et son état est actuellement globalement satisfaisant ») …
- en juillet 2008, l 'Association trinationale de protection de la population des alentours de Fessenheim (ATPN), qui regroupe des villes comme Fribourg (Allemagne), Bâle (Suisse), des communes
allemandes, suisses et françaises, des associations et des particuliers, avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg , mais le 17 octobre 2008, le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire avait rejeté — sans explication ni proposition de concertation — le recours déposé par l'ATPN)
- le 3 octobre 2009 a eu lieu à Colmar en faveur de la sortie du nucléaire et pour la fermeture de la centrale de Fessenheim. 3 500 manifestants (selon la préfecture) , 10 000 personnes (selon les organisateurs) ont participé à ce rassemblement qui s'était déroulé sans incident.
- Le 9 mars 2011 le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté le 9 mars 2011 la demande de fermeture immédiate de l’association transfrontalière antinucléaire ATPN - .Suite à cette décision de justice, l'ATPN a décidé à l'unanimité de saisir le Conseil d'État et « s'apprête en outre à saisir la Commission européenne d’une plainte contre la France
.
- Le 20 mars 2011, 10 000 personnes dont une majorité d'Allemands ont manifesté à Chalampé pour demander la fermeture de la centrale de Fessenheim, située à 1,5 km de la frontière allemande.
- Le 20 mars 2011, 10 000 personnes dont une majorité d'Allemands ont manifesté à Chalampé pour demander la fermeture de la centrale de Fessenheim, située à 1,5 km de la frontière allemande.
- Le 29 mars 2011, le conseil régional de Franche-Comté adoptait par neuf voix contre quatre une motion demandant la fermeture de la centrale de Fessenheim
- Le 11 avril 2011, le conseil municipal de Strasbourg s'était prononcé à l'unanimité moins une voix en faveur de la fermeture de la centrale
- Le 15 avril 2011, le conseil de la Communauté urbaine de Strasbourg avait demandé l'arrêt de la doyenne des centrales françaises et sa reconversion en site pilote de recherche-développement, suite à une motion adoptée par 56 voix pour et 6 contre (12 absentions)
- Le 10 avril 2011, environ 3 800 personnes, selon les gendarmes, se sont réunies l'après-midi sur l'île au milieu du Rhin, en face de la centrale nucléaire de Fessenheim.
- Le 25 avril 2011, entre 6 000 et 9 000 personnes, venus de France, d’Allemagne et de Suisse, ont manifesté sur six ponts entre la France et l'Allemagne. Le ces manifestations était de commémorer la catastrophe de Tchernobyl, survenue en 196, soit 25 ans auparavant, dénoncer la catastrophe de Fukushima et réclamer la sortie du nucléaire
- Le 26 juin 2011, 5 000 à 10 000 manifestants ont formé une chaîne humaine autour de la centrale pour réclamer sa fermeture immédiate.
- Le Mardi 3 janvier 2012, alors qu’un peu plus tôt la Ministre de l’Environnement Nathali Kociusko Morizet évoquait la fermeture de la centrale de Fessenheim si l’ASN le pronostiquait .., l'Autorité de sûreté nucléaire, remettait au Gouvernement son rapport sur la sécurité du parc nucléaire français au gouvernement – Dans son rapport L’ASN ne préconisait la fermeture d'aucune centrale en France., elle conseillait seulement conseillé le lancement d'importants travaux pour améliorer la robustesse des réacteurs hexagonaux.
Immédiatement les quelques 1000 salariés du site de Fessenheim focalisés sur leur emploi manifestaient leur contentement.
EDF, avait chiffré à 10 milliards d'euros supplémentaires les investissements nécessaires à la mise en conformité des centrales françaises aux nouvelles contraintes sécuritaires.
- D'ici à 2015, cela devrait représenter un surcoût de 2 milliards d'euros par an pour assurer la pérennité du parc nucléaire en principe sans augmentation des prix de l'électricité - le gouvernement avait affirmé en Janvier qu'il limiterait l'impact de ces travaux à 2% de hausse sur 10 ans- et sans allongement de la durée de vie des centrales (mais rien ne permettrait à EDF de compenser ce débours « cash », selon ce qu’écrivait les médias à l’époque)
En ce qui concernait la centrale de Fessenheim., dans le contexte envisagé, des commentateurs imaginaient que des arbitrages pourraient être faits , notamment au détriment de Fessenheim, qui produit seulement 2% de l'énergie nucléaire française, soit six fois moins que ce qu'exporte la France chaque année alors que cette centrale est celle qui réclame le plus d'investissements. Comme tous les autres réacteurs, elle devra répondre aux nouvelles exigences concernant les risques sismiques et d'inondations et devra notamment surtout augmenter l'épaisseur de son radier, immense dalle de béton sur laquelle reposent les deux réacteurs de la centrale, des travaux jugés colossaux qui s'ajouteront aux 200 millions d'euros déjà investis récemment sur le réacteur 2 de la centrale, après sa révision décennale.
EDF en Janvier 2012 se refusait à donner des chiffres, mais Thierry Rosso, le directeur de la Centrale de Fessenheim déclarait le Mercredi 4 Janvier que « les travaux sont "techniquement possibles et économiquement absorbables", cependant certains observateurs doutaient qu'EDF puisse aller au bout de ces grands travaux en indiquant que la Suisse et l'Allemagne, qui financent plus de 30% des travaux de maintenance de la centrale, par le biais de EnBW (17,5 %) et de CNP (15 %), ne voudraient peut-être pas continuer à investir dans cette centrale vieillissante dont la durée de vie pourrait ne pas excéder 5 ans,.
Février 2012
L’avenir de Fessenheim est suspendue à la réalité politique, la plupart des candidats à la présidentielle, y compris François Hollande, ont déclaré qu'ils la fermeraient s’ils arrivaient au pouvoir
Depuis la catastrophe de Fukushima, Fessenheim est devenue un enjeu électoral entre les candidats déclarés et le ‘candidat présumé non encore déclaré’ …… en se rendant à Fessenheim le Jeudi 9 Février , Nicolas Sarkozy le Président sortant, a récolté environ 1000 voix de salariés acquis au nucléaire, leur « gagne-pain », et défenseur de leurs emplois . Un bien maigre butin au regard de sa position dans les sondages ..
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Le Président visite la Centrale Nucléaire de... par elysee
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Discours sur la sûreté des installations... par elysee
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- centrale de fessenheim Visite de Nicolas Sarkozy Contre-feu nucléaire
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Centrale nucléaire de Fessenheim - Wikipédia
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www.lefigaro.fr/.../01002-20120209ARTFIG00767-nicolas-sarkozy-...il y a 17 heures – En Alsace, le chef de l'État a enregistré l'accord de tous les salariés pour ne pas fermer la centrale.
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