L’ambiance ne s’améliore pas à l’Assemblée Nationale …qui est devenu le théâtre de prédilection des députés UMP et de droite et des ministres présents pour en faire une tribune d’attaques incessantes contre François Hollande et son programme, ce qui est devenu un numéro habituel à l’Assemblée Nationale, tant de la part des Ministres qui y prennent la parole pour répondre aux questions que de la part des députés UMP qui interviennent pour poser des questions.
Pourtant les séances de questions au Gouvernement devraient essentiellement permettre aux députés de poser des questions aux ministres concernés sur leurs décisions , sur la ligne politique du gouvernement en vue d’éclaircir certains aspects qui pourraient leur avoir échappé et mériteraient d’être développés devant l’Assemblée.
Mais il en est depuis quelques temps tout autrement, les députés de droite, UMP et Nouveau Centre, posent non pas des questions sur la politique et les mesures du Gouvernement, mais des questions sur les propositions de François Hollande candidat à l' élection Présidentielle, pour permettre aux Ministres d’en faire la critique et de provoquer les députés de l’opposition, au lieu de s’expliquer sur leur propre programme, décisions et mesures.
L' Assemblée Nationale est devenue le lieu de procès constant de François Hollande et de l’opposition de gauche, dont use et abusent les ministres et les députés de droite.
Voici donc encore hier Mercredi 8 Février l’illustration d’un moment très agité qui s’est déroulé au cours de la 1ère séance de questions au Gouvernement, provoqué on s’en doute intentionnellement par la député UMP du Jura Marie-Christine Dalloz, qui adressait une question portant sur l'aspect sécurité du programme du PS, au Ministre de l’Intérieur Claude Guéant qui n’attendait que cela pour se livrer à une attaque contre François Hollande et ses propositions, tout en provoquant les députés socialistes , lesquels en signe de protestations faisaient du chahut … Les huées, et les claquement de pupitres des députés socialistes se sont poursuivis pendant l’intervention de Claude Guéant, certains députés criaient dehors …
Extrait de la séance :
M. le président. La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire
Mme Marie-Christine Dalloz. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur.
Monsieur le ministre, à l’occasion du déplacement du candidat socialiste à Dijon, nous avons pu constater que la question de la sécurité de nos concitoyens s’invitait enfin au programme du candidat Hollande. Trop longtemps silencieux sur le sujet, il semblerait qu’il se réveille et se décide soudainement à prendre en compte les inquiétudes légitimes des Français. Lors de son meeting au Bourget, il n’avait pas hésité à avertir les petits caïds et les fraudeurs que « la République les rattraperait ».
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Nous attendions de savoir comment !
Dès lors, la représentation nationale et nos concitoyens ne peuvent que s’étonner de la faiblesse des solutions envisagées par les socialistes. Abroger les peines plancher ? Recourir à une police de proximité qui n’a jamais fait ses preuves ? (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Toujours les mêmes vieilles recettes… Une fois de plus, la gauche nous montre son incapacité à lutter efficacement contre la délinquance, son incapacité à apporter des solutions crédibles. Seule idée nouvelle : créer des inégalités territoriales dans la prise en compte de la sécurité.
La députée de territoire rural que je suis, le Jura en l’occurrence,…
M. Jean Glavany. On va s’occuper de votre circonscription !
Mme Marie-Christine Dalloz. …redoute le pire. Les élus de tous les territoires ruraux partagent mon inquiétude.
Comment la gauche peut-elle prétendre donner des leçons alors que, sous le gouvernement de M. Jospin, elle a lamentablement perdu son combat contre la délinquance, celle-ci s’accroissant de 17,8 % ?
Pouvez-vous, monsieur le ministre, éclairer la représentation nationale sur la pertinence des propositions du parti socialiste en matière de sécurité ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.
– Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Claude Guéant, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration.
M. Claude Guéant, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration. Madame Marie-Christine Dalloz, il est vrai qu’après les déclarations martiales de M. Hollande au Bourget, nous nous attendions tous, lundi dernier, à l’exposé d’une véritable politique de sécurité. Nous avons été déçus : entre les déclarations d’intention et la réalité des propositions, il y a plus qu’un fossé, il y a un abîme et beaucoup de contradictions.
Ainsi, M. Hollande veut mieux lutter contre les récidivistes mais, dans le même temps, il propose de supprimer les peines plancher, qui sont justement faites pour lutter contre la récidive. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. Hollande veut une meilleure exécution des peines et, dans le même temps, le parti socialiste propose la suppression de 30 000 places de prison.
(« Eh oui ! » sur les bancs du groupe UMP.)
( Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Hollande veut une police plus efficace mais, à la tribune de cette assemblée, il y a quelques jours, les représentants du parti socialiste mettaient en cause les fichiers de police, notamment le fichier des empreintes génétiques qui, tous les jours, permet à la police de déférer à la justice les coupables de graves crimes et de nombreux délits.
(Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Raymond Durand. C’est vrai !
M. Claude Guéant, ministre. M. Hollande nous dit qu’il veut apporter des réponses à la délinquance des mineurs mais, dès que nous voulons moderniser les lois concernant la délinquance pour apporter des réponses plus rapides de la part de la justice, la gauche hurle au scandale. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Et puis il y a deux cerises sur le gâteau.
Tout d’abord, M. Hollande propose la création de périmètres de sécurisation renforcée, qui seraient prioritaires. Cela veut dire que les Français qui n’habitent pas dans ces périmètres ne seront plus prioritaires. (Mêmes mouvements.)
M. Christian Eckert. Il ne répond pas à la question, monsieur le président !
M. Claude Guéant, ministre. Seconde cerise sur le gâteau : le retour de la police de proximité ! Elle a une grande qualité, c’est son nom, il est sympathique. Mais, dans la réalité, ce fut un échec terrible ! Et nous ne voulons pas renouer avec cet échec. (Mêmes mouvements.)
Vous voulez mon appréciation sur ces propositions, madame Dalloz ; elle est claire : l’application d’un tel programme signerait le retour de l’insécurité en France !
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
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