Éditorial de lucienne magalie pons
D’après Mario Draghi, Président de la BCE , les partis politiques grecs sont arrivés à un accord.
Le président de la Banque centrale européenne a confirmé la nouvelle lors d’une conférence de presse à Bruxelles : “j’ai eu un appel du chef du gouvernement grec il y a quelques minutes, m’assurant qu’un accord avait été trouvé", a-t-il déclaré.
Cet accord était attendu depuis hier soir. La feuille de route élaborée par le gouvernement grec et la troïka (UE, FMI, BCE) devrait permettre à la Grèce de bénéficier d’une aide de 130 milliards d’euros cruciale pour éviter le défaut de paiement, en contrepartie de nouvelles mesures d’austérité qu’il viennent d’accepter.
Un communiqué du Premier ministre Lucas Papademos indiquait hier que les chefs des trois partis gouvernementaux étaient tombés d'accord sur "tous les points du plan sauf un", celui qui porte sur la réduction des retraites.
La Grèce se prépare donc à mettre en œuvre de nouvelles mesures d’austérité, dont notamment l’abaissement de 25 % du salaire minimum pour environ 325 000 personnes, la suppression de 15 000 emplois dans le secteur public., des réformes fiscales … Ces mesures devraient permettre de rétablir l'équilibre budgétaire du pays.
Après plusieurs jours de retards les partis de la coalition gouvernementale grecque ont finit par approuver dans la nuit de Mercredi à Jeudi le draconien plan d’austérité et les nouvelles mesures de rigueur prescrites par la Troïka (UE-FMI-BCE) , à l’exception des « coupes » qui devaient s’appliquer sur les retraites .
Réactions européennes :
Les observateurs qui relatent l’avancée de ces négociations soulignent que comme Athènes ne veut pas réduire les retraites complémentaires, la Troïka devrait d'ici 15 jours d'autres propositions pour parvenir aux 300 millions d'euros de coupes prévues.
Certains médias européens soulignent que la réponse européenne soutenue notamment par l’Allemagne, à la détresse financière de la Grèce reste une voie à sens unique faite de rigueurs de plus en plus accentuées, accompagnée de réformes structurelles brutalement imposées. En ce sens un article de Il Sole 24 Ore - Italie titré L'austérité allemande mène au court-circuit
Certains économistes vont même jusqu’à évoquer une « fureur idéologique punitive » qui selon leurs analyses risquerait tôt ou tard de déclencher une violente réaction de rejet, qui pourrait se propager au niveau social et politique au niveau social à d'autres pays de la zone euro également soumises à des plans d'austérité drastiques et à des sacrifices énormes sans pour autant garantir des perspectives de développement ou d'une amélioration dans un délai raisonnablement bref, et qui pourrait conduire à un court-circuit dévastateur dans une zone euro victime de la politique de l'Allemagne.
Par ailleurs ils estiment que les mesures d'austérité déjà mises en œuvre ont généré en Grèce des pertes de revenus et des problèmes sociaux importants, et que l'Europe mène ce pays à la misère. Des commentateurs jugent que les exigences des cures d‘austérité à répétition mèneront la Grèce et après les pays du Sud de l’Europe à l’effondrement.
Le De Morgen - Belgique du 9 février 2012 dans un article titré « La Grèce a besoin de la solidarité européenne » souligne notamment ….. "En l'espace de quelques mois seulement, la chute de la Grèce l'a mené au niveau d'un pays du quart-monde. … Le plan de rigueur grec se base en grande partie sur des impôts supplémentaires pour des salariés qui n'ont plus de marge de manœuvre, encore moins la capacité de relancer l'économie. … Le projet européen est basé sur l'idée que la solidarité et la collaboration sont préférables à la concurrence ou à la guerre. Ce à quoi nous assistons aujourd'hui en Grèce n'a pratiquement plus rien à voir avec le rêve européen. … Le moment est venu pour l'Europe de prouver la force de son projet. Mais on y parviendra qu’ en aidant les grecs de façon intelligente et humaine, pas en leur mettant le couteau sous la gorge." …
Le Süddeutsche Zeitung - Allemagne au contraire se montre très critique pour les gouvernants grecs , sous le titre « Les atermoiements irresponsables des Grecs » il écrit dans son article du 9 Février 2012 notamment : « Les perpétuels atermoiements des politiques grecs sont irresponsables et hypocrites , ……, "Le degré d'irresponsabilité atteint vis-à-vis de leur peuple mais aussi des partenaires de l'UE est devenu indescriptible. … Alors que transparence et sincérité seraient de mise, la machinerie de partis grecque propose des jeux d'intérêts opaques et répand des demi-vérités sur l'état réel du pays et le rôle des sauveteurs. On ne peut tirer qu'une seule conclusion de ce type de communication de crise : … il faut d'urgence un mauvais bougre qui prononce enfin le mot terrible de faillite. Les créanciers provoquent la Grèce (en menaçant de la placer sous la tutelle de Bruxelles). Et la politique grecque provoque par son laxisme néfaste. Le résultat, c'est que l’ agressivité augmente de deux côtés."
Un peu dans le même sens mais plus mesuré un quotidien espagnol le Cinco Días - Espagne sous le titre « Un patient déraisonnable » compare le pays grecs à un patient têtu … « Les responsables de parti grecs n'étant toujours pas parvenus à s'entendre sur le programme d'austérité ……., la situation grecque rappelle inévitablement un malade auquel les médecins ont présenté leur diagnostic et recommandé d'urgence un traitement. Ils expliquent au patient ce qui se passera s'il ne prend pas son médicament ou s'il refuse l'opération, mais le malade ne se laisse pas impressionner par la précipitation des médecins et prolonge ses réflexions pour savoir ce qu'il fera ou non. Le hic dans cette histoire, c'est que la Grèce n'est pas un cas isolé - c'est un sujet hautement contagieux. Et son manque de discipline ne menace pas seulement quelques voisins mais toute la communauté. … La possible faillite publique incontrôlée - plusieurs fois évoquée - et une sortie de l'Union monétaire auraient des conséquences
Ndlr : on ne leur fait pas dire …
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