PHOTO DE FAMILLE à Mennecy
Des ouvriers "sont venus d'autres chantiers" par Europe1fr
Déplacement dans l’Essonne consacré à la politique du logement
Jeudi 02 février 2012 le président de la République s’est rendu dans l'Essonne pour un déplacement consacré à la politique du logement. Le chef de l'État a visité le chantier de la Résidence du Regard à Mennecy, ensemble de 130 logements sociaux. Il a prononcé ensuite un discours sur la politique du logement au théâtre de Longjumeau. A cette occasion, il a présenté les résultats de la politique menée par le gouvernement en matière de logement, notamment en matière de logement social, depuis 2007, ainsi que les nouvelles mesures prévues pour soutenir la construction et développer l'offre de logements.
Cette visite a été largement rapportée et commentée par les médias mais encore une fois sous forme de quiproquo la question de son éventuelle, possible ou certaine candidature a ressurgit à l’occasion de cette visite, comme si la France était encore suspendue à cette interrogation !
ooOoo
Candidat ou pas candidat ? Assurément oui ceci ne fait aucun doute, …. Mais comme il faut alimenter le faux suspens il se trouve qu’un ouvrier (vrai ou figurant ?), lors de la visite d’un chantier à Mennecy a rallumé la mèche en posant la question « Candidat, pas candidat ? », alors que le Président Sarkozy dialoguait avec des ouvriers en tenue de travail, sous l’œil des cameramen et des photographes lesquels comme d’habitude œuvraient pour mettre tout en images et immortaliser cette séquence sous le titre évocateur « Nicolas Sarkozy parle avec des ouvriers lors de la visite d'un chantier à Mennecy, près de Paris, le 2 février 2012.
Cet ouvrier s’est adressé pendant cette séquence directement au « candidat présumé non déclaré » ou au » « Président désormais en sursis » (au choix), en lançant la question
« Candidat, pas candidat ? »
Nicolas Sarkozy souriant d’un air malin regarde autour de lui d’un air interrogateur et lui répond d’un air complice :
« Caméra, pas caméra ? »
Un moment de silence s’installe, interrompu par le président entouré par un pool de journalistes :
« On se comprend … voilà »…répond enfin le président poursuivant sa comédie..
Oui ils se comprenaient en jouant cette séquence qui manifestement était un jeu de rôle prévu d’avance, d’autant qu’il ne s’agissait que de « remettre ça » pour ranimer un suspens déjà éventé et de plus d’étaler une certaine connivence entre un Président qui veut devant cet auditoire ouvrier se montrer populaire et familier en jouant sur la corde de la proximité complice.
A Mennecy sur le chantier ce fut donc la séquence relations humaines « rencontre avec les français qui travaillent » qui se tournait avec des échanges calibrés convenus et des remarques assez banales hors portée de critiques politiques "Travailler en plein air, ce doit être plus agréable en été qu'en hiver", ….. "Je préfère les journées comme cela que quand il pleut", a dit le Président Sarkozy en faisant sa ronde, puis s’adressant plus tard à un travailleur noir : "Cela change du pays, quand il fait moins 8". (ndlr : au fond cet ouvrier noir est peut-être né en France … qu’à cela tienne …)
Et autour du scoop, relaté plus haut "Candidat ou pas candidat ? Caméra ou pas Camera ?", des allusions à sa vie de famille, à son intimité, la petite Giulia est évoquée "On ne dort pas beaucoup" … Un ouvrier souhaite que son fils épouse un jour la fille du président. "C'est une demande en bonne et due forme ?" répond le président ….
Passons donc sur cet entracte populiste et rappelons que le Chef de l’Etat qui a rappelé maintes fois ces temps derniers son intention de gouverner jusqu’au terme de son mandat pour cause de « crise » , a laissé le soin à son entourage de faire entendre qu’il déclarerait sa candidature fin février ou en mars, il est donc tout à fait cabotin de remettre cette interrogation à la sauce quotidienne des discours des uns et des autres, il se présentera, il ira « à la casse » pourrions-nous dire, et surtout qu’on ne nous chauffe plus les esgourdes en posant la question « ira-t-il ? …. n’ira-t-il pas ?.... Il ira quoiqu’il en coûte … D’autant qu’il se pourrait bien qu’il puisse se dire intérieurement au soir du deuxième tour « Si j’avais su … j’aurai pas venu … », mais ça c’est une autre histoire.
Plus sérieusement le Chef de l’Etat se trouvait donc en déplacement le jeudi 2 février, dans l'Essonne notamment pour défendre son plan de en vue de régler la crise du logement à sa façon, par la hausse de 30 % des droits à construire, mesure tout à fait contestée par nombre d’ experts immobiliers et de responsables des collectivités locales.
Comme il se trouve que le Président reste arc bouté sur ses idées en la matière, ce déplacement de Président en campagne ne nous a rien appris de plus que ce que nous savions déjà des idées qu’il défend, nous préférons mettre l’accent sur l’organisation de ce déplacement, en effet les médias révèlent que certains ouvriers présents ne travaillaient pas sur le chantier de Mennecy et que certains d’entre eux ne seraient pas des ouvriers en bâtiment, mais des figurants !
Europe 1 a révélé ce vendredi matin qu'une partie des ouvriers présents ne travaillaient pas sur ce chantier. Certains ne seraient même pas des ouvriers en bâtiment, mais de simples figurants. Un cadre du chantier s'est confié à la radio :"Ils voulaient plus de monde autour de Nicolas Sarkozy".
Selon Europe 1, plusieurs dizaines de personnes n'appartenant pas au chantier seraient venu jouer la comédie en se glissant parmi les soixante vrais ouvriers. Certains de ces « comédiens » auraient été rapatriés de chantiers voisins, d'autres seraient des fournisseurs, des chefs de chantiers... d’après les médias, l’ 'Elysée aurait été jusqu'à demandé de doubler les effectifs le temps du passage du président sur le chantier ….
Mais ce qui est encore plus « fumant » comme montage, c’est que les ouvriers présents auraient été priés de faire semblant de travailler devant la presse ….. alors qu'en raison des températures glaciales des derniers jours, il leur aurait été normalement interdit de travailler. En chantier extérieur ! …
Les médias rapportent qu’après s’être prêtés à faire semblant de travailler ils seraient d'ailleurs rentrés chez eux juste après le chantier.
Interrogé, le service de communication de la présidence n a pas nié et a expliqué à Europe 1 : "Nous avons simplement voulu donner la possibilité d'être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou qui auraient à l'avenir à travailler sur ce chantier" …… !
Autre tonalité à Longjumeau :
Après la visite du chantier de Mennecy, faisons place au meeting organisé dans le théâtre de Longjumeau, la ville de Nathalie Kosciusko-Morizet , bien entendu c’est un tout autre monde .. la ministre de l'environnement était là, avec tous les élus de l'Essonne, dont Serge Dassault, maire invalidé de Corbeil-Essonne, et l'ancien ministre Georges Tron, mis en examen pour agression sexuelle.
Du beau monde sans peur et sans reproche …très protégé …
Au menu : le logement …..Le Président a défendu son bilan, il a parlé des logements sociaux construits, deux fois plus nombreux que sous Lionel Jospin. "Il ne suffit pas de se dire social pour faire du social", accuse M. Sarkozy, puis il expose et défend ses thèses libérales, refuse de bloquer les loyers et une fois encore vante les allemands qui ont mis "mis en place un système pour bloquer les loyers supérieurs à 20% à la moyenne" (voir les articles en revue de presse)
Nous dirons aussi que ce discours comportaient de nombreuses citations savantes …évidemment il s’adressait à des élites nationales et locales et le langage « ouvrier » n’étaient plus de mise devant cette assistance.
Là encore nous préférons relater l’ambiance locale et ne pas nous attarder à rapporter les points de son discours, signalons simplement que le Président a assuré que pour "passer à vitesse supérieure, il faut massivement développer la construction". "Je ne suis pas dupe de certains réactions corporatistes. Cela fait trop longtemps que la France est sous perfusion d’avantages fiscaux. Mon objectif, c’est que les Français puissent se loger pour moins cher, en augmentant l’offre de logement".
Ambiance locale :
Concernant l’organisation pour le meeting de Longjumeau au théâtre de la ville, la salle comprend 950 places, et les médias rapportent que trop de personnes avaient été conviées et que de nombreux invités sont restés bloqués à l’entrée.
Les élus socialistes locaux tentaient hier de savoir combien d’invitations la préfecture avaient envoyé pour ce discours de Sarkozy. « La préfecture est-elle le nouvel organe de campagne du président », ont fait remarquer des conseillers généraux. La préfecture n’a pas indiqué le nombre de cartons distribués, se contentant d’indiquer que les invités étaient « des maires, des conseillers généraux et régionaux, des professionnels de l’immobilier et du bâtiment et des parlementaires ».
Un invité a manifesté sa mauvaise humeur à l’arrivée de Nicolas Sarkozy en l’empêchant de saluer ses auditeurs.. « Monsieur le président, on a des invitations et on ne nous laisse pas passer! » a- t-il protesté, « Ecoutez, tout le monde peut rentrer s’il en a envie », a répondu le président de la République
La salle principale, d’une capacité de 950 places, était archicomble. Tous les fauteuils étaient occupés, des personnes assises sur les marches et d’autres debout sur les côtés, bloquant accessoirement les issues de secours… L’auditorium de 300 places a finalement été alors ouvert, mais les invités dirigés vers cette salle équipée d’un grand écran manifestaient par dizaines leur mécontentement : « Je me suis déplacé depuis Dourdan pour voir le président en chair et en os, protestait un chauffagiste. Je ne suis pas particulièrement fan de Nicolas Sarkozy, mais j’ai décidé de m’y rendre car je ne pense pas avoir d’autres occasions. Si c’est pour le suivre sur un écran, j’ai déjà eu ma dose dimanche à la télévision. »
Par ailleurs, une cinquantaine de militants de gauche, associatifs et syndicalistes ont tenté de manifester jeudi matin place Charles-Steiber à l’occasion de la venue du chef de l’Etat au théâtre de Longjumeau. Une manifestation immédiatement bloquée par les forces de l’ordre, massivement mobilisées. A peine les premiers drapeaux déployés, plusieurs cordons de policiers encerclaient la place, empêchant toute progression du cortège. « Je suis scandalisée », déclare Béatrice Perié, candidate PS aux législatives de juin sur la deuxième circonscription de l’Essonne (Etampes – Mennecy), « je trouve déplorable qu’on soit confinés sur cette place. On se demande si on est encore dans un pays démocratique. »
Bloqué sur place, Philippe Camo, secrétaire fédéral du PCF de l’Essonne a improvisé une tribune au centre de la place Charles-Steiber, encerclée par les forces de police. « On ne peut pas se contenter de mesurettes pour régler la crise du logement. Il faudra bien prendre des mesures radicales en rupture avec celles mises en place actuellement. Je pense notamment à la baisse de tous les loyers et non à l’encadrement. Je pense à la réquisition de tous les logements vacants et des milliers de mètres carrés de bureaux vides. Il faut aussi mettre en cause les lois indécentes comme la loi Scellier qui est inacceptable pour les personnes en attente d’un logement », a martelé le secrétaire fédéral du PCF de l’Essonne, sous les applaudissements de l’ensemble des manifestants.
Au même moment au théâtre de Longjumeau, le chef de l’Etat exposait ses mesures sur le logement. Un discours qui, pour Philippe Camo, secrétaire fédéral du PCF de l’Essonne, « est indécent au moment où la Fondation Abbé Pierre vient de rendre ses conclusions sur le mal-logement qui concerne, à des degrés divers, dix millions de personnes en France. »
Pour Dominique Bardy, responsable départementale du Parti de gauche en Essonne, le chef de l’Etat « ne trompe personne, on n’est pas dupes, aujourd’hui il est en campagne. Il vient à Longjumeau parler du logement quand dans le même temps, rien n’est fait au niveau du logement social. »
Parmi les drapeaux du Front de gauche et du PS, on remarquait aussi une banderole aux couleurs de l’association de solidarité envers les familles roms du département (ASEFRR) qui, elles aussi, sont concernées par le mal-logement. Pour son président Serge Guichard, « s’opposer à Nicolas Sarkozy et sa politique c’est une chose, mais les élus du département et d’ailleurs ont, eux aussi, des choses à faire. » Serge Guichard quelques heures plus tard demandait à être reçu au conseil général au sujet du relogement des familles roms de l’ex-gendarmerie de Viry-Châtillon.
Par ailleurs, depuis le matin de nombreuses difficultés de circulation affectaient les usagers de l’A 6 notamment. Une partie de l’axe avait été fermée pour laisser passer le cortège présidentiel, les automobilistes venant de Paris ont dû patienter plus d’une heure trente pour aller de Chilly Mazarin à Evry contre un quart d’heure habituellement. A Mennecy aussi les conducteurs se sont trouvés bloqués. « J’arrivais de Ballancourt vers 9h30, raconte un commercial. Comme des dizaines d’autres voitures, j’ai dû attendre sur place au moins trois quarts d’heure avant de pouvoir poursuivre ma route. Personne ne pouvait plus circuler nulle part. Ils auraient pu mettre en place des déviations. »
Revue de presse :
20minutes.fr -
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Mennecy | Longjumeau | Nicolas Sarkozy : Le logement, une priorité ...
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