Avec beaucoup d’avance sur le calendrier officiel, le Premier Ministre François Fillon vient de donner mardi un grand coup d’envoi à la campagne présidentielle en recevant les parlementaires de la majorité présidentielle à Matignon, en appelant notamment la majorité à l’Unité autour de Nicolas Sarkozy.
Y aurait-il quelques tentatives de désunion pour justifier son appel ?
Nous pouvions avoir la naïveté de croire que les réunions des parlementaires à Matignon par le Premier Ministre étaient destinées à traiter des affaires de l’Etat., ce n’est pas toujours le cas.
Il semble que la montée du Front National fasse trembler l’UMP et François Fillon a insisté en évoquant les 18 mois "cruciaux" jusqu'à la présidentielle, tout en exhortant la majorité à l'unité autour de Nicolas Sarkozy, après avoir prévenu qu'elle incarnait pour les Français "les heures difficiles" et refusé toute "complaisance" envers le Front national.
"Les 18 prochains mois vont être cruciaux, et chacun d'entre nous est appelé à agir avec beaucoup de sang froid et responsabilité. Personne ne doit sous-estimer les obstacles que nous allons devoir affronter ……. à tort ou à raison, nous incarnons pour les Français les heures difficiles", a-t-il averti. "Nous incarnons une politique d'efforts, et au surplus, (...) des réformes qui ont été conduites de façon soutenue et parfois conflictuelles", a-t-il expliqué en citant celle des retraites.
"Bref, nous ne sommes pas dans la situation du jeune premier", aurait-il ajouté d’après certains.
Après cet avertissement, François Fillon a mis en avant les "atouts" de la majorité, au premier rang desquels il place Nicolas Sarkozy en écartant l'hypothèse de primaires au sein de l'UMP.
D’après le premier ministre dans l'attente de "l'ultime décision" du chef de l'Etat, "nous ne sommes pas condamnés, nous, à improviser des primaires", a-t-il dit. ….Outre "un responsable", "nous avons un cap, et nous avons une stratégie d'alliance qui encore une fois nous distingue de la gauche" … "Nous avons une expérience, une solidité, une crédibilité", a-t-il également souligné en insistant une fois de plus sur l'impératif d'unité.
"Nous devons avoir la maturité de faire vivre notre diversité au service de notre unité", a insisté le Premier ministre, appelant à ne pas "jouer avec les vieilles allumettes qui ont si souvent et si inutilement consumé la droite".
Toujours dans la perspective des élections présidentielles, il a prévenu que le "nombre" des adversaires commandait "d'être résolument soudés et complémentaires", sans doute en visant implicitement, dans cet appel à la soudure et à la complémentarité, les centristes et les différents mouvements internes à l’UMP qui veulent manifester leur différences.
"De l'extrême gauche à l'extrême droite, ils seront tous contre nous et tous contre le président de la République. Il faudra donc être à l'offensive sur toutes les lignes, et former un bloc autour de Nicolas Sarkozy", a estimé François Fillon.
Ce n’est pas tant l’opposition de gauche qui semble préoccuper en premier lieu le Premier Ministre qui a surtout focalisé sur le Front National dont la remontée agite les rangs de l'UMP.
Le Premier Ministre estime que le parti d'extrême droite ne méritait "pas de complaisance, non seulement parce que son projet est dangereux et inconsistant sur le plan économique et social, mais aussi parce que la droite républicaine et le centre" sont ses "cibles principales".
Toutefois avec une certaine prudence « courageux mais pas téméraire » semble-t-il, il a recommandé à ses ouailles : "Il n'est pas nécessaire de foncer tête baissée dans toutes les provocations, car évidemment c'est exactement ce que recherche" le FN.
Les parlementaires de la majorité présidentielle sont donc dès à présent attelés aux grandes manœuvre de la campagne présidentielle pour partir en offensive quelques 12 mois avant la campagne officielle, contre « leurs adversaires », selon la tactique que le Premier Ministre leur a assignée.
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