Éditorial de lucienne magalie pons
Sources : différents articles journaux et sites Web :
Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont choisi de s’entendre implicitement comme larrons en foire et ils ont décidés vendredi la décision de rendre permanent à partir de 2013 l'actuel fonds européen de stabilité financière sans en définir les modalités concrètes …en laissant bon nombre de questions sans réponses. N’est pas merveilleux ? Pas d’affrontement, pas d’effet de manches, pas de bouderies, ils ont éviter d’aborder les sujets qui fâchent pour afficher leur unité face au risque de contagion de la crise de la dette publique et de la montée générale du scepticisme à l'égard de la zone de la monnaie unique.
Même le bouillonnant chef de l' État Français qui a pour projet de reconstruire l'Unité Européenne en harmonisant l’économie, le social et l’éducation dans la zone euro s'est montré calme pour régler d'abord les urgences qui s'attachent la crise de l'Euro.
A l’issue du sommet le Président Français a déclaré : "La sortie de l'euro, c'est tout simplement irresponsable et inenvisageable. L'euro, c'est le cœur de la construction européenne. Si l'euro s'écroule, si l'euro devait disparaître, c'est la construction européenne qui serait atteinte structurellement" en prenant un engagement devant ses pairs "moi, je ne l'accepterai jamais !"
Une décision prise à l'unanimité par les Vingt-Sept a été la pérennisation à partir de 2013 de l'actuel Fonds européen de stabilité financière (FESF) mis en place en mai, garanti par les membres à hauteur de 440 milliards d'euros, en un mécanisme permanent de stabilité financière, dont il reste encore à fixer les modalités, en particulier sur le montant de la garantie, la part supportée par les investisseurs privés en cas de restructuration de la dette d'un pays et l'allongement des modalités pour étaler les remboursements des dettes.
Cette décision nécessitera au préalable une modification simplifiée du Traité de Lisbonne , par l'ajout d’un paragraphe indiqué dans le communiqué lu par le président du conseil européen Herman Van Rompuy à l’issue du sommet : "les Etats membres dont la monnaie est l'euro peuvent instituer un mécanisme de stabilité qui sera activé si cela est indispensable pour préserver la stabilité de la zone euro dans son ensemble. L'octroi, au titre du mécanisme, de toute assistance financière nécessaire, sera subordonné à une stricte conditionnalité.
Cette décision nécessitera au préalable une modification simplifiée du Traité de Lisbonne , par l'ajout d’un paragraphe indiqué dans le communiqué lu par le président du conseil européen Herman Van Rompuy à l’issue du sommet : "les Etats membres dont la monnaie est l'euro peuvent instituer un mécanisme de stabilité qui sera activé si cela est indispensable pour préserver la stabilité de la zone euro dans son ensemble. L'octroi, au titre du mécanisme, de toute assistance financière nécessaire, sera subordonné à une stricte conditionnalité.
La décision des chefs d'États et de gouvernement ouvre une période de trois mois au cours de laquelle le Parlement européen, la Commission et la Banque centrale européenne devront fournir un avis consultatif sur la procédure de révision simplifiée du traité.
Parallèlement les membres de la zone euro devront préciser les modalités d'un nouvel accord intergouvernemental pour transformer le Fonds européen de stabilité financière (FESF) en un mécanisme permanent prévoyant une participation graduelle et au cas par cas du secteur privé, selon les modalités arrêtées le 28 novembre dernier.
Le tout devra être ensuite formellement adopté lors du sommet européen de mars , afin que les processus de ratification du traité réformé dans les 27 États membres puissent débuter. La date limite de ratification sera fixée au 1er janvier 2013.
Pour le court terme, les chefs d'États sont restés encore plus discrets , la solution d'une émission d'"eurobonds" a été éludée, et les chefs d'Etat se sont engagés à augmenter, si nécessaire, les moyens financiers du FESF pour maintenir la stabilité financière de la zone euro, mais sans donner de précisions.
Les dirigeants européens s’en sont tenus au strict minimum pour rassurer les marchés financiers en marquant leur volonté de défendre la monnaie unique.
Les marchés financiers et les investisseurs de leur côté n’attendaient pas des miracles du sommet européens, ils commencent à être blasés et demeurent attentifs à leurs propres constatations financières, pour eux les problèmes de fond subsistent.
Les observateurs économiques font remarquer que la situation ne s’améliore pas pour les maillons faibles de la zone et les marchés restent prudents. Après la Grèce en mai, qui a reçu une aide de 110 milliards d'euros, et l'Irlande en novembre, qui a bénéficié d'un plan de 85 milliards d'euros, le Portugal et l'Espagne sont cités comme les prochains pays qui pourraient nécessiter un secours financiers pour faire face à leurs besoins.
Mercredi, deux jour avant le fin du sommet, l'agence Moody's avait placé la dette de l’Espagne sous sous surveillance « négative » et vendredi elle a dégradé la dette souveraine de l’Irlande de « cinq crans "
Selon l’analyse de Bruno Cavalier, économiste en Chef chez Oddo Securities, la réponse des Européens à ces crises est bien réelle, mais elle est partielle, mal calibrée et révèle des sources d'incertitude pour l'avenir. Pour cet économiste, sans solution globale, la perception d'un risque souverain/bancaire élevé va subsister en 2011. Toutefois Bruno Cavalier ajoute sans doute pour atténuer son analyse, qu’on risque donc de connaître des nouvelles poussées de stress et des phases d'accalmie avec, le temps passant et les stratégies de consolidation budgétaire portant leur fruit, un recul de ce risque".
Pour Steve Barrow, économique chez Standard Bank "Les marchés ne voient pas l'octroi d'aides de secours aux pays de la zone euro comme une solution au problème sous-jacent, et la Grèce en est une illustration. Comme elle ne peut pas dévaluer sa monnaie, elle doit mener une "dévaluation" interne pour restaurer sa croissance. Ce qui ne peut se faire que par la réduction salariale, ce qui aggrave les problèmes de dette publique à cause d'une croissance faible et ceux de fonds propres pour les banques alors que les défauts s'accentuent", pour cet économiste, explique Steve Barrow, la seule issue à cette spirale mortelle, est "de restructurer la dette".
Dans le communiqué du président du conseil européen Herman Van Rompuy lu à l'issue du sommet, il est indiqué : "Dans le cas peu probable où un pays s'avérerait insolvable, l'Etat membre concerné devra négocier un plan de restructuration global avec ses créanciers privés, dans le respect des pratiques du FMI, afin de revenir à un niveau d'endettement supportable. Si ces mesures permettent d'atteindre cet objectif, le MES (Mécanisme européen de stabilité) pourra fournir une aide en matière de liquidités."
Comme on le voit les politiques de l’UE veulent rester rassurants, mais les financiers et les économistes restent très prudents, d’autant que le communiqué de Herman Van Rompuy n’explique pas quelle serait conduite à tenir si un pays devenait insolvable avant la mise en place du MES prévue, si tout va bien d’ici là, pour 2013.
Or le FMI ne croit pas à un redressement rapide de l’Irlande.
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