Ci-dessus : Laurent Babgo recevant la délégation de la Cédéao dans l'un des salons du Palais Présidentiel
Ci-dessus : Alassane Ouattara accueillant à l'Hôtel du Golf la Délégation de la Cédéao
Éditorial de lucienne magalie pons
La délégation de la Cédéao avec en tête les présidents du Bénin, de la Sierra Leone et du Cap-Vert ont été reçus cordialement mardi à Abidjan par Laurent Gbagbo Président sortant qui est venu les accueillies à leur arrivée, puis les a reçu par la suite dans son Palais Présidentiel, en déployant le protocole d’ un Président en exercice, alors que Alassane Ouattara, Président soutenu et reconnu par la Communauté Internationale, l’Onu et la Cédéao ne peut sortir de l’Hôtel du Golf à Abidjan où il se tient avec son gouvernement » et ses amis politiques, protégé notamment par des forces de l’Onuci, à défaut d’avoir pu vraiment investir les pleins pouvoir dans son pays.
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Mardi, les trois émissaires de la Cédéao, ont d’abord rencontré le représentant de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire Choï Young-Ji dans un grand hôtel d’Abidjan. (Onuci composée d’environ 10.000 hommes
Ensuite ils se sont dirigés dans des voitures séparées vers le « Palais du Plateau » dans le quartier administratif d’Abidjan pour arriver vers 14 heures au Palais Présidentiel où Laurent Babgo qui les attendait à la sortie de leurs véhicules les a accueilli cordialement en donnant l`accolade à chacun d`eux, avant de les faire entrer dans un des somptueux salons de la présidence.
Rappelons que La Cédéao a envoyé ces trois dirigeants pour obtenir le retrait de Laurent Babgo au profit de Alassane Ouattara, reconnu président par une partie de la communauté internationale et l’Onu.
L’entretien avec le Président sortant Laurent Babgo a duré 2 heures 30,.
"Tout s'est bien passé", a déclaré sobrement le président Yayi, à l'issue de cette rencontre
Laurent Babgo s’est montré souriant et détendu en raccompagnant ses hôtes à la sortie du Palais,
Après leur entretien avec Laurent Babgo, les trois chefs d`Etat ouest-africains se sont rendus sous escorte d’éléments de l’Onuci au quartier général d’ Alassane Ouattara, toujours retranché avec son gouvernement dans l'hôtel du Golf sous la protection des casques bleus, alors que cet hôtel se trouve toujours sous un blocus des forces loyales à leur adversaire.
Ils ont été accueillis devant l`entrée du "Golf hôtel" par Alassane Ouattara et son Premier ministre Guillaume Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
La délégation des trois chefs Africains sont repartis pour rendre compte à la Cédéao des résultats de tous ces différents entretiens dont la teneur n’a pas été dévoilée et n’a fait l’objet d’aucun commentaires de leur part.
Rappel des tous récents évènements :
Situation politique et diplomatique :
Les délégataires de la Cédéao, a savoir les présidents béninois, Boni Yayi, Sierra-léonais Ernest Bai Koroma et Cap-verdien Pedro Pires, avaient pour mission d’amener Laurent Babgo , Président sortant , à quitter le pouvoir en lui demandant au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de céder le pouvoir à Alassane Ouattara qui avait été déclaré vainqueur du second tour de la présidentielle ivoirienne le 28 Novembre par la commission indépendante
Il est évident que la Cédéao qui est avant tout une Communauté économique ne peut imposer à Laurent Babgo de décision politique et l’on peut s’interroger sur l’efficacité, et sur la crédibilité en matière de faisabilité, d’utiliser un recours à la « force légitime » si Laurent Babgo refusait de céder le pouvoir à Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo dont la réélection avait été proclamé le Conseil Constitutionnel a toujours contesté avec ses partisans la légitimité du résultat proclamé en faveur de Alassane Ouattara par la commission indépendante, et avant même de recevoir la délégation du Cédéao il avait fait savoir qu'il ne tolérerait aucune ingérence dans les affaires intérieures du pays, et son porte parole avait prévenu qu'"aucune institution internationale n'avait le droit d'intervenir par la force pour imposer un président à un Etat souverain".
On rapporte qu’après plusieurs jours de calme relatif, des coups de feu ont été tirés matin dans le quartier d'Abobo à Abidjan, un bastion des partisans d'Ouattara. Des jeunes gens s’employaient à monter des barricades avec des pneus enflammés avant d'être pourchassés par la police
A Abidjan, les risques de nouvelles violences étaient à redouter avec un meeting prévu pour Mercredi par le puissant mouvement des Jeunes patriotes, dont le chef est Charles Blé Goudé, actuel ministre de la Jeunesse dans le gouvernement Gbagbo.
Le Chef du mouvement des Jeunes patriotes, dont le chef « le général des rues » est Charles Blé Goudé, surnommé « le général des rues » ou encore « le général de la jeunesse », actuel ministre de la Jeunesse dans le gouvernement Babgo, a déjà montré qu'il savait mobiliser ses militants , mais en plus mardi il a fait preuve d’une habilité politique et politique en suspendant son mot d'ordre de manifestation mercredi sur la place de la République d'Abidjan qui était prévue en faveur de Laurent Gbagbo et contre le "complot étranger", dans l'attente de l'issue de tractations en cours.
"Je pense que la situation actuelle ne profite à personne. Laissons la diplomatie suivre son cours, c'est pour cela que je vais annuler le meeting demain place de la République", a annoncé mardi Charles Blé Goudé aux agences de presse et aux médias, et il a confirmé sa consigne dans la soirée à la radio d’état RTI.
La décision de Charles Blé Goudé a été généralement considérée comme un "geste" du camp pro-Gbagbo pour détendre « l’atmosphère » alors que les émissaires de la Cédéao, s’apprêtaient à rencontrer le représentant de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire avant d'être reçu par Laurent Babgo.
Bien plus qu'un "geste" c'est une manœuvre politique d'attente et non de repli.
Sur ces évènements politiques intérieurs ivoiriens, qui ont mis en évidence mardi les positions des pays de l’Ouest Africain de la Cédéao opposées à celles de Laurent Babgo et de ses partisans, vient se greffer une situation diplomatique très tendue au plan International,
Rappelons que l`ambassade de Côte d`Ivoire à Paris, a été occupée lundi pendant quelques heures par des militants pro-Ouattara, et la France le même jour avait indiqué avoir été informée de la désignation d`un nouvel ambassadeur à Paris par Alassane Ouattara et avoir engagé la procédure d`agrément.
La Belgique a de son côté décidé de reconnaître comme nouveau représentant ivoirien à Bruxelles une chargée d`affaires, également nommée par Alassane Ouattara.
Dans des entretiens à plusieurs journaux français, Laurent Gbagbo avait affirmé être victime d`un "complot" de la France et des Etats-Unis, mené par leurs ambassadeurs à Abidjan.
Mardi, le Gouvernement de Laurent Gbagbo a menacé de renvoyer les ambassadeurs des pays qui à la demande de son rival Alassane Ouattara, "entendent mettre fin à la mission" de ses propres représentants.
"Il nous revient que « certains gouvernements », disant agir sur la base de correspondances émanant de M. Alassane Ouattara, entendent mettre fin à la mission de nos ambassadeurs dans leurs Etats", indique le communiqué du gouvernement Babgo, lu à la télévision publique RTI par le porte parole du Gouvernement Ahoua Don Mello.
"Face à de telles décisions" qui sont "contraires à la pratique diplomatique", le gouvernement "se réserve le droit d`appliquer la réciprocité en mettant fin à la mission des ambassadeurs des pays concernés", a souligné Ahoua Don Mello.
Pour la France peut-être que l’ambassadeur désigné par Alassane Ouattara sera accepté par le Conseil des Ministres de ce jour. Il est trop tôt pour le savoir.
En attendant ce sont toujours Laurent Babgo le Président sortant et son gouvernement qui sur le terrain dans son pays font la pluie et le beau temps , tout ce que nous pouvons souhaiter c’est que la Cédéao, la Communauté Internationale, et l’Onu s’abstiennent de jeter de l’huile sur le feu par des menaces et des brimades, qui restent inefficaces, et entament vraiment avec les deux adversaires un véritable dialogue politique tant pour éviter la guerre civile en Côte d’Ivoire qui pourraient s’étendre dans les pays avoisinants, que pour ménager leur propres intérêts « occidentaux » en Côte d’Ivoire et dans le continent Africain, dont on sait au fond qu’ils sont notamment les principales causes des crises électorales africaines.
Ne nous voilons pas la face, les pays occidentaux réagissent bien trop souvent , pour ne pas dire toujours, aux crises africaines avec des réactions puisées dans leur ancienne méthode coloniale, il serait temps qu’ils considèrent que les pays africains sont des états souverains et qu’ils n’entendent pas se laisser manipuler de l’extérieur. Des négociations s’imposent c’est tout ce que les politiques avertis et raisonnables souhaitent, seront-ils entendus ? Le colonialisme a vécu, le néo colonialisme prédateur est en voie d’expiration, il est temps de tourner la page et de forger pour l’avenir, en déployant tout l’art diplomatique des uns et des autres, des relations d’égal à égal avec les pays Africains.
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