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27 décembre 2010

La Côte d'Ivoire suspendue à la décision de Laurent Babgo

Éditorial de lucienne magalie pons

La Communauté Internationale, l’Onu, la Cédéao viendront-elles à bout  de Laurent Babgo ?

C’est la question que l’on se peut se poser quand on voit à quel point les sanctions infligées à Laurent Babgo n’ont finalement pas obtenu jusqu'à présent  l’effet recherché,  à savoir lui faire quitter le pouvoir  en faveur d’Alassane Ouattara.

Pour le moment Laurent Babgo et son gouvernement, leurs forces de sécurité et leurs partisans tiennent encore la dragée haute  face  à la Communauté International, à l’Onu et à la Cédéao.

Alassane Ouattara retranché avec ses fidèles dans l’hôtel du golfe  ne peut en sortir, pour le moment il apparaît comme l’homme faible qui espère  sur  l’appui de  la population pour s’affirmer, c’est ainsi qu’il a lancé un appel à la grève générale dès ce Lundi  en demandant aux Ivoiriens  à cesser » les activités jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Babgo » Sera-t- il  cette fois  mieux entendu que lors de ses   précédents appels à protester et manifester,  contre « la confiscation du pouvoir par Laurent Babgo » ?

Cet appel d’Alassane Ouattara fait suite à  l’ appel à la désobéissance  lancé le 21 décembre par Guillaume Soro, Premier ministre d’Ouattara, mais qui n’avait été que très peu entendu et suivi.



Demain Mardi,  la délégation de la Cédéao qui regroupe certains pays de l’Ouest Africain arrive à Abidjan dans l’espoir d’obtenir que Laurent Babgo accepte de faire une sortie pacifique pour laisser la place à Alassane Ouattara reconnu lui comme Président de la Côte d’Ivoire par la communauté Internationale et  l’Onu.

De son côté Laurent Babgo président sortant,   proclamé  Président par le Conseil Constitutionnel  Ivoirien à l’issue des élections du 28 novembre,  refuse toujours de  céder sa place à Alassane Ouattara  reconnu vainqueur de l'élection par la communauté internationale (France, États-Unis, Union européenne, ONU...) , lequel  retranché dans l’hôtel du Golf à Abidjan ne peut investir le pouvoir.

Rappelons que la Cédéao, qui regroupe la communauté des pays africains de  pays de  l'Ouest,  s'est réunie vendredi  à Abuja au Nigéria. La position  des pays d’Afrique de l’Ouest est claire, ils affirment qu’Alassane Ouattara est le président légitime de la Côte d’Ivoire,  ils veulent que Laurent Babgo cède sa place à Alassane Ouattara, et ont affirmé que le départ de Laurent Babgo était non négociable.  Entretemps,  les chefs d’états et de gouvernements de pays de la Cédéao ont décidé de dépêcher une « délégation spéciale de haut niveau » en Côte d’Ivoire   pour  exhorter  Laurent Babgo  à faire  ‘’ une sortie pacifique’’.  Sil refuse, la Cédéao prendrait toute les mesures « y compris la force » d’après son communiqué final.

La  mission  spéciale  de haut niveau de la Cédéao est composée notamment de  trois chefs d’Etat,  Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert)   qui doivent  arriver demain Mardi  à Abidjan en délégation pour tenter  d’obtenir de Laurent Gbagbo «de partir du pouvoir sans attendre», selon Jean Marie Ehouzou, ministre béninois des Affaires étrangères

Une nouvelle réunion de la Cédéao devrait avoir lieu dans les prochains jours pour mettre en place les actions futures qui deviendraient envisageables selon les résultats qu’obtiendra la délégation de la Cédéao et dont pour le moment nous ne pouvons rien présager.

La situation est plus que Cornélienne. Laurent Babgo considère que la situation politique de la Côte d’Ivoire résulte d’un  complot de la France et des États-Unis.

De l’avis général, si Laurent Babgo refusait  de quitter le pouvoir, la mise en place d’une force organisée par la Cédéao ne pourrait se faire du jour au lendemain, en effet au pied du mur de la décision d’ensemble de la CDEAO, chacun des pays devrait obtenir le feu vert de son gouvernement et des commentateurs Ivoiriens soutiennent que certains de ces pays hésiteront à agir par la force contre la Côte d’Ivoire qui est un pays d’immigration ou vivent plusieurs milliers de  ressortissants de certains pays regroupés au sein de la  Cédéao.

Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi de Laurent Gbagbo , "le général des rues " a été l’un des  premiers  à réagir en déclarant   que les pays d'Afrique de l'Ouest devront tuer beaucoup d'ivoiriens s'ils interviennent à Abidjan en soulignant que nombre de ressortissants des pays Africains de l’Ouest vivent en Côte d’Ivoire.

Le gouvernement  de Laurent Gbagbo a mis en garde contre les graves conséquences économiques et humaines d’une opération militaire, une opération armée pourrait mener la Côte d’Ivoire à «la guerre civile». Cette décision va «exciter le patriotisme» des Ivoiriens si elle devait se concrétiser, a averti   le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello qui a aussi  dénoncé la décision "inacceptable" de la Cédéao,  en la qualifiant  de "complot du bloc occidental dirigé par la France",

Ahoua Don Mello a  aussi  rappelé  que son pays était "une terre d'immigration" où vivent et travaillent des millions d'Ouest-Africains Les dirigeants ouest-africains "savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur", a averti  Ahoua Don Mello, qui  pour le moment refuse de croire à l'hypothèse de l'intervention militaire et dans laquelle il semble voir une menace d’intimidation.

Le Ministre de l’intérieur de Babgo, Emile Guiréliou a affirmé hier dimanche que le Président Babgo n’avait pas l’intention de céder le pouvoir, et  se prononçant sur la délégation spéciale de la Cédéao qui doit arriver demain à Abidjan il a  déclaré qu’ils  seront reçus  "en amis, en frères".

Pour bon  nombre de commentateurs ivoiriens et africains( et aussi occidentaux) , si les forces Cédéao  devaient intervenir  militairement , ceci ne pourrait que durcir les positions de chacun,   les Ivoiriens se mobiliseraient  pour s’en prendre à tous les étrangers des pays voisins de l’Afrique de l’Ouest  installés sur leur sol , cela deviendrait une guerre civile avec les risques d’une explosion de violences plus graves encore que celles que le pays a déjà subi.

Alassane Ouattara toujours retranché avec ses proches dans l’hôtel du Golf sans pouvoir en échapper,  a demandé à l'armée ivoirienne de se rallier à lui et de protéger la population contre les atrocités commises notamment par des mercenaires, il a parlé d’exécutions et d’enlèvements, l’Onu avait confirmé il y a quelques jours la présence de mercenaires en Côte d’Ivoire, notamment des libériens.


La  dernière  réaction de   Laurent Gbagbo  est intervenue Dimanche 26 décembre pour lui il dénonce et  met en cause l'action des ambassadeurs de France et des Etats-Unis dans les jours qui ont suivi l'élection contestée du 28 novembre.

Dans une interview mise en ligne dimanche soir par le Figaro.fr, Laurent Babgo accuse en revenant sur les circonstances de l’annonce des résultats du deuxième tour des élections Ivoiriennes du 28 Novembre : «C'est surtout l'ambassadeur de France et l'ambassadeur des États-Unis. Ils sont allés chercher Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l'hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire" (Alassane Ouattara, reconnu  par la majorité de la communauté internationale), affirme Laurent Gbagbo. "Là-bas, alors qu'il se trouve hors délais et tout seul, ce qui est grave, on apprend qu'il a dit à une télévision que mon adversaire est élu. Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu. À partir de là, Français et Américains disent que c'est Alassane Ouattara. C'est tout ça que l'on appelle un complot", a ajouté le président sortant.

Concernant  une éventuelle  intervention militaire de la communauté des pays africains de l’Ouest  (Cédéao) Laurent Babgo reste assez sceptique tout en considérant la menace au sérieux  et il déclare qu’il reste tranquille et attend de voir :

"Toutes les menaces doivent être prises au sérieux. Mais en Afrique, ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée", a-t-il dit au Figaro.

"Regardez un peu la carte de l'Afrique, regardez où ça se passe plus ou moins bien, ou plus ou moins mal, et regardez là où il n'y a pas d'élection du tout. Si on devait aller en guerre dans tous ces cas-là, je crois que l'Afrique serait perpétuellement en guerre", a-t-il fait remarquer.

"Donc je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille. J'attends de voir", ajoute-t-il.
 …………….

"Dans les réunions des pays africains, les représentants des pays occidentaux sont plus nombreux dans les couloirs que les Africains. Les pressions sont énormes", a déclaré Laurent Gbagbo au Figaro.

"On n'en peut plus. Et quand on subit ce que je subis, on se dit que  Mugabe (toujours président du Zimbabwe, malgré une défaite aux élections, ndlr) n'avait pas totalement tort", a-t-il ajouté.

Dans l'entretien, Laurent Gbagbo attaque également,  implicitement sans le citer, le président du Burkina Faso, Blaise Compaore.

"En janvier 2003, un chef d'État voisin, qui vient d'être réélu à 80 %, avait déjà dit que je devais être livré à la CPI (Cour pénale internationale). C'était succulent venant de lui. Peut-être aurais-je dû me faire élire à 80 %, j'aurais été moins suspect", dit-il.

( ndlr : Un proche de  Laurent Babgo avait déclaré récemment en ironisant  que le CPI n’a jamais rien fait et n’a jamais rien pu faire, tout en soulignant  l’impuissance de cette institution internationale « qui ne sert à rien » d’après lui.

Quant à la délégation de trois chefs d'Etat de la Cédéao (Bénin, Sierra Leone, Cap Vert) attendue mardi à Abidjan, Laurent Babgo affirme : «On aurait dû commencer par là. On aurait économisé beaucoup de malentendus" ……….. "Il faut venir voir ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Quand on a vu, alors on prend une décision", ajoute-t-il.


Rappelons que le  22 décembre, le président de la Banque mondiale avait annoncé  que les crédits accordés à la Côte d'Ivoire avait  été gelés, et que dès le 23 décembre, sept ministres des Finances de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) demandaient  à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) d'autoriser uniquement les représentants du président ivoirien "légitimement élu", Alassane Ouattara, à gérer les comptes du pays.

Concernant la décision des institutions financières régionales qui ont confié à Alassane Ouattara la gestion des comptes du pays auprès de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BECEAO) Laurent Babgo explique : "Ce n'est pas la banque centrale africaine qui paye les salaires des fonctionnaires. C'est l'argent de la Côte d'Ivoire" ……. Cette décision "n'a aucun sens", a-il-ajouté.

ooOoo

Résumé de la situation actuelle :
 Dimanche :  


Hier, l’avion officiel de  Laurent Gbagbo  qui se trouvait  sur le tarmac de l’aéroport Bâle-Mulhouse  pour  une  inspection de la société Jet Aviation, spécialisée dans la construction et l’entretien d’avions privés.
    
C’est alors que  les autorités  Françaises ont décidé de bloquer l’appareil

Selon le Ministère français des affaires étrangères, cette mesure a été prise en réponse à une demande des «autorités légitimes» de Côte d’Ivoire (ndlr : camp d’Alassane Ouattara.)

 «Les autorités légitimes nous ont demandé l’immobilisation de l’appareil, c’est précisément ce que nous avons fait en réponse à cette requête», a indiqué hier  le porte-parole du ministère,

«Les autorités françaises ont bloqué l’appareil», a confirmé hier le porte-parole de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC), Anton Kohler


Lundi : 

Jusqu’à ce jour le président sortant, Laurent Gbagbo, et Alassane Ouattara se disputent la présidence, le premier refusant de quitter son poste et de  céder à la pression internationale.

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo refuse de céder sa place à Alassane Ouattara comme le lui demande la communauté internationale. Ouattara appelle à la grève générale à partir de ce lundi.
   
Alassane Ouattara a lancé un appel à la grève générale à compter de ce   Lundi  en demandant aux Ivoiriens  à  "cesser  les activités jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Babgo ". Sera-t- il  cette fois  mieux entendu que lors de ses   précédents appels à protester et manifester,  contre « la confiscation du pouvoir par Laurent Babgo » ? 

Mardi 

Demain Mardi,  la délégation de la Cédéao qui regroupe certains pays de l’Ouest Africain arrive à Abidjan dans l’espoir d’obtenir que Laurent Babgo accepte de faire une sortie pacifique pour laisser la place à Alassane Ouattara reconnu lui comme Président de la Côte d’Ivoire par la communauté Internationale et  l’Onu
Mercredi

«  Le général des rues  »  Charles Blé Goudé, le plus fidèle et actif soutien  de Laurent Babgo , leader des "jeunes patriotes",  mobilise ses militants en vue d'un immense rassemblement mercredi à Abidjan pour la défense de "la dignité et de la souveraineté" de son pays.

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Et s'il n'en reste qu'un sera-t-il celui-là ? ...


Laurent Babgo,   soumis avec ses proches à des sanctions internationales,  a  encore  à l'extérieur  le soutien de son fidèle allié  le Président Angolais,  lequel a démenti  la présence de soldats angolais  en Côte d'Ivoire et a  dénoncé à plusieurs reprises  l'attitude internationale qui va conduire ce pays à la guerre.

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