07 mars 2012

Nicolas Sarkozy sur France 2 - Un Méga ripolinage de son quinquennat et un mini "mea culpa" personnel

Éditorial de lucienne magalie pons


Nous avons essayé de trouver un intérêt à l’émission  présenté hier soir par David Pujadas « Des paroles et des actes, »  cependant à peu près tout ce qui a été dit   sur le plateau était déjà archiconnu, maintes fois rebattu  et débattu par ailleurs, et toujours dans la même  gamme défensive de la part de Nicolas Sarkozy,  qui s’est flatté un moment de faire de l’audimat.

Nous n’avons pas apprécié  dans ses réponses  « mea culpa »   quelques variations intimistes  qu’il s’est accordées  pour répondre à des questions qui  ne méritaient pas d’être remises sur la sellette,  notamment pour justifier son comportement  le soir de son élection en 2007, dont il s’est acquitté en s’apitoyant sur les circonstances de sa vie privée  en expliquant  que ce soir-là  cette soirée qui devait être celle  son couronnement (sic)  au moins professionnel,  une partie de sa tête  était consacrée  à ses problèmes personnels.
 

Sur la soirée du  Fouquet's le soir de sa victoire en 2007, le président-candidat a  aussi déclaré qu'il conservait un "souvenir ambivalent" de la soirée, en compagnie  de plusieurs hommes d'affaires de ses amis, dans la mesure où le couple qu'il formait alors avec Cecilia Sarkozy était en train d'"exploser". "Je n'ai pas impacté le poids du symbole", a-t-il expliqué.

 Sur le "Casse toi pov'con " à double détente à l'adresse d'un pêcheur au port de Guilvinec en 2007 et l'année suivante  à un visiteur du Salon de l'Agriculture, Nicolas Sarkozy a  déclaré (pour le pécheur)  qu'il n'aurait pas dû répondre agressivement , pour le visiteur du Salon de l'Agriculture , il a reconnu  : .."J'ai fait une erreur (...) quand on m'insulte gratuitement je n'aime pas bien ça, mais  (comme) président je n'aurais pas dû réagir comme ça."

Mais au cours de l’émission en face de Laurent   Fabius,  alors que ce dernier devant  ce flot de satisfaction  présidentiel quinquennal,   lui faisait remarquer qu’en  matière d’emploi et de pouvoir d’achat  «  la population considère que  votre bilan est un échec », il lui a coupé la parole et s’est emporté en criant  les dents serrées en fixant son interlocuteur  " Vous n'avez pas voté la suppression de  la Taxe professionnelle, vous n'avez pas voté  l’Impôt recherche, vous n'avez pas voté  l’investissement d'avenir  .......et vous osez  avec un culot d'acier venir  dire que quand cous arriverez vous ferez tout pour l'investissement et la compétitivité ..  .....  pour terminer sa phrase  en   aboyant   Tartuffe … Tartuffe … !

Tartuffe, un  mot qu’il avait déjà utilisé pour critiquer les propositions de  l’opposition et de  François Hollande il y a quelques jours, sans le nommer bien sûr, en les  accusant de cynisme et en terminant aussi sa phrase  en martelant «   «  Tartuffe … Tartuffe » …

Nous ne savons pas si dans l’émission le mot … Tartuffe …était destiné à Laurent Fabius qui lui faisait  face, toujours courtois et souriant, ou à l’opposition socialiste  et François Hollande.

Nicolas Sarkozy qui disait un peu  plus avant qu’il n’aurait « pas du  répondre comme ça »  lorsqu’il se justifiait ses écarts de langage … s’est encore laissé allé en martelant   « Tartuffe  Tartuffe …,  mais pour lui sans doute il se sentait gratuitement insulté quand Fabius lui opposait son échec…

Mais sans doute Nicolas Sarkozy  pratique-t-il Molière  en lecture, puisque un   peu plus tôt il avait protesté  de  l’imposture à l’encontre de  François Lenglet allant même jusqu'à le traiter de menteur … lequel visiblement en fut outré ( voir la vidéo).

( Ndlr : Tartuffe le personnage de Molière est généralement  considéré comme un imposteur , un hypocrite,   un pique assiette  …)
 
Pour en revenir sur son échange avec Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy s’est montré très agressif et aussi tenu. Laurent Fabius a eu beaucoup de mérite de rester courtois et le plus souvent souriant.

Dans toute les séquences de l’émission Nicolas Sarkozy s’est employé à défendre son bilan,   avec une énergie qui se manifestait comme bien souvent en agressivité, à se départir de sa réputation de « président des riches,  et aussi à annoncer ce qu’il ferait s’il était réélu,  en s’efforçant de se présenter comme un président  légitimé  ( par  ses succès, son bilan, son "audimat"  et l'approbation des "braves gens de la majorité silencieuse " )   qui s’élancerait  pour ainsi dire,  sans peur  et sans reproches, pour un nouveau quinquennat, dont on a parfois l’impression qu’il croit déjà s’y trouver.

Ce que nous pouvons lui reprocher  c’est qu’il a tout fait pour accaparer la conduite de l’émission en ne laissant pas les  intervenants  parler, que ce soit les journalistes, ou  François Lenglet ou Laurent Fabius,  quand la discussion prenait une tournure qui risquait de le gêner,   par exemple  il n’hésitait pas à leur  couper la parole  et avec un ton tranchant il contredisait et développait le sujet à son avantage  en  polissant  tout pour rendre son action et ses intentions lisses et claires comme de l’eau de roche.

 Face à François Lenglet,  il  s’est dédouané notamment  de sa «réputation de  président des riches » en  argumentant  sur l’ISF  en disant que la France en Europe à sa connaissance  était la seule à l’avoir maintenu.

Dans ce qui pourrait être considéré comme des propositions nous avons noté une droitisation  encore plus accentuée :

 - Impôt sur les bénéfices minimum pour les grands groupes  du CAC 40, dont il attend "2 à 3 milliards d'euros de recettes" annuelles, pour concourir à la réduction des déficits publics. Citant le groupe pétrolier Total, Nicolas Sarkozy a souligné qu'une "entreprise localisée en France doit payer un impôt sur les bénéfices minimum". "Il restera à définir à partir de quand on est un grand groupe", a-t-il observé.

ndlr : comment se fait-il que ce président qui se démène pour ne passer pas pour "le président des riches"  ait souffert pendant cinq ans ce privilège fiscal en faveur de ces grands groupes  ?

 - Le RSA soumis à une évaluation. Les efforts d'insertion" des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) seront "évalués tous les dix-huit mois". Nicolas Sarkozy a confirmé la généralisation des contrats de sept heures d'intérêt général pour les bénéficiaires du RSA qui n'ont aucune activité.

- Le nombre d'immigrés accueillis chaque année divisé par deux. Le nombre d'immigrés accueillis chaque année sera divisé par deux, autour de 100.000, au lieu de 180.000  a  annoncé Nicolas Sarkozy en estimant qu'il y a "trop d'étrangers" en France. L'attribution du RSA et du minimum vieillesse pour les étrangers sera conditionnée à une "certaine durée de présence sur le territoire français et de durée d'activité", a-t-il ajouté. ( Pourront bénéficier du RSA et du minimum vieillesse les immigrés qui auront "résidé 10 ans en France et travaillé 5 ans")

ndlr : on l'attendait sur l'immigration illégale mais c'est surtout sur l'immigration légale que Nicolas Sarkozy va trancher en deux

 - Une dose de proportionnelle. Une "dose de proportionnelle" sera introduite aux élections législatives et concernera "10 à 15% des sièges" -  "Je considère qu'il est profondément injuste et profondément anormal que des millions d'électeurs ne soient pas représentés au Parlement", a-t-il expliqué, il  a également confirmé son intention de diminuer le nombre de députés. 

Nicolas Sarkozy a enfin proposé ( pour l'avenir)  que les parrainages des candidats à l'élection présidentielle ne soient plus apportés par les maires mais par le "peuple", citant "à titre indicatif" une proportion de 3% de l'électorat. 

International. Nicolas Sarkozy a promis de se rendre en Israël et chez les Palestiniens quelques jours après sa victoire, s'il est réélu, et de prendre une "initiative" de la France et de "toute l'Europe" pour faire de 2012 "l'année de la paix" au Proche-orient.

L’émission très longue fait penser à un blanchiment   dans lequel le linge sale  aurait été tassé au fond de   corbeille  et que l’on nous a montré sur le séchoir des vêtements bien propres et déjà repassés par le vent de l’histoire.

On n’a pas parlé des questions (tabou)  pour Nicolas Sarkozy qui préoccupent en priorité les Français, Nicolas Sarkozy s’est surtout longuement étendu sur lui, sur son bilan ripoliné  et sur ses  récentes et nouvelles   propositions  qui semble accentuer  son clin d’œil vers un électorat plus à droite que l’UMP pur sucre, une façon toute politicienne de lancer un appel à un certain électorat.

 Enfin « Des Paroles et des actes » a posé à Nicolas Sarkozy les questions rituelles   :

-         que ferait-il  en priorité s’il était élu Président en 2012 ?

Nicolas Sarkozy l’air pleinement épanoui a répondu  : évidemment j'irais à Berlin, évidemment  j'irais   chez Madame Merkel à Berlin , ( une femme de confiance qu'il  admire ), puis ensuite qu'il partirait  en Israël et chez les palestiniens, en expliquant   qu’il souhaite que la France et derrière elle tous les pays d’Europe  ….."nous prenions une initiative pour que l'année 2012 soit l'année de la paix"

-         et quand on le questionne comment il fêterait sa réélection ?

Nicolas Sarkozy  répond qu’il a maintenant une famille, une famille solide et  qu’il la fêtera avec sa femme et ses enfants et peut-être  quelques amis en ajoutant «  je n’aurais pas besoin d’être hébergé ailleurs » …


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 L'émission :

 

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Extraits :

ses écarts de langage, les faits relatés à sa façon et des explications
incroyables ..


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Sur l'immigration et les étrangers  :

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