10 octobre 2009

Nicolas Sarkozy est passé par la Lorraine


article de Lucienne Magalie Pons



Les affres de l’actualité, l'affaire Polanski,la polémique Mitterrand, et encore bien d’autres turpitudes tragiques et souvent grand-guignolesque ne nous ont pas permis de commenter le déplacement hautement sécurisé de Monsieur Sarkozy en Lorraine.


Il est grand temps d’y remédier.


Nicolas Sarkozy a commencé son déplacement, jeudi, en visitant «Smartville», l'usine qui avait été inaugurée par Jacques Chirac et Helmut Kohl.


Devant son auditoire composé d'élus locaux le Chef de l’Etat a annoncé, que les emplois supprimés à Metz seraient remplacés à hauteur de 1 500 personnes par des emplois publics, dont 750 au titre de la délocalisation de l'Institut national de la statistique (INSEE).


La capitale mosellane, où siège le conseil régional, va perdre un régiment du génie (880 personnes), un régiment médical (1 000 personnes) et une base aérienne (2 700 personnes).


La Moselle souffrante est gravement atteinte par les restructurations industrielles et militaires.


Ce voyage en Moselle, sur les chapeaux de roues, n’a laissé que le temps au chef de l'État d’annoncer des mesures d'aide à cette région touchée par les restructurations.


La Moselle souffrante est gravement ébranlée par les restructurations industrielles et militaires.


Les médias signalent qu’il a évité de faire une visite à Gandrange, sur le site d'ArcelorMittal, fermé le 31 mars. Pourtant, le 4 février 2008, le chef de l'État avait affirmé, lors d'une visite de cette usine qui employait 571 salariés, qu’il reviendrait à Gandrange et que l'État était «prêt à prendre en charge les investissements nécessaires pour maintenir l'aciérie en activité».


D’après ce que j’ai pu entendre ensuite à la Radio, L'Élysée a expliqué que les salariés ont été reclassés dans les autres plates-formes sidérurgiques et qu'il est prématuré pour savoir comment le site de Gandrange peut se reconvertir.


Ndlr : autrement dit quand les carottes seront cuites


«Nicolas Sarkozy se rendra à Grandange», assure l'entourage présidentiel, qui souhaite d'abord que l'argent public, couplé avec celui d'ArcelorMittal qui a été mis à la disposition du préfet, soit attribué à un projet industriel.


Au cours d'un échange avec les élus mosellans, Nicolas Sarkozy, lui-même, s’en est expliqué « vivement » avec la députée socialiste Aurélie Filippetti, qui a souligné « un manquement à la parole donnée …… «Vous mentez, il y a un fonds d'investissement à la disposition du préfet», lui a sèchement répondu le chef de l'État.


Pendant la table ronde qui se tenait dans un ancien site militaire de la commune de Woippy, près de Metz, Nicolas Sarkozy a également invité les élus de la droite mosellane, toujours désunie , à accorder leurs violons, si l’on peut dire : «Mettez-vous d'accord entre vous ! Les gens qui créent la division n'ont rien compris à leur mission d'élus qui est d'abord de rassembler», s'est-il exclamé pendant la table ronde « …..Si j'ai voulu l'ouverture c'est parce que je pense que l'un des problèmes de notre pays, c'est le sectarisme. Tous les bons ne sont pas dans un camp !»


Ils l’ont bien entendu, sera-t-il bien compris ….


Enfin, Nicolas Sarkozy a préféré ne pas se rendre à l'invitation du maire socialiste de Metz, Dominique Gros, ce qui lui a valu d'être interpellé à plusieurs reprises, par les élus et par la presse locale.


-La capitale mosellane, où siège le conseil régional, va perdre un régiment du génie (880 personnes), un régiment médical (1 000 personnes) et une base aérienne (2 700 personnes).-


La région lorraine, ancien fief de la droite, qui avait pour tête à l'époque Gérard Longuet, sera difficile à ramener dans la majorité, même si la tête de liste actuelle, Laurent Hénart, a réussi à faire l'unité derrière lui.


Nicolas Sarkozy, à propos de réindustrialisation a multiplié ses promesses en faveur d'une Lorraine frappée par la crise économique et les fermetures de sites militaires. Il a annoncé un soutien public de 2,7 millions d'euros, dont 1,35 million de l'État, à la fabrication d'un véhicule électrique Smart à Hambach, à 85 km à l'est de Metz.

Daimler de son côté a annoncé son intention d'investir une dizaine de millions d'euros sur ce site pour y produire la version électrique de la Smart ForTwo.


Le chef de l’Etat a assuré ses auditeurs qu'il ne s'agissait pas de promesses en l'air :


«On arrête de promettre des choses que l'on ne fera jamais ! Mais on ne peut pas mettre toute la poussière sous le tapis, à un moment ça se voit »


Certains esprits chagrins ne manqueront pas de soulever le tapis en temps voulu, annonces, promesses, intentions, on verra bien ce qu’il en sortira, souvenez vous de ce que Monsieur Sarkozy promettait au cours de sa campagne électorale « Ce que j’ai dit, je le ferai », oui mais il ne nous a jamais dit quand et comment ! alors en toute logique, pour ce qu'il n'a pas fait ou pu faire encore on peut toujours attendre.



Un plus :


Pour la petite histoire, j’ai pioché sur le Web quelques relations du passage en Lorraine de Monsieur Nicolas Sarkozy qui méritent d’être retenus pour recréer l’ambiance dans laquelle s’est déroulé ce déplacement que certains considèrent comme un acte qui s’ajoute au show dont le Chef de l’Etat assume avec son talent personnel le premier rôle en vedette : !


Certains commentateurs soulignent que les Mosellans l’attendaient à Grandange, voire à Carling. Ils espéraient voir Nicolas Sarkozy au chevet des salariés qui souffrent de la crise, aux côtés des sidérurgistes qui perdent leur emploi ou à l’écoute des ouvriers de l’automobile en chômage partiel.


Ils auront été déçus par son absence mais au moins auront compris qu’en leur préférant la ligne de production de la Smart, à Hambach, le chef de l’Etat a fait le choix de la facilité, celui de la Lorraine ou ça va relativement bien.

Avant son voyage, certains élus ont souhaité qu’il se rende aussi à Carling et à Metz, ils n’ont pas été exaucés


«Il ira aussi (à Gandrange) où ça va mal. Mais de temps en temps, c’est bien d’aller là où ça fonctionne », leur a expliqué le service de presse du président.


A peine arrivé Hambach, le Président salués par des applaudissements voit qu’il est en terrain conquis. Tout avait été organisé en ce sens. A sortie de voiture des élus se précipite. Mais Nicolas Sarkozy veut voir tout le monde, avec son zèle coutumier actif il s’avance sur le premier salarié venu : «Vous travaillez ici depuis longtemps ?» Le «Sarko show» débute. Plusieurs fois le chef de l’Etat rompt le protocole pour aller s’avance vers des travailleurs.

Le service de sécurité s’efforce de suivre et a du mal à tout contôler.ne contrôle plus rien. «Tout ça n’était pas vraiment prévu », soupire un agent, dépassé.


Le Chef de l’Etat décrispé distribue des sourires des saluts, des tapes sur les épaules, des poignées de mains, à la cantonade le président se montre proche jusqu’à poser jusqu'à poser pour des photos souvenir, avec des employés.


«Vous êtes ici chez vous », lance à l’adresse du président Bernard Lejeune, responsable de la production de Daimler, chargé pour ce jour mémorable de jouer les guides.


Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler, dévoile que le site fabriquera en grande série la Smart fortwo électrique. Grande marée d’applaudissements.


Nicolas Sarkozy se saisit du sujet et enfonce le clou «J’aime les usines. Mes prédécesseurs adoraient visiter des laboratoires. Moi, je préfère rencontrer de vrais gens. »


Ndlr : merci pour les laboratoires, ils apprécieront !


Il poursuit implicitement sur le thème cher à ses convictions libérales «travailler plus pour gagner plus» : «Les mots travail et compétitivité ne sont pas des gros mots. » dit-il.


Et à l’adresse de l’immense hall de l’usine d’où les cuisinières font bonjour il déclare «J’ai des copines là-haut. Vous devez bien manger, parce qu’elles ont l’air dynamiques ! »


En parlant des 100 000 véhicules électriques que l’Etat compte acheter d’ici 2014, il se s’adresse à Dieter Zetsche et le prévient en se penchant vers lui : «On ne prendra pas que des Smart. Sauf si vous vous arrangez avec Angela Merkel pour délocaliser tout Daimler en France… »


Il est presque l’heure de partir. Le ministre Michel Mercier lui rappelle que l’Etat va verser 1,3 M€ à Smart par le biais de la prime d’aménagement du territoire :


Le président rebondit : «Cet argent, on vous le doit. On préfère investir dans l’économie que faire du traitement social. »


L’heure du départ est là.


Les salariés lui offrent une mini-maquette de Smart : «Je la mettrai dans mon bureau à l’Elysée. Comme ça, je penserai à vous tous les jours.»


ndlr : Zut alors je pensais qu'il l'aurait offerte au jeune Louis Sarkozy !


Le Sarko show dans l’Usine est terminé. Un impact publicitaire pour la Smart est garanti !


La Smart électrique sera produite en série dès 2012, en attendant ce petit véhicule de deux places, de 41 CV, qui offrira une autonomie de 115 km et qui pour un peu sera présenté comme le miracle du siècle certains continueront prosaïquement pour aller au boulot d’ user leur fond de culotte ou de pantalon sur la selle de leur vélo, et peut-être même en 2012 s’ils n’ont pas les moyens de se l’offrir, et pour ceux qui en ont les moyens ils ne renonceront pas au confort d’une voiture à quatre place.


Beaucoup de bruit pour pas grand-chose : Monsieur Nicolas Sarkozy est passé par la Lorraine ...


A l'issue de la visite qui a duré près d'une heure, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Woippy, en hélicoptère évidemment puisque la petite Smart électrique ne sera prête qu'en 2012

C'est bien dommage puisque cette petite Smart électrique un vrai petit bijou est tout à fait à la mesure du prestige de notre Président, qui comme on le sait aime les gadgets de luxe à la mode.


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