22 juillet 2011

Le compromis "historique" n'échappe pas aux louanges mais surtout aux critiques et réserves de la la classe politique française




photo : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy -

Le premier Ministre François Fillon a tenu à souligner le "rôle essentiel" du couple franco-allemand, "clé de la stabilité de la zone euro".
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Éditorial de lucienne magalie pons

Le compromis qualifié avec une certaine complaisance « d’ historique » dont se félicite les Chefs d’états et de gouvernements qui l’ ont conclu hier en sommet extraordinaire de la Zone euro le 21 Juillet à Bruxelles, suscite de nombreuses louanges, Christine Lagarde Directrice du FMI a déjà déclaré que "sur la base d'une mise en oeuvre solide du programme par les autorités grecques, et de la détermination des États membres à soutenir la Grèce, le FMI continuera à jouer son rôle conformément aux pratiques du Fonds et, bien entendu, sous condition de l'approbation de notre conseil d'administration", en ajoutant "nous saluons avec enthousiasme les termes de financement plus favorables offerts par les membres de la zone euro", l’UMP se joint aux louanges en saluant l’accord de Bruxelles comme « un accord exceptionnel », et Jean-François Copé , Secrétaire Général de l’UMP , salue l'accord trouvé "sous l'impulsion décisive du président Sarkozy" en assurant "qu'avec cet accord, l'Europe donne un signal important: la zone euro est forte, solidaire et unie, elle ne se désagrégera pas face aux attaques des spéculateurs".

Il n’en est pas de même pour différentes personnalités de classe politique française, notamment de l’opposition, qui soutiennent le contraire et qui n’ont pas tardé formuler des critiques et réserves plus ou moins accentuées sur les accords conclus au sommet de la zone euro.

Les premières réactions :

- Du coté de l’opposition de droite centriste, de droite « souverainiste, et d’extrême droite :

Pour François Bayrou, président du MoDem, le nouveau plan européen d'aide à la Grèce "ne suffira pas", il prédit "d'autres crises" dans la zone euro. Selon lui, le plan "souffre de deux défauts rédhibitoires" ……"On était dans l'urgence extrême ... On a pris des décisions dans la douleur qui donneront un répit au gouvernement grec et on l'espère à son peuple. Mais ce plan ne suffira pas"." On n'a pas trouvé la réponse et on connaîtra d'autres crises" a-t-il conclu.

Pour Nicolas Dupont -Aignan, Président de Debout La République : Cela va endetter un peu plus les Français, sans aider les Grecs. Dans quelques mois la même crise se reproduira pour le Portugal, l'Espagne, l'Italie ou même la France, pour la simple raison que l'économie de ces pays est asphyxiée par une monnaie unique taillée pour la compétitivité allemande"

Marine Le Pen, Présidente du Front National estime que …."Le nouveau plan d'aide à la Grèce est une bonne nouvelle pour les marchés financiers, mais une très mauvaise nouvelle pour les contribuables français", et défend "une sortie concertée de l'euro". Les 109 milliards d'euros, "(jetés) dans le trou sans fond de la dette grecque", "ne sauveront pas une zone euro déjà en faillite" et "viendront en partie alourdir la dette publique de la France".

- Du côté de l’opposition de gauche, socialiste, radicale de gauche, front de gauche, et communiste :

Pour François Hollande, "C'était un accord nécessaire mais il est aussi tardif qu'insuffisant" et il explique : "tardif parce que si ces mesures avaient été prises il y a 18 mois, il n'y aurait eu jamais de crise de la zone euro". Il semble douter de "La capacité que doit avoir l'Europe d'emprunter pour elle-même pour se substituer à des États défaillants pour leur dette souveraine" et dénonce que "rien n'a été décidé" sur une "taxe sur les banques"

Pour Ségolène Royal : ce 23e sommet "n'apporte que des colmatages provisoires à une crise sans précédent", selon elle, « en effet l'accord final reporte à plus tard les deux questions fondamentales pour l'avenir de l'Europe : la lutte contre la spéculation financière et la relance économique de la zone euro »

Martine Aubry se réjouit qu'un accord ait été finalement trouvé à Bruxelles entre les chefs d'État et de Gouvernement de la zone Euro pour trouver une solution au financement de la dette grecque … « Nous le devions au peuple grec, nous le devions à l'Europe", a-t-elle déclaré, mais elle a rappelé qu’elle réclame (ndlr : vainement) avec les socialistes européens, « depuis longtemps une taxe prélevée sur les transactions financières"

Pour Arnaud Montebourg : "Leur nouveau plan de sauvetage négocié avec le secteur bancaire souffre en effet de quatre défauts rédhibitoires: il ne peut enrayer le risque de contagion systémique aux pays fragiles ... , il charge les contribuables européens et épargne le secteur bancaire (...), il propose des contributions d'urgence des États et néglige les financements pérennes par les opérateurs financiers privés ..., enfin il perpétue à tort l'obsession de l'austérité et le retour en force des critères de Maastricht de 1992."

Jean - Luc Mélenchon , candidat du Front de Gauche, n'y est pas allé par quatre chemins, pour lui le plan de sauvetage européen "adopté sous la férule de la BCE et des banques privées, cet « énième » plan de sauvetage européen ne réglera aucun problème, ni à long terme ni à court terme". Il estime que "le caractère antidémocratique de l'Union Européenne s'aggrave", car "ce plan a été préparé sous le contrôle de la Banque centrale en présence de Jean-Claude Trichet avant d'être "adopté en présence de dirigeants des grandes banques invités à siéger au Conseil Européen parmi les représentants des gouvernements". Autant de preuves, selon lui, que "l'UE s'affiche sans retenue comme une oligarchie politico-financière".

Pour le Sénateur Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG): "Si la solidarité avec la Grèce est une nécessité, les mesures prises s'arrêtent au milieu du gué en restant purement techniques. ... Surtout, le cercle vicieux de la spéculation n'est pas enrayé. Pour le Parti radical de gauche, il faut taxer les transactions financières sur les dettes souveraines à l'échelle du continent européen."

Pour le secrétaire national du PCF Pierre Laurent : "Malgré le fiasco des recettes appliquées jusqu'ici - qui n'ont fait qu'encourager le chantage des marchés financiers - les décisions du sommet européen prises sous la houlette du couple Merkel/Sarkozy persistent dans une logique unique : préserver les intérêts des grands créanciers, banques et assurances, et des spéculateurs". Il s'alarme : "Le risque d'effondrement généralisé du système est bien réel. ... Les intérêts financiers sont sauvegardés à court terme, mais les États et les peuples sont mis à genoux. Rien n'est réglé !"

En conclusion dans les réserves et critiques formulées ci-dessus par les différentes personnalités politiques citées, qu’elles soit de droite ou de gauche , on peut retenir que schématiquement dans leur ensemble ils et elles ont déclaré avec certaines nuances, que l’accord de Bruxelles est tardif, insuffisant, qu’il ne met pas l’Europe à l’abri de spéculations et d’autres crises , en plus l’opposition socialiste a évoqué que subsiste le risque d’une contagion imminente de la crise vers les autres pays membres, et qu'elle a souligné notamment que la question des taxes financières n’a pas été évoquée, pour sa part le parti communiste a insisté en dénonçant la préservation des intérêts grands créanciers et des spéculateurs.

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Le revers de la médaille :

Là-dessus vient s’ajouter le revers de la médaille : de source officielle, 15 milliards d’Euros c'est ce que coûtera à la France le nouveau plan d'aide européen à la Grèce.

Le premier ministre, a reçu ce jour vendredi 22 juillet à Matignon les présidents du Sénat et de l'Assemblée, et à l'issue de cette rencontre, il a déclaré que si les décisions prises par les dirigeants européens jeudi à Bruxelles "n'ont pas de coût direct pour nos finances publiques, elles ont un coût indirect puisque nous allons participer, à travers des garanties apportées sur les prêts qui seront consentis par le fonds de stabilité européen à la Grèce".

Le Premier Ministres à qui revient traditionnellement le rôle de passer la pommade en expliquant des décisions à risques , a expliqué : …….Ces garanties auront pour conséquence "une augmentation d'ici 2014 de notre niveau d'endettement, compte tenu de l'intégration des garanties, à hauteur d'environ 15 milliards d'euros", tout en assurant que l'accord conclu jeudi soir marquait "une étape absolument décisive dans l'histoire de la zone euro" a aussi souligné le "rôle essentiel" du couple franco-allemand, "clé de la stabilité de la zone euro".

Ces quinze milliards supplémentaires d'ici à 2014 viennent compliquer un peu plus l'engagement de Paris de ramener son déficit public en dessous de 3 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2013.

Mais pour le Premier Ministre c’est … » Un objectif "'impératif" qui "doit être atteint", il a expliqué ……. ."C'est désormais un souci que nous partageons avec l'ensemble des pays de la zone euro. Cela ne suppose pas d'effort supplémentaire, ... ça suppose de respecter à la lettre les engagements qui ont été pris dans le cadre de la loi de finance pluri-annuelle, de continuer à réduire les niches fiscales, de continuer à réduire la dépense publique, de continuer à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, de continuer à demander aux collectivités locales de participer à l'effort collectif".

Mais des experts et commentateurs estiment que la France aura du mal à tenir cet objectif .en rappelant que par ailleurs le gouvernement, par ailleurs, a déjà annoncé entre autre qu’il pourrait se résoudre à des hausses d'impôts.

Rappelons que la dette de la France atteint 85 % de son produit intérieur brut (PIB) et s'établit autour de 1 646 milliards d'euros. Son déficit courant équivaut à 7,1 % de son PIB, soit 148,8 milliards d'euros fin 2010.

Revue de Presse :

· Dette grecque : Hollande parle d'un accord «tardif» et «insuffisant»


Le Parisien - Il y a 3 heures

On aurait voulu et espéré que la crise grecque permette à la zone euro de régler les ... des économies du sud et de la France : l'euro trop cher ». ...

François Hollande estime l'accord sur la Grèce insuffisantLe Point
Plan d'aide à la Grèce : "tardif et insuffisant"nouvelobs.com
Un accord européen "exceptionnel" pour l'UMP, "insuffisant" pour le PSLe Monde
Charente Libre
Autres articles (135) »

Le Parisien

· Plan d'aide à la Grèce : les marchés soulagés


TF1 - Il y a 2 heures

Eclairage - Depuis l'an dernier, la crise de la dette souveraine fait les gros titres. ... que l'accord apporte une réponse de fond à la crise de l'euro. ...

Vidéo : Dette : 158 mds d'€ pour sauver le soldat grec

YouTubeBFMTV

22/07/11 11:54 L'accord zone euro: un tournant, pas la fin de la criseChallenges.fr
Crise de la dette. Il faut sauver l'EuroParis Match
Le Monde - Le Point
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TF1

·

Après le sommet de la zone euro, les réactions françaises fusent


La Tribune.fr - Il y a 55 minutes

va endetter un peu plus les Français, sans aider les Grecs. Dans quelques mois la même crise se reproduira pour le Portugal, l'Espagne, l'Italie ou même la ...

Sommet européen : la gauche entre soulagement et méprisleJDD.fr
Grèce : le problème reste entier (Aubry)Le Figaro
Autres articles (19) »

· L'aide à la Grèce va coûter 15 milliards d'euros à la France


Le Figaro - Il y a 2 heures

La Grèce étant au bord de la faillite, elle risque d'entrainer l'euro et l'Europe ... de racheter la dette grecque avec bien entendu unes sérieuse décote. ...

Le Figaro

·

La presse salue l'accord sur la dette grecque - tsr.ch - info - monde


TSR.ch - Il y a 2 heures

[Dimitar Dilkoff - DR] La presse allemande salue l'accord trouvé sur la dette grecque, tout en se montrant toujours hésitante sur l'issue de la crise. ...

Crise de la dette : une bouffée d'oxygène... et après ?TF1
Les journaux français et allemands divisés sur le «sauvetage» de ...Tribune de Genève
Les journaux français et allemands passent au crible le sommet de ...Le Matin Online
Libération
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Article à consulter pour ne pas mourir désinformés : :

La France face à la dette, mode d'emploi

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