21 juillet 2011

Crise de la Zone Euro : un compromis transitoire et aléatoire ... à notre humble avis

Éditorial de lucienne magalie pons

A l’issue de longues semaines de tergiversations sur fond de négociations et de tensions, les Dirigeants de la zone euro ont donc sauvé la face de la Zone Euro et de l’Euro , en trouvant un compromis hier jeudi à Bruxelles sur un nouveau plan de sauvetage de la Grèce de 109 milliards d'euros.

Ils ont aussi décidé de renforcer le fonds européen de stabilité financière (FESF) pour en faire un instrument préventif contre les crises.

Ce nouveau plan d'aide, qui sera mis en œuvre par les 17 pays de la zone euro et le FMI (Fonds monétaire international), vient s'ajouter à celui de 110 milliards d'euros accordé à la Grèce en mai 2010.

Pour ce nouveau plan d’aide, les banques et les investisseurs privés sont invités sur la base du volontariat à contribuer à hauteur de 50 milliards d'euros, par le jeu de roulement, d'échange ou de revente d'obligations souveraines grecques.

Le plan prévoit de réduire jusqu'à 3,5% les taux d'intérêts sur les prêts consentis à la Grèce par le FESF, dont la durée moyenne sera portée de sept ans et demi à 15 ans.

Le secteur privé s’est engagé à baisser ses taux d'intérêts sur les emprunts grecs, pour atteindre une moyenne de "4,5% sur 30 ans"..

L'Eurozone apportera des garanties quant aux obligations grecques classées en défaut de paiement "sélectif", afin que les banques du pays puissent continuer à bénéficier du soutien financier de la Banque centrale européenne (BCE).

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sont convenus de renforcer et d’élargir le rôle du fonds européen de stabilité financière, le FESF pourra intervenir de manière préventive, pour soutenir un Etat avant qu'il ne s’enlise dans la crise, en lui accordant une ligne de crédit à court terme, si nécessaire le fonds pourra aider un Etat à recapitaliser son secteur bancaire, le FESF sera aussi autorisé à racheter des obligations souveraines sur le marché secondaire, afin d'alléger « la pression » sur les pays subissant le rejet des investisseurs.

Les dirigeants politiques apparemment très satisfaits de l’aboutissement de leurs négociations se sont exprimés pour annoncer les résultats de leur compromis :

- Résumé de leurs déclarations :

Nicolas Sarkozy :

D’après la déclaration du Chef de l’Etat Français Nicolas Sarkozy le fond européen "fera des prêts à la Grèce entre 3,5 et 4%" ……… "Cela représente 30 milliards d'euros d'économie pour la Grèce sur les 10 prochaines années"……… "Cela permet …. de réduire la dette grecque de 12 points de PIB (Produit intérieur brut)…

En ce qui concerne l'implication du secteur privé, Nicolas Sarkozy a précisé qu’elle "va se traduire par une baisse des taux d'intérêt" à une moyenne de "4,5% sur 30 ans", pour les futurs emprunts de la Grèce.

"C'est une réduction de la dette grecque d'environ 12 points de PIB", a expliqué Nicolas Sarkozy en affirmant … "Le secteur privé engagera 135 milliards d'euros de financement à 30 ans".

Selon le Chef de l’Etat Français Nicolas Sarkozy, le Portugal et la Grèce bénéficieront aussi de la baisse des taux d'intérêts du FESF, mais l'implication du secteur privé est exclue dans ces pays.

Ce plan de sauvetage est "spécifique" à la Grèce pour éviter tout "contagion éventuelle" à d'autres pays, a-t-il insisté en conférence de presse.

Herman Van Rompuy :

"L'implication du secteur privé sera limitée à la Grèce, et seulement à la Grèce", a déclaré de son côté le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

José Manuel Barroso :

"Pour la première fois depuis le début de la crise, nous pouvons dire que les politiques et les marchés sont ensemble", a constaté le président de la commission européenne José Manuel Barroso.

Christine Lagarde :

La Directrice du FMI, Christine Lagarde, a estimé : "ces mesures apportent un soutien significatif à la croissance et à la stabilité financière et dans la zone euro".

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Les marchés financiers retrouvent confiance :

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro on réussi ce jeudi par leur compromis à rassurer les marchés financiers sur leur capacité à trouver une solution au problème de la crise de la dette.

En baisse de 1,12 % à mi-séance, la Bourse de Paris a vivement rebondi après les premières indications qui ont filtré sur le projet en discussion à Bruxelles.

Le Cac 40 a touché un plus haut en séance à 3.839,96 points (+ 2,27 %) avant de ralentir et de terminer sur un gain de 1,66 %, à 3.816,75 points. A 4,58 milliards d'euros, le volume de transactions est nourri. Il s'agit de la troisième séance de hausse d'affilée pour l'indice parisien, qui s'adjuge 4,54 % sur la période.

Les autres indices européens ont suivi le mouvement : à Londres, le Footsie a pris 0,79 % à 5.899 points, le Dax allemand s’est octroyé 0,95 % à 7.290 points. A Athènes, l'indice de référence a gagné 2,54 %. Le baromètre de Lisbonne a avancé de 1,9 %, et celui de Madrid de 2,9 %. Les cambistes se sont rués sur l'euro: la monnaie unique a flirté avec 1,44 dollar, avant de descendre à 1,4380 dollar vers 17 heures 40.

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Ce qu’il faut retenir :

En conclusion, les dirigeants de la zone euro se sont entendus sur une baisse des taux d'intérêt du fonds européen à la Grèce, l’allongement de la durée des remboursements, et misent sur le volontariat d’un engagement du secteur privé à baisser les taux d'intérêts sur les futurs emprunts de ce pays, en outre ils ont aussi décidé de renforcer le fonds européen de stabilité financière (FESF) pour en faire un instrument préventif contre les crises. L'Euro zone apportera des garanties quant aux obligations grecques classées en défaut de paiement "sélectif", afin que les banques du pays puissent continuer à bénéficier du soutien financier de la Banque centrale européenne (BCE).

Le FMI continuera à jouer son rôle en aidant la Grèce, sous condition de l'approbation de son conseil d'administration".

A noter que la menace d'une taxe bancaire, un temps évoquée pendant les négociations préalables par la chancelière Allemande Angéla Merkel , a été abandonnée au grand soulagement des banques. Sans doute cette menace n'était-elle que théorique pour les amener à accepter le principe d'un engagement qui reste soumis cependant à un volontariat de leur part.

Que peut-on en penser s’il est encore permis de penser librement ?

Ce compromis repose sur une stratégie que les politiques présentent avec insistance comme « historique » mais qui en fait, réduite à elle-même n’est qu’une stratégie transitoire et palliative à long terme, tout à fait aléatoire en ce qui concerne le volontariat du secteur privé, dont il est espéré (mais non acquis) qu’il engagerait 135 milliards d’euros de financement à 30 ans.

Cette stratégie à long terme avec les aléas financiers et économiques qu’elle comporte, passe allègrement sur la situation sociale dramatique dans laquelle se trouve la population grecque qui se trouvera maintenue au moins pendant trois décennies sois le boisseau d’un plan d’austérité qui risque encore d’être aggravé au besoin dans les années à venir. En passant, notons que la population Grecque n’est pas la seule à souffrir d’austérité, l’étau social se resserre aussi notamment pour les populations de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, très pénalisées socialement, et osons dire que la population française qui n’en mène pas large elle aussi redoute le pire.

En conclusion les gagnants pour le moment sont les politiques et les financiers, reste que le compromis qu’ils ont trouvé doit faire ses preuves, d’autant qu’à très court terme se profile à l’horizon dans différents pays de l’UE et de la Zone euro des élections qui peuvent tout remettre en cause, sans compter que les populations grecque, espagnole, italienne , portugaise déjà pressurisées dans des plans d’austérité réagissent dans des manifestations de grande ampleur qui peuvent par effet de contagion enflammer l’Europe.

Revue de Presse :

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Le Télégramme - Le Monde - Le Figaro - Europe1

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