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04 juillet 2011

Jeudi 30 Juin : Un très beau jour pour Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière

Éditorial de lucienne magalie pons

Jeudi 30 Juin, dès 7 heures du matin une centaine de journalistes étaient déjà mobilisés à Villacoublay pour couvrir l’arrivée de leurs confrères Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, dont la libération avait été annoncée la veille à la surprise mais aussi au grand soulagement général de leurs proches, de leurs confrère et de la population française, et bien entendu des autorités françaises.

Une vingtaine de minutes plus tard, Rémi Pflimlin Président de France Télévisions, arrivait à l’aérodrome «Ils ont beau moral, ils sont très heureux de rentrer, et sont extrêmement loquaces», interrogé par des journalistes sur les premiers mots qu’il leur dira , le président de France Télévisions répond «je vais réfléchir».

Peu après arrivaient en cortèges officiels encadrés par des motards de police, les parents de Stéphane Taponier, et la compagne d'Hervé Ghesquière, tous sont installés dans un salon privé de l'aérodrome de Villacoublay, où ils pourront attendre dans le calme l’arrivée des deux journalistes.

Entre-temps, la route entre Paris et Villacoublay est jalonné de forces de l'ordre, en nombre «impressionnant», ce qui laisse supposer que Président de la République Nicolas Sarkozy viendra accueillir les ex-otages alors l'Elysée ne confirmait pas encore à 8 heures que Nicolas Sarkozy pourrait venir accueillir Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, en précisant que, s'il le faisait, sa présence serait «discrète».

Dans un premier temps il était prévu ou espéré que tous les journalistes, dont 250 attendus encore à Villacoublay, seraient autorisés à se rendre sur le Tarmac, comme ils en avaient eu l'autorisation pour l'arrivée de Florence Aubenas, le 12 juin 2005, mais finalement seuls les journalistes de France 2 obtiennent le droit d’installer leurs caméras, les autres journalistes seront massés derrière des barrières.

Par ailleurs, à 8h25, sur Europe 1, Valérie Pécresse (UMP) la nouvelle ministre du Budget déclare cette libération …. : « … est une grande joie pour nous tous. Il y a eu un élan de solidarité incroyable de tous les Français autour du comité de soutien et de la famille des deux otages», elle rappelé que la France «n'oubliait pas (...) les neuf autres otages français qui restent détenus». «Je le répète : la France ne paye pas de rançon», précise aussi Valérie Pécresse sur Europe 1. «Cela a été un processus très long, très compliqué, très difficile et je crois qu’aujourd’hui, l’heure est au soulagement et à la joie».

A Villacoublay, la plupart des caméras sont confinées derrières des grillages, quand on apprend vers 8h 40 que Nicolas Sarkozy et son épouse sont à l’aérodrome militaire.

Le Falcon des otages s'est posé à 8H 45 sur le tarmac de Villacoublay, les journalistes n’ont pas vu l’avion se poser, ils apprennent qu’il est sur la piste d'atterrissage proche du pavillon d'honneur, et obtiennent confirmation que leurs deux confrères sont à bord et vont pouvoir retrouver leurs familles, l’avion se rend de la piste au pavillon d'honneur et un camion de pompier cachera la descente de ses passagers.

Il est 9h., environ lorsqu’ils descendent de l’avion , le Président Nicolas Sarkozy et son épouse, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, les attendaient au pied de l'avion. TF1 a diffusé des images filmées de très loin, où l'on pouvait distinguer de loin les deux journalistes descendre de l'avion, Carla Bruni Sarkozy au côté de son mari et Béatrice Coulon serrant dans ses bras son compagnon Hervé Ghesquière Patrick de Carolis, l'ancien patron de France télévisions était aussi sur place.

Les journalistes de France télévisions, qui étaient venus en bus au petit matin, et le comité de soutien étaient très contrariés d’être tenus à distance. Véronique Weber, journaliste à « Pièces et Conviction »se dit extrêmement frustrée et ne comprend pas pourquoi les amis de Ghesquière et Taponier sont privés de ces moments de retrouvailles.

Michel Reinette, rédacteur en chef à France 3, se dit peiné de cette arrivée en catimini. «On a envie de toucher à leur réalité. On est un peu malheureux que ça se passe comme ça, on aurait au moins aimé les voir», dit-il sur i-Télé.

Pendant que les deux anciens otages se trouvent avec leurs proches au pavillon d'honneur selon Paul Nahon, le président de la République ferait le point sur les dix huit mois de négociations qui ont permis cette libération

A 9h30 France 3 est au téléphone avec Stéphane Taponier qui raconte sa captivité. «J'ai faim de liberté, j'ai faim de respirer, j'ai faim tout court, une énorme faim», déclare le journaliste libéré. Quelque instants plus tôt Hervé Ghesquière racontait «On n'a jamais été menacés de mort, jamais frappés», en admettant souffrir de «quelques problèmes de santé mineurs et être fatigué».

D’après Paul Nahon de BFMTV «Ils veulent retravailler le plus vite possible»,.

Vers 9h 40, quatre monospaces noirs se suivent, les deux journalistes se dirigent vers la presse qui les attend avec impatience, à leur descente de voiture ils sont applaudis et accueillis dans des cris de bonheur.

Hervé Ghesquière, surpris par l’assistance nombreuse qui se presse pour les entendre, commence à répondre aux questions. «Ca a été long, on a eu un long tunnel, ces derniers mois où l'on ne voyait rien venir, ça faisait six mois qu'on n'avait pas fait une vidéo de preuve de vie. Comme il y avait déjà eu trois, quatre échecs, jusqu'au dernier moment on se demandait si c'était bon ou pas bon. On a fait un long tour en voiture, on ne voyait aucun Français et on s'est dit 'bon y a pas d'échange'. On nous a rassurés et on nous a emmenés à la base militaire de Tagab. Il y a eu un petit moment de flottement parce qu'il y a souvent des attentats-suicide autour de cette base. Puis ils nous ont mis dans un 4x4 blindé et là on est enfin entrés dans la base».

Il évoque l'ambassade de France de Kaboul comme «le moment qu'on avait rêvé, sublimé, déliré». De là les deux amis ont pu parler à leurs familles …. «Et cette boule de stress commence à se diluer tout doucement», rapporte-t-il.

Puis Stéphane Taponier qui parait fatigué s’exprime alors : «On va très bien mentalement, on s'était dit au début qu'on devait garder le moral, affirme-t-il. « On savait que notre liberté pouvait prendre du temps mais on a toujours gardé l'optimisme et cette nouvelle est arrivée il y a deux jours. A la libération on n'a pas ressenti grand-chose, là ça commence à monter».

Hervé Ghesquière reprend la parole : «Nous allons bien. On avait un moral d'acier. Stéphane est un mec très costaud. On a été bien aidés par notre accompagnateur Reza qui est à Kaboul avec sa famille

Stéphane Taponier reprend : «On pouvait tenir encore ! On représentait quelque chose d'important pour eux et jamais nous n'avons été menacés».

Le 11 décembre, son ravisseur avait dit à Hervé Ghesquière qu'il prendrait un avion pour Paris trois jours plus tard, le 14 décembre, «avec Stéphane et Reza».

Hervé Ghesquière répond à une question sur son avenir : «c'est le métier que j'ai toujours rêvé de faire, je ne dis pas que je vais retourner en Afghanistan demain mais, Béatrice (sa compagne) ferme tes oreilles, j'ai envie de faire ce métier plus que jamais».

Enfin vers 10 Heures Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière se serrent le bras sous les applaudissements et vers 10 h 10 alors qu’ils viennent de partir on apprend qu’ils ils sont en cours de transfert vers un hôpital de la région parisienne pour faire un check-up poussé.

De l’avis général des médias Nicolas Sarkozy a souhaité que sa présence officielle à l’arrivée des journalistes le matin à Villacoublay reste discrète pour éviter qu’elle ne soit exploitée comme une initiative de récupération politique et … électorale, on notera aussi que ceux des journalistes confinés derrière des barrières au loin de l’arrivée des autorités et des deux ex otages n’ont pas appréciés leur mise à l’écart et qu’ils auraient aimés accueillir leurs confrères dès leur descente de l’avion , mais on peut comprendre aussi que tout a été organisé pour réguler cette arrivée afin d’épargner aux journalistes récemment libérés une pression qui aurait pu ajouter à leur fatigues.

Enfin l’essentiel c’est de les voir libérés, valides et en possession de leur moyens d’expression, mais on peut comprendre que fatigués et peut-être même affaiblis intérieurement par ces 547 jours passés en captivité dans des conditions frustes et rudimentaires, il leur faudra des soins et du repos pour se remettre vraiment entourés de l’affection de leurs proches.

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