Nous avons cueilli sur Internet, dans le site « Marianne2 », un article qui met en relief une fois de plus des accommodements religieux particuliers que des hommes de pouvoirs envisagent d’instaurer dans les administrations et les services publics, au mépris de la laïcité, alors même que les responsables religieux n’ont jamais été demandeurs, au moins officiellement.
Ces initiatives ministérielles, à visée électorale, passent trop souvent inaperçues, en effet les grands médias presse et radio privilégient les querelles politiciennes et les grands scandales politico-sexuel et même les rumeurs et potins, pour ne pas dire les cancans, qui secouent les partis politiques un an avant les élections de 2012.
La Laïcité est l’un des piliers essentiels de notre république, un élément unitaire indissociable de la démocratie, les atteintes qui lui sont portées par des ministres en exercice et des personnalités politiques ébranlent notre République dans l’indifférence totale d’une intelligentzia de connivence qui regroupe, dans la capitale notamment, ceux qui passent pour les « beaux esprits »de la politique, de la littérature, de la philosophie, des arts et des médias, enfin tout ce qui bouge dans les conférences, les cabinets et les salons, qui se font une gloire de discourir et de se gargariser à tous propos de démocratie, de laïcité, mais essentiellement en vue de les réduire ou des les accommoder à leurs préférences personnelles et particulières.
L’article ci-dessous extrait du Site Marianne2 revient en ce samedi 2 Juillet sur ce thème et s’écarte du consensus général de non-dénonciation médiatique des atteintes à la laïcité pour tout au contraire souligner les piétinements dont souffre la Laïcité, par ceux mêmes qui sont investis du pouvoir pour défendre son intégrité.
C’est à ce titre que nous reproduisons ci-dessous cet excellent article article qui mérite d’être lu et apprécié avec un esprit laïque purgé de toutes considérations philosophiques , religieuses et politiciennes.
Source : site Marianne2
Tefy Andriamanana - Marianne | Samedi 2 Juillet 2011 à 05:01
« Pâque juive : Guéant piétine la laïcité
« Le ministre de l’Intérieur a annoncé devant le Crif à Marseille qu’aucun concours officiel ne « pourra se tenir durant la Pâque Juive. Comme si les règles communes de la République « devaient s’adapter aux croyances de chacun.
« On croyait que c’était clair : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne « aucun culte », c'est inscrit dans la loi de 1905 . Pourtant jeudi soir, devant le Crif de la « région PACA à Marseille, Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, a visiblement oublié ce « principe plus que centenaire.
« Dans son discours, il a dit trouvé « opportun que les fêtes juives de Pessah puissent être « prises en compte dans le fonctionnement des administrations et des services publics ». « Ainsi, il a annoncé avoir demandé au ministère de la Fonction Publique de « veiller à ce que « les fêtes de Pessah figurent, dès l'an prochain, dans le calendrier des principales fêtes « religieuses » afin « que les examens et concours de la République ne se déroulent pas » « pendant ces fêtes. Cette année, la Pâque Juive s’est déroulée du 18 au 26 avril.
« Et cette mesure est loin d’être symbolique. Une circulaire existe déjà sur les dates des « principales fêtes orthodoxes, arméniennes, juives, musulmanes, bouddhistes qui ne sont des « jours fériés officiels (qui sont basés sur les fêtes catholiques). Et ce calendrier doit pris en « compte par l’administration pour les autorisations d'absence des fonctionnaires et fixer la « date des examens et concours.
« L'UEFJ : pas demandeuse
« Mais jusque là, les dates de la Pâques n’était pas inscrites sur cette liste. Ce qui a posé un « problème en avril dernier, lors des concours pour les grandes écoles d’ingénieurs (Mines, « Centrale, Supélec…). Médiapart avait alors révélé que des sessions de nuit avaient été alors « programmées pour permettre à des étudiants juifs de passer les concours malgré les fêtes de « Pessah.
« Une Initiative avortée qui aurait été prise après un ordre de l’Elysée selon Médiapart mais « démentie par les organisateurs et Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur qui « évoquait déjà « une erreur de calendrier » avec l’oubli des fêtes de la Pâque dans la liste de « l’administration.
« Après ce scandale, Claude Guéant a donc réparé cette « erreur ». Désormais, les règles de la « République devront se plier aux coutumes religieuses. On dira qu’il s’agit de faciliter la vie « d’étudiants libres de pratiquer leur culte. Mais lorsque l'affaire a éclaté, Arielle Schwab, « présidente de l’UEJF, avait écarté une telle revendication. « Nous ne demandons pas que la « Pâques juive soit incluse dans cette liste de fêtes, car la République ne doit rien aux « communautés religieuses. Il ne faut pas rendre majoritaires les minorités », avait-elle dit à « Libération.fr.
« Sarkozy le communautariste
« Des esprits parisiens pourraient inférer de l’annonce faite au Crif par Guéant que l'Elysée « choisit de cajoler les juifs religieux davantage que les Musulmans. En février dernier, lors « du dîner du Crif à Paris, il avait d'ailleurs loué les « racines juives » de la France. Mais la « vérité des positions sarkozystes est sans doute plus complexes. Du temps où il était ministre « de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a fait beaucoup pour mettre le CFCM, organe dit « représentatif de la communauté musulmane, sur les fonds baptismaux. Le Président, alors « ministre, s'était aussi vanté d’avoir nommé un « préfet musulman ». Partisan de la « discrimination positive, il avait crée le poste de « commissaire à la diversité », confié à « Yazid Sabeg. Et si le débat sur l’Islam au sein de l’UMP a fait grincer beaucoup de dents, la « grande Mosquée de Paris a longtemps tergiversé avant de le boycotter.
« Dans d’autres circonstances, les état-majors du CFCM et de la Grande Mosquée ont été bien « plus indulgents envers le pouvoir politique. Ils ne se sont jamais, par exemple, joints aux « plaintes des associations anti-racistes contre les déclarations d’Hortefeux sur les « « Auvergnats ». Et lorsque Guéant a provoque en évoquant « Les Français (qui) ont parfois le « sentiment de ne plus être chez eux » ou « un certain nombre de comportements (qui) posent « problème » de la part des Musulmans, les religieux ont encore gardé le silence « contrairement à Sos Racisme. La bonne oreille de l’Elysée vaut bien une messe anti-« raciste...
« Bref, l’annonce de Guéant ne procède pas de la préférence d’une communauté contre une « autre, mais du choix des communautés contre la République. Elle découle d’une vision « communautariste de la société où les traditions de quelques uns peuvent faire plier les règles « qui s’imposent à tous. Rien d’étonnant dans la bouche du théoricien de
« la « laïcité positive », concept qu'il était fier d'arborer en 2007, mais qu'il a oublié aussi vite que sa fumeuse idée de créer des subprimes à la française. Il reste encore aux hindous, aux « sikhs ou aux animistes de déposer leurs revendications à l’Elysée. A force, il n’y aura plus « que le 29 février où on pourra organiser des examens.
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