Alors que la Grèce votait mercredi ……… le plan de rigueur, la nouvelle responsable du FMI appelait les Grecs à l'unité.
Christine Lagarde, nommée à la direction générale du Fonds monétaire international, a appelé les Grecs à s'unir autour du plan d'austérité en discussion au parlement. «Si j'ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c'est un appel à l'opposition politique grecque pour qu'elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d'un pays», a-t-elle déclaré, sitôt après sa nomination. Sur les chaînes de télévisions TF1 et LCI, Christine Lagarde a ajouté qu'il «faut que tous les prêteurs se penchent au chevet de la Grèce, mais il faut que la Grèce se prenne en charge de manière responsable».
La nouvelle responsable du FMI s'est également adressée au peuple grec, à l'aube d'une nouvelle grande journée de mobilisation. Elle a affirmé hier que l'attention aux populations les plus fragiles serait une de ses préoccupations. Elle a ainsi indiqué que son action s'inscrirait dans la continuité de celle de son compatriote Dominique Strauss-Kahn
Depuis cette première adresse à Athènes, dix jours qui a pris depuis mardi ……ses fonctions in situ à Washington a annoncé mercredi 6 juillet en conférence de presse que le conseil d'administration se réunirait vendredi pour examiner le versement d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce.
"Une réunion du conseil d'administration est programmée vendredi", a affirmé Madame Lagarde lors de sa première conférence de presse depuis qu'elle a pris ses fonctions à Washington, a renouvelé son appel à l'unité entre partis politiques grecs.
"J'espère que tous les partis politiques pourront être justement inspirés par les exemples donnés par les partis politiques en Irlande, par les partis politiques au Portugal", a-t-elle déclaré.
"Vient un moment où les rivalités politiques doivent être mises de côté quand c'est dans l'intérêt du pays", a-t-elle souligné.
"Vous pouvez compter sur moi pour que le FMI et son jugement restent indépendants", a-t-elle promit.
Le FMI doit mettre à disposition d'Athènes la cinquième tranche d'un prêt de 30 milliards d'euros accordé en mai 2010, pour un montant prévu de 3,3 milliards d'euros.
Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce doit être prêt pour septembre et la zone euro a encore "quelques semaines" pour définir les modalités d'une participation des banques à l'effort commun, a déclaré mercredi 6 juillet le nouveau ministre français des Finances François Baroin.
Sur Europe 1 François Baroin a affirmé "Dans les semaines qui viennent nous allons commencer à discuter du prochain plan de soutien à la Grèce ……. « On doit être prêts pour septembre".
Le ministre a insisté sur la nécessité d'avoir "des mesures solides du côté grec en matière de réduction du déficit" et "un effort partagé avec le privé sur la base d'un volontariat", pour mettre au point ce plan, qui devrait tourner autour d'une centaine de milliards d'euros d'aide à la Grèce jusqu'en 2014 inclus
"Nous travaillons là-dessus, c'est un modèle français qui est proposé, en fait c'est un système de roulement, c'est-à-dire lorsqu'une dette arrive à échéance elle est reprise pour une date qui est à discuter" par les créanciers privés (banques, assurances, fonds d'investissement...), a précisé François Baroin.
"C'est autour de cela que nous souhaitons travailler, nous en discuterons avec les Allemands, on a quelques semaines devant nous", a-t-il ajouté.
François Baroin s’est rendu jeudi à Berlin pour rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble.
Interrogé sur la situation du Portugal, dont la note a été reléguée mardi dans la catégorie des investissements "spéculatifs" par l'agence Moody's, et sur la crainte d'une contagion de la crise en cours, François Baroin a répondu: "ce n'est pas le regard d'une agence de notation qui va régler l'affaire de la dette souveraine".
"Nous faisons confiance au Portugal", a-t-il insisté.
ooOoo
Les bonnes résolutions du FMI et l’optimisme du Ministre François Baroin sont survolées de deux nuages :
1) un premier nuage plane sur la Directrice du FMI : Christine Lagarde saura ce vendredi si son destin international est grevé par l'ouverture à Paris d'une enquête sur son rôle présumé dans l'affaire Tapie. C’est aujourd’hui, en fin de matinée, que la Cour de Justice de la République (CJR) doit se prononcer sur l'ouverture ou non d'une enquête contre l’ancienne Ministre dans le dossier de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans la vente litigieuse d'Adidas par le Crédit Lyonnais en 1993
3) un second nuage : les positions des Agences de notation, notamment celles de l'agence Standard & Poors et de l’Agence Moody"s qui avertissent sévèrement des conséquences d'une éventuelle application du plan de sauvetage français, en soulignant qu’une participation des créanciers privés suivant le plan français serait forcément coûteuse.
La position des agences de notation ont soulevé de nombreuses protestations de la part des dirigeants politiques et des Banques, concernant le cas de la Grèce, Ewald Nowotny, membre du Conseil de gouverneurs de la Banque centrale Européenne avait déclaré que les agences de notation sont sur le dossier européen beaucoup plus strictes et beaucoup plus agressives que par exemple dans des cas similaires en Amérique du Sud"
Le Directeur de Standard & Poor's en Allemagne, Torsten Hinrichs a réagi "ces allégations n'ont aucun fondement et sont factuellement fausses. Elles reposent soit sur la méconnaissance des faits, soit sur des motivations politiques qui négligent ces faits". Selon lui, les reports de remboursement ne sont "pas conformes à la promesse originelle de paiement en temps et en heure des intérêts et du principal. En ce sens, ce plan constituerait donc un défaut ".
Selon une note publié Lundi, l’Agence Moody's dénonce qu’une participation des créanciers privés suivant le plan français serait forcément coûteuse. Cette agence rappelle que selon des règles comptables internationales, les prêteurs seraient contraints de constater la baisse de la valeur de leurs actifs et de passer des provisions lors de leur clôture en cas de "preuve objective que ces actifs ont perdu de leur valeur".
Le bras de fer entre les gouvernements européens et les agences de notation sur la question Grecque s’est accentué depuis que les agences ont dégradé la note souveraine du Portugal.
Revue de presse :
SOURCE : EURO/TOPICS
L'UE attaque les agences de notation
Les gouvernements européens et la Commission européenne ont vivement critiqué mercredi la dégradation de la note souveraine du Portugal au niveau "junk bond" par l'agence de notation Moody's. Alors que certains commentateurs reprochent à ces agences leur irresponsabilité dans la crise de l'euro, d'autres déplorent la réaction hypocrite de l'UE.
El País - Espagne
Moody's est injuste
L'agence de notation Moody's a baissé la note souveraine du Portugal à tort, critique le quotidien de centre-gauche El País, qui demande la mise en place d'autres mécanismes de notation : "Les arguments de Moody's concernant le Portugal ne sont pas recevables car ils passent pour une prophétie qui s'auto-réalise. L'agence ignore les programmes d'ajustement décidés à Lisbonne et approuvés à Bruxelles. Et qui seront mis en oeuvre par un gouvernement qui sort tout juste d'élections. Si ces obligations ne sont pas adaptées pour remonter la note souveraine d'un pays, il est incompréhensible qu'on exige de tels sacrifices économiques de la part des pays, d'autant qu'ils conduisent toujours à une perte de revenus douloureuse pour les travailleurs. … Après cette notation malheureuse de Moody's, une nouvelle opinion majoritaire va se répandre : les notations des agences privées doivent être remplacées par des mécanismes plus fiables." (07.07.2011)
» article intégral (lien externe, espagnol)
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Gazeta Wyborcza - Pologne
La dégradation gêne le sauvetage de l'euro
L'agence de notation Moody's s'est montrée aussi irresponsable que beaucoup d'autres instances de contrôle de solvabilité jusqu'à maintenant en plaçant la note souveraine du Portugal en catégorie spéculative, explique Piotr Kuczyński, analyste en chef de la société d'investissement polonaise Xelion Doradcy Finansowi, dans le quotidien libéral Gazeta Wyborcza : "Les agences de notation perturbent le sauvetage de la zone euro. Il faut garder à l'esprit que leurs notes représentent pour de nombreux fonds, banques et autres institutions financières une sorte de certificat de qualité. Certains fonds (par exemple les fonds de pension) n'ont pas la possibilité d'agir si leur note est trop faible. Ainsi donc, si les agences baissent la note de certains actifs, leur offre augmente automatiquement rapidement ce qui a pour effet de faire chuter leur prix. Et dans ce cas, seuls les investisseurs qui parient sur la baisse de la valeur des actifs en question sont satisfaits." (07.07.2011)
» article intégral (lien externe, polonais)
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Tous les textes disponibles de » Piotr Kuczyński
Sme - Slovaquie
Les politiques européens sont faux
Les politiques européens ne se compliquent vraiment pas la vie en s'attaquant aux agences de notation après la dégradation de la note souveraine du Portugal par Moody's, s'énerve le quotidien libéral Sme : "Les agences de notation n'ont pas pour mission de sauver un pays. C'est pourquoi les politiques européens sont aussi faux que les montres chinoises Rolex quand ils font endosser les problèmes du Portugal à Moody's. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ne devrait pas déplorer au plus haut point la décision de l'agence mais plutôt la mauvaise situation dans laquelle se trouve le pays dont il a autrefois été le Premier ministre et le fait que les investisseurs privés ne voulaient plus avancer d'argent déjà à une époque où Moody's n'existait pas encore. On peut polémiquer sur les agences de notation, mais le monde n'a pas encore trouvé de meilleur instrument." (07.07.2011)
» informations complémentaires (lien externe, slovaque)
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Tous les textes disponibles de » Juraj Javorský
Financial Times Deutschland - Allemagne
Critique de l'EU au plus bas niveau
Après la dégradation de la note souveraine du Portugal par l'agence de notation Moody's, l'UE a menacé de renforcer la régulation des indicateurs de solvabilité. Le quotidien économique libéral Financial Times Deutschland défend les agences : "Il n'y a aucun doute, les agences de notation n'ont pas été à la hauteur avant l'arrivée de la crise financière. Et elles ont fait une évaluation trop optimiste des titres pourris et ont ainsi contribué également à la crise. Désormais, on a l'impression qu'elles veulent redorer leur blason en s'appuyant sur des études critiques. Mais n'a-t-on pas longtemps reproché aux agences d'avoir prévu trop tard voire pas du tout les faillites comme celle de Lehman Brothers ? Elles s'étaient donc endormies et maintenant elles agiraient trop vite. … Il est beaucoup question de conflit d'intérêts entre les agences de notation car l'émetteur de reconnaissance de dettes paie aussi lui-même pour sa propre notation. Personne ne parle d'un conflit d'intérêt des institutions en lesquelles Merkel a toute confiance. L'UE et le FMI ont jeté au feu des centaines de milliards rien que pour la Grèce, même s'ils étaient couverts par des garanties de pays." (07.07.2011)
» article intégral (lien externe, allemand)
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