13 juillet 2011

La Zone Euro en péril

Éditorial de lucienne magalie pons

La zone euro n’exclut pas un défaut de paiement de la Grèce, et envisage de se réunir au « plus haut niveau » en fin de semaine pour éviter la contagion de la crise de la dette à l’Italie et à l’Espagne, ce qui d’après les commentateurs économistes sonnerait le « glas de l’Union Monétaire »

La réunion lundi de soir à Bruxelles des 17 ministres des Finances de la zone euro n’a abouti qu’à des promesses de nouvelles mesures pour soutenir la Grèce et renforcer les défenses anticrises de l’Union monétaire, sans réussir à stopper l’hémorragie sur les marchés financiers.

Comme lundi, les Bourses européennes restaient sous tension et ont décroché mardi matin mais le mouvement s’est ensuite apaisé dans l’après-midi, les grandes places boursières réduisant leurs pertes.

Mardi, à la clôture, Londres reculait de 1,02%, Paris de 0,83% et Francfort de 0,78% et la Bourse suisse avait pour sa part cédé 0,63%.

«Nous sommes entrés dans une zone de turbulences très forte, qui pourrait s’avérer très dangereuse pour l’ensemble de la zone euro», a estimé l’économiste Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP- Paribas.

Herman Van Rompuy président de l’Union européenne, envisage de convoquer pour vendredi un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro pour tenter de crever l’abcès en définissant une riposte coordonnée, en conférence de presse Mardi à Madrid il a déclaré : … « Un tel sommet n’est «pas exclu».

Par ailleurs, des sources diplomatiques à Bruxelles ont confirmé qu’une réunion des dirigeants des pays de la zone euro sur la crise de la dette était «à l’étude».

La probabilité d’une telle rencontre souligne l’inquiétude croissante des responsables européens de voir la crise de la dette gagner des pays comme l’Italie et l’Espagne, ce qui mettrait en péril le projet de l’Union monétaire dans son ensemble douze ans après sa création.

Les taux d’intérêt demandés par les marchés financiers pour prêter des fonds à Rome et Madrid se sont envolés. Si cette situation se prolongeait elle deviendrait insoutenable pour les finances publiques de ces deux importants pays.

Silvio Berlusconi, Chef du Gouvernement Italien, a reconnu mardi … : «Pour l’Italie, c’est un moment certainement pas facile», tout en appelant la population à être «unie» et prête aux «sacrifices» exigés par la rigueur budgétaire.

L’intensification de la crise met l’Europe sous pression pour surmonter ses divergences sur les moyens à trouver pour finaliser un deuxième plan d’aide à la Grèce enlisé depuis des semaines sur des divisions européennes au sujet des modalités de participation des banques et fonds de pension à un tel programme.

Le ministre des Finances néerlandais Jan Kees de Jager a affirmé mardi que la zone euro n’exclut désormais plus un défaut partiel de la Grèce. «Cette option n’est désormais plus exclue», a-t-il dit, mais en illustration de l’hésitation persistante entre Européens, son homologue luxembourgeois, Luc Frieden, l’a contredit. «Ce n’est pas une option que nous avons envisagée», a-t-il dit aux journalistes.

Il nous reste à attendre ce Mercredi pour savoir à quelle sauce les marchés Boursiers et les investisseurs vont déguster l’Euro.

Quand aux dirigeants des pays de la zone euro, qui devraient en principe se réunir Vendredi, en sommet extraordinaire, comme le préconise le Président de l’Union Européenne Hermann Van Rompuy, arriveront-ils à sortir des palabres et des « promesses » et des divisions de ces dernières semaines pour arrêter enfin des mesures anticrises pour stopper la contagion tant redoutée et sauver l’Union monétaire ?

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