Les médias français de droite se plaisent à clamer « la cuisante défaite des démocrates et d’Obama », à la Chambre des Représentants, d’après eux le président Barack Obama, en ressort très affaibli et serait contraint, ou même « condamné » selon certains, au compromis avec ses adversaires républicains.
Bien entendu ces mêmes médias passent presque sous silence que les démocrates gardent leur majorité au Sénat.
Qu’en est-il réellement de cette « cuisante défaite » des démocrates, de ce raz de marée républicains qui les auraient chassés impitoyablement de la scène politique ?
Au Sénat les démocrates maintiennent leur majorité : alors que les décomptes se poursuivaient encore dans certains états notamment l’État de Washington et dans l’Alaska, les démocrates perdraient 6 sièges mais maintiennent leur majorité et alors que les décomptes se poursuivaient encore hier dans l'Alaska et l'État de Washington, il Mercredi, selon les dernières projections, le démocrate Michael Bennet a réussi à sauver son siège au terme d'une élection serrée.
A la Chambre des représentants composée de 435 membres, d’après les premiers résultats estimés hier Mercredi alors que le décompte des bulletins de vote se poursuivaient, les républicains contrôleraient 240 sièges , 45 sièges de plus que les démocrates qui en conserveraient 195 , reconnaissons que 45 sièges de plus n’est pas négligeable , mais de là a parler d’un raz de marée franchement c’est exagéré.
A deux ans de la présidentielle la popularité de Monsieur Obama n’est pas désavoué, Mercredi d’après les résultats d’un sondage 24 % disent le soutenir, auxquels s’ajoutent 37 % qui affirme que le Président n’avait rien à voir avec l’enjeu du scrutin, reste 37 % (également) des votants qui affirme s'être prononcés par opposition à lui.
Selon un second sondage, 62% des électeurs américains ont affirmé que la situation économique était en tête de leurs préoccupations lors du scrutin.
Il est vrai que Monsieur Obama a réussi à stabiliser l’économie dans une période de crise économique sans précédent héritée de son prédécesseur, il est vrai que son gouvernement a réussi à créer des emplois dans le secteur privé, il est vrai qu’il a conduit des réformes difficiles notamment sociales, mais il est vrai aussi que dans une période courte de deux ans les américains ne ressentent pas encore les effets de ces progrès notamment en matière économique.
Quelques heures après la victoire des républicains, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, Le Président Obama s'est dit prêt à travailler avec ses adversaires.
"Nous avons stabilisé l'économie. Nous avons créé des emplois dans le secteur privé", a rappelé le Président américain, mais il a dit aussi "comprendre le mécontentement" populaire en assurant "les Américains ne ressentent pas les effets de ces progrès"….
En effet, selon un sondage 62% des électeurs américains ont affirmé que la situation économique était en tête de leurs préoccupations lors du scrutin.
La priorité pour le Président Américain est de faire aboutir ses réformes au Congrès, notamment sur l’énergie, les changements climatiques, l’immigration, l’éducation. Il a déjà fait savoir qu’il rechercherait le compromis.
Le chef de l’ancienne minorité républicaine à la Chambre des représentants, John Boehner ( qui devrait succéder en janvier au perchoir à la démocrate Nancy Pelosi) a lui aussi son discours, dans sa conférence de Mercredi au Capitole, il a dit vouloir travailler avec le président, mais il a fait savoir et répété que les républicains entendaient remettre en cause la réforme de la couverture maladie adopté par le Congrès en mars.
Le Président américain se tient de son côté prêt à revoir cette réforme mais il a prévenu dans le sens d’une amélioration.
Il faut espérer pour le bien de l’Amérique et des américains que les Républicains ne transformeront pas prématurément le Congrès en champ de bataille électorale en vue des présidentielles qui n’auront lieu que dans deux ans.
D’après ce que nous savons du sérieux, de la capacité de conviction, et du bon vouloir et du savoir faire de Monsieur Obama pour sortir son pays de l’ornière dans laquelle le Gouvernement Bush l’avait plongé, nous croisons pour lui les doigts afin qu’il trouve les bons compromis qui amèneront les républicains à travailler avec lui dans le sens de l’intérêt général.
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