Un coup d'épée dans la fourmilière !
Monsieur de Villepin est revenu à la charge critique envers Nicolas Sarkozy dimanche dans son interview au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien :
« « Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France et parmi les principaux problèmes qu’il faut régler et qu’il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée », a estimé lucidement et en pesant ses mots M. de Villepin au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien.
« Une parenthèse parce que les résultats ne sont pas là, parce que notre pays est amoindri, parce que nous sommes divisés parce que nos principes sont affectés ».
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« Est-ce-que on peut se contenter d’analyses simplistes dans ce contexte-là ? Il y a des responsabilités. Il faut les définir pour être capable de tourner une page, il faut que chacun porte ses responsabilités », a-t-il argumenté.
Monsieur de Villepin a aussi qualifié dimanche les relations commerciales franco-chinoises de "marché de dupes", estimant que la France devait se battre pour établir "des règles du jeu", placer ses relations avec la Chine "sur un pied d'égalité".
"Si on souhaite jouer dans la cour des petits, ce n'est pas l'idée que je me fais de la France. La France est aujourd'hui en voie de vassalisation. Elle s'aligne sur des partenaires qui mènent la danse quand nous sommes là à frétiller mais malheureusement pas à compter", a expliqué l’ancien Premier ministre au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien.
"Il y a eu trois étapes des relations avec la Chine au cours des dernières années", a résumé le président de République solidaire.
"Première étape, une critique en règle qui a manifestement déplu aux Chinois. La deuxième étape, c'est le voyage en Chine. Là, on essaye de tout effacer, on fait des courbettes devant le président chinois. Troisième étape, c'est celle qui consiste aujourd'hui à prendre les contrats passés à Paris et à effacer tout le reste".
"Moi, je reste convaincu que la France est un grand pays. Elle a un premier devoir, c'est de placer ses relations avec la Chine sur un pied d'égalité. Cela veut dire bien sûr signer des contrats mais aussi établir une règle de jeu".
"Nous pensions que la Chine allait rester le simple atelier du monde et nous constatons qu'elle est aujourd'hui aussi capable, voire plus capable que nous en matière de haute technologie. Le résultat est que la Chine, certes nous achète des produits (15 milliards de contrats) mais en même temps, elle obtient des transferts de technologies qui va la conduire à nous vendre à nous ce que nous produisons aujourd'hui", a constaté l’ancien premier ministre.
"Il faut donc établir une règle du jeu où l'égalité prévaut, où la transparence et l'accès pour les Français au marché chinois est possible", a-t-il insisté.
"Aujourd'hui, c'est un marché de dupes. Le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine est de 22 milliards. Il a été multiplié par quatre en neuf ans. C'est dire à quel point nous prenons du retard", a-t-il regretté.
N’en déplaise à Madame Marie Anne Montchamp députée UMP et porte parole de République Solidaire, Monsieur de Villepin Président de République Solidaire, ne s’est pas rangé à son avis, en effet cette députée a la prétention de faire sortir le Président de RS de ce qu’elle appelle abusivement « l’antisarkozysme ! » . "J'appelle de mes vœux une phase d'apaisement et de responsabilité", a déclaré Marie Anne Montchamp la porte-parole de RS, qui fait parti d’un mini groupuscule à peine visible à la loupe qui par intérêt particulier veut voir leur chef de file sortir de l'antisarkozysme. "Tout ce qui sort de cette ligne de responsabilité relève d'une autre logique. Ce n'est pas ça le projet politique".
Madame Anne Marie Montchamp se trompe intentionnellement, ce n’est pas faire de l’antisarkozysme que d’analyser et de constater les dérapages d’un système, les insuffisances et les agissements de façade de Nicolas Sarkozy et du Gouvernement, c’est un constat qui crève les yeux même des plus néophytes en matière de gouvernance politique.
Or Monsieur de Villepin est loin d’être un néophyte, il détient le savoir, l’expérience, les qualités d’un homme d’état, il analyse, il constate, il informe, il prévient, avec une hauteur de vues qui dépasse la critique ordinaire et banale, et ce n’est pas à Marie Anne Montchamp de formuler sa conviction personnelle qui peut par confusion passer au compte de RS puisqu’elle en est le porte parole ; j’ajouterai que Monsieur de Villepin n’a pas à recevoir de leçon de cette députée qui selon les médias aurait été approchée en vue du remaniement ministériel et qui manifestement joue sur les deux tableaux UMP en priorité et RS on se demande pourquoi.
A l'inverse, pour ne citer que cet honorable exemple parmi une quinzaine députés proches de Dominique de Villepin, Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles, se dit "totalement solidaire" de Dominique de Villepin : "Ce qu'il dit, c'est ce que les Français nous disent", a-t-il commenté en s'en prenant à M. Copé, dont les propos ne sont "plus ceux de l'œcuménique président du groupe UMP [à l'Assemblée] mais déjà ceux du secrétaire général de l'UMP".
Face à l’intervention « percutante » à grand retentissement médiatique de Monsieur de Villepin qui a déclenché un véritable tollé à l’UMP, les soutient de Monsieur Sarkozy se sont sentis visés et les cadres de la majorité présidentielle de l’UMP n’ont pu moins faire que de sortir du silence prudent dans lequel ils se terraient depuis quelques mois face aux analyses pertinentes de Monsieur de Villepin. Mais incapables de répondre sur le fond des questions soulevées par Monsieur de Villepin, ils ont répondu subjectivement et superficiellement en critiquant la personne.
Cette fois en période d’imminent pré remaniement ministériel certains d’entre eux ont ressenti le souci personnel de montrer leur loyalisme à l’égard de Nicolas Sarkozy et en conséquence ils sont sortis de leur silence en espérant une retombée à leur profit.
Je n’en citerai que quelques uns :
Autrefois proche de Monsieur de Villepin, Jean François Copé, pour le moment encore patron du groupe UMP à l’assemblée, a dénoncé les propos de Monsieur de Villepin comme pas « acceptables », il s’est déclaré « très choqué »... il a estimé « … il faudra certainement qu’un jour ou l’autre , tout ça se clarifie que Dominique de Villepin nous dise dans quel camp il est … », interrogé sur l'appartenance du « meilleur ennemi de Sarkozy à l'UMP », Copé a répondu : « Certes, il a payé sa cotisation, mais tout le monde sait qu’il est extrêmement indépendant par rapport à l’UMP. », et en réponse à une question sur une éventuelle exclusion, Copé a répondu avec prudence : « « Il faudra qu’on en discute » en indiquant vouloir préférer que les exclusions soient prononcées « plutôt pour des actes que pour des propos … on n’en pas encore là » a-t-il constaté. 
Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a nuancé ses critiques en estimant que Dominique de Villepin cherchait à faire "le buzz" et que les "militants condamnent un tel comportement
Brice Hortefeux Ministre de l’Intérieur a ouvert lui une comparaison tout à fait gratuite : "Villepin parle aujourd'hui comme Mélenchon mais la différence c'est que [Mélenchon] a un public et que lui n'en a pas"
Dans un communiqué, la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie a réagi elle aussi en employant les grands mots du catéchisme UMP : valeurs, gaullisme, mondialisation, avenir, institution .... une grandiloquence qui n'est plus d'actualité ! : « L’attitude de Dominique de Villepin s’inscrit à l’opposé des valeurs du gaullisme ….. Ce qu’on attend de quelqu’un qui aspire à être un homme d’État, ce sont des propositions concrètes pour permettre à la France de faire face aux défis de la mondialisation et de l’avenir. Ce n’est pas qu’il passe son temps à attaquer les personnes. La violence des attaques de Dominique de Villepin contre le président de la République le disqualifie pour toute référence qu’il ferait au gaullisme ou aux institutions de la Ve République »
Benoist Apparu secrétaire d’État au logement a déclaré : «Ca devient pathétique, assez ridicule.
Bernard Accoyer Président de l’Assemblée Nationale a renchéri : "Ces propos sont choquants, scandaleux et disqualifiant. Ils ne peuvent s'expliquer que par la soif d'exister ou la volonté de faire échouer sa propre famille politique", a renchéri le président de l'Assemblée.
Christine Boutin, ex-ministre du Logement, présidente du Parti chrétien démocrate, s'est exprimé sur Europe 1 : « Je trouve que c'est tout à fait excessif et ce qui est excessif n'a pas de valeur »……….. « A un moment où la cohésion sociale est tellement difficile et tellement fragile, il ne sert à rien de taper sur son propre camp. M. de Villepin se trompe de camp. On a l'impression qu'il règle encore ses comptes » avec le chef de l'État alors que « les Français en ont un peu assez de la bataille Sarkozy-Villepin. Franchement, c'est pas leur problème ».
Enfin, la secrétaire d'État chargée de la Famille Nadine Morano a déclaré sur Europe 1 que « le problème de Dominique de Villepin c'est d'exister médiatiquement alors qu'il n'est plus aux affaires ……. Il n'est pas là pour servir ou réfléchir, mais simplement pour détruire ». « On ne peut pas à la fois se réclamer d'être dans la majorité et tirer sans arrêt contre son camp ».
Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, qui lui n’a jamais existé que par intérim en passant d’un parti politique à l’autre, aujourd’hui à l’UMP, a lâché son venin, pour lui le fait que Villepin soit « dans l'UMP tout en critiquant le président de la République » fait de lui un « schizophrène » d’après lui Dominique de Villepin « fait feu de tous bois pour essayer d'exister alors qu'il sombre dans les sondages : personne ne l'attend, il ferait bien d'y réfléchir ». Pour lui, les Villepinistes « ont lâché Dominique de Villepin » qui est aujourd'hui dans « une voie sans issue, une impasse ». Pour Dominique Paillé "ceux qui n'ont pour tenter d'exister que l'invective ne sont même pas dignes de mépris mais seulement d'indifférence".
Le député Thierry Mariani se demande pourquoi M. de Villepin a repris récemment sa carte à l'UMP. "Quand on fait preuve d'une telle agressivité vis-à-vis du chef de l'État, je pense que, de soi-même, on se met en dehors de la majorité et de l'UMP. Si Villepin veut rendre service à la France, il ferait bien d'oublier ses rancœurs personnelles", a-t-il insinué.
.Enfin toujours dans un souci de préserver leur intérêt particulier immédiat et de se positionner favorablement à l’approche du remaniement ministériel, les soit -disant toujours amis de Monsieur de Villepin on laissé tombé le masque :
- George Tron, secrétaire d'État à la Fonction publique, ancien proche de Dominique de Villepin, aujourd’hui proche de Sarkozy a estimé que Monsieur de Villepin « coupe les ponts avec tout le monde ». Sur Europe 1, Georges Tron qui s’est éloigné de lui-même de Monsieur de Villepin a renversé la question et il prétend par un artifice de langage mensonger que c’est Dominique de Villepin qui s’éloigne d’eux : : « Dominique de Villepin, que je considérais et que je considère toujours comme un ami, est en train de s'éloigner de nous ». Pour Tron « la majorité est là pour tolérer tous les discours, mais c'est à celui qui les tient de savoir si, oui ou non, il s'y reconnaît » et Dominique de Villepin doit se montrer cohérent. « Dominique aujourd'hui s'en va, il nous quitte et il nous quitte en n'ayant pas le moindre souci d'avoir quelque chose à partager avec ceux qui l'ont soutenu », a conclu le secrétaire d'État, qui avait à l’époque déjà menti en présentant son entrée au gouvernement comme un signe d'ouverture aux Villepinistes pour masquer son ralliement à Sarkozy.
- Bruno Le Maire, l'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, actuellement Ministre de l’Agriculture, joue la désolation. Interrogé sur Europe 1, il a remarqué « ce sont des propos qui sont outrageants à l'égard du président de la République, ce sont aussi des propos qui sont violents à l'égard de l'ensemble du gouvernement et à l'égard de toute la majorité. Je dois dire très franchement que cela me désole ». Pour le ministre de l'Agriculture, « les attaques personnelles, c'est à l'opposé de l'idée que je me fais d'un engagement politique en rappelant que « le peuple a donné toute légitimité à Nicolas Sarkozy en 2007 en l'élisant avec 53% des voix à la présidence de la République pour un mandat de 5 ans ».
Finalement les ministres, secrétaires d’états, députés , cadres et porte paroles de l' UMP qui se sont ligués contre Monsieur de Villepin n’ont émis que des critiques sur la personne, certains en commentant leur propre sentiment, choqué, désolé …. d’autres en se permettant de lui donner des avis et de lui demander d’être cohérent … d’autres encore en l’accusant de s’écarter des valeurs gaullistes, bref un tissu de considérations subjectives et insipides , en conclusion on peut remarquer qu’ aucun d’entre eux ne s’est risqué à justifier point par point la politique de Monsieur Sarkozy et du Gouvernement, ce qui prouve amplement qu’il sont incapables de répondre sur le fond à l’analyse critique de Monsieur de Villepin.
Revue de presse :
"Sarkozy est un des problèmes de la France"
Europe1 - Il y a 56 minutes
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