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13 novembre 2010

Un G20 de transition



Après Paris et Nice, Hu et Nicolas se retrouvent à Séoul














Éditorial de lucienne magalie pons

Depuis des semaines alors que la France gratte ses fonds de tiroirs et puise à toutes mains dans la poche des contribuables, pour équilibrer son budget 2011, on nous bassinait les oreilles, en nous répétant que les enjeux des G20 et G8 étaient primordiaux pour la gouvernance mondiale et la régulation du système monétaire international, avec un peu d’imagination narquoise je me représentais Nicolas Sarkozy comme le «Chevalier Blanc » d’une « Providence Française », qui d’un coup d’épée magique serait à même de concilier les intérêts des veaux d’or internationalement antagonistes.

Le Président de la République avait lui-même préparé médiatiquement à l’avance sa future prestation dans la « Guerre des Monnaies » qui devait être le clou de Séoul, par trois ouvertures l’une à Deauville avec Angela Merkel et Vladimir Medvedev, la deuxième à Londres avec David Cameron, et enfin la troisième en recevant somptuairement le dirigeant chinois Hu Jintao il y a une semaine à Paris et Nice.

Avec tous ces préambules, on s’attendait à ce que Nicolas Sarkozy arrive à Séoul gonflé à bloc et armé jusqu’aux dents pour contraindre tous les belligérants à prendre immédiatement des décisions conformes à sa volonté de promoteur du « Nouvel ordre international du 21 siècle » , notamment piquer au cœur les Etats-Unis qui s’apprêtent à injecter 600 milliards de dollars dans l'économie, provoquant ainsi une dévaluation de facto de leur devise et par conséquent un écroulement prévisible de la balance commerciale des pays à monnaie dite forte, comme ceux de la Zone Euro par exemple, ensuite d’obliger la Chine toujours avide de croissance à réajuster immédiatement son Yuan au lieu de le sous-évaluer artificiellement pour soutenir son rang de premier exportateur sur la scène internationale, ce que l’Europe pénalisé par un Euro « trop fort » ne saurait accepter sans dommage pour ses exportations , sans oublier comme d’habitude de caresser accessoirement dans le sens du poil les pays émergents qui accusent l'Europe de protectionnisme.

Tous ces enjeux sont d’une dimension internationale dont les contradictions et les difficultés de raccordement des intérêts particuliers économiques des pays à l’intérêt financier de la Mondialisation sautent au yeux et n’échappent à personne, mais selon les médias ils étaient à la mesure de l’ambition politique internationale de Nicolas Sarkozy et il se faisait un jeu de les relever.

C’était sans compter sur son agenda chargé et en dépit de la rapidité de son Airbus A 330 dont la rénovation nous a couté plus de 176.000.000 d’euros, Nicolas Sarkozy qui n’a pu partir de Paris pour rejoindre Séoul que Jeudi après les cérémonies du 11 Novembre n’a pu arriver à Séoul que Vendredi matin alors que les autres dirigeants avaient déjà travaillé et débattu toute une journée la veille et parvenaient après d’âpres discussions à un accord final minimaliste , pendant que l’Air Bus présidentiel était encore en vol. En conséquence il n’a pu assister au dîner d'ouverture du sommet de Séoul.


Arrivé sur place seulement vendredi matin il a rencontré d’abord ses homologues britanniques et allemand pour évoquer, en marge des discussions du G20, les difficultés économiques et financière de l’Irlande et n’a pu assister qu'à deux réunions, l’une sur l’énergie et le climat, l’autre sur la lutte contre la corruption( les paradis fiscaux n’ont pas été évoqués), mais je vous rassure tout de suite il a bien évidemment assuré une conférence de presse, pièce maîtresse de son déplacement à Séoul semble-t- il, a posé ensuite pour la photo de famille, puis il est reparti tout aussitôt sans assister au dîner de clôture contrairement à ce qu’il avait laissé entendre, ce qui pour le dirigeant Coréen et les autres dirigeants présent ont pu ressentir probablement comme une offense, d’autant que la France venait de recevoir la Présidence du G20 .

Les impératifs d’un remaniement ministériel à préparer pour Lundi exigeaient son retour d’urgence à Paris pour y travailler pendant tout le week end, selon les médias.


Les mauvaises langues rapportent qu’en dépit du battage médiatique des semaines dernières sur le G20, le Président de la République pressentait que son intervention à Séoul dans le contexte actuel était vouée à l’échec, et qu’il a préféré faire acte de présence sans plus pour ne pas endosser une conclusion finale qui aurait fait ressortir les limites de son audience internationale, en faisant ressortir qu’il aurait très bien pu en raison de l’importance du G20 se faire représenter par le Premier Ministre et le Ministre des armées.

Pour en revenir au G20 les résultats en sont tout à fait mitigés, aucune décision n’a été arrêtée pour régler le système monétaire international, seules des intentions ont été émises, les dirigeants du G20 se sont engagés aussi à surveiller les déséquilibres dangereux pour l'économie mondiale mais n'ont rien proposé qui soit susceptible de rassurer les investisseurs en cas de catastrophes économiques,

Pour faire court après avoir débattus publiquement et avoir négocié en coulisses, les pays du G20, Chine et Etats-Unis en tête, sont convenus de remettre à 2011 la question de l'évaluation des situations de déséquilibre - de balance des paiements ou monétaires - posant des risques à la croissance globale

En fait au terme de débats parfois tendus, les grandes puissances économiques anciennes et émergentes ont convenu d'établir des "directives indicatives" destinées à rendre compte des déséquilibres entre elles, mais sans en préciser les conditions de forme et de fond.

Elles ont préféré laisser à leurs ministres des Finances le soin d'être plus explicites à ce sujet dans le cadre de discussions qui auront lieu au premier semestre 2011.

Un comité d'experts sera chargé de proposer un cadre indicatif d'instruments de mesures, y compris des indicateurs, qui sera soumis au printemps à l'approbation des ministres des Finances.

- Avant le sommet de Séoul, la partie française avait estimé que la situation validait le choix de Nicolas Sarkozy de faire de la réforme du système monétaire international une des priorités de sa présidence, ainsi que deux autres dossiers , la lutte contre la forte volatilité des cours des matières premières et la réforme de la gouvernance mondiale.-

Le Président Français a reconnu qu'il s'agissait de "chantiers colossaux qui ne pourront être achevés en une seule année".

"Il y avait une grande tension avant la tenue de ce sommet et tous les membres du G20 ont veillé à l'apaisement", s'est félicité Nicolas Sarkozy devant la presse.

"Le G20 des temps de crise a accompli un travail considérable. Le G20 de l'après-crise doit porter les bases de réformes structurelles dont le monde a besoin", a déclaré Nicolas Sarkozy, en estimant que sa crédibilité serait atteinte s'il ne le faisait pas ;

Dans les grandes lignes, après avoir discuté du sujet avec ses partenaires européens, puis avec le président chinois Hu Jintao, et aussi vendredi avec la présidente élue brésilienne Dilma Rousseff et son prédécesseur Lula, Nicolas Sarkozy s’est déjà déterminé à dresser la feuille de route de la Présidence Française du G20.

Monsieur Nicolas a affirmé qu’il travaillerait "main dans la main avec le FMI" (Fonds monétaire international) durant la présidence française du G20.

Il a également indiqué qu'il recevrait son directeur général, le Français Dominique Strauss-Kahn, en décembre et il se dit déterminé à rencontrer d’ici la fin de l’année le Président Barack Obama.

Avant les sommets du G8 et du G20, qui auront lieu en France l’an prochain, Nicolas Sarkozy va effectuer des déplacements en Inde, début décembre, ensuite en Afrique du Sud, puis en Turquie, sans oublier les traditionnels conseils européens.

A priori l’intention du président français est de se poser comme un Président Médiateur International, d’établir des relations suivies, allez et retours, en vue d'obtenir « des consensus sur des sujets absolument centraux", plutôt que de laisser les grandes puissances échanger des reproches, une stratégie qui conduit à "un échec absolument certain".

Selon les observateurs, il veut "aller au fond des problèmes techniquement et politiquement pour essayer d'évacuer les malentendus et de rassembler les positions »

Le Président Sarkozy a indiqué qu'il tiendrait une conférence de presse "en janvier" à l'Elysée pour expliquer les ambitions de la France pour le G20. Selon lui, les chantiers que la France entend mener à cette occasion sont "colossaux".

Son nouveau rôle d’après ses conseillers se doit d’être sobre et posé, reste à s’y tenir, les occasions seront nombreuses jusqu’à la fin de son mandat de voir son naturel revenir au galop. Avant les sommets du G8 et du G20, qui auront lieu en France l’an prochain, Nicolas Sarkozy va enchaîner des déplacements en Inde, début décembre, ensuite en Afrique du Sud, puis en Turquie, sans oublier les traditionnels Conseils européens, autant de différents lieux pour expérimenter les recommandations de ses conseillers en Communication, il en usera aussi pour restaurer sa stature internationale mise à mal par l’aisance diplomatique internationale de Patrick Obama.

Nous pouvons remarquer que dès à présent le Président Français nous joue « son » nouveau rôle, il se pose depuis peu il est vrai, comme un « sage »sobre et posé, comme un homme d’écoute, de dialogue, et de négociation, comme un diplomate, mais tel que nous le connaissons il risque de pêcher par excès et de priver ainsi sa personnalité apparente de tout dynamisme.

Mais au fond cela n’a pas grande importance, le G20 tel qu’il se montre de réunions en sommets n’est qu’une sorte de grand moulin à paroles où périodiquement les dirigeants des grandes puissances et des pays émergents viennent moudre leur grain en s’invectivant et se poussant entre eux pour passer avant les autres .

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