Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

13 octobre 2010

Revenons sur le Voyage à Rome du Président Sarkozy

Éditorial de lucienne magalie pons

Les enjeux sociaux qui mobilisent avec une énergie renouvelée  la population française qui encore une fois est sortie dans la rue massivement pour lutter contre la réforme des retraites, nous a fait passer au second plan" l'enjeu " du Président Nicolas Sarkozy, qu'il a cependant largement exposé lors de sa visite du 8 Octobre au Saint Siège.

Il est temps de décrypter le  discours qu'il a, à cette occasion, prononcé à l'ambassade de France à Rome


ooOoo




Après sa rencontre avec Benoît XVI, vendredi 8 octobre, Nicolas Sarkozy a présidé un déjeuner réunissant une cinquantaines de prélats et des personnalités prestigieuses à  l'ambassade de France près le Saint-Siège.

La visite du Président de la République au  Vatican  s’est complétée aussi  en final par un discours  à l’ambassade de France, en présence du Cardinal  Tarcisio Bertone, Secrétaire d’État du Vatican.

Dan son discours le chef d’État Français, en usant d’un souffle politique et religieux pour les besoins de sa cause, a affirmé  en prologue,  après les formules d’accueil  et de salutations protocolaires :

(Extrait du discours) :

 «  L’Église avec les moyens spirituels qui lui sont propres, la République française avec les moyens politiques qui sont les siens, servent un grand nombre de causes communes »

« Que veulent-elles ?
« Elles veulent la justice.
« Elles veulent l’équilibre.
« Elles veulent la paix.
« Elles veulent la fraternité.

« Alors pourquoi ne se parleraient-elles pas ?
« Pourquoi ne travailleraient-elles pas ensemble ?

« Elles n’ont pas les mêmes responsabilités mais elles ont la même exigence contre tout ce qui « porte atteinte à la dignité de la personne humaine.
« C’est le devoir de l’Église envers tous les hommes.
« C’est le devoir de la France envers tous les peuples.(Ndlr : envers tous les peuples sic)

 Fin de l’extrait / ..

Ensuite après avoir  évoqué   dans son discours, tout en les distinguant,  différentes valeurs et principes,   le  spirituel, le temporel, le principe de la liberté, la laïcité, le Chef de l’État Français  a affirmé :

 « ………….l’Église ne peut pas être indifférente aux problèmes de la société à laquelle elle appartient en tant qu’institution, pas plus que la politique ne peut être indifférente au fait religieux et aux valeurs spirituelles et morales. Il n'y a pas de religion sans responsabilité sociale, ni de politique sans morale.

« Alors pourquoi, chacune s’efforçant de comprendre l’autre et de la respecter, chacune restant à sa place et dans son rôle, mais conscientes qu’elles aient des idéaux communs, l’Église et la République française ne seraient-elles pas davantage aux côtés l’une de l’autre pour proposer à l’humanité un sort meilleur que celui qui lui semble promis aujourd’hui par l’accumulation de tant de déséquilibres et d’injustices ?"(fin de l'extrait)


Après ces appels de pieds répétés pour inviter l’Église et la République Française à travailler ensemble et à se tenir au côté l’une de l’autre «  pour proposer à l’humanité un sort meilleur …. », le Chef de l’État Français a  développé  en brassant très large,  son morceau de bravoure  favori  « le moment crucial » selon lui , que nous connaissons bien pour l’avoir mainte fois entendu, à savoir, les crises   économique,  financières, écologiques,  identitaires  sociales, politiques, entre lesquelles, selon le président français «  nous courons au désastre si nous ne faisons rien. »

En lisant son discours nous apprenons les solutions qu’encore   encore une fois  le Président propose de réformer  la gouvernance mondiale, réguler la finance , en finir avec les paradis fiscaux, taxer les transactions financières ,stabiliser les marchés de matières premières, conditionner la liberté du commerce à la réciprocité, au refus du dumping monétaire, au respect de normes fondamentales en matière de droit du travail, de la santé, de l’environnement, c’est un impératif moral !  et,  enfin, (nous y voilà ) de  réguler internet pour en corriger les excès et les dérives qui naissent de l’absence totale de règles, c’est un impératif moral !  Lutter contre l’immigration illégale qui produit tant de détresse et de drames, qui prive les pays les plus pauvres de leurs forces vives, c’est un impératif moral !

 Après avoir développé et justifier ses propositions en les justifiant par des impératifs spirituels,  moraux, politiques,  le Président Français a conclu : 


« Voilà l’enjeu ! » a estimé le Président Français et il a prévenu : « C’est dans cet état d’esprit que la France présidera le G8 et le G20 à partir de la fin du mois de novembre. Elle y consacrera toute son énergie. Mais la mobilisation de toutes les forces non seulement politiques, mais aussi morales et spirituelles ne sera pas de trop. Car la partie décisive se joue d’abord dans les consciences. Son issue dépend de l’engagement de tous les hommes de bonne volonté et bien sûr d'abord de celui des responsables politiques, mais aussi de celui de toutes les autorités intellectuelles, morales, religieuses.


Un beau programme  en perspective !   Le Président Français  aurait-il  l’intention de proposer au G8 et au G20  de faire nommer  les autorités religieuses de chacun des pays membres  dans ces institutions ?

Faut-il espérer que  l’Église ait bien saisi ses sollicitations ? Si elle reste sourde, il ne restera plus au Président Français que de s’adresser directement au Père au Fils et au Saint Esprit en souhaitant que la Sainte Trinité  lui conseille de commencer par le bon commencement  c'est-à-dire en premier lieu d' apaiser les conflits sociaux nationaux en retirant sa loi inique contre la réforme des retraites avant  d'entreprendre la réforme de la gouvernance mondiale.

Jugez en chacun  selon vos convictions  en prenant connaissance de l’intégralité de son discours « Discours de Nicolas Sarkozy à la Villa Bonaparte » :

Source : Présidence de la République

Monsieur le Cardinal Secrétaire d’État,
Éminences,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,


Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui à la résidence de France, à l’issue de ma visite au Saint Siège. Votre présence parmi nous Monsieur le Cardinal Secrétaire d’Etat, premier collaborateur du Souverain Pontife, nous honore et elle témoigne de ce lien si particulier qui a toujours uni le Siège apostolique à la France.

Le France n’oublie pas qu’elle a avec l’Église 2000 ans d’histoire commune et qu’elle partage avec elle, aujourd’hui, un trésor inestimable de valeurs morales, de culture, de civilisation qui sont inscrites au cœur de son identité.

L’Église avec les moyens spirituels qui lui sont propres, la République française avec les moyens politiques qui sont les siens, servent un grand nombre de causes communes.

Que veulent-elles ?
Elles veulent la justice.
Elles veulent l’équilibre.
Elles veulent la paix.
Elles veulent la fraternité.

Alors pourquoi ne se parleraient-elles pas ?
Pourquoi ne travailleraient-elles pas ensemble ?

Elles n’ont pas les mêmes responsabilités mais elles ont la même exigence contre tout ce qui porte atteinte à la dignité de la personne humaine.
C’est le devoir de l’Église envers tous les hommes.
C’est le devoir de la France envers tous les peuples.

Alors pourquoi ne réuniraient-elles pas leurs efforts ?

Je crois à la distinction du spirituel et du temporel comme un principe de liberté.
Je crois à la laïcité comme un principe de respect.
Mais l’Église ne peut pas être indifférente aux problèmes de la société à laquelle elle appartient en tant qu’institution, pas plus que la politique ne peut être indifférente au fait religieux et aux valeurs spirituelles et morales. Il n'y a pas de religion sans responsabilité sociale, ni de politique sans morale.

Alors pourquoi, chacune s’efforçant de comprendre l’autre et de la respecter, chacune restant à sa place et dans son rôle, mais conscientes qu’elles aient des idéaux communs, l’Église et la République française ne seraient-elles pas davantage aux côtés l’une de l’autre pour proposer à l’humanité un sort meilleur que celui qui lui semble promis aujourd’hui par l’accumulation de tant de déséquilibres et d’injustices ?

Le moment est crucial.

De crises économiques et financières en crises écologiques, de crises identitaires en crises sociales et politiques, nous courons au désastre si nous ne faisons rien.

Soyons bien conscients qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème d’économie ou de finance. Dans toutes ces crises, il y a une dimension intellectuelle et morale.

La crise financière de 2008 doit nous ouvrir les yeux : un monde uniquement gouverné par la rente, la spéculation, l’appât du gain à court terme et, disons-le, par l’égoïsme et le cynisme, n’est pas viable.

Les mesures que nous devons prendre, les changements que nous devons opérer dans nos comportements, dans nos choix, doivent être une réponse à cette crise si profonde des valeurs qui est la cause de tout.

Réparer l'injustice faite au peuple palestinien qui a le droit d'avoir un État et garantir au peuple juif qu'il puisse vivre en sécurité dans ses frontières, c'est un impératif moral !

J’ai dit au Saint-Père combien son déplacement en Terre Sainte, en mai 2009, avait frappé les esprits et combien son appel à une solution juste et durable avait été écouté avec respect. Dimanche s’ouvrira le Synode des Évêques pour le Moyen-Orient. Il permettra de rappeler à l’ensemble de la communauté internationale une réalité trop souvent oubliée : la présence des chrétiens en Terre Sainte est non seulement cruciale pour l’avenir du christianisme mais aussi pour la Paix. Comment croire au dialogue si les chrétiens d’Orient, qui ont toujours été un pont entre les communautés, ne peuvent plus accomplir cette mission ? Comment ne pas voir que le respect de la diversité est la clé de l’avenir d’un Moyen-Orient où pendant tant de siècles toutes les religions et toutes les cultures ont vécu ensemble.

Réformer la gouvernance mondiale, y faire participer tous les continents et pas seulement les plus riches, pour que des milliards d’hommes et de femmes ne se sentent plus exclus quand on discute des affaires du monde, c'est un impératif moral !

Réguler la finance pour éviter que la folie spéculative n’entraine une fois encore le monde au bord du gouffre, en finir avec les paradis fiscaux, taxer les transactions financières pour avoir les moyens d’arracher les pays les plus pauvres à la misère, c'est un impératif moral !

Stabiliser les marchés de matières premières pour que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde ne soient pas réduits périodiquement à la famine par des variations de prix aberrantes, c'est un impératif moral !

Conditionner la liberté du commerce à la réciprocité, au refus du dumping monétaire, au respect de normes fondamentales en matière de droit du travail, de la santé, de l’environnement, c’est un impératif moral !

Réguler internet pour en corriger les excès et les dérives qui naissent de l’absence totale de règles, c’est un impératif moral !

Lutter contre l’immigration illégale qui produit tant de détresse et de drames, qui prive les pays les plus pauvres de leurs forces vives, c’est un impératif moral !

Il n’y a pas d’économie sans règles.
Il n’y a pas de vie en société sans règles.
Il n’y a pas de liberté sans règles.

La loi de la jungle, la loi du plus fort, du plus malin, du plus cynique, c’est le contraire de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, c’est le contraire de la civilisation.

Voilà l’enjeu.

C’est dans cet état d’esprit que la France présidera le G8 et le G20 à partir de la fin du mois de novembre.

Elle y consacrera toute son énergie.
Mais la mobilisation de toutes les forces non seulement politiques, mais aussi morales et spirituelles ne sera pas de trop. Car la partie décisive se joue d’abord dans les consciences. Son issue dépend de l’engagement de tous les hommes de bonne volonté et bien sûr d'abord de celui des responsables politiques, mais aussi de celui de toutes les autorités intellectuelles, morales, religieuses.

Permettez-moi pour conclure de citer Péguy :
« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance (…)
Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout »

L’espérance nous en sommes tous comptables.
La rendre à tous ceux qui aujourd’hui l’ont perdue, voilà notre devoir commun.

Si nous avons foi dans nos valeurs, dans nos idéaux, si nous avons profondément ancrés en nous la conviction d'œuvrer pour le bonheur des générations futures, alors rien ne nous arrêtera.
Au milieu des difficultés de toutes sortes, c'est en nous-mêmes d'abord qu'il nous faut faire vivre l'espérance.
C'est depuis toujours la vocation de la France.
C'est depuis toujours la mission de l'Église.

Aucun commentaire: