C'est parce que nous sommes responsables que nous appelons les jeunes à manifester avec nous contre l'iniquité de la réforme des retraites et que nous leur demandons de nous soutenir au nom de la solidarité inter-générationnelle.
Préambule :
Tous les jeunes sont directement concernés par la réformes des retraites, s'il vont manifester c'est par solidarité intergénérationnelle avec leurs parents et grands parents, c'est aussi parce que dès qu'ils rentreront dans le monde du travail ils auront à verser des cotisations, toutes les questions de sociétés interpellent les jeunes, les jeunes ne sont pas nés de génération spontanée, ce ne sont pas des électrons libres voletant dans un espace virtuel, ils ont une identité, ils appartiennent à une famille , ils appartiennent à un environnement social et économique et il est tout à fait légitime qu'il s'intéresse aux faits politique, il est tout a fait légitime qu’ils manifestent avec leurs parents et la population contre la réforme des retraites.
Pourquoi la solidarité sociale intergénérationnelle qui est un fondement essentiel du système de retraite par répartition se cantonnerait-elle dans la justification du texte et ne s’imposerait pas dans les manifestations ?
Au nom de la solidarité intergénérationnelle familiale, sociale et économique les jeunes quelques soient leur statut, salariés, chômeurs, lycéens, étudiants , sont légitimement à leur place dans les manifestations aux côtés de leurs parents et des manifestants pour les soutenir dans leurs revendications.
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Le Gouvernement et ses partisans de droite ou d’ailleurs font tout pour éviter une mobilisation massive des jeunes lycéens et étudiants qui aurait pour effet d’ancrer la contestation très fortement dans la durée et de les déstabiliser avec des conséquences qui pourraient se comparer à celles qui sont intervenues lors du refus du CPE , et depuis vendredi, notamment, on assiste à de multiples appels de la part des responsables de droite qui se « décarcassent » , en pure perte du reste, pour freiner une mobilisation massive dans les lycées et les universités, où la contestation s'est accrue depuis la semaine dernière.
Craignant l’entrée de la jeunesse dans la mobilisation contre la réforme des retraites, l’exécutif a pris les devants ces derniers jours. Accusant d’«irresponsabilité» et « d’instrumentalisation » ceux qui appellent les lycéens et étudiants à venir grossir les cortèges, l’exécutif et ses partisans a pris ses devants en tentant par diverses interventions fortement médiatisées de démobiliser les « jeunes »
Une bonne lecture de leurs déclarations prouve qu’ils veulent maintenir les jeunes hors des grèves et manifestations, en fait ce sont eux qui tentent d’instrumentaliser et de manipuler l’opinion publique.
Voici quelques unes des interventions des sirènes d’alarme sarkoziennes, de la droite et d’ailleurs :
Raymond Soubie, oracle social Élyséen s’est employé Vendredi sur RTL à freiner le mouvement contestataire des lycéens en dénonçant l’irresponsabilité des adultes des organisations qui invitent les lycéens dans la rue : …"Il est totalement irresponsable que des adultes en situation de responsabilité dans certaines organisations invitent les lycéens à aller dans la rue"
Pour Luc Chatel, ministre de l'Éducation, il a agité sur France Info l’épouvantail du danger et s’emploie à dénoncer des "tentatives de récupérations ou d'irresponsabilité de personnes qui veulent mettre les lycéens en danger"* .Pour lui, …. "Manifester sur la voie publique c'est dangereux", a-t-il argumenté sur France Info.
(*Jeudi, à Bonneville (Haute-Savoie), deux lycéennes ont été brûlées au visage à l’allumage d’un tonneau rempli de matière inflammable lors d’un rassemblement pour bloquer l’entrée de leur lycée. Luc Chatel avait déploré cet incident, en critiquant dans un communiqué, «l’irresponsabilité de tous ceux qui mettent les lycéens en danger en les appelant à participer à des actions qui risquent de dégénérer »
Le Chef Du Groupe des députés UMP de l’Assemblée Nationale, Jean François Copé, a confirmé Dimanche sur Radio J : …… »Les lycéens n'ont rien à faire dans la rue »
Lundi, sur Public Sénat, Eric Woerth a accusé « d’irresponsabilité totale » et en vrac «le parti socialiste, les Verts ou le NPA et l’extrême gauche». «Quand je vois appeler à la mobilisation des jeunes, c’est d’une irresponsabilité totale, ou d’un électoralisme forcené», s’est-il exclamé et le ministre du Travail a été jusqu’à désigner la jeune génération comme les bénéficiaires de la réforme: «Vous voulez que les jeunes n’aient pas de retraites? Vous voulez que le système par répartition s’effondre?»
Valérie Pécresse, la ministre de l’enseignement supérieur, cauteleuse et mielleuse pour la circonstance, veut persuader les lycéens et les étudiants que la réforme est «faite pour eux » et s’efforce à promouvoir une réforme «faite pour la jeunesse de France». «Je leur dis: cette réforme, elle est faite pour vous, pour sauver le pacte issu de la libération qui fonde la retraite sur l’équilibre entre les générations», a-t-elle argumenté.
Invité du 19h sur Public Sénat, l’ancien ministre de l’Éducation Nationale Luc Ferry s’est élevé contre la mobilisation des jeunes contre la réforme des retraites. Ce philosophe intellectuel s’est dit « consterné » et a estimé que « quand on a 18 ans, on ne sort pas manifester, contre les retraites. »
Il a illustré son propos en enchainant : « C’est ridicule. C’est de la politique » et a avoué « En 68, on était très cons, mais pas au point de manifester contre les retraites »
Ndlr : ce qui prouve que Luc Ferry n’a pas évolué depuis 68 et qu’il est aujourd’hui encore « très con »
Et Luc Ferry, a ensuite comparé avec une stupidité remarquable les jeunes à du « dentifrice » en précisant : « je connais très bien* le petit jeune *de l’UNEF, très sympa et intelligent, Jean-Baptiste Prevost et je sais qu’il rentre dans de la politique pure. » « C’est le modèle du CPE. Les jeunes, c’est comme le dentifrice, une fois qu’on le fait sortir, on a du mal à le faire rentrer. »
Ndlr : * vous remarquez que le philosophe a utilisé le mot « petit » …… « le petit jeune » pour désigner Jean Baptiste Prevost , un peu à la manière dont Nicolas Sarkozy se grandit avec des talonnettes pour réduire la taille de ceux qui l’entoure.
Le sénateur de droite Jean Paul Virapoullé qui se conduit en partisan dans ses interventions en séance a pris la parole hier en séance au Sénat pendant la discussion sur l’article 6, pour déclarer au nom de la droite « Nous ne plaidons pas coupables mais responsables » … en désignant comme coupables ceux qui poussent les lycéens à manifester et en citant « deux jeunes lycéennes brulées » et en dramatisant son discours, ce qui n’a pas été apprécié par l’opposition.
D’après ce sénateur, l’opposition veut culpabiliser la majorité : «………je vous ai écouté religieusement depuis ce matin. Nous ne plaidons pas coupables mais responsables………..Responsables de rétablir l'équilibre financier du système, responsables aussi de vouloir réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes, de faire verser la pension dès le 1er du mois. Les coupables, ce sont ceux qui poussent les lycéens à manifester ! (Applaudissements à droite) Deux jeunes lycéennes ont été grièvement brûlées...
……….- Ces deux jeunes filles, qui vont porter ces traces dans leur chair……….- Elles verront que les gouvernements de gauche ne toucheront pas à cette loi, comme nous n'avons pas touché à la CSG ………..Réforme scélérate ? Le député communiste Guy Ducoloné qualifiait, en 1991, la CSG de « décadente et répugnante » ! Tout ce qui est excessif est insignifiant ! (Exclamations à gauche) ……..Nous avons, nous, le courage de faire cette réforme auquel aucun gouvernement ne touchera ! (Applaudissements prolongés à droite)
Quelques minutes après une Sénatrice de l’opposition, Mme Bariza Khiari lui a clairement redressé ses bretelles en déclarant tout au début de son intervention : « Monsieur Virapoullé, vous n'avez pas le droit de nous accuser de pousser les jeunes à manifester. Vous craignez la jonction entre la jeunesse et le mouvement social.
Dans la suite des débats d’autres sénatrices et sénateurs de l’opposition ont aussi fait savoir à Monsieur Jean Paul Virapoullé qu’il dramatisait et théâtralisait.
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Bien entendu, les responsables des syndicats de lycéens et d'étudiants leur ont répondu du tac au tac :
Quentin Delorme, du bureau national de l’Union nationale lycéenne (UNL), leur première organisation syndicale a dénoncé les provocations de Raymond Soubie et de Luc Chatel «C’est vraiment étonnant comme déclaration, et surtout complètement contradictoire. Aujourd’hui, on nous dit qu’on n'a rien à faire dans la rue alors que le gouvernement défend sa réforme en soutenant qu’elle est faite pour les jeunes!» ……..«On a le droit de manifester dans la rue pour défendre nos droits. Vouloir nous en priver avec des déclarations de ce type, c’est irresponsable», leur a répondu Quentin Delorme en leur retournant adroitement leur accusation d’irresponsabilité.
Une vingtaine de mouvements de jeunesse réunis dans le collectif «La retraite, une affaire de jeunes!», l’UNL, et la Fidl, deuxième organisation lycéenne, ont aussi appelé à participer aux manifestations de mardi.
L’UNEF, première organisation étudiante, a appelé à une journée «fac mortes». Mardi sur Europe 1 son président Jean-Baptiste Prevost, a stigmatisé la «petite musique désagréable» entonnée par Soubie et le ministre de l’Éducation pour «monter en épingle des incidents en marge des manifestations». Jean-Baptiste Prevost a assuré que «les jeunes ont toujours fait preuve de maturité», et il a renvoyé lui aussi au gouvernement la critique: «On instrumentalise les jeunes quand on réforme en leur nom sans leur donner le droit à la parole.»
«Ce serait un peu l’arme du faible»
."Face à l'autisme du gouvernement, il est désormais temps de franchir un cap dans la mobilisation", a estimé l'UNEF, appelant à cesser les cours, voter la grève et à "participer massivement aux manifestations" mardi.
Ndlr : les lycéens et les jeunes étudiants n’ont pas peur du danger que leur promettent l’exécutif et ses partisans, ils seront dans la rue Mardi, Vendredi et les jours suivants tant qu’il sera nécessaire pour soutenir leurs parents et grand parents, la mayonnaise de la peur, touillée par l’exécutif et ses partisans, ne prend pas ! Les jeunes n’ont pas peur !
Par contre, Messieurs de l’exécutif et Corneilles médiatiques à votre service, vos déclarations contre la présence des jeunes dans les manifestations laissent éclater au grand jour que vos trouillomètres sont à 300 % tremblant de peur !
Et pour cause :
Le durcissement du mouvement social est soutenu par une forte majorité des Français, y compris des les plus jeunes, selon un sondage BVA pour M6, 66% des Français sont pour ce durcissement, la proportion passant à 72% chez les 15-24 ans et 71% chez les 25-34 ans.
Selon un sondage Ipsos pour Europe 1, une large majorité des Français estime que les grèves dureront plusieurs jours. Ils sont 36% à estimer que les préavis de grève reconductible se traduiront par quelques jours de grève après mardi, et 44% que ces grèves dureront plus longtemps.
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