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17 octobre 2010

Les ministres tentent de nous rassurer, peine perdue !

Éditorial de lucienne magalie pons




Le ministre du Travail Éric Woerth, qui défend la réforme des retraites, et la ministre de l'Économie Christine Lagarde, qui assure qu'il n'y a aucun risque de pénurie de carburant, alors que les douze raffineries françaises sont toujours en grève dimanche  nous montre une image recomposée faite de béatitude et d’une sérénité surfaite , semblant planer dans les délices  d'un Olympe Élyséen peuplé de dirigeants et conseillers manichéens irresponsables qui font  l’impasse, comme le Chef de l’État,  sur le  malaise social et économique dont ils sont responsables  et qui  affecte  de plein fouet les forces vives de  la France entière.

Or sur tout le territoire national, ou aucun Élyséen ou membre  du Gouvernement n’oseraient se montrer sans un corps de garde renforcé par des escadrons de   forces de l’ordre armés jusqu’aux dents,    les opposants à la réforme des retraites  manifestent toujours plus  nombreux, aujourd’hui dimanche le  blocage des raffineries se maintient, à la SNCF  les grèves se reconduisent,  avec deux TGV sur trois en circulation, un Corail sur trois, un TER sur deux, un Transilien sur deux.  De plus des cheminots belges devraient interrompre à partir de dimanche soir le trafic sur l'Eurostar Bruxelles-Londres et le Thalys Paris-Bruxelles ce qui aggravera les conditions de circulation ferroviaire, enfin nos chauffeurs routiers doivent dès ce soir commencer les barrages routiers et le blocages des sites, en effet les chauffeurs routiers se joindront au mouvement par des blocages routiers concentrés sur les sites stratégiques et les nœuds routiers comme l’a dit à Reuters   Maxime Dumont, patron du syndicat CFDT de la branche :  "Ce n'est pas une action catégorielle, c'est une action en solidarité avec les Français, il faut viser ce qui créera le plus de désagrément au gouvernement", a-t-il déclaré

 Les lycéens, nombreux dans les cortèges hier  samedi, maintiennent aussi leur mot d’ordre de  mobilisation, mais  les ministres et leurs portes paroles se montrent rassurants et tentent de nous persuader que le conflit arrive à son terme : « Tout va très bien Madame la Marquise »

 "Je crois qu'on est clairement à un tournant. Ce que je souhaite, c'est que la raison l'emporte et que cette réforme puisse être adoptée dans les jours à venir et définitivement mise en œuvre dans les semaines qui viennent", a  fanfaronné  le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire sur Europe 1. Il a une fois de plus  exclu toute concession sur les deux mesures-clés du texte, le passage de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite, et de 65 à 67 ans pour un départ avec une pension de retraite à taux plein. "La rue s'est exprimée, la démocratie sociale s'est exprimée. Maintenant, je crois que la démocratie parlementaire doit prendre la main, s'exprimer à son tour, conclure le débat et permettre à cette réforme de s'appliquer"

Le secrétaire d'État aux Transports Dominique Bussereau en a remis une couche  à son tour sur Europe 1 en assurant   que le risque de pénurie de carburant à l'aéroport de Roissy n'était plus d'actualité, après le retour de l'alimentation en kérosène dans l'oléoduc Trapil qui dessert une partie de la région parisienne, notamment les aéroports. Il a reconnu du bout des lèvres que les avions français avaient pour instruction de faire le plein à l'étranger avant de revenir et a fait état de perturbations régionales, à Nice et à Nantes qu’il a minimisé en déclarant  "À Nice, on n'a pas de soucis, parce qu'on peut tirer sur un certain nombre d'importations vu la proximité de l'Italie. À Nantes, le problème sera réglé rapidement",  enfin il a assuré   que 200 seulement des quelque 13.000 stations-service françaises connaissent des problèmes d'approvisionnement, alors que la compagnie Total parle de son côté, dimanche, de 300 à 400 sites affectés sur son seul réseau.

parenthèse :


Rappelons que  le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a  déclaré, dimanche matin, que Roissy-Charles-de-Gaulle était "parfaitement alimenté" et qu'il n'y avait "plus aucun souci" pour l'arrivée de kérosène dans cet aéroport parisien.

C’est faux il y a un gros  problème de sécurité  et une atteinte au droit de grève !

 Les pompes ont été  relancées par des "cadres non formés", déplore la CGT

Ce que le Ministre passe sous silence  c’est  que les pompes approvisionnant en kérosène les aéroports parisiens ont été remises en circulation, dimanche matin, par des "cadres non formés", ce qui pose de "gros problèmes de sécurité" et constitue "une atteinte inadmissible au droit de grève",  comme l’a affirmé  la CGT du Havre. "Les collègues sont en grève à 100 %. La remise en circulation des pompes a été effectuée, clandestinement, ce matin, vers 7 heures, par une poignée de cadres absolument pas formés pour ce type d'opération, sur injonction du ministère", a affirmé Philippe Saunier, secrétaire départemental CGT de Seine-Maritime. "Cela pose un très gros problème de sécurité ….., dans ces conditions, les grévistes qui, jusqu'alors, assuraient la sécurité du site ont décidé de laisser la direction face à ses responsabilités. La sécurité n'est plus assurée sur le port pétrolier", a-t-il précisé.

 Le dirigeant syndical a notamment indiqué que "le kérosène expédié n'a été ni échantillonné, ni analysé", comme le prévoient les procédures avant expédition. "On ne connaît pas sa qualité", a-t-il dit. Philippe Saunier a également  souligné que le chauffeur, dimanche matin, d'un camion de pompiers dans l'enceinte du port pétrolier était une femme cadre "non titulaire du permis poids lourds".

 Une telle remise en route "est une atteinte inadmissible au droit de grève et au Code du travail", puisque, notamment, ni le CE ni le CHSCT n'ont été consultés et que le personnel affecté à cette tâche n'est "pas formé", a estimé le responsable syndical.

"À tout moment, les grévistes sont prêts à rentrer pour assurer la sécurité, à condition que le droit de grève et le Code du travail soient respectés", a ajouté Philippe Saunier.

fin de la parenthèse

Les douze raffineries françaises sont toujours en grève dimanche, et les blocages des dépôts se poursuivent un peu partout dans le pays mais  Dominique Bussereau, considère que ce sont les ruées à la pompe qui provoquent les problèmes, et non la grève, et les sociétés en profitent pour augmenter les prix. "Ce n'est pas civique",  gravissant par son jugement agressif  à l’emporte pièce « Ce n’est pas civique » un échelon  de plus  par rapport  aux propos de   la ministre de l'Économie Christine Lagarde qui avait demandé Samedi d’un ton  faussement neutre  aux automobilistes de ne pas stocker, niant tout risque de pénurie.

 Nous qui au-dessous de l’Olympe vivons aux quotidiens les évènements nous ne pouvons accréditer  leurs discours qui sont implicitement démentis par les réalités qu’ils connaissent mais qu’ils ignorent par parti pris délibérément.


Le Sénat fort de sa majorité présidentielle votera la loi sur la réforme des retraites, mais tous les ingrédients sont réunis sur le terrain national pour installer dans le pays  des contestations durables, les syndicats, l’opposition, les manifestants ne céderont pas on ira jusqu’au bout !

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