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17 octobre 2010

Tous les ingrédients sont réunis pour un mouvement durable de contestations

Éditorial de lucienne magalie pons





La détermination du Chef de l’État , du Gouvernement et de la majorité présidentielle à ne pas changer de cap est combattu journellement par la solidarité intergénérationnelle  des manifestants,  par les syndicats et par l’opposition qui défendent  le système de retraite par répartition , fondé sur la solidarité entre les générations, un modèle français qui est le socle du pacte social, que nous devons préserver face à l’obstination  d’un Gouvernement qui se contorsionne et se cantonne dans une position partisane à l’opposé de l’intérêt général.

La nouvelle tactique  de propagande du  Gouvernement et la majorité présidentielle se fait jour, ils viennent de se rendre compte que leur position autoritaire d’autisme et d’aveuglement  assorti de déclarations  méprisantes ne paient pas, et voilà maintenant  qu’ils se découvrent pédagogues et de nous faire la leçon.

Un pédagogue doit développer avec méthode des idées justes, or le Gouvernement n’a pas de méthode et ses idées ne sont pas justes, en s’improvisant pédagogue il n’exposera que son idéologie de parti, une idéologie ultra libérale que nous refusons et  combattons tous. Le Gouvernement en  déficit  de crédibilité  se trouve perte de vitesse face à la lucidité de l’opinion publique, il ne lui servira à rien de s’improviser pédagogue. Certes la loi de réformes des retraites sera votée  par le  parti majoritaire au Parlement, et de l’avis des médias   le Gouvernement et le Chef de l’État  en paieront le prix en 2012.  

Cette réforme illégitime, inéquitable, portée par un Chef d’état de plus en plus impopulaire et un Gouvernement  à ses ordres  nous sera imposée par un passage en force, soit,  mais  le Pouvoir enferme son avenir dans une impasse démagogique dans laquelle il patauge et dans laquelle il finira par se noyer, c’est tout le bonheur que nous pouvons espérer à condition de rester vigilants et unis.

Le Figaro est l’illustration même du mépris que nous nous oppose l’État, sous la plume acérée d’Yves Thréard (ndlr : « très hard), voici un extrait de la bafouille indécente qu’il a écrit  avec l’intention non dissimulée de  disqualifier   les lycéens et étudiants qui manifestent :

Extrait :

 «   ... Ici et là en France, donc, des grappes d'adolescents vocifèrent dans les rues pour s'opposer à la réforme des  retraites, imaginer qu'à 15 ou 16 ans, on pense déjà à l'automne de sa vie relève d'un mensonge soigneusement entretenu par quelques consciences adultes néfastes. Cette malhonnêteté voudrait faire passer un chahut d'adolescents, comme il y en aura toujours quand l'occasion se présente et auquel s'agrègent immanquablement des recalés de banlieue en mal de casse, pour l'expression d'un malaise plus profond de la jeunesse française....Plutôt que de dénoncer la réforme des retraites, précisément engagée pour préserver leur avenir lointain, ils seraient bien inspirés de se rebeller contre ceux qui veulent en faire des victimes. Contre cette société bloquée, immobile, vieille dans sa tête. Contre ce corps social frileux et ankylosé qui conduit deux tiers des jeunes Français à répondre, dans les sondages, qu'ils souhaitent devenir fonctionnaires pour la sécurité de l'emploi...On ne saurait trop s'indigner contre le vieillissement prématuré de cette jeunesse-là."

Tout le monde peut s’indigner des caricatures et des amalgames qu’Yves Thréard entretient mensongèrement en plongeant  dans    l’encrier malsain  du Figaro, pour lui « Ici et là en France des  groupes d’adolescents  vocifèrent » ….,  il y voit l’effet  «  d’un mensonge d’un mensonge soigneusement entretenu par quelques consciences  adultes néfastes »  et il y voit «  un chahut d’adolescents ……..auquel s’agrègent immanquablement des recalés de banlieue en mal de casse. Pour lui encore les adolescents  «  …, seraient bien inspirés de se rebeller …., contre cette société bloquée, immobile, vieille dans sa tête …. Contre ce corps frileux social et ankylosé … »

Ne vous en déplaise Yves Théard votre article n’est qu’un torchon même pas bon à servir de PK !

Votre article est aussi implicitement l’aveu de la panique de l’Elysée face à une exaspération  croissante et légitime des manifestants et l’élargissement  du mouvement contestataire, et vos élucubrations demeureront impuissantes à masquer le discrédit de la parole politique de la droite présidentielle et l’injustice sociale des mesures qui illustrent le texte gouvernemental de la réforme des retraites.

.Mais ce que nous constatons, c’est que  l'intransigeance du gouvernement  conduit  à  la participation  responsable et renforcée de la jeunesse lycéenne  et étudiantes dans les manifestations ,   à un durcissement des modes d'action, à  un élargissement des grèves reconductibles,  aux  blocages des raffineries de pétrole  ainsi que de plusieurs dépôts de carburant   et depuis hier  la menace  de l'entrée en scène des chauffeurs routiers de la CFDT majoritaires dans ce secteur, aux  grèves des corporations comme celles des dockers.

 De plus le mouvement contestataire contre la réforme des retraites  s’enrichit, par d’autres  revendications sociales locales  émanant de différents secteurs d’activités, par exemple  par  des  grèves perlées dans les cantines de Marseille, etc…

.Mais pour le   gouvernement, c'est  front des lycéens et étudiants soutenus par leurs parents, ,qui commence à poser problème, le Pouvoir en est réduit à  compter sur des opérations de maintien de l'ordre  comme l'a prouvé ce tir de flashball à Montreuil, en Seine-Saint-Denis...Laisser entendre à des jeunes de 15 à 17 ans qu'ils sont manipulés alors que leurs parents les soutiennent ouvertement et depuis hier les encadrent dans les manifestations pour les protéger,   a de fortes chances de  radicaliser les manifestants  dans un réflexe de solidarité inter-générationnelle. Voilà ce que Gouvernement redoute !


Alors que le conflit sur la réforme des retraites se radicalise et s’étoffe d’autres contestations sociales et économiques,   l'Élysée et le Gouvernement, arc-boutés sur le projet de réformes des retraites jouent  l’aveuglement sur les autres revendications, mais  tous les ingrédients d’un mouvement de contestations  quasi général sont réunis  alors que se prépare pour Mardi 19 Octobre une nouvelle journée d’action nationale.

Revue de presse :






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