Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

24 octobre 2010

22/24 octobre à Montreux : 13me sommet de la francophonie

Éditorial de lucienne magalie pons


* La francophonie rassemble 220 millions de personnes et 70 pays*


3000 représentants des États et organisations francophones se retrouvent du 22 au 24 octobre 2010 à Montreux en Suisse pour le XIII me Sommet de la Francophonie.


*L'OIF  regroupe  70 pays, dont 56 États et gouvernements membres et 14 pays observateurs,  elle dispose d'un budget d'environ 80 millions d'euros, dont le premier contributeur est la France (à près de 40%).

Pour ce 13° sommet qui regroupe   3 000 délégués de 70 pays, la luxueuse ville de Montreux,  sur la Riviera helvétique, a pris des allures de camp retranché  placé sous haute surveillance pour garantir une sécurité maximum , les forces de sécurité suisses  ont mis en place une opération baptisée « Apollinaire »,  des  hélicoptères, vedettes rapides, avions, infanterie, brigades canines sont en place sur les lieux,  un survol régulier en hélicoptère, des vedettes sillonnent en permanence les eaux du lac Léman.

 A terre, ce sont  près de 4 000 militaires qui surveillent les alentours du centre de conférence et les différents palaces où sont accueillis les chefs d’États.

Le ciel helvétique est également sous haute surveillance. Des avions de combats patrouillent l’espace aérien et une zone de 11 km au-dessus de Montreux est totalement interdite au survol.

 Pour pénétrer dans  l’espace dit   « zone de sécurité »il faut  montrer patte blanche et  les   journalistes  sont accompagnés  par un agent de liaison après avoir préalablement obtenu  un laissez-passer pour interroger leurs invités.


TV5Monde, la chaîne francophone internationale, opérateur de la Francophonie, accompagne l'événement avec une programmation spéciale à l'antenne du 18 au 24 octobre, les JT et les magazines de la rédaction délocalisés à Montreux, un site dédié.

Le 13e sommet de la Francophonie  s'est ouvert samedi 23 Octobre  à Montreux, en Suisse, en présence de 38 chefs d'État et de gouvernement  (et 3000 dignitaires) qui doivent s'entretenir notamment  de la gouvernance mondiale, de la solidarité francophone face aux grands défis du changement climatique, de  la biodiversité, et  de  la sécurité alimentaire.

La sécurité dans la bande sahélo-saharienne et la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient depuis mi-septembre en otage cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Mali, seront également abordées.

Dans un discours d'ouverture, Madame Doris Leuthard,  présidente de la Confédération helvétique,  a affirmé que "coups d'État et francophonie étaient devenus incompatibles" en appelant  "à une restauration rapide de l'État de droit dans les pays suspendus" de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Guinée et Madagascar.

Elle a affirmé que la Francophonie était une "plate-forme privilégiée de dialogue Nord-Sud".

Plusieurs chefs d'État doivent prononcer des discours, pour le président français Nicolas Sarkozy c’est déjà chose faite. Hier il est intervenu dans un long  discours  faisant ressortir ses  thèmes  favoris de fond actualisés de ses priorités actuelles pour le G20 et le G8  dont la France prend la présidence respectivement à partir du 12 novembre et début 2011.

(Vous pouvez si vous le souhaitez visualiser par internet  sur le site présidentiel  la vidéo de l’intervention du Président Français)

 Une déclaration  de l’OIF doit être signée ce dimanche dernier jour de ce sommet biennal, mais en attendant soulignons les grandes lignes de l’intervention du Président Nicolas Sarkozy, en quelques extraits  de son  discours, sélectionnés ci-dessous :

Montreux - XIIIème Sommet de la Francophonie -| Discours à l'occasion du XIIIe Sommet de la Francophonie  -

- quelques extraits du discours de Monsieur le Président de la République Française :


 Commentaire : Les Extraits sélectionnés ci-dessous  reflètent les propositions que le Président Français entend soutenir au prochain G20, et les «  chantiers décisifs » qu’il entend soutenir et faire avancer dès 2011, notamment la réforme du système monétaire international, la volatilité la volatilité extravagante des prix des matières premières, la gouvernance mondiale, et  un quatrième sujet «  passionnant  qui concerne la francophonie au premier plan » d’après le Président, ……« c’est  celui des financements innovants » en référence à Copenhague …


 Extraits :

………/
………………………

« Mes chers amis, il y a deux ans, lors du sommet si réussi de Québec, nos débats ont été dominés par la crise financière. Je me souviens très bien qu'avec votre soutien, je m'étais rendu directement de Québec à Camp David pour convaincre le Président Bush d'accepter ce sommet. Un mois plus tard, le G20 tenait sa première réunion à Washington. C'était un mois après le sommet de la Francophonie. Depuis, de Londres à Pittsburg puis Toronto, chez nos amis Canadiens, le G20 des temps de crise a accompli un travail considérable.

Mais aujourd'hui, que devons-nous faire du G20 ? Un calme relatif est restauré et une tentation, mauvaise, existe de borner les ambitions du G20 à l'application des décisions prises, complétées par quelques mesures utiles. Et je veux souligner devant vous ce paradoxe, il était plus facile d'être audacieux lorsque le monde était au bord du précipice, parce qu'on n'avait pas le choix. C'était avancer, c'était changer, c'était réformer ou c'était mourir. Aujourd'hui, nous commettrions une très grave erreur si nous pensions que les problèmes sont réglés et que les mêmes causes ne risquent pas de produire les mêmes effets. Nous ne pouvons pas nous arrêter sur la route du changement et de la réforme.

La France va prendre, dans quelques semaines, la double présidence du G20 et du G8, la France proposera d'ouvrir de nouveaux chantiers.

Madame la Présidente, je serais très heureux que notre sommet de Montreux soit l'occasion d'une discussion très libre sur ces sujets : la France est à l'écoute de tous ses partenaires, à commencer par ceux du premier cercle, de ses amis de la francophonie.

Mais quels sont ces chantiers décisifs qu'il nous faut faire avancer dès l'année 2011 ?

Le premier, c'est celui de la réforme du système monétaire international. Qui, aujourd'hui, pourrait se lever pour me dire que l'instabilité des changes ne fait pas peser une lourde menace sur la croissance mondiale ? Est-ce que l'on va continuer à se faire des reproches, à s'envoyer des anathèmes, à dénoncer des attitudes unilatérales alors que ne nous sommes pas capables de définir un système multilatéral ? Nous nous en sortirons tous ensemble ou nous échouerons tous ensemble.

La France propose d'aborder ce débat sur le système monétaire international sans tabou. Mais qui peut contester que Bretton Woods c'était en 1945, à une époque où, au fond, il y avait une monnaie et une grande économie. Les choses n'ont-elles pas changé depuis 1945 ? Devons-nous nous attacher à un système qui a vécu et qui ne fonctionne plus ou devons-nous avoir le courage d'imaginer ensemble, en se coordonnant, comment on peut créer les bases d'un nouveau système monétaire international ?

A quoi sert de parler de stabilité si l'instabilité des changes s'étale aux yeux du monde entier chaque jour qui passe ?

Il y a un deuxième chantier que la France souhaite ouvrir, c'est celui de la volatilité extravagante des prix des matières premières.

Qui ne se souvient des « émeutes de la faim » à Haïti ou en Afrique quand les prix de certains produits alimentaires ont brutalement explosé en 2008 ? Est-ce qu'on a déjà oublié cela ? Combien faudra-t-il d'émeutes, de guerres, de drames pour que nous comprenions que nous ne pouvons pas laisser faire cela ? On vient me dire : « mais c'est la loi du marché ». Non justement, ce n'est pas la loi du marché, c'est la loi de la spéculation, c'est la loi du refus de la transparence, c'est la loi de l'intérêt de quelques uns sans que personne ne puisse dire où vont des milliards de dollars qui sont soustraits aux États, aux producteurs et aux pays ? Cette situation ne peut pas durer parce qu'elle générera des guerres et des affrontements.

A-t-on déjà oublié les conséquences dramatiques pour l'économie mondiale des hausses brutales des prix du pétrole et du gaz, suivies de baisses tout aussi rapides ? Avec un prix du baril de Brent, qui en quelques mois, passe de 40$ à 140$. Et n'opposons pas les pays consommateurs d'énergie et les pays producteurs d'énergie, ils ont en vérité le même intérêt : des prix trop bas de l'énergie sont une catastrophe, mais des prix trop élevés et c'est la mort pour tout le monde. Là encore, ayons le courage de dire que le marché ne fonctionne pas, parce que les prix des matières premières sont pris en otage par des mouvements spéculatifs que personne ne maitrise. C'est à nous de prendre les voies et les moyens pour qu'au minimum il y ait la transparence sur la formation des prix et sur l'arrivée des bénéfices considérables qui sont réalisés.

Alors qui osera dire que le sujet est trop difficile et qu'il vaut mieux ne rien faire ? Qui peut penser que quand on n'évoque pas les sujets difficiles, ils ne vous rattrapent pas de la pire des façons ?

Le troisième chantier que la France souhaite faire progresser et je ne me lasserai pas de plaider en faveur de ce chantier, c'est celui de la gouvernance mondiale, dont nous avions déjà parlé au sommet de Québec.

Depuis lors, la Banque mondiale a adopté une réforme importante et le FMI est engagé, non sans débats vigoureux, dans la sienne. Mais enfin, nous représentons le tiers des États membres de l'ONU, qu'est-ce qui nous empêche de porter ensemble, devant l'Assemblée générale, la réforme indispensable des Nations Unies pour adapter l'organisation aux réalités du XXIème siècle ? Nous avons changé de siècle, peut-on réfléchir à un changement de gouvernance ?

Est-il normal qu'il n'y ait aucun membre permanent du Conseil de Sécurité émanant de l'Afrique ? Un milliard d'habitants, dans trente ans deux milliards d'habitants, qui n'ont pas de représentation permanente. C'est un scandale.

Est-il normal qu'il n'y ait pas de représentant permanent du continent sud-américain au Conseil de sécurité ? Pas un seul ! Est-il normal qu'un pays comme l'Inde, qui sera bientôt le pays le plus peuplé du monde, n'y soit pas ? Et même, est-il normal que des pays soient absents alors qu'ils pèsent dans l'économie du monde -- je pense au Japon, je pense à l'Allemagne --, parce que leurs dirigeants avaient fait le mauvais choix au moment de la Seconde guerre mondiale ? Nous sommes au XXIème siècle, nous ne sommes plus au XXème siècle.

J'ai entendu, Madame la Présidente, votre inquiétude sur le fait qu'un petit nombre d'États prendraient en main la résolution de problèmes qui concernent, vous avez raison, tous les États du monde. Mais alors ayons le courage d'aller jusqu'au bout. Le G192, j'y crois, mais à condition qu'il ait le courage de prendre des décisions ! Et le système qui consiste à dire : « on ne prend de décision que si tout le monde est d'accord », c'est un système qui est condamné parce que c'est un système qui fera le lit de l'immobilisme, du conservatisme et donc, à l'arrivée, de ceux qui ne veulent rien faire. Nous n'avons pas le choix. Si nous voulons garder ce système, il faut le réformer et la réforme intérimaire du Conseil de Sécurité, je le dis, elle est indispensable.

Je poserai également un quatrième sujet qui est passionnant et qui concerne la francophonie au premier plan, c'est celui des financements innovants. Il y a quelque chose auquel je suis très attaché et qui à mes yeux compte plus que tout, c'est le respect de la parole donnée. Quand on n'est pas d'accord, il faut dire non ; quand on est d'accord il faut dire oui ; mais on ne peut pas dire oui et faire non. Vous voulez savoir où je veux en venir ? Je m'explique.

A Copenhague, nous avons apposé notre signature sur un document qui prévoit 100 milliards à partir de 2020 pour l'Afrique et pour las pays les plus pauvres. Qui va oser dire à l'Afrique que nous serons au rendez-vous de ces sommes colossales en faisant simplement appel à nos budgets qui sont tous, sans exception, en déficit ? Si on veut tenir notre parole -- et il faut la tenir -- à l'endroit de l'Afrique, alors il faut poser la question des financements innovants. Peu importe que ces financements innovants soient une taxe sur les transactions financières, une taxe sur les containers de bateaux, une taxe sur les connections internet. Mais qui ne voit que si nous ne donnons pas les moyens aux pays les plus pauvres de construire les fondements de leur croissance, c'est nous, les pays les plus riches, qui serons les premiers à payer la facture en ne maitrisant pas les courants migratoires et en affrontant, avec le changement climatique, de véritables guerres qui seront les guerres de la faim et les guerres de l'eau.

Nous n'avons pas le choix. Nous ne pouvons pas, quelles que soient les conséquences de la crise, réduire notre aide au développement. La question des financements innovants est une question centrale. Je sais qu'elle divise entre nous mais enfin, mes chers amis, si nous ne parlions que des sujets sur lesquels nous sommes spontanément d'accord, on peut lever la séance tout de suite et profiter de Montreux ! Je n'ai pas compris que les sommets ne devaient servir qu'à parler des sujets qui n'intéressent personne. La question du développement est un sujet majeur, absolument majeur.

Voilà, vous avez compris que cela me tenait à cœur, du coup j'ai complètement perdu la suite de mon papier ! Cela n'a aucune espèce d'importance.

Je voudrais terminer en vous disant deux choses.

La première, c'est que pèse sur nous, chefs d'État, chefs de gouvernement, ministres, dirigeants, une responsabilité historique. Nous sommes face à un changement du monde technologique. Nos sociétés civiles l'ont parfaitement compris, elles changent. Est-ce que nous nous allons être les seuls à ne pas comprendre la nécessité de changer ? Voilà la question qui se pose aujourd'hui. Est-ce que la classe politique dans son ensemble, va être en retard ou va accompagner ces changements pour les maitriser ? C'est cela qui est en cause et ce n'est pas en cause dans deux ans, dans trois ans, c'est en cause tout de suite, maintenant. Il faudra faire des compromis, il faudra se comprendre, mais sur la marche du changement, nous ne pourrons pas faire l'économie de ces débats.

Enfin, sur ces débats il faudra qu'on arrive à avoir une position commune entre nous, les pays francophones et les pays attachés à la francophonie. Plutôt que d'avoir des positions défensives et frileuses, nous devons avoir des positions courageuses et offensives pour montrer le chemin, pour montrer la voie.

Voilà tout ce que je souhaite pour notre sommet de Montreux.

Je vous remercie.

Fin de les Extraits / …/

Remarque : vous pouvez aussi retrouver l’intégralité du discours du Président  Sarkozy par Internet sur le site de la présidence française.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Article ci-dessous :

La vidéo ci-dessus présente sommairement le 13me sommet de la Francophonie, il est question de l’importance du sommet et des thèmes à l’ordre du jour, il est  question aussi de l’environnement évènementiel et publicitaire  qui accompagne ce sommet, par exemple on nous apprend qu’un « horloger » suisse a fabriqué 80 montres destinées à être offertes aux chefs d’États et dignitaires, qu’une croisière en bateau est organisée sur le lac pour les conjointes et  conjoints des Chefs d’États et dignitaires,  etc … etc…

Aucun commentaire: