La grosse boulette du Président est restée coincée en travers de la gorge de Xavier Bertrand, son Ministre du Travail !
Vendredi matin 26 Octobre, 8 heures trente, tous les cheminots sont au boulot dans les ateliers du Centre de maintenance SNCF de Landy, à Saint-Denis, près de Paris, où sont révisés TGV, TER, Eurostar et trains Corail.
Soudain Monsieur Sarkozy arrive en visite « surprise » escorté d’une nuée de journalistes et d’Anne Marie IDRAC, Présidente de la SNCF.
Mal accueilli par les salariés présents contrariés d’être dérangés dans leur travail, le Président s’avançant la main tendue, a essuyé le refus de lui serrer la main de la part de quelques uns d’entre eux.
Contrarié à son tour et indiquant qu’il ne discuterait pas avec ceux qui ne disent pas bonjour, Nicolas Sarkozy, entouré de journalistes et d’une nuée de caméras, se lance dans une discussion tendue, au milieu de laquelle il finit par annoncer : «Les 40 ans s’appliqueront à tout le monde, en revanche, les bonifications, les décotes, moi je pense que tout ceci ne peut s’appliquer que pour ceux qui ne sont pas déjà rentrés à la SNCF.»
Une rumeur de désapprobation monte immédiatement et un syndicaliste de FO s’étonne : «Ah, mais ça c’est nouveau !» C’est même énorme. !
En effet le principe de la décote* (voir explication en fin d’article) fait partie des trois piliers intangibles du document d’orientation qui a été remis aux syndicats le 10 octobre, au même titre que la durée de cotisation à 40 ans pour la retraite à taux plein et l’indexation des pensions sur les prix.
En affirmant que les décotes s’appliqueront aux nouveaux entrants et ne toucheront pas les cheminots en poste, Sarkozy lâche donc une nouveauté ( qui pourrait être prise pour novation, qu'en pense les juristes ?) alors qu’au même moment, chez le ministre du Travail Xavier Bertrand, qui concluait une série de rencontres avec les syndicats, les organisations de salariés se voient proposer un tout autre discours !
Les médias par la suite ont demandé des éclaircissements.
A la SNCF, le discours est un peu embarrassé : «Je pense que c’est une boulette», glisse un membre non identifié médiatiquement de la direction de l’entreprise préférant prudemment se « priver » de toute réaction officielle.
Une boulette qui reste en travers de la gorge des négociateurs officiels qui s'interrogent sur la portée de cette annonce informelle, formulée par Monsieur Nicolas Sarkozy dans la visite du Centre. Ces négociateurs attendent bien entendu des précisions.
Les syndicats dénoncent cette annonce qui frise la provocation : L’Unsa : «Si le Président le dit, c’est forcément lui qui a raison. Nous n’imaginons pas qu’il ne connaisse pas le dossier.»
Prenant Sarkozy « sur parole », Eric Falempin, secrétaire national de FO, se délectait lui d’une grande victoire : «On vient de gagner sur un des trois points les plus importants.»
Discours très critique avec un bémol de crédibilité envers les propos de Monsieur Sakorzy, de la part de la CGT : «J’ai pris acte», déclare Didier Le Reste, secrétaire de la fédération des cheminots, qui ajoute : «Quand même, tout cela n’est pas très sérieux. A force d’agitation chronique, à force de vouloir parler sur tout, il en balance pas mal des bourdes. Il s’est déplacé avec une compagnie de CRS, une nuée de caméras, pour un exercice de communication qui relève de la provocation, sur des sujets qui sont quand même sérieux et qui méritent autre chose que ça…»
Dans la soirée, l’entourage de Xavier Bertrand a répondu aux médias que le ministère «confirmait les éléments du document d’orientation du 10 octobre». C’est dit élégamment, pour démentir le Président…
(Décote : *Réduction plus que proportionnelle de la pension pour ceux qui n’auraient pas cotisé pendant le nombre d’années requises.)
Ma conclusion : si Monsieur Nicolas Sakorsy laissait les salariés travailler, le Ministre du Travail et les Syndicats négocier, en se tenant à sa place et dans ses propres fonctions, ce serait faire preuve de confiance aux uns et aux autres. Ce serait aussi faire grandir son image de Président qui au contraire se « décote » de jour en jour dans l’opinion publique ainsi que des sondages indiscutables publiés dans la presse le prouvent. Ou veut-il en venir ? ……, la patience a des limites et même dans les rangs de l’UMP quelques militants commencent à oser se faire entendre.
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