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27 octobre 2007

Eads- (du 10 au 25 0ctobre) et audition de M. Lagardère







Jean Luc LAGARDERE , le père





Arnaud LAGARDERE, le fils .........


On ne peut pas toujours dire "Tel père Tel fils" !


Il est temps de reprendre chronologiquement le cours de l’Affaire EADS

Voir mes précédents articles sur le présent "blog" :

- Le Gendarme Boursier et l'EADS : article en date du 6 oct. 2007

- Sénat : audition CDC aff. EADS : article en date du 16 oct. 2007

- Assemblée Nationale : audition CDC aff. Eads : article en date du 16 Octobre 2007


Mercredi 10 0ctobre : Le secrétaire national du PS chargé de l'économie, Michel Sapin, a jugé, mercredi 10 octobre, "inadmissible" qu'Arnaud Lagardère soit nommé président de la Sogeade, holding qui regroupe les participations de l'Etat et de Lagardère au sein du groupe EADS. Christine Lagarde a en effet indiqué à l'Assemblée que cette décision avait été prise le 16 juillet dans le cadre de la révision de la gouvernance d'EADS.

"Le gouvernement vient de dire devant les députés qu'Arnaud Lagardère sera le prochain président de la Sogeade: les autorités publiques d'aujourd'hui soutiennent celui qui, hier, a pu commettre des délits, ceci est parfaitement inadmissible", a affirmé le député de l'Indre. . "Nous voulons la clarté sur le passé, mais il faut aussi être clair pour l'avenir.

…. « Arnaud Lagardère est au centre de cette affaire, et il continue à avoir la confiance de l'Etat pour l'avenir, il y là une contradiction".

Michel Sapin s'est dit, par ailleurs, "sûr" que "l'Etat dans ses différentes composantes savait que la situation à EADS allait se dégrader très fortement" et qu'"il aurait donc dû, d'une manière ou d'une autre, s'opposer à la vente par M. Lagardère de ses propres actions et informer l'ensemble du marché que la situation allait devenir mauvaise".

Michel Sapin s'est dit favorable à "la suppression des stock-options telles qu'elles fonctionnent aujourd'hui": "le système des stock-options porte en lui-même le délit d'initié" parce que "quand vous êtes responsable de l'entreprise, vous êtes à la fois au cœur de l'information et en même temps intéressé à la valeur de vos actions".

Mercredi 10 0ctobre - Déclaration de Monsieur Dominique de Villepin sur l'affaire EADS

Lors de l'émission Question d'info LCP-France Info-AFP,( mercredi 10 octobre), Dominique de Villepin a « glissé » entre autres propos : "on rappelle que Mme Dati a travaillé pour le groupe Lagardère"

Sur le fond du dossier, Monsieur de Villepin , qui était Premier ministre à l'époque où la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a acheté une partie des titres EADS avant une forte baisse boursière, a confirmé qu' à aucun moment il n'a été saisi de ce dossier, « ni par M. Lagardère, ni par le directeur de la Caisse des dépôts".

De plus il a jugé "possible" que son ministre des finances, Thierry Breton, n'ait pas été informé de l'affaire.

Monsieur de Villepin s’est déclaré prêt à apporter son témoignage et a ajouté « tous mes collaborateurs de Matignon sont prêts à apporter leur témoignage".

(L’avocat de Dominique de Villepin n'était pas joignable dans l'immédiat samedi soir pour réagir aux déclarations d'Arnaud Lagardère.)

Dimanche 14 Octobre - Note de Lucienne Magalie PONS : Depuis la dénonciation du Figaro, je me demandais si Bouygues était un faux frère vis-à-vis de Lagardère, ou bien s’ils ’étaient d’accord pour monter un rouleau compresseur et le mettre en route d’un commun accord pour le diriger, le moment venu, contre une personnalité en vue. Dans le même temps, j’avais l’impression qu’un des protagonistes de l’affaire se tenait prêt à déposer un monceau d’accusations sur le dos d’un bouc émissaire, connu d’avance, mais dont le nom était tenu secret pour rejaillir au moment opportun. Eh bien le 14 Octobre j’ai pu, comme tout le monde, voir que le rouleau compresseur actionné par Monsieur Lagardère se dirigeait en premier lieu contre Monsieur De Villepin :

Dimanche 14 Octobre : Arnaud Lagardère fait tourner ses presses et par l’intermédiaire de son joujou médiatique le JDD (Journal du Dimanche), contredit Monsieur de Villepin, nie tout délit d’initié de sa part, affirme que « Matignon était informé à l'avance de la vente des actions » et s’étonne des fuites dans la presse du rapport préliminaire de l’AMF y voyant une manipulation

Ndlr : rappel des faits : Arnaud Lagardère a vendu une partie de ses titres EADS juste avant la chute du cours provoquée par la révélation des difficultés de fabrication de l'avion A380. . Le désengagement partiel (7,5% du capital au total, dont 2,5% repris par la CDC) de Lagardère s'est accompagné d'une cession similaire de titres de l'autre grand actionnaire du groupe, Daimler, et avait été précédé par des ventes d'actions de plusieurs cadres d'EADS.

L'Autorité des marchés financiers soupçonne des actionnaires et des dirigeants du groupe européen de délit d'initiés pour avoir vendu des actions avant ces révélation » » Toutes ces opérations font l'objet d'une enquête - par l'AMF - sur de possibles délits d'initiés, dont les premières conclusions ont été récemment transmises à la justice, qui a ouvert une information judiciaire l'année dernière.

Dans l’interview publiée dans le JDD du 14 octobre, Arnaud Lagardère explique que son groupe a informé "dès janvier 2006" les services de Matignon de son intention de vendre une partie de sa participation au capital d'EADS. Et affirme que Monsieur Dominique de Villepin, alors Premier ministre, a été informé dès février 2006 de l'intention du groupe Lagardère de se défaire d'une partie de sa participation dans le groupe d'aéronautique et de défense EADS.

Arnaud Lagardère gérant-commandité du groupe Lagardère, se défend d'avoir commis un délit d'initiés dans cette affaire et assure n'avoir appris qu'en juin 2006 les nouveaux retards de livraison du très gros porteur Airbus A380, soit deux mois après avoir vendu à terme sa participation.

"Je ne sais pas d'où viennent les fuites, à l'évidence volontaires, mais je trouve que la manipulation médiatique qui consiste à faire passer un rapport partiel et provisoire pour la conclusion d'une enquête est insupportable", estime-t-il, ajoutant qu'il est à la disposition de la justice pour démontrer qu'il n'a commis aucun délit d'initié.

Il confirme dans cette interview les propos du ministre de l'Economie de l'époque, Thierry Breton, qui a dit avoir refusé de céder une partie de la part de l'Etat dans EADS en même temps que Lagardère et Daimler.

"Manfred Bischoff et moi sommes allés voir Thierry Breton le 28 novembre 2005. Daimler souhaitait vendre 15%. Je n'envisageais pour ma part de ne vendre que la moitié des 15% détenue par mon groupe - parce que je voulais demeurer un acteur majeur de ce grand projet", indique Arnaud Lagardère.

"Pour respecter la volonté de parité entre Français et Allemands, Manfred Bischoff a proposé que l'Etat vende également 7,5% (...) Thierry Breton a dit vouloir maintenir telle quelle la participation de l'Etat ; il nous a demandé de décaler notre décision ; et les Allemands ont fini ensuite par accepter de ne vendre que 7,5%", précise Arnaud Lagardère.

Il confirme dans cette interview les propos du ministre de l'Economie de l'époque, Thierry Breton, qui a dit avoir refusé de céder une partie de la part de l'Etat dans EADS en même temps que Lagardère et Daimler.

Selon Arnaud Lagardère, sa décision de vendre une partie de sa participation a été dictée non pas par l'objectif de réaliser une forte plus-value avant que le titre EADS ne chute mais par une stratégie générale.

"Depuis 1999, j'ai toujours dit, j'ai répété publiquement que mon groupe avait vocation à se recentrer sur les médias", rappelle-t-il.

"Jusqu'en juin 2006, EADS a toujours dit au marché …..que ces difficultés …. ( ndlr : difficultés de fabrication et d’industrialisation de l'A380) ……. ne mettaient pas en cause les dates de livraison ni la prévision de résultat. Je n'ai été informé des nouveaux retards de livraison que le 12 juin, à l'occasion du conseil d'administration".

Il confirme donc qu'il n'a donc commis aucun délit d'initiés en vendant en avril 2006 à la Caisse des dépôts et consignations une partie de sa participation.

D’après lui Dominique de Villepin était au courant de ce projet et Arnaud Lagardère fait état d’une note de fin Février 2006 " ….. cette note était un descriptif de l'opération, que nous avons envoyé aux services du Premier ministre, parce qu'ils nous l'avaient demandé. Elle contenait une liste d'investisseurs susceptibles d'être intéressés à long terme, dont, parmi d'autres, la CDC."

"Concernant nos relations avec l'Etat, je voudrais que les choses soient claires. Dès janvier 2006, mes collaborateurs ont eu des réunions répétées et à haut niveau concernant l'opération avec les services du Premier ministre. Elles portaient sur le schéma envisagé, le calendrier …. Matignon a suivi l'opération depuis le début"

Toujours d’après lui les services du Premier ministre ont été informés à l'avance de l'intention du groupe Lagardère de vendre des actions EADS à la banque IXIS CIB en 2006 et de la possibilité qu'une partie de ces actions soit rachetée par la Caisse des dépôts (JDD du 14 octobre 2007)

Dimanche 14 Octobre - Le ministre du Budget, Eric Woerth, a déclaré dimanche ……….sur Radio J qu'il ne savait pas mais que "tout est possible" sur la connaissance par Matignon et Dominique de Villepin de la vente en 2006 d'une partie de ses actions EADS par Arnaud Lagardère.

A la question "vous dites que Bercy ne savait pas, est-il possible que Matignon ait su ?", M. Woerth a répondu: "tout est possible. Fondamentalement, vous savez, tout est possible. Il y a des milliers d'informations dans tous les sens dans un gouvernement, tous les jours. Des notes, il y en a des centaines de milliers de pages qui sont produites chaque semaine".

(M. Lagardère avait précisé que l'achat d'actions EADS par la Caisse des dépôts n'avait pas été organisé par Lagardère et l'Etat: …. "Thierry Breton l'a dit, l'Etat n'a rien à voir là-dedans. C'est une grande banque, IXIS CIB, qui en a été chargée". ……)

15 octobre : Suite aux déclarations d'Arnaud Lagardère du 14 Octobre, Monsieur de Villepin fait savoir que Matignon a été partiellement informé et refuse d’endosser le costume « de bouc émissaire » et se dit prêt à rendre compte de son action "à tous ceux qui auront la vocation à faire la lumière sur cette affaire", citant la justice et les commissions parlementaires.

"Il y a la tentation aujourd'hui de vouloir diviser les services de l'Etat", a analysé M. de Villepin au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "L'art de la défausse est devenu un véritable sport national"

"Qu'Arnaud Lagardère précise, qu'il donne des éléments sur les différents points, qui disent clairement les dates, les rendez-vous" et "ainsi la vérité sera faite", a sommé Dominique de Villepin.

"C'est vrai que les services d'Arnaud Lagardère sont venus voir Bercy, puis Matignon pour leur dire : ‘voilà, nous envisageons, nous avons l'intention de céder ces titres'", a-t-il concédé.

"M. Lagardère est d'ailleurs venu à Matignon lui-même pour rencontrer mon directeur de cabinet sur cette opération de cession", a-t-il poursuivi, datant cette rencontre du début de l'année 2006. »…………."Le point qui inquiétait et qui interpellait le groupe Lagardère, c'était de savoir si l'Etat lui-même était prêt à vendre, et c'est sur ce point que nous avons, nous, été interrogés", a précisé Monsieur de Villepin ………"Je lui ai indiqué de la façon la plus claire que l'Etat n'entendait pas modifier sa stratégie au sein d'EADS."

Pour la cession des titres de Lagardère dans EADS, "nous ne nous sommes, nous Matignon, jamais intéressés à l'instruction technique de ce dossier, tout simplement parce que ce n'est pas notre responsabilité", a certifié M. de Villepin.

M. de Villepin a réaffirmé n'avoir "jamais été informé" des conditions d’achat des titres de Lagardère par la CDC. "C'est vrai qu'il y a une note mémorandum" du groupe Lagardère "à Bercy au début de l'année 2006, comme aux services de Matignon", a-t-il consenti. "Alors on peut évidemment considérer à partir de cette note que Matignon était informé de l'opération de la Caisse des dépôts. Je trouve ça abusif." L'ancien Premier ministre a également assuré qu'il n'"a à aucun moment été informé des difficultés industrielles", de l'Airbus A380.

Lundi 22 octobre : Tenue à AMSTERDAM, l’assemblée générale d’EADS a entériné la nouvelle direction dans un climat de suspicion

L'assemblée générale d’EADS, a entériné lundi 22 Octobre une direction simplifiée, et a été dominée par les questions sur les délits d'initiés présumés, avec en ligne de mire Arnaud Lagardère, principal actionnaire privé français du géant européen de défense et d'aéronautique.

Monsieur Rüdiger Grube, désigné ce jour comme unique président du conseil d'administration, avait tenté de déminer la situation, en prévenant et déclarant dès l'ouverture de l'AG à l’intention des petits porteurs venus à Amsterdam demander des comptes que ce n’était pas « le forum pour poser de telles questions".

Les associations françaises et allemandes de petits actionnaires et les représentants de fonds ne se sont pas laisser intimidés et ont profité de l'occasion pour rappeler que les deux actionnaires fondateurs, le groupe français de médias Lagardère et le constructeur automobile allemand Daimler étaient soupçonnés d'avoir eu connaissance des difficultés d'industrialisation de l'A380, avion géant d'Airbus, filiale d'EADS, avant leur révélation publique le 13 juin 2006, et qu’ils ont cédé chacun deux mois auparavant 7,5% de leurs parts au prix fort pour environ 2 milliards d'euros.

Didier Cornardeau, président de l'association des petits porteurs actifs (Appac), à l'origine de l'information judiciaire pour délit d'initiés ouverte le 23 novembre 2006 à Paris, a réclamé le départ d'Arnaud Lagardère. "Les actionnaires ne peuvent pas voter pour un administrateur incompétent", a-t-il soutenu.

Piqué au vif par les critiques, Arnaud Lagardère, a répondu en rendant les coups, usant de la plupart du temps de parole réservé aux dirigeants et actionnaires et a déclaré : "Je compte rester au conseil d'administration, car je représente les intérêts de Lagardère".

Réfutant les rumeurs récurrentes d'une éventuelle sortie complète de son groupe d'EADS, il a affirmé ne pas avoir "l'intention d'en sortir dans les cinq prochaines années". Aux termes des nouveaux statuts entérinés lundi, Arnaud Lagardère, qui coprésidait jusqu'ici avec M. Grube le conseil d'administration d'EADS, doit prendre la tête de cet organe en 2012, s'il est toujours actionnaire.

Monsieur Arnaud Lagardère et Monsieur Grube ont insisté sur le "droit à la présomption d'innocence" avant la clôture des dossiers par la justice.

(Les « gendarmes de la Bourse », français, allemand et hollandais, enquêtent séparément sur les affaires de délits d'initiés.)

"La large couverture médiatique ne sert pas la justice (...) Cela n'a rien à voir avec les fondamentaux de l'entreprise", a dit M. Grube, affirmant que EADS avait toujours informé de façon rapide et transparente les marchés financiers.

En dépit des critiques émises à son encontre, M. Lagardère a été entériné comme administrateur avec 97,51% des voix par les quelque 250 actionnaires présents. Un vote sans surprise car Lagardère et l'Etat français, représenté par la holding Sogeade, et DaimlerChrysler ont la majorité des droits de vote.

Le nouveau conseil d'administration d'EADS comprend 11 membres, contre 10 jusqu'ici.

(Conformément à l'accord passé entre le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et les dirigeants du groupe le 16 juillet dernier, il a été mis fin à la direction bicéphale, source de luttes intestines

Sont présents dans les conseils quatre administrateurs indépendants, dont le baron indien de l’acier mondial Monsieur Lakshmi Mittal, qui n'était pas présent à l'assemblée générale au grand dam des petits porteurs. "Ils ne prennent pas la peine d'être là alors que les petits actionnaires votent pour eux", s'est insurgé Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minorisait

Jeudi 25 Octobre : Audition de Monsieur Arnaud Lagardère devant la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale (Monsieur Arnaud Lagardère était auditionné sur les conditions de l’opération financière par laquelle Le Groupe Lagardère et Daimler avaient vendu chacun 7,5% d'EADS en avril 2006, quelques semaines avant l'annonce de nouveaux retards du programme Airbus A380, qui a entraîné une chute de 26% du cours de bourse d'EADS en une séance en juin.)

Ndlr : au cours de cette audition, dont extraits de presse ci-dessous, Arnaud Lagardère a démenti une nouvelle fois tout délit d'initiés avec EADS, et a repris l’essentiel de ses déclarations faites le 14 Octobre dans son JDD.

EXTRAITS de PRESSE (repris sur Internet)

L'audition, qui a duré près de deux heures, a permis d'aborder une nouvelle fois les relations avec l'Etat actionnaire. "Ce que je savais ou ce que je sais, l'Etat le savait et l'Etat le sait", a souligné Arnaud Lagardère.

« Arnaud Lagardère, a de nouveau démenti tout délit d'initiés à l'occasion de la vente de la moitié de sa participation de 15% dans EADS et a souligné qu'il disposait des mêmes informations que l'Etat français.

……

Lors de son audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale, il a écarté toute nouvelle vente à court terme de titres du groupe d'aéronautique et de défense. "Nous sommes dans cette entreprise (EADS), très bien d'y être, et la cession de ces 7,5% restants n'est pas à l'ordre du jour".

Arnaud Lagardère, qui a pris la tête du groupe après le décès de son père Jean-Luc, en mars 2003, a dit comprendre "la détresse" des salariés d'Airbus. "Je tiens à leur dire que l'actionnaire Lagardère ne les pas trahis", a-t-il déclaré avant de lancer : "Je n'ai pas de leçon de patriotisme à recevoir".

"Il n'y a pas eu de délit d'initiés", a-t-il martelé devant les députés en soulignant qu'il n'avait pas eu d'informations particulières jusqu'en juin 2006. Il a ajouté qu'il y avait déjà eu une première annonce de retard sur l'A380, dès juin 2005. Il a souligné que les dirigeants d'Airbus répétaient jusqu'en juin 2006 que le retard pouvait être "rattrapé".

……….

« Il a rendu hommage au gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin et à son ministre de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, et aussi au communiste Jean-Claude Gayssot, à l'époque aux Transports, pour la défense des intérêts français face aux Allemands en 1999, lors de la constitution d'EADS, dont il a vanté les succès commerciaux.

Mais, a-t-il souligné, l'Etat peut avoir plusieurs visages. Il a rappelé qu'il avait indiqué dès 1999 que l'avenir de Lagardère était dans les médias, ce qui supposait donc une sortie des métiers de l'armement et de l'aéronautique.

………………

« Après la création d'EADS, il ne pouvait pas vendre entre 2000 et 2003 parce qu'il y avait un "lock-up". De 2003 à 2005, il a raconté qu'il avait dû lutter contre l'Etat sur deux fronts: le règlement financier de la succession de son père et la volonté du gouvernement de l'époque d'imposer Noël Forgeard, alors président d'Airbus, à la tête d'EADS comme co-président exécutif à la place de Philippe Camus.

Il a dénoncé une "chasse à l'homme" contre ce dernier, depuis "exilé" à New York. "Noël Forgeard n'est pas le seul responsable de cette chasse à l'homme", a dit Arnaud Lagardère, qui n'a pas hésité à mettre également en cause Francis Mer, à l'époque ministre de l'Economie et des Finances : "Je ne suis pas sûr qu'il y soit pour rien".

……..

« Poussé par certains députés, il a refusé d'aller plus loin alors que les milieux politiques et industriels ont évoqué un "chantage fiscal" de la part du président de la République d'alors, Monsieur Jacques Chirac, pour imposer Noël Forgeard, qui fut son conseiller industriel à Matignon entre 1986 et 1990.

Arnaud Lagardère a ajouté qu'il avait accepté de nommer Noël Forgeard, fin 2004, et qu'il avait pu régler le dossier avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie et des Finances.

Sur les relations avec l'Etat au sujet de la vente des 7,5%, Arnaud Lagardère a expliqué que fin novembre 2005 il était allé, avec Manfred Bischoff, alors co-président du conseil d'EADS, voir le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, pour lui annoncer la cession de titres par les deux actionnaires. Il a ajouté qu'il n'était pas entré dans le détail mais qu'il aurait voulu réaliser l'opération en janvier 2006.

Il a expliqué que cela n'avait pu se faire pour des raisons techniques et qu'il avait cherché "une nouvelle fenêtre", ce qui a conduit à la cession en avril 2006. Il a confirmé qu'il avait discuté avec les membres du gouvernement, assurant avoir eu "cinq ou six réunions" avec les responsables de Matignon et de Bercy. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin avait affirmé dans un premier temps qu'il n'était pas au courant de la vente programmée des actions EADS par Lagardère.

A l'issue de l'audition, Arnaud Lagardère s'est montré plutôt soulagé : "Ca s'est fait dans la plus grande franchise, dans la plus grande décontraction. Quand on n’a rien à se reprocher, c'est d'autant plus facile. J'ai dit et redit que l'actionnaire Lagardère n'avait pas trahi les salariés d'Airbus, qu'il n'avait pas commis de délit d'initiés. Maintenant, nous allons entrer dans une phase d'explications".

Didier Migaud, président de la Commission des finances, était lui aussi satisfait : "Je crois qu'il y a eu des questions qui étaient à la fois précises, directes, franches. J'ai trouvé que les réponses étaient de même tonalité".

"Nous avons confirmation que l'Etat était informé, en tout cas de la cession des titres. Et d'ailleurs, je trouve ça plutôt rassurant", a-t-il ajouté en se refusant à évoquer les affaires boursières qui font l'objet d'enquêtes judiciaires

ooOoo

Mon impression : En fin d’audience, Monsieur Arnaud Lagardère a signalé la différence d’interprétation qu’il convient de retenir, selon lui, entre le mot « difficulté » et le mot « retard ».

Ainsi, Arnaud Lagardère se dédouane d'une gestion imparfaite, selon moi, du pacte d'actionnaire, qui lui a fait minimiser et passer outre le mot "difficulté", qui d'après lui ne peut s’entendre ni s’interpréter comme le mot "retard». Ainsi, son discours met en évidence sa priorité de financier qui a primé sur sa mission de gestionnaire. Il a avant tout géré selon son intérêt et sa conception personnelle le patrimoine financier du Groupe Lagardère, en mettant de côté les « difficultés » dont il ne nie pas avoir eu connaissance et dont il a délibérément négligé d’en faire étudier et mesurer les conséquences dommageables prévisibles à brève échéance, comme aurait dû le faire un gestionnaire avisé et responsable.

Pourquoi devrions-nous nous attendre avec naïveté à ce qu'un investisseur financier aux dents longues soutienne une entreprise dont il sait qu'elle traversera des difficultés et dont il s’interdit de penser que ces difficultés aboutiront sur des retards importants de fabrication ?

A mon avis, il était bien placé pour savoir, quoiqu’il s’en défende, que ces « difficultés » d’industrialisation aboutiraient sur des retards de fabrication et de livraison, et s’il ne le savait pas il aurait pu au moins approfondir la question et demander des explications techniques précises. On peut être patriote comme il le prétend mais à l’évidence son patriotisme se met en sommeil dès que ses gros sous sont en jeu.

Les députés de la commission des Finances ont été moins incisifs dans leurs questions que lors de l'audience des dirigeants de la Caisse des dépôts, et pour cause : l’Assemblée est l'un des organes de contrôle de la CDC qui à ce titre fait partie du « sérail » et il était de bon ton de se montrer plus sévère pour dédouaner l'assemblée Nationale en mettant en évidence les défauts d’informations de communication envers elle, commit par la CDC.

Arnaud LAGARDERE a été entendu bien plus comme un financier que comme un dirigeant de la Sogeade, avec tous les égards que ces Messieurs du Parlement réservent à un présumé soupçonné de délit d’initiés, sans plus semble-t-il, sans s’autoriser à l’accabler de questions trop précises sur les informations qu’il détenait comme dirigeant de la Sogeade gestionnaire du pacte d’actionnaire, en lui laissant toute latitude de s’exprimer à sa convenance.

Pour le reste, Arnaud Lagardère a confirmé en audience que les services de l'Etat et du Premier Ministre étaient informés et a dit tenir à la disposition de la Commission des Finances, si elle le souhaitait, les documents actés qui en font foi, tout en ajoutant qu’il s’en remettait pour la suite à l'Agence des marchés financiers qui d’après lui détiendrait tous les documents relatifs à cette affaire.

Je trouvais beaucoup de charme et de beauté virile à son père, Monsieur Jean Luc Lagardère, qui était doué dans ses expressions et discours d’une intelligence spontanée, je ne retrouve aucune de ces qualités dans son fils Arnaud Lagardère qui affiche dans ses propos étudiés à l’avance, une assurance qui frise l’arrogance et finalement pour moi, pas très convaincante.

Pour la petite histoire ajoutons que la Caisse des Dépôts et Consignations a pris ses devants et envisage de se constituer partie civile "du fait de la diffusion d'informations trompeuses" dans l'affaire EADS, affirme son directeur général Augustin de Romanet, dans une interview aux Echos mercredi 24 Avril, soit quelques jours avant l'audition d'Arnaud Lagardère.

extraits commentés :


"Nous envisageons de nous constituer partie civile du fait de la diffusion d'informations fausses ou trompeuses", indique M. de Romanet dans un entretien au journal économique, tout en disant "assumer" l'investissement de la CDC dans le groupe.

"Quant à une éventuelle demande d'annulation des deux tranches de la vente à terme restant à réaliser, ce n'est pas la voie que nous avons choisie à l'heure où nous parlons", ajoute-t-il.

.............

"Même si je n'étais pas à ce poste à l'époque*, j'assume parfaitement d'avoir investi dans cette entreprise, car c'est un investissement de long terme, qui recèle un fort potentiel", affirme le directeur général de la CDC.

ndlr :*Monsieur de Romanet était Secrétaire Général de l'Elysées à l'époque

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"Pour autant, cet investissement a mis en lumière une demande forte pour davantage de clarification des processus de décision de la Caisse des dépôts dans ce type d'opération", poursuit-il.

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M. de Romanet a proposé qu'un futur comité composé du président de la commission de surveillance de la CDC et de certains de ses membres se prononce sur toute opération similaire à celle d'EADS, sur proposition du directeur général de la Caisse.

...............

"Les contours de ce comité (...) seront arrêtés d'ici à la fin de l'année", a affirmé M. de Romanet aux Echos

fin d'extraits commentés

( a suivre : la suite de l'affaire et son évolution feront l'objet de prochains articles )




2 commentaires:

Anonyme a dit…

et oui, prendre les gens pour des ***** est un art

un livre genial signé par un auteur qui se fait appeler tonvoisin de bureau http://www.travailleravecdescons.com
pure bonheur !
Une inconditionnelle

Lucienne Magalie Pons a dit…

anonyme : merci pour votre commentaire.