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16 octobre 2007

Je me souviens d'une REINE



écrit par Lucienne magalie PONS en souvenir de Marie Antoinette, Archiduchesse d'Autriche, Reine de France épouse du Roi de France Louis XVI.

le 16 Octobre 1793 : Marie Antoinette Reine de France est guillotinée place Louis XV ( actuellement place de la concorde)

En Octobre 1793, concentré dans les mains du Comité du Salut Public qui fonctionne sous l'influence de Robespierre, " le Dictateur sanguinaire", le Tribunal Révolutionnaire n’est qu’un instrument servile soumis aux exigences d’une politique passionnée.

Ses coups vont porter sur les têtes illustres, Marie Antoinette est frappée la premières après quatorze mois d’humiliations et de tortures, qui n’avaient pas apporté sur elle la pitié publique ni atténué la haine d’une population révolutionnaire et sanguinaire.

Transférée depuis deux mois du Temple à la Conciergerie, traitée plus bas que l’aurait été une prisonnière ordinaire, gardée dans sa chambre à vue nuit et jour par deux gendarmes, elle est appelée le 14 Octobre 1793 au Tribunal Révolutionnaire

.Qui aurait pu reconnaître ce jour là dans cette femme aux cheveux blanchis, au teint pale, aux traits creusés avant l’âge par les deuils, les souffrances et les larmes, vêtue d’humbles vêtements noirs, la jeune et merveilleuse Reine de France qui animait de sa présence quelques années auparavant les fêtes brillantes de Versailles ?

Le Président du Tribunal lui demande son nom, elle répond : Marie Antoinette de Lorraine d’Autriche, son état : Veuve de Louis Capet, ci-devant Roi des Français, son âge : 38 ans.

Lecture lui est donnée de l’acte d’accusation dressé contre elle par l’accusateur public Fouquier- Tinville.

Les crimes dont la charge le réquisitoire avec une exagération insultante, sont « d’avoir conspiré contre la France, d’avoir été depuis son arrivée dans le royaume, le fléau et la sangsue de la nation, d’avoir dès avant 1789 eu avec son frère le Roi de Hongrie et de Bohème, des rapports politiques contraires aux intérêts de la France, , d’avoir dilapidé le trésor par des profusions effroyables, pour satisfaire à des plaisirs désordonnés et payer les agents de ses intrigues ; d’avoir, à différentes époques , fait passer à l’empereur des millions qui lui avaient servi à soutenir la guerre contre nous. »

On l’accuse aussi de n’avoir pas cessé depuis la Révolution d’entretenir des correspondances criminelles avec les puissances étrangères et d’avoir exercé toutes sortes de manœuvres pour opérer la contre-révolution dans l’intérieur de la République.

On lui reproche d’avoir abusé de son ascendant sur l’esprit du ci-devant roi son époux pour le pousser dans les voies réactionnaires, dans une conspiration permanente contre la Révolution et on fait retomber sur la Reine la responsabilité directe des journées des 5 et 6 octobre, de la fuite de Varennes, des fusillades du Champ de Mars et de la catastrophe du 10 aout .

Mais Fouquier Tinville ne s’attaque pas seulement à la Reine, il s’attaque aussi à la Mère. Spéculant sur les calomnies ignobles longtemps répandues dans le peuple sur les mœurs prêtées à Marie Antoinette , calomnies imaginéees et soutenues par l’infâme Hébert, Fouquier- Tinville dans son réquisitoire ose articuler contre Marie Antoine une accusation infâmante : « Immorale sous tous les rapports et nouvelles Agrippine, la veuve Capet est si perverse et si familière avec tous les crimes , qu’oubliant sa qualité de mère et les limites prescrites par la nature, elle n’a pas craint de se livrer avec Louis Charles Capet, et de l’aveu de ce dernier, à des indécences dont l’idée et le nom seul font frémir d’horreur »

Ce fut la seule accusation dont Marie Antoinette outragée se montra émue. A toutes les précédentes dépositions formulées contre elle, elle était restée froide.

Et quand l’odieux Hébert vient répéter en personne devant le Tribunal en des termes grossiers et orduriers, les déclarations qu’il prétend lui avoir été faites par l’enfant lui-même, elle ne put réprimer un frémissement d’indignation. Elle se reprit cependant et s’enferma dans un silence absolu.

Un juré alors insista et exigea qu’elle s’exprime. Marie Antoinette se leva alors et sans trembler, d’un accent poignant qui ne pouvait partir que du cœur d’une mère, elle prononça puissamment ces mots célèbres : « Si je me suis tue, c’est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation. J’en appelle à toutes les mères qui peuvent se trouver ici »

La souffrance contenue dans cette réponse si simple et si touchante remua profondément l’auditoire – et pourtant quel auditoire -, à tel point que le président, dans son résumé n’osa pas reprendre cet incident , dont la réprobation générale avait fait justice.

De nombreuses autres dépositions remplirent trois séances du Tribunal, dont aucune preuve directe ne put ressortir. Mais à quoi bon tous ces débats dérisoires, tout était réglé d’avance, le Comité de Salut Public voulait la tête de Marie Antoinette et le Tribunal révolutionnaire était dans ses mains sinistres son « exécuteur » servile.

Les avocats de la Reine, désignés d’office pour la défendre, Chauveau Lagarde et Tronçon-Ducoudray, prononcèrent l’un et l’autre quelques paroles qu’ils savaient d’avance inutiles.

Le Président posa alors aux jurés les questions suivantes :

- Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères, et autres ennemis extérieurs de la République, les dites manœuvres et intelligences tendant à leur fournir des secours ou argent, à leur donner l’entrée du territoire Français, et à y faciliter le progrès de leurs armes ?

- Marie Antoinette d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir
coopéré à ces manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?

- Est-il constant qu’il a existé un complot et conspiration tendant à allumer la guerre civile dans l’intérieur de la République ?

- Marie Antoinette d’Autriche, veuve de Louis Capet, est-elle convaincue d’avoir
participé à ce complot et à cette conspiration ?

Après avoir délibéré, les jurés rapportèrent une réponse affirmative sur toutes les questions

L’arrêt fut prononcé le 16 Octobre :

« Marie-Antoinette est condamnée à mort pour haute trahison » le 16 octobre.

Marie Antoinette entendit la sentence terrible avec un calme impassible, il était 4 heures du matin, elle sortit du Tribunal sans prononcer un seul mot, on la ramena à son cachot escortée par des gardes.

Elle pria alors un long temps, puis elle écrivit à Madame Élisabeth, la sœur de Louis XVI, une lettre ou figure cette phrase : « Je viens d'être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère », et ne dormit que quelques heures.

A onze heures le 16 Octobre, elle fut conduite, mains liées, dans une charrette , au lieu de son supplice, au milieu d’une nombreuse force armée, escortée d’une populace immense qui ne l’épargna pas de ses ignobles cris, vociférations et imprécations.

L’admirable courage, puisé dans sa foi chrétienne et dans son ascendance royale , qui avait accompagné depuis le début de cette longue épreuve la Reine de France, fille des Rois d’Autriche, ne chancela qu’un cours instant quand elle aperçut le Palais des Tuileries, des pieds de l’échafaud où elle venait d’arriver, dressé au centre de la Place Louis XV, à l’endroit même ou neuf mois auparavant le 21 Janvier, le Roi de France Louis XVI son époux avait été guillotiné et son sang répandu.

Avant d'être guillotinée, la reine marcha par inadvertance sur le pied de son bourreau. Elle se retourna vers lui et lui dit « excusez-moi, monsieur ».

Puis Marie Antoinette s’abandonnant alors chrétiennement à Dieu, plutôt qu’a ses bourreaux, subit avec une grande dignité cet horrible mort.

À midi un quart, elle avait cessé de vivre ;

NOTE : Au vu des pièces du procès, la condamnation n'est pas basée sur des faits avérés.

En réalité, il fallait condamner la « veuve Capet » comme Robespierre et ses amis l’avait décidé.

Retour du sort : Malgré les victoires révolutionnaires de 1794, la situation politique de Robespierre bat de l’aile et se dégrade. Après avoir soutenu avec ses amis du Comité de Salut Public, la Grande Terreur, ses crimes et ses exécutions, Robespierre dit« l’Incorruptible » ou encore « Le Dictateur Sanguinaire », Saint Just son ami, dit « l’Archange de la terreur » ou encore l’Archange de la Révolution » et plusieurs de leurs partisans sont contestés par Billaud -Varenne et Collot d’Herbois du Comité de sûreté Général Au cours d’ une journée houleuse, les adversaires de Robespierre nouent un complot avec le centre de l’Assemblée. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) Robespierre, invectivé de toutes parts est empêché de s’exprimer à la Convention, il a la gorge serrée, Garnier de l’Aube lui jette " Le sang de Danton t’étouffe ! ". Puis soudain un nommé Louchet, tout juste connu, propose : « Je demande le décret d’accusation contre Robespierre ! " Le silence venu d’un seul coup envahit l’Assemblée, mais des députés commencent à applaudir, puis c’est tout l’ensemble, la proposition est votée à main levée.... Il est quatre heures de l’après-midi.

Le 28 Juillet, Robespierre et ses partisans les plus proches sont arrêtés et incarcérés à la Conciergerie dont ils seront extraits à trois heures de l’après midi pour être traduits devant le Tribunal Révolutionnaire.

L’accusateur public, ce même Fouquier-Tinville qui s’était acharné contre la Reine dans son réquisitoire insultant, va requérir contre ses anciens chefs décrétés « hors la loi » ; pour eux pas d’interrogatoire, pas de défense, on constate simplement l’identité des accusés, quelques heure plus tard tout est fini pour eux

Ainsi en fin de l’après midi du 28 Juillet 1794 , Robespierre, son jeune frère Augustin, Saint-Just, Couthon et dix-sept autres de leurs partisans sont guillotinés place de la Révolution, (autrefois place Louis XV, aujourd’hui place de la Concorde) en présence d’une foule houleuse, menaçante et sanguinaire qui hurle « A bas le tyran » ! Quatre-vingt de ses autres partisans seront exécutés les jours suivants.

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