La grève jeudi contre la réforme des régimes spéciaux a connu un pic historique de mobilisation, information atténuée par les médias audio-visuel et presse de droite qui se sont efforcés de diffuser à longueur de journée des communiqués tendant à affaiblir et à déstabiliser l’impact réel de cette grève, qui en définitive dans la réalité a franchi en moyenne le seuil du pic de la grève de 1995.
Voici les premiers résultats contradictoires qui resteront à analyser :
Dans la journée de Jeudi :
-130 manifestations se sont déroulées dans toute la France ont rassemblé 150.000 personnes, dont 21.000 à Paris, selon la police et
- 300.000 en France dont 25.000 à Paris, selon la CGT
(commentaire : chiffres importants pour des manifestations limitées à certaines professions)
- RATP : 58 % des agents étaient en grève selon la direction contre 61% au plus fort du mouvement de 1995. Le trafic a été "très fortement perturbé" et le restera vendredi
- SNCF : plus de 73% de grévistes, un taux supérieur à 1995(67 %, )
- Chez EDF et GDF :
- plus de 50% de grévistes selon les directions - un niveau supérieur aux mobilisations de 2003 et 2004
- 80% selon la CGT
Commentaire de la presse : avec une baisse de production de 10.000 mégawatts et la coupure du courant à La Lanterne, résidence secondaire de Nicolas Sarkozy à Versailles.
Enseignants : 10 %
Fonction publique : 8 %
- En province, où Marseille a été en tête de la mobilisation, les transports publics ont été "très peu perturbés", selon le patronat du secteur.
Les premières déclarations des syndicats :
La CGT : Fort de ces records, Bernard Thibault (CGT) a averti le gouvernement jeudi soir sur TF1 que "dans les contours actuels, la réforme ne passera pas" et a prévenu qu'il attendait "de réelles marges de négociation »
FO : "Le mouvement est fort: le gouvernement doit en tenir compte,…. sur le terrain la grogne monte", a déclaré le leader de FO, Jean-Claude Mailly, en tête du défilé parisien (25.000 personnes selon les organisateurs, 21.000 selon la police).
Fsu : "La grève est minoritaire dans l'éducation mais c'est logique parce qu'il n'y avait pas de mot d'ordre national", a souligné Gérard Aschieri (FSU)
Les déclarations de Monsieur Xavier Bertrand :
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a déclaré que les solutions à trouver portent sur le "montant des pensions" et des "retraites" et s'est dit "prêt à recevoir" les organisations syndicales sur la réforme "dès la semaine prochaine". Mais le gouvernement n'entend "pas céder" sur l'augmentation de la durée de cotisation de 37 ans et demi à 40 ans, a rappelé son porte-parole.
Commentaire : depuis un mois d’après les syndicats les négociations « patinaient » « n’avançaient » et ils espèrent que le succès incontestable de cette première grève, incitera le gouvernement à les entendre en prenant le temps nécessaire, sans imposer unilatéralement et hâtivement ses décisions.
La reprise :
En raison de la décision de la Fgaac (conducteurs autonomes) de renoncer à poursuivre la grève, comme elle en avait initialement l'intention la direction de la SNCF, a indiqué dans la soirée que le service allait reprendre "plus vite que prévu".
Par contre à l'initiative de SUD Rail et FO, de nombreuses assemblées générales ont voté la poursuite du mouvement.
Les autres fédérations de cheminots, notamment la CGT, qui avaient appelé à une simple grève de 24 heures, pourraient décider lundi d'une nouvelle mobilisation.
Prévisions de trafic pour Vendredi et Samedi :
Après une reprise progressive depuis le matin très tôt :
Un tiers des transiliens et TER (transports express régionaux) roulerait vendredi matin et les deux tiers entre 16H30 et 19H00. Les TGV et Corail partant d'Ile-de-France ou y arrivant seraient tous assurés à partir de 16H00, après une reprise progressive depuis le début de la journée.
Les liaisons transversales (province-province) accuseront une un trafic plus faible (un tiers assuré le matin et deux tiers l'après-midi).
Samedi, le trafic devrait être rétabli normalement sur l'ensemble du réseau et la SNCF offrira une "garantie d'acheminement" pour la finale de la coupe de monde de rugby, au stade de France à Saint-Denis
Ndlr : d’après les déclarations des syndicalistes ce n’est pas tant sur l’augmentation de la durée des cotisations qu’il faut négocier, mais sur la méthode du calcul de la base de salaire à retenir pour le calcul de la pension de retraite qui ne tient pas compte de primes ce qui entrainerait une décote des pensions d’environ 5 à 600 euros par mois.
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