Nicolas Sarkozy « un cadeau surprise » dans un centre de maintenance SNCF
Vendredi matin 26 octobre, une semaine après l'important mouvement de grève dans les transports contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, les salariés du centre de maintenance de la SNCF à Saint Denis ont reçu un « cadeau surprise inattendu » en la personne de Monsieur Nicolas Sarkozy, emballé dans un beau pardessus , et escorté de la présidente de la SNCF, Madame Anne-Marie IDRAC et de journalistes.
Le président de la République est arrivé peu avant 09H00 au centre de maintenance du Landy, qui compte 1.000 employés et avait enregistré 73% de grévistes lors du mouvement social du 18 octobre.
La présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac, s'est félicitée de cette visite, la première d'un président de la République sur un site SNCF depuis 1983, selon elle.
Dès son arrivée, le président s'est dirigé vers des employés en tenue de travail, certains n’ont pas serré la main tendue du Président, se contentant de redresser la tête et le torse, les mains derrière leur dos, et de le saluer de la tête et le Président a déclaré alors qu’il ne discuterait pas avec ceux qui ne « disent pas bonjour ».
Ceux d’entre eux qui ont accepté de lui serrer la main ont eu droit au dialogue et lui ont notamment parlé de la pénibilité de leurs conditions de travail, avec des horaires en 3X8, y compris les weekends. "Vous nous proposez de travailler plus pour gagner moins. On est en train de s'appauvrir avec votre réforme des retraites", lui a reproché Cyril Renaud, délégué CGT.
"C'est faux, vous devriez plutôt dire que c'est une bonne nouvelle", a rétorqué M. Sarkozy soulignant que "ça fait 25 ans qu'un président n'est pas venu à la SNCF". "Je n'ai pas peur, je ne viens pas en cachette", a-t-il souligné, face aux reproches d'être venu accompagné de journalistes.
Soulignant que les cheminots ont gagné 5 ans de vie supplémentaires " et on ne va pas le regretter " Le Président à martelé : « Je ne peux pas croire que vous êtes à ce point inconscient de la réalité, il faut qu'on cotise plus longtemps" même "si ce n’est pas marrant à entendre", a insisté le chef de l'Etat.
"J'ai été au Maroc et je vous ai vendu un TGV. J'ai annoncé des choses extrêmement fortes hier", a-t-il encore déclaré face aux reproches de s'en prendre à la SNCF.
M. Sarkozy faisait référence à la signature lundi lors de sa visite d'Etat au Maroc d'un protocole d'accord pour la réalisation d'une ligne de train grande vitesse (TGV) entre Tanger et Casablanca. Jeudi, à l'issue du Grenelle de l'environnement, le président a pris l'engagement de développer le fret ferroviaire et de construire
ndlr : quand on a les mains dans le cambouis et que l'on peine pour "travailler plus pour gagner moins" ce genre d'argument est de ceux qui ne sont pas dans l'actualité d'un Centre de maintenance SNCF , qui en tout état de cause à des préoccupations plus immédiates pour défendre ses acquits sociaux.
"Le choix de la rue dans une démocratie ça n'est pas un bon choix, ça montera une partie de la France contre les cheminots", a ensuite répondu M. Sarkozy à un syndicaliste Sud qui lui assurait que sur le dossier des retraites "c'est la rue qui va parler".
"Sur les 40 années je ne cèderai pas. En revanche il y a beaucoup à négocier sur l'avenir de l'entreprise", a encore répété M. Sarkozy au cours de sa visite de vendredi matin qui aurait duré deux heures dans un climat d’affrontement.
ndlr : l'avenir de l'entreprise est certes important, mais l'avenir du salarié SNCF l'est plus à mes yeux et en définitive l'avenir de l'entreprise repose dans les mains des salariés.Ma conclusion : usant de son passe-droit présidentiel, Monsieur Nicolas SARKOZY, s’est imposé dans un lieu de travail sans prévenir les intéressés, pour leur présenter sa politique sociale. Je doute fort qui si ces mêmes salariés investissaient sont bureau présidentiel, escortés de journalistes, il accepterait de les recevoir et entendre et je peux logiquement supposer que son service d’ordre interviendrait immédiatement pour les chasser. C’est cela votre démocratie vue des hauteurs de l’Elysées, et dans ces conditions, Monsieur le Président, et à défaut d’accords et de négociations équitables , il ne leur restera que la RUE .
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