Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

07 octobre 2007

LE DETAIL NE FAIT PAS L'ESSENTIEL






par lucienne magalie PONS

Je ne me prononcerai ici pas sur le bien-fondé de l’amendement mais je trouve particulièrement mesquin, de la part de certains politiques et autres personnalités médiatiques, de s’insurger sur le mot détail utilisé par notre Premier Ministre dans le cours de son intervention sur l'amendement du projet de loi Hortefeux. C’est ouvrir une querelle sémantique qui n’a pas lieu d’être et il faut avoir l’esprit bien mal tourné pour en faire un amalgame avec ce même mot prononcé par Monsieur Le Pen dans un toute autre contexte.

Monsieur Fillon a dit « Les polémiques ont grossi jusqu’au ridicule un détail, en masquant l’essentiel du projet de loi Hortefeux

En utilisant le mot « détail » il visait l’amendement en lui-même par rapport à l’ensemble de la Loi.

S’il avait dit : « Les polémiques sur l'amendement ont grossi jusqu’au ridicule, en masquant l’essentiel du projet du projet de loi Hortefeux sur l’immigration » ce qu’il voulait exprimer selon ma compréhension du français par rapport à la précédente version, certains auraient pu protester sur le fond de l'amendement en restant dans le contexte de son intervention ce qui aurait enrichi le débat, mais saisir du mot « détail » pour jeter l’anathème à tous propos en l’associant à son ancienne utilisation par Monsieur Le Pen, dénonce une maligne perversité indigne et un esprit querelleur qui n’avait pas à se manifester à cette occasion.

Monsieur Stéphane Le Foll, du PS a dénoncé avec une grande exagération une "expression qui est grave", car "elle a une intonation qu'on a déjà entendue dans la bouche de Jean-Marie Le Pen". Et y voir comme il le prétend de la part de François Fillon, un "clin d'oeil à un électorat, qui est celui du Front national" c’est tout simplement une provocation injustifiée.

Enchainer en amplifiant son propos pour l’étendre sur un autre terrain en affirmant « Si c'est un dérapage, c'est impardonnable de la part d'un Premier ministre. Je ne crois pas que ce soit un dérapage", et demander au président Nicolas Sarkozy de sortir de son silence, car "qui ne dit mot consent"… "Il faudrait savoir s'il soutient son Premier ministre ou pas"…, c’est vouloir engager de mauvaise foi de la part de Monsieur LE FOLL un procès de mauvaise intention qui tombera de lui-même, tant il est mal fondé.

Sur France Info, Monsieur Pierre Henri, Directeur générale de France Terre d’asile, reprenant une petite partie des faux arguments de Monsieur Le Foll a déclaré "Le Premier ministre fait sciemment monter les enchères pour mieux agréger autour de lui toute une frange de l'électorat qui se réfugiait dans le vote Front national". A remarquer que Monsieur Pierre Henri n’a parlé que d’une « frange » de l’électorat FN, alors que Monsieur Le Foll visait tout l’électorat FN, ce qui dénote une atténuation des propos excessifs de Monsieur Le Foll.

Monsieur Pierre Moscovici, Député socialiste, lui a déclaré sur Radio-J que ces déclarations ( alors qu’en fait il ne s’agissait que d’une phrase ) étaient "d'une gravité extrême". "Quand on est le Premier ministre de la France, on doit maîtriser son vocabulaire", Toutefois, il "fait crédit à M. Fillon de sa bonne foi. Je ne le pense absolument pas en complicité quelconque avec la pensée de Jean-Marie Le Pen". Dès, lors, il lui "demande de rectifier ses propos", ce qui laisse penser que Monsieur Pierre Moscovici est un tout petit moins querelleur, mais un tout petit moins tout de même, que Monsieur Le FOLL.

Decrescendo, Monsieur Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, a déploré sur France-Inter une expression "malheureuse". "'Détail' fait penser quasi automatiquement à l'expression qu'avait utilisée Jean-Marie Le Pen", a-t-il relevé. Et "s'il s'agit d'un détail, cela veut dire que cela n'a pas beaucoup d'importance, que la mesure prise est quasiment inutile alors pourquoi un acharnement (...) de la part du gouvernement ou de sa majorité à faire adopter cet amendement" au projet de loi s'est interrogé M. Baudouin.

Les mots de la fin pour restituer sons sens au mot « détail » dans le contexte évoqué, appartiennent à Madame Moreno, Député UMP et à Monsieur Patrick Devedjian, Secrétaire général de l’UMP, dont les voix se sont élevées avec justesse pour défendre la bonne foi de Monsieur FILLON .

Madame la député UMP Nadine Morano a expliqué le sens du mot détail replacé dans son contexte : «Une tache sur un manteau, un bouton sur une veste, c'est un détail par rapport à la couleur du vêtement! ». Le Premier ministre « a voulu dire que cette loi est une loi importante et qu'en fait dans les médias, on en entend quoi, uniquement un amendement d'origine parlementaire qui n'est pas le texte du gouvernement ».

Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian interrogé par la presse s'est étonné dans un premier temps de cette expression: "je trouve votre question curieusement référencée", a-t-il réagi, avant de se reprendre quand les journalistes lui ont expliqué que l'expression était celle de François Fillon: "c'est un amendement", a-t-il alors souligné replaçant lui aussi justement le mot dans le contexte de la phrase prononcée.

Et sur France Inter Monsieur Patrick Devedjian a déclaré "Il faut vraiment beaucoup de malveillance pour faire un amalgame" avec les propos de Jean-Marie Le Pen » …"Le mot détail appartient à la langue française …. Est-ce qu'il va falloir l'interdire, le radier du dictionnaire?". "Tout le monde a bien compris, mais il y a des esprits malicieux", a estimé M. Devedjian

Ma conclusion : je sais que quelques petits penseurs philosophes hypersensibles, au point de faire des crises d'urticaires aigües et des crises de nerfs, chaque fois que le mot détail est prononcé, et qui puisent et épuisent leur lumière humaniste dans dans des discussions pseudo symboliques et sans fin sur le sexe des anges, faute de savoir réfléchir par eux-mêmes au-delà de tout endoctrinement, pourraient me rétorquer par une formule pseudo-mathématique que "le détail est à l'ensemble ce que l'ensemble est au tout" formule dont la plupart ne comprennent pas les nuances, je les renvoie à leurs ateliers de pensées respectives, rodomontades et chères études pour rectifier au compas leur esprit déviant.

Je sais aussi et vous avez pu vous en rendre compte en lisant les articles de mon blog que je suis quelquefois critique sur les expressions fortes (ou images fortes) employées par Monsieur FILLON pour frapper l’opinion, mais cette fois je l’approuve et le défend, le détail ne fait pas l’essentiel, cet essentiel sur lequel les contradicteurs devraient concentrer leur intelligence au lieu de se perdre en accusations injustes et déviantes. Il est scandaleux de lancer une polémique quand on est à court d'arguments objectifs et de propositions, ou plus simplement parce qu 'on veut masquer la véritable opinion de son parti politique sur cette loi.


Aucun commentaire: