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31 janvier 2012

Un Sommet Européen sans trop de relief, tout juste un peu tendu

Éditorial de lucienne magalie pons

Un sommet européen avec quelques points de tension notamment sur la Grèce, qui ne parait pas avoir mobilisé les médias, et qui finalement apparaît comme un sommet intermédiaire dont l’objectif était d’adopter le nouveau pacte de discipline budgétaires de l’Union Européenne, de rechercher des pistes pour relancer la croissance européenne et bien entendu d’ essayer de trouver des solutions pour le sauvetage d’une Grèce en péril imminent de faillite, si elle n’obtient d’ici le 20 Mars ………

Finalement 25 pays sur 27 ont adopté le nouveau pacte, lequel après traduction dans toutes les langues des pays membres, devrait être entériné au cours d’un prochain Sommet Européen en Mars, et qui ensuite devra être ratifié dans chacun des pays, ce qui laisse présager un délai de près d’un an avant qu’il n’entre effectivement en vigueur.


L’Angleterre et la République Tchèque n’ont pas adhéré à ce nouveau traité, pour l’Angleterre sa position était connue, pour la République Tchèque on espérait encore, mais sa décision finale en dernière minute a quelque peu surpris quelques uns de ses partenaires européens, notamment le Président Français qui a exprimé son incompréhension face à la décision Tchèque en ajoutant : «Pour des raisons constitutionnelles, le premier ministre tchèque nous a confirmé qu'il ne souhaitait pas adhérer au traité. Nous en avons pris acte".

La République tchèque en effet est venue rejoindre la Grande-Bretagne dans le front du refus, en invoquant des problèmes "constitutionnels" et des difficultés à faire ratifier le texte du fait du risque de devoir convoquer un référendum.

Les autres Etats ont accepté d'inscrire dans leurs législations une « « règle d'or » sur le retour à l'équilibre budgétaire et des sanctions quasi-automatiques en cas de dérapages des déficits publics, comme l’exigeait l'Allemagne en échange d'une poursuite de sa solidarité financière avec les pays en difficulté.

Ce pacte budgétaire a opposé sur une question annexe, la France et la Pologne avant de trouver un compromis: Paris tenait à ce que les dix-sept pays utilisant la monnaie commune puissent se retrouver seuls entre eux sur certains sujets. Varsovie estimait que tous les pays appelés à rejoindre l'euro devaient être invités.

Finalement les sommets de la zone euro seront limités aux pays de l'Union monétaire, sauf sur certains sujets où les autres Etats n'en faisant pas partie pourront aussi être invités.

Certains pays européens espèrent que ce nouveau traité encouragera la Banque centrale européenne à faire davantage à l'avenir pour aider la zone euro face à la crise de la dette et qu’il pourrait aussi inciter la chancelière allemande Angela Merkel à accepter … de renforcer les moyens du Fonds de secours permanent de la zone euro, le MES, qui a été officiellement mis sur les rails lundi soir et commencera à fonctionner en juillet.


Berlin est sollicité pour accepter une hausse des moyens du mécanisme de 500 à 750 milliards d'euros. La question devrait être tranchée en Mars lors du prochain sommet Européen.

Mario Monti, le Chef du Gouvernement Italien s’est montré « optimiste » : "Nous sentons une évolution dans la position de l'Allemagne et je suis optimiste", a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Monti, car "il est important que la dotation de ce Fonds soit adaptée".

Les dirigeants européens ont été amenés a examiner une nouvelle fois la situation de la Grèce, embourbée dans la récession et plus que jamais suspendue sous perfusion financière de l'extérieur , et ils ont demandé un accord très rapide pour sauver la Grèce de la faillite, dans le cadre de leurs efforts pour tourner la page de la crise de la dette de la 2one Euro.

Il s'agit de parvenir au déblocage du second plan d'aide au pays d'un montant de 130 milliards d'euros, promis par les Européens en octobre dernier, aide cruciale pour la Grèce qui doit rembourser 14,5 milliards d'euros de prêts le 20 mars, faute de quoi elle sera en cessation de paiements.

Mais la Grèce doit encore parvenir à boucler des négociations avec ses créanciers privés pour réduire sa dette de 100 milliards d'euros, condition sine qua non au déblocage de l'aide européenne.

Lucas Papademos, le Premier ministre grec, table sur un accord global d'ici la fin de la semaine, tant avec les banques qu'avec les créanciers publics du pays, il n’envisage pas dans l'immédiat de demander plus que ce qui a été promis à Athènes, malgré la dégradation économique continuelle de son pays

Le sommet à Bruxelles a été troublé par une controverse autour d'une proposition du Gouvernement allemand visant à placer Athènes sous une stricte tutelle de l’Union Européenne et à mettre en place un "commissaire budgétaire" censé contrôler les finances grecques, ce qui indéniablement est apparu comme une menace « coercitive » et une atteinte à la souveraineté d’un pays membre de l’UE, Athènes avait déjà vivement protesté et rejeté la proposition Allemande dimanche soir. .

"Soit nous avançons sur la voie démocratique où chaque pays est responsable de sa propre politique, soit nous sapons la démocratie dans l'Europe entière", avait réagi Georges Papandréou, le chef de file des socialistes grecs et ex-Premier ministre.

Le Président Nicolas Sarkozy s'est opposé à cette proposition, comme par ailleurs d’autres dirigeants européens, en expliquant à la presse à l’issue du sommet. : «Il ne peut être question de mettre quelque pays que ce soit sous tutelle». Ce ne serait "pas raisonnable, pas démocratique et pas efficace", a-t-il ajouté.

En séance, la chancelière allemande Angela Merkel a tenté d’éteindre le feu, sans pour autant désavouer son Gouvernement : La question d'une surveillance accrue des décisions du gouvernement grec "se pose" car les réformes promises ne sont pas toutes mises en œuvre, a-t-elle fait remarquer "Le débat doit porter sur "comment l'Europe peut aider à ce qu'en Grèce les tâches qui ont été données soient effectuées", a-t-elle estimé.

( Les « tâches » , il s’agit notamment des suppressions de poste de fonctionnaires qui devaient porter sur 30.000 alors que pour le moment seuls 1000 postes ont été supprimés et sur d’autres mesures d’austérités et d’économie qui tardent à s’affirmer)

Finalement la proposition du Gouvernement Allemand n’a pas été adoptée par le Sommet Européen.


Sur la question de la Grèce, "rien de nouveau a été décidé", a déclaré le chef de l'État. Chef de l’Etat Français devant la presse à l’issue du Sommet Européen., il espère la conclusion d'un accord "dans quelques jours …..Les négociations se passent bien. Nous avons de bons espoirs" » a-t-il déclaré.


Enfin, le président de la République a réagi à la révision à la baisse cette après-midi de la prévision de croissance française pour cette année. "Cela ne changera rien aux engagements que nous avons pris du fait que nous sommes en avance sur notre calendrier de réduction du déficit".

A la limite on a l’’impression que les dirigeants des pays membres de l’UE ont évité de dans la mesure du possible de déclencher des clashes et qu’ils se sont efforcer de trouver des compromis pour ne pas donner une mauvaise image de leur Sommet, mais en réalité ils sont tous dans l’expectative en s’efforçant de masquer leurs craintes de voir « imploser la Grèce » et par suite la Zone Euro.

C’est pourtant bien la question Grecque qui tient la Zone Euro en état d’alerte et les évènements de ces derniers jours concernant ce pays font bien ressortir que les négociations n’ont pas encore vraiment abouties.



Conférence de Presse lors du Conseil Européen à... par elysee

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Pour mémoire : La question Grecque


Rappelons la situation : au 1er juillet 2011, la dette grecque se montait à 160 % de son PIB, soit 360 milliards d'euros, dont 110 milliards possédés par des structures internationales (BCE, FMI, …) qui sont intervenues depuis le début de la crise, environ 100 milliards au titre d’institutions publiques, et 150 milliards au titre d’investisseurs institutionnels privés.

Le sommet européen du 21 juillet 2011 avait décidé de mettre à contribution le secteur privé, sur la base du volontariat, de façon volontaire, il avait été été proposé que les banques acceptent volontairement une décote de 21 % du montant de leur créance..

Devant l’aggravation des difficultés de la Grèce, le sommet du 27 octobre 2011 avait proposé de porter le montant des « pertes volontaires » à 50 %, selon un accord entre les gouvernements et l’Institute of International Finance (Association des grandes banques et institutions financières mondiales), qui représente les banques, mais cet « Institute » , n’a pas réellement pouvoir d’imposer des décisions à tous ses mandants.

On tablait ainsi sur une décote maximale de 50 % des 150 milliards d'euros, soit 75 milliards, environ 20 % de la dette grecque, et il était observé que si 75 % des investisseurs privés accepteraient cet accord la décote totale serait de 55 milliards soit 15 % du total de la dette grecque.

Certains observateurs faisaient remarquer, toutefois, que ces pertes ne pourraient qu’occasionner d’énormes besoins de recapitalisation des banques et assureurs grecs , et d’autres ajoutaient que l’accord ne réglait presque rien et risquait même d’endetter encore plus la Grèce, en rappelant que l’accord indiquait “le secteur public est disposé à fournir [...] jusqu’à 100 milliards” de prêts nouveaux pour aider la Grèce.

La Grèce et l’IIF avait alors entamé des négociations pour mettre en œuvre l’accord, mais l’économie grecque continuait de se dégrader ployant sous des mesures de rigueur qui se révélaient contre-productives : le déficit 2011 s’avérait supérieur à celui de 2010.

Athènes avait alors demandé aux banques d’accroître la restructuration jusqu’à 75 %, mais les grandes banques refusant d’aller au-delà de 60 %, les négociations avaient été suspendues à ce stade.

En octobre dernier, les dirigeants de l’Union européenne avaient fini, au terme d’âpres négociations, par convenir d’un plan de réduction de la dette grecque.

L’accord prévoyait que l’endettement de la Grèce envers ses créanciers privés serait diminué de 50 %. Cette restructuration devait être volontaire, c’est-à-dire obtenue avec l’assentiment des créanciers exposés, on prévoyait que les quelques 200 milliards d’euros détenus par des créanciers privés devraient être échangés contre de nouveaux instruments d’une valeur nominale moitié moindre. Reste que la durée de ces « instruments » et leurs coupons sont encore en négociations entre les représentants du Gouvernement grec et ceux des leurs créanciers privés et tardent à aboutir ……….



Depuis, les réunions et les négociations entre le « lobby bancaire » et le Gouvernement Grec s’enchaînaient avec des périodes d’interruptions, suivies de reprises , pour tenter de l’accord sur l’effacement d’une partie de la dette de ce pays, alors que l’Union Européenne s’attend à un accord rapide, car plus le temps passe, plus il est redouté qu’un désaccord de seuls quelques créanciers risque de plonger la Grèce en faillite dès le mois de mars …

Les créanciers privés disent ne pas accepter un taux d’intérêt inférieur à 4 % (car même à ce taux leurs créances seraient réduites de quelques 70 % de leur valeur initiale). En revanche, pour le gouvernement grec, ce taux est excessif.

Jean-Claude Junker, au nom de l’Eurogroupe, a estimé la Grèce ne devrait pas payer plus de 3,5 % d’intérêt, si l’on veut qu’en 2020 la dette de ce pays ne représente pas plus de 120 % de son PIB.

Les commentateurs estiment que les pays de l’Eurozone ont tout intérêt à ce que la Grèce soit sauvée, à qu’à défaut, ils risqueraient d’avoir à remettre « la main à la poche ».

Le FMI partage le même point de vue, car moins la Grèce donnera d’argent à ses créanciers privés, plus les chances que l’Organisation de Washington puisse récupérer l’intégralité de sa propre créance sur ce pays seront grandes.


Un taux d’intérêt trop bas, même approuvé par les négociateurs du secteur privé, ne risque-t-il pas de provoquer l’intransigeance de cette minorité, et faire chuter l’accord ?

Enfin certaines institutions préféreraient que la réduction de la dette grecque ne soit pas reconnue comme volontaire par les agences de notation, afin de faire jouer les instruments d’assurance qu’elles détiennent (les Credit Default Swaps).


Les médias rappellent que Le 20 mars prochain, la Grèce aura à renouveler une créance d’un montant de 14,5 milliards d’euros et qu’elle ne sera en mesure de faire que si ces fonds lui sont prêtés par ses partenaires européens dans le cadre du plan de sauvetage, lui-même conditionné par le règlement de la question de la restructuration de sa dette et encore à condition que les réductions budgétaires et les réformes structurelles promises par le Gouvernement Grec paraissent crédibles.

toutes ces difficiles négociations paraissaient proches samedi de la finalisation d’un accord volontaire d’échange de dettes, d’après l’annonce du lobby bancaire mondial IFF qui mène les négociations côté banques : ….. « Les créanciers privés de la Grèce et le gouvernement grec sont "proches" de la finalisation d'un accord volontaire d'échange de dettes, a annoncé le lobby bancaire en disant s'attendre à "conclure la semaine prochaine".

De même, les créanciers privés de la Grèce et le gouvernement grec se sont dits samedi "proches" de la finalisation d'un accord volontaire d'échange de dettes, dont ils attendent la conclusion "la semaine prochaine" après des "progrès importants". …

Par contre, les négociations restent difficiles entre le gouvernement grec et ses créanciers publics UE-FMI sur les nouvelles mesures de rigueur et de déréglementation réclamées au pays pour lancer le plan de renflouement de 130 milliards d'euros prévu par la zone euro.


Athènes compte présenter les modalités de cette entente en marge du sommet européen pour obtenir l'aval de la zone euro et du FMI, qui insistent pour que l'opération aboutisse au final à un abaissement de la dette souveraine grecque aux alentours de 120% du PIB en 2020 contre 160% actuellement.

La capacité de la Grèce à éviter un défaut de paiement à l'expiration, le 20 mars, de 14,5 milliards de créances, dépend de l'issue de ces négociations et des tractations interdépendantes qu'Athènes mène par ailleurs avec ses créanciers institutionnels pour obtenir le déblocage du deuxième plan de soutien de la zone euro.


En vue des arbitrages qu'Athènes devra faire, le Premier ministre Lucas Papademos devait ensuite recevoir dans la soirée de samedi « la troïka » , avant de réunir dimanche les chefs des partis socialiste, conservateur et d'extrême droite de la coalition le soutenant pour tenter d'obtenir leur soutien aux mesures et leur engagement à les mettre en œuvre, comme le réclame la zone euro.

"Nous devons faire face à de difficiles dilemmes (...) les jours prochains seront déterminants", a-t-il affirmé, lançant un "appel national" aux partis soutenant le gouvernement à aider à la négociation.


"Nous avons fait le bilan de toutes les questions en suspens", a affirmé Monsieur Venizélos, énumérant "les mesures budgétaires, … les questions liées aux relations de travail et au système de retraite et d'assurances sociales, et celles liées au système bancaire et à sa recapitalisation".

Le gouvernement respectera "les principes inviolables de défense de l'intérêt public face aux intérêts privés", a-t-il ajouté.

"Mais cela doit être fait de manière organisée, sans rien qui n'aggrave la récession", a insisté le ministre, la troïka réclamant notamment des mesures en vue d'abaisser les salaires dans le privé.

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