Suite de notre Editorial de ce matin :
Revue de PRESSE :
Source PARIS (Reuters) –
La solution d'une reprise de la compagnie de ferries SeaFrance par ses salariés, qui placeraient dans ce projet des indemnités supplémentaires versées par l'Etat, laisse sceptique le patron du syndicat FO Jean-Claude Mailly.
Dans un revirement-surprise décidé par Nicolas Sarkozy, le gouvernement, qui condamnait jusqu'ici cette solution pour cette filiale de la SNCF, a finalement apporté lundi son soutien à la création d'une Société coopérative et participative (Scop), mais les salariés sont réservés.
Interrogé sur RTL, Jean-Claude Mailly a exprimé un point de vue semblable. "Je demande à voir parce que le mécanisme est assez compliqué quand même, une Scop, ça ne s'improvise pas".
Il a souligné que la solution présentait un fort risque. "Si ça ne marche pas, (les salariés) perdent tout, non seulement leur travail mais les indemnités".
Des syndicalistes de la société ont en effet fait remarquer que ce montage - verser de l'argent aux salariés pour arriver à un total de 50 millions d'euros nécessaire à relancer l'activité - aboutissait à un possible piège, un échec qui reporterait la responsabilité de la faillite sur les employés et leur ferait tout perdre.
Jean-Claude Mailly n'est pas très enthousiaste sur la solution, même envisagée plus généralement dans le contexte de crise. "Que l'Etat intervienne ça m'apparaît assez logique, mais les Scop ne sont pas des ambulances", a-t-il dit.
Cette formule de conduite d'entreprises par ses propres salariés, jadis utopie d'une partie de la gauche, existe en France mais concerne le plus souvent des PME, qui ne nécessitent pas de forts apports en capitaux et en liquidités.
Sur Europe 1, la présidente du Medef Laurence Parisot a estimé que la solution pouvait être envisagée, tout en faisant remarquer que des projets de reprise avaient été écartés.
"(La Scop) ne peut pas être le modèle dominant, loin de là", a-t-elle dit.
Sur France 2, le ministre du Travail Xavier Bertrand a justifié le revirement du gouvernement par la nécessité de préserver l'emploi.
"Nous faisons le maximum pour que ce projet puisse être jugé crédible et qu'il puisse y avoir une poursuite de l'activité (...) Il faut tout essayer pour sauver un maximum d'emplois", a-t-il déclaré.
Le tribunal de commerce de Paris devait se prononcer dans la journée de lundi sur le projet de reprise par les salariés.
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