25 janvier 2012

Nixolas Sarkozy : 1°/ Voeux au Monde de la Culture- 2°/ Voeux à la France d'Outre-Mer

Éditorial de lucienne magalie pons



1°/ Mardi 24 Janvier à Marseille : Vœux à la Culture


Des professionnels de la culture, et des personnalités locales d'opposition et syndicalistes du monde du spectacle avaient organisé mardi à Marseille des contre-voeux et ont manifesté, boycottant le discours de Nicolas Sarkozy, qui présentait à Marseille ses vœux à la culture.

A l'invitation du maire socialiste des 1er et 7e arrondissements de Marseille, Patrick Mennucci, en début de matinée une quarantaine de représentants de troupes, d'espaces culturels, d'associations, de théâtres et de cinémas ont participé à la cérémonie de contre-vœux organisée dans un espace musical proche de la Canebière.

"Il ne s'agit pas d'un boycott, mais nous ne répondons pas à cette invitation à aller à un meeting de Nicolas Sarkozy", a précisé Monsieur Mennucci, en déplorant l'utilisation "d'argent public pour la campagne du candidat Sarkozy".

"Nous contestons sa politique culturelle qui fait des dégâts terribles dans ce département et dans cette ville avec la limitation drastique des moyens de l'Etat dans les troupes, les compagnies et les festivals...", a ajouté cet élu qui est également vice-président du conseil régional Paca, en charge de la culture et du patrimoine.

Des propos repris par plusieurs acteurs culturels présents à cette contre-cérémonie, comme Didier Siguret, responsable de l'Aflam, une association qui depuis 10 ans diffuse le cinéma arabe sur Marseille avec "plus aucune aide de la Drac (direction des Affaires culturelles)".

Sarkozy "ne s'intéresse pas à la culture qui nous transporte, nous travaille et nous fait comprendre le monde", a estimé de son côté le journaliste et essayiste Frédéric Martel, auteur de "J'aime pas le Sarkozysme culturel", dénonçant une culture "instrumentalisée" par le pouvoir.

Un peu plus tard dans la matinée, une centaine de personnes manifestaient "symboliquement" devant le siège de l'organisation de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, répondant à l'appel de la Fédération des syndicat CGT du spectacle.

Sur une banderole, on pouvait lire notamment: "La culture n'est pas à vendre. Nous la défendrons".

Des représentants CGT de plusieurs entreprises du secteur industriel en lutte dans les Bouches-du-Rhône s'étaient joints à la manifestation, notamment des salariés de la SNCM, d'Arkema (chimie) ou de Fralib (groupe Unilever), la petite entreprise de thé de Gémenos (Bouches-du-Rhône) devenue le symbole de la lutte contre les délocalisations.

Un incident a troublé vers sa fin l’intervention du Président Nicolas Sarkozy alors qu’il présentait à Marseille ses vœux au monde de la culture, une femme "à la voix forte" a interpellé vivement le président Nicolas Sarkozy, sur le coût de la cérémonie, qu'elle jugeait "honteux" à l'aune des problèmes de financement de certaines associations.

Un moment après, le chef de l'Etat quittait le chantier du futur Musée des civilisations Europe Méditerranée, où il venait de terminer son discours de vœux, elle s'est encore offusquée: "C'est honteux, combien a coûté la cérémonie?" Aussitôt interpellée, puis entendue par les policiers "en audition libre", elle a expliqué s'être offusquée du montant que devait coûter un tel rassemblement, alors que, selon elle, les associations culturelles ne trouvent pas de financement, a précisé une source judiciaire. Pour justifier son intervention, elle a affirmé aux fonctionnaires qui l'entendaient qu'étant chanteuse, elle avait "la voix forte", selon la même source

 
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2): Vœux à la France d'Outre-Mer

Samedi 21 Janvier  Nicolas Sarkozy  était attendu  en Guyane. Il a atterri vers 8 heures samedi à l'aéroport de Cayenne (12 heures à Paris).

 A son arrivée à Cayenne, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à Félix Eboué à l'aéroport rebaptisé le jour même du nom de cet ancien homme politique français d'origine guyanaise,  figure de la Résistance et symbole de l'ascension sociale  Devant un millier de personnes, dont les élus locaux, le chef de l'Etat a salué Félis Eboué  «l'un des plus nobles et des plus beaux visages de la France qui surgira au milieu de l'une des pires tragédies de son histoire».

«Soyons tous fiers de Félix Eboué qui a montré qu'un petit-fils d'esclave pouvait être le premier sur le chemin de l'honneur et que l'on pouvait aimer infiniment sa patrie sans haïr les autres», a ajouté le chef de l'Etat, dans une allusion à peine voilée au Front national.

 A l'aéroport, la députée guyanaise Christiane Taubira (PRG) s'en est prise devant des journalistes au bilan du quinquennat Sarkozy en Guyane. «Je suis profondément désolée qu'il ait échoué sur le développement économique, sur la cohésion sociale, dans les relations avec les pays voisins, notamment le Brésil. Je lui dirai mes regrets s'il m'en offre l'opportunité», a-t-elle dit.

Après cette première étape,  le président s'est envolé pour le Haut-Maroni,   c'est  ensuite en pirogue à moteur qu'il s'est rendu de Twenké à Taluen sur les rives du fleuve Maroni. Dans sa pirogue figuraient en bonne place  les ministres Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Claude Guéant (Intérieur) et Marie-Luce Penchard (Outre-mer), ainsi que les anciens ministres Dominique Perben et Jean-Marie Bockel.

Dans le village de Talluen , commune de Maripasoula, le Chef de l’Etat a annoncé, devant les Chefs coutumiers,  la création d d'une université de la biodiversité  : «On va bientôt créer ici une université de la biodiversité pour étudier les espèces, la biodiversité de la forêt et les possibilités médicamenteuses» qu'elle peut offrir …….. Les financements sont trouvés, c'est l'Université Antilles-Guyane qui va développer les laboratoires» de cette future université, a ajouté Nicolas Sarkozy.

A son  retour à Cayenne  dans l'après-midi Nicolas Sarkozy visitait le groupement de gendarmerie du chef-lieu guyanais et s’est fait  présenter le bilan 2011 du dispositif Harpie de lutte contre l'orpaillage clandestin.


Rappelons qu’une fusillade  sur un site d'orpaillage clandestin en Guyane avait  fait neuf morts et deux blessés graves dans la nuit de vendredi à samedi. Le commandant de la gendarmerie, le colonel Didier Laumont, a fait état de cette fusillade au chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.


Le commandant de la gendarmerie en Guyane a expliqué que d'après les premiers éléments recueillis, «deux bandes se sont affrontées pour le contrôle de la zone», l'une d'elles étant «soupçonnée d'être en possession d'armes de guerre». Il a précisé  à la presse avoir rapporté les faits au président Sarkozy, lors de la présentation du dispositif Harpie de lutte contre l'orpaillage clandestin, samedi après-midi à Cayenne.

Dans un discours devant l'état-major Harpie, comme un peu plus tôt en zone forestière, le chef de l'Etat a assuré que la lutte contre ce fléau de la Guyane --qui occasionne violences et dégâts écologiques (notamment la pollution des eaux par le mercure)-- allait s'intensifier.

«Nous allons inscrire à l'agenda parlementaire la création d'une infraction spécifique de transport non autorisé de produits destinés à l'orpaillage clandestin», a-t-il promis en annonçant   aussi un «durcissement des peines» pour ceux qui le pratiquent.

Le Président Français  a appelé les pays voisins du Surinam et du Guyana à engager «la même lutte» que la France. «Le Surinam va installer un poste avec 18 policiers et militaires pour lutter contre les orpailleurs clandestins», a-t-il annoncé , tandis que le Guyana, de son côté, vient d'accepter d'ouvrir un consulat à Cayenne. Ça va faciliter le retour aux Guyana des immigrés irréguliers».

Le drame s'était  produit à Dorlin (sud-ouest guyanais), un site très isolé réputé pour l'extraction illégale d'or, et où les secours n’ont pu   accéder en hélicoptère que dimanche.


Ce qui a donné lieu à un début de polémique  sur la lenteur des secours

Victorin Lurel (PS), responsable de l'outre-mer dans l'équipe de François Hollande, a regretté dimanche, qu'il faille attendre deux jours pour secourir les blessés faute d'hélicoptère disponible. Dans un communiqué, le député socialiste de la Guadeloupe  a mis en cause la visite du président Nicolas Sarkozy. «Malheureusement, le seul hélicoptère de la gendarmerie en Guyane étant mobilisé pour la visite présidentielle, les enquêteurs et techniciens ne pourront se rendre sur place que dimanche matin», a-t-il écrit.

Le ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a  contesté dimanche matin  les propos de Victorin Lurel expliquant que le retard des secours était lié aux conditions de vol et non à la visite de Nicolas Sarkozy. Elle a expliqué que les autorités «n'ont pas voulu que les hélicoptères décollent parce que les conditions de sécurité de vol de nuit n'étaient pas remplies». «Le directeur du Samu n'a pas souhaité que les équipes décollent tant que les conditions n'assuraient pas la sécurité des médecins», a  soutenu  la ministre, en  précisant que «ce (dimanche) matin tous les moyens sont mis en œuvre pour porter assistance» aux blessés sur place à Dorlin.

Coïncidence d’Agenda ,  Nicolas Sarkozy a prononcé son discours de  vœux  dimanche 11 Janvier , à la salle Zéphyr à Cayenne, à 11 heures locales, soit  15 heures à Paris, heure à laquelle François Hollande , candidat PS à la Présidentielle,  prononçait son discours   au Bourget (Seine-Saint-Denis) pour le premier grand meeting de sa campagne.

D’après les médias, Nicolas Sarkozy a multiplié  à Cayenne les attaques contre le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande,  sans jamais le nommer, d’après eux  il  a paru d’après son discours  ne pas envisager d'autre issue que sa réélection et  il a invité les Français d'Outre-mer, qui représentent environ 4% de l'électorat, à ne pas faire confiance à un homme qui "dirait toujours oui, parce que ça cacherait quelque chose".

Il a qualifié d'"un peu folklorique" la visite d'une demi-journée effectuée lundi dernier par le candidat du PS à Cayenne.

Nicolas Sarkozy a défendu sa conception d'un "développement endogène" des départements et territoires d'Outre-mer (Dom-Tom), dans laquelle le dirigeant socialiste, qui prône un "développement solidaire", voit un désengagement de l'Etat.

Une querelle sémantique, lors de sa récente tournée aux Antilles, François Hollande avait estimé que le mot "endogène" faisait penser à "indigène" - un jeu de mot dénoncé par le chef de l'Etat - "Il ne faut pas plaisanter avec ça", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a également opposé sa vision d'un système d'incitation fiscale pour stimuler l'économie, auquel il dit ne pas vouloir toucher, à la conception, prêtée à la gauche, d'une politique de subventions directes
.
 Il a  aussi accusé la gauche d'ambiguïté envers les indépendantistes des Dom-Tom.

"J'appartiens à une famille politique qui n'a jamais considéré qu'il fallait accompagner les Outre-mer vers l'indépendance. Je n'ai jamais été l'allié d'un parti indépendantiste et je ne le serai jamais", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a  défendu sa politique envers les Dom-Tom mais s'est aussi attaché à "tracer des perspectives pour l'année qui vient", comme si la défaite, le 6 mai, était pour lui exclue. Un message qu'il  a  répété   tout au long de sa visite de deux jours en Guyane.
"Je suis là et je reviendrai encore", avait-t-il déjà  déclaré samedi matin à des Amérindiens du Haut-Maroni.

"La Guyane, j'y viens très souvent et j'ai bien l'intention de continuer", avait aussi répété  le Chef de l’Etat  devant les gendarmes et les militaires,  et  d'annoncer aussi  dimanche qu'il irait dans l'Océan indien et à La Réunion "au premier semestre de cette année", sans préciser si ce serait pendant la campagne ou après l'élection.

Nicolas Sarkozy est revenu sur l’orpaillage clandestin :  "Le combat (...) contre les mafias de l'orpaillage clandestin comme contre les mafias de la délinquance quotidienne sera sans relâche" …….. "Ici, ce n'est pas le Far West et ça ne deviendra jamais le Far West."a-t-il  lançé en promettant de ne pas laisser les chercheurs d'or illégaux, en majorité brésiliens comme les neufs orpailleurs qui se sont entretués vendredi, importer sur le territoire de la République française "des pratiques mafieuses."

En Guyane  où les étrangers représentent 37% de la population,  Nicolas Sarkozy  a réaffirmé son opposition au vote des ressortissants non-communautaires aux élections locales,   position  défendu  par François Hollande dans son discours du Bourget.


Parmi d’autres promesses, à noter que  Nicolas Sarkozy a également multiplié les promesses à l'adresse des Dom-Tom, comme le développement de l'offre de formation dans ces territoires en proie à un chômage plus de deux fois plus élevé qu'en métropole, ou encore  la négociation de réductions de tarif avec les opérateurs de téléphonie mobile.


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