Éditorial de lucienne magalie pons
Il n’est pas adroit pour la droite de dédramatiser la perte du "triple A" et d’en faire l’un des ses arguments de campagne en soutenant aux quatre vents que « ce n’est pas une catastrophe » et que « ce ne sont pas les agences de notation qui dictent la politique des gouvernements », Ces slogans politique de campagne n’ont pour effet que d’aiguiser les critiques de l’opposition et de nourrir des polémiques médiatiques.
Surtout quand cette même droite avait fait, avant la dégradation, de la préservation de son Triple A « son trésor national », l'indicateur sacré de la réussite de sa politique, en glosant et se rengorgeant tant à la tribune de l’Assemblée Nationale à plusieurs reprise que dans ses interventions médiatiques dans la presse et l’audio-visuel, dont elle use et abuse à volonté pour défendre sa cause.
Mais retour de veste, dont ils sont coutumiers sur différents sujets, le Chef de l’Etat, les Ministres, et la majorité présidentielle, s’emploient dans leur intervention à minimiser l'impact de la perte du Triple A auprès de l'opinion.
Mais quelles seront les conséquences réelles et prévisibles de la perte de l’AAA en France et dans 8 autres pays de la zone Euro ?
1 – Hausse des taux d’intérêts
On peut admettre pour première conséquence, que la dégradation de la note d’un pays indique un risque de non-remboursement de sa dette, les organismes financiers prêteurs pourront exiger des pays emprunteurs des taux plus chers pour couvrir ce risque, cette première conséquence affectera inévitablement la politique d’un pays dégradé
La hausse des taux d'intérêts réduira les marges de manœuvre des gouvernements, notamment pour poursuivre des réformes, relancer l'investissement et mettre en place une économie compétitive.
Certains experts et commentateurs qui restent dans le cadre de l’analyse financière et économique sans déborder sur la politique, estiment que c’est le début mécanique d’un « cercle vicieux »
2 – La méfiance des investisseurs va s’accentuer :
Les investisseurs de préférence se tourneront vers les pays les mieux notés.
3- Une action « exceptionnelle « de la banque centrale peut-elle se renouveler ?
Ils soulignent que la BCE n'est pas censée acheter des obligations souveraines et que son indépendance, selon les traités européens, lui interdit de financer un pays, mais que par exception, face au risque d'écroulement du système, la BCE a racheté des obligations grecques, irlandaises, portugaises, espagnoles et italiennes ces derniers mois pour restaurer la confiance sur les marchés obligataires, et ils s’interrogent maintenant si cette exception sera renouvelée au profit des 9 pays de la Zone Euro dégradés.
4 – Le système bancaire
Standard and Poor's a placé les banques françaises sous surveillance.
Ceci pourrait entraîner une nouvelle dégradation du système bancaire
Les règles prudentielles européennes obligent les banques à détenir une proportion minimum de dette souveraine dans leur bilan, considérée, - il y a peu de temps avant la dégradation du Triple A français -, comme un actif sûr.
Un analyste de chez S&P avait expliqué - avant la dégradation- que les banques allaient " …..avoir besoin de financement au premier trimestre 2012", en estimant à 200 milliards d'euros le montant des crédits arrivant à maturité pour une cinquantaine de banques européennes au premier trimestre 2012.
Dans le contexte actuel on peut s’attendre à ce que les banques françaises vont devoir vendre des actifs qu'elles avaient gardés jusqu'ici. Les experts estiment que les prix étant bas sur les marchés, elles vont afficher des pertes dans leurs comptes et on redoute des milliers de suppressions de postes cette année.
Autre conséquence : une hausse probable des taux d'intérêts pour les crédits aux entreprises et aux particuliers.
5 Une dégradation des institutions publiques ?
Pour aller plus loin on pourrait redouter que certaines entités, disposant de la même signature que l'Etat pour leurs emprunts, soient dégradées. L'Unedic, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Réseau ferré de France (RFF), La Poste pourraient perdre tous leur AAA, avec pour conséquence des capacités de financement réduites
6 - Une augmentation des prix pour les particuliers
L'Etat participe au capital d'EDF, la SNCF, GDF-Suez, Air France-KLM, EADS, France Telecom, Renault, etc. A leur tour, ces entreprises pourront voir leurs coûts de financement augmenter. Cela posera notamment problème aux filiales les moins solides, pour lesquelles la garantie de l'Etat est primordiale.
La répercussion de ces conséquences impactera sur le prix des services et les clients de ces entreprises en feront les frais.
7. Un nouveau risque pour le budget des collectivités locales ?
Une analyste de chez S&P a expliqué que le système de financement par les banques est "en train d'exploser" ……Leur budget dépend pour moitié des subventions de l'Etat, et elles utilisent sa garantie pour se financer ailleurs à des prix raisonnables et "parmi elles, il y a des centaines de petite Grèce", a-t-elle affirmé.
Si la garantie de l’Etat s’affaiblit il est prévisible que les collectivisés locales seront pénalisées pour trouver un financement « ailleurs ».
ooOoo
8 – Conséquences politiques en relation avec l’élection présidentielle de 2012 :
Les conséquences de la dégradation de la note de la France ont eu pour résultat de faire baisser de 2,5 points la cote du Chef de l’Etat …..Selon un sondage LH2 Yahoo, réalisé les 13 et 14 janvier, Nicolas Sarkozy recueillerait 23,5 points au premier tour, en baisse de 2,5 points, et François Hollande 30 % (? 1,5). À l'inverse, Marine Le Pen fait une percée de 3,5 points à 17 % et François Bayrou se hisse à 14 % (+ 1).
Cette fois c'est du sérieux ! A moins qu'ils ne soient devenus suicidaires, il serait temps que les dirigeants des pays dégradés, notamment les nôtres en conviennent et changent leur fusil médiatique d'épaule en reconnaissant , contrairement à ce qu'ils avancent , que c'est un coup dur et que nous frisons la cata.
Surtout quand cette même droite avait fait, avant la dégradation, de la préservation de son Triple A « son trésor national », l'indicateur sacré de la réussite de sa politique, en glosant et se rengorgeant tant à la tribune de l’Assemblée Nationale à plusieurs reprise que dans ses interventions médiatiques dans la presse et l’audio-visuel, dont elle use et abuse à volonté pour défendre sa cause.
Mais retour de veste, dont ils sont coutumiers sur différents sujets, le Chef de l’Etat, les Ministres, et la majorité présidentielle, s’emploient dans leur intervention à minimiser l'impact de la perte du Triple A auprès de l'opinion.
Mais quelles seront les conséquences réelles et prévisibles de la perte de l’AAA en France et dans 8 autres pays de la zone Euro ?
1 – Hausse des taux d’intérêts
On peut admettre pour première conséquence, que la dégradation de la note d’un pays indique un risque de non-remboursement de sa dette, les organismes financiers prêteurs pourront exiger des pays emprunteurs des taux plus chers pour couvrir ce risque, cette première conséquence affectera inévitablement la politique d’un pays dégradé
La hausse des taux d'intérêts réduira les marges de manœuvre des gouvernements, notamment pour poursuivre des réformes, relancer l'investissement et mettre en place une économie compétitive.
Certains experts et commentateurs qui restent dans le cadre de l’analyse financière et économique sans déborder sur la politique, estiment que c’est le début mécanique d’un « cercle vicieux »
2 – La méfiance des investisseurs va s’accentuer :
Les investisseurs de préférence se tourneront vers les pays les mieux notés.
3- Une action « exceptionnelle « de la banque centrale peut-elle se renouveler ?
Ils soulignent que la BCE n'est pas censée acheter des obligations souveraines et que son indépendance, selon les traités européens, lui interdit de financer un pays, mais que par exception, face au risque d'écroulement du système, la BCE a racheté des obligations grecques, irlandaises, portugaises, espagnoles et italiennes ces derniers mois pour restaurer la confiance sur les marchés obligataires, et ils s’interrogent maintenant si cette exception sera renouvelée au profit des 9 pays de la Zone Euro dégradés.
4 – Le système bancaire
Standard and Poor's a placé les banques françaises sous surveillance.
Ceci pourrait entraîner une nouvelle dégradation du système bancaire
Les règles prudentielles européennes obligent les banques à détenir une proportion minimum de dette souveraine dans leur bilan, considérée, - il y a peu de temps avant la dégradation du Triple A français -, comme un actif sûr.
Un analyste de chez S&P avait expliqué - avant la dégradation- que les banques allaient " …..avoir besoin de financement au premier trimestre 2012", en estimant à 200 milliards d'euros le montant des crédits arrivant à maturité pour une cinquantaine de banques européennes au premier trimestre 2012.
Dans le contexte actuel on peut s’attendre à ce que les banques françaises vont devoir vendre des actifs qu'elles avaient gardés jusqu'ici. Les experts estiment que les prix étant bas sur les marchés, elles vont afficher des pertes dans leurs comptes et on redoute des milliers de suppressions de postes cette année.
Autre conséquence : une hausse probable des taux d'intérêts pour les crédits aux entreprises et aux particuliers.
5 Une dégradation des institutions publiques ?
Pour aller plus loin on pourrait redouter que certaines entités, disposant de la même signature que l'Etat pour leurs emprunts, soient dégradées. L'Unedic, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Réseau ferré de France (RFF), La Poste pourraient perdre tous leur AAA, avec pour conséquence des capacités de financement réduites
6 - Une augmentation des prix pour les particuliers
L'Etat participe au capital d'EDF, la SNCF, GDF-Suez, Air France-KLM, EADS, France Telecom, Renault, etc. A leur tour, ces entreprises pourront voir leurs coûts de financement augmenter. Cela posera notamment problème aux filiales les moins solides, pour lesquelles la garantie de l'Etat est primordiale.
La répercussion de ces conséquences impactera sur le prix des services et les clients de ces entreprises en feront les frais.
7. Un nouveau risque pour le budget des collectivités locales ?
Une analyste de chez S&P a expliqué que le système de financement par les banques est "en train d'exploser" ……Leur budget dépend pour moitié des subventions de l'Etat, et elles utilisent sa garantie pour se financer ailleurs à des prix raisonnables et "parmi elles, il y a des centaines de petite Grèce", a-t-elle affirmé.
Si la garantie de l’Etat s’affaiblit il est prévisible que les collectivisés locales seront pénalisées pour trouver un financement « ailleurs ».
ooOoo
8 – Conséquences politiques en relation avec l’élection présidentielle de 2012 :
Les conséquences de la dégradation de la note de la France ont eu pour résultat de faire baisser de 2,5 points la cote du Chef de l’Etat …..Selon un sondage LH2 Yahoo, réalisé les 13 et 14 janvier, Nicolas Sarkozy recueillerait 23,5 points au premier tour, en baisse de 2,5 points, et François Hollande 30 % (? 1,5). À l'inverse, Marine Le Pen fait une percée de 3,5 points à 17 % et François Bayrou se hisse à 14 % (+ 1).
9 - 3 jours après la dégradation de la note de 9 pays membres de la Zone Euro, l'agence de notation S&P dégradait Lundi 16 janvier la note du FESF ( ce nouveau coup dur fera l'objet d'un de nos prochains éditoriaux)
Cette fois c'est du sérieux ! A moins qu'ils ne soient devenus suicidaires, il serait temps que les dirigeants des pays dégradés, notamment les nôtres en conviennent et changent leur fusil médiatique d'épaule en reconnaissant , contrairement à ce qu'ils avancent , que c'est un coup dur et que nous frisons la cata.
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