02 janvier 2012

Les voeux du Président de la République pour l'année 2012 : les réactions de la classe politique

Éditorial de lucienne magalie pons

De nombreux responsables politiques ont réagi aux vœux du président de la République pour l'année 2012 et nous  les avons classées selon nos préférences, sans observer leur ordre chronologique, d'abord les  réactions carrément critiques de l'opposition , ensuite les mitigées des "entre deux"  , et à la fin  nous citons les offensives  concertées de la droite gouvernante, de la majorité présidentielle UMP et de leur proches, particulièrement  dirigées  contre le PS

1/ Les  réactions « carrément critiques  »

Benoît Hamon, porte-parole du PS : « Nicolas Sarkozy prétend vouloir protéger les Français pourtant jamais un président de la République n'aura autant maltraité les Français pour protéger une minorité d'entre eux. Depuis cinq ans que Nicolas Sarkozy nous adresse ses voeux comme président de la République il y a un million de chômeurs de plus inscrits à Pôle emploi, 75 milliards d'euros de cadeaux fiscaux ont été distribués aux plus riches, a-t-il déclaré lors d'un point presse après les voeux du chef de l'Etat. Alors puisque Nicolas Sarkozy est candidat à un second mandat, qu'il est donc candidat à continuer sa politique, l'enjeu pour 2012 est simple : on continue ou on espère ? on continue ou on se retrouve ? on continue ou on se rassemble ? on continue ou on change ? ».

Notre réponse : on change !

Sergio Coronado, porte-parole d'Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle : « Alors que les Français ont perdu confiance dans sa capacité à les protéger contre la crise, Nicolas Sarkozy se satisfait, pour les derniers voeux de son quinquennat, de commenter la situation difficile, fruit de son bilan, que vit le pays. Pour celui qui prétendait incarner un président qui agit, c'est un lourd échec (...) Face à l'inquiétude de nos concitoyens, il est temps de changer de cap. En 2012 changeons de président, votons juste ».

Notre réponse : on change !

Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et candidat à la présidentielle : « Le président de la République s'est efforcé de dissimuler son impuissance en se présentant aux Français comme leur meilleur protecteur face à la crise. Derrière l'invocation rituelle de notre union avec nos partenaires européens, Nicolas Sarkozy s'est bien gardé d'évoquer les 5 points de PIB, soit 100 milliards d'euros dont, au terme du nouveau traité européen, il s'est engagé vis à vis de Mme (Angela) Merkel à diminuer les dépenses publiques. Nicolas Sarkozy, au sommet de ses talents de prestidigitateur, s'est efforcé de dissimuler qu'il n'était que le 'junior partner' de Mme Merkel quant à la définition de la politique européenne face à la crise. »

Réponse : C’est vrai, conclusion : on ne votera pas pour le « junior partner » de la chancelière

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle : « Que nous voulait-il au juste ? Réciter des poncifs ne fait pas un message. Pourquoi ne s'est-il pas contenté de nous dire 'adieu' ? Nos meilleurs voeux auraient été exaucés dès le premier jour de l'année. Mais il a bavardé et il nous a dit à bientôt. Tout reste à faire donc. La réponse à ces vœux sera dans les urnes ».

Réponse : c’est vrai le plus important reste à faire, comme l’a dit J-L. Mélenchon, la réponse sera dans les urnes.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : « Nicolas Sarkozy continue de masquer sa responsabilité dans la crise dont il reconnaît aujourd'hui qu'elle va se poursuivre. La vérité, c'est que le chef de l'Etat tente de mettre son échec sur le dos de la crise (...) A l'entendre, ce ne sont ni les agences ni les marchés qui dictent sa politique alors que l'année 2011 a été rythmée par les pressions de ces marchés auxquels Nicolas Sarkozy a cherché à répondre en permanence (...) 2012 doit être l'année ou tout doit être fait pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy et de sa politique ».

Réponse : on va tout faire !

Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a déclaré, dans un communiqué : « Les vœux pieux du Chef de l'Etat ne convainquent plus personne »

Sergio Coronado, porte-parole d'Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, déclare : "Alors que les Français ont perdu confiance dans sa capacité à les protéger contre la crise, Nicolas Sarkozy se satisfait, pour les derniers vœux de son quinquennat, de  commenter la situation difficile, fruit de son bilan, que vit le pays. Pour celui qui prétendait incarner un président qui agit, c'est un lourd échec. (...) Face à l'inquiétude de nos concitoyens, il est temps de changer de cap. En 2012 changeons de président, votons juste."

Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle : « Les Français n'attendaient rien des voeux de Nicolas Sarkozy et ils n'ont pas été surpris (...) Usé par un mandat raté, Nicolas Sarkozy n'incarne plus l'espérance. Ce ne sont pas des mots qu'attendent les Français, ni un énième sommet pour l'emploi, ni évidemment la TVA sociale esquissée ce soir, mais de l'action, un changement de cap, radical et vigoureux. Face à ces voeux de renoncement et d'enfumage, Marine Le Pen est la candidate du bien commun français et des oubliés de la politique française ».

Réponse : « Usé par un mandat raté »   une constatation qui s’impose !

Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la République à la présidentielle : « Ce soir Nicolas Sarkozy est apparu anxieux, comme un président qui n'a plus de prise sur les événements. Ces voeux ressemblaient plus à des condoléances qu'à un message d'espoir pour 2012 (...) Il se lamente une fois de plus du chômage de masse mais ce chômage est la conséquence de sa politique de soumission au dogme de l'euro et du libre-échange intégral.

2 /Les critiques  mitigées « mi- figues- mi -raisins »

Hervé Morin, candidat Nouveau centre à la présidentielle : « J'ai été heureux d'entendre le président de la République dire que ces derniers mois devaient être des mois utiles et qu'il fallait éviter d'être en réaction mais en anticipation. Il est indispensable que dans les semaines qui viennent la France redonne confiance à nos créanciers (...) Je regrette par contre qu'arrive aussi tardivement une mesure que les centristes réclament depuis plus de 4 ans qui est la création d'une TVA pour l'emploi ».


Marielle de Sarnez, directrice de campagne de François Bayrou (MoDem) : « Le diagnostic formulé par le Président de la République ce soir n'est pas tout à fait exact. Bien sûr une partie de la crise en France relève de l'extérieur, mais il y a surtout une responsabilité des pouvoirs publics et des dirigeants politiques français de gauche comme de droite. J'aurais aimé que Nicolas Sarkozy le reconnaisse. On vit une crise très grave qui touche les Français très durement, j'ai eu le sentiment ce soir que les discours et les propositions n'étaient pas à la hauteur ».(sic)

Luc Ferry :"Le bilan de Sarkozy reste extraordinairement mince"

"Malgré des vœux protecteurs et la promesse de rouvrir quelques chantiers, son bilan reste extraordinairement mince, déclare au Parisien Luc Ferry, ministre de la jeunesse et de l'éducation nationale de 2002 à 2004, et depuis président délégué du Conseil d'analyse de la société. On ne peut pas dire que la France soit en meilleur état qu'en 2007. Le chômage a augmenté, pas le pouvoir d'achat. L'école et les banlieues vont plus mal que jamais. Sarkozy, en revanche, a été très convaincant sur la scène internationale. Mais sur les questions intérieures, budgétaires notamment, des erreurs colossales ont été commises."

ooOoo

Les supporters inconditionnels  du Président,   Ministres , responsables de l’UMP, députés  et partis de droite associés à la majorité présidentielle se sont mobilisés  pour lancer  une offensive concertée, face à ces réactions, certains en visant principalement  l'équipe du candidat PS François Hollande,  à l’exception du Premier Ministre  qui a choisi de souligner que le Président de la République « s’est placé au-dessus des contingences partisanes » avant d’enchaîner sur les valeurs pour surmonter la crise, , le choix de la réforme,  le pacte républicain, la croissance, le chômage, le financement de la  protection sociale ,  et la taxation sur les transactions  financières  :

 
François Fillon, premier ministre :   « Avec ses voeux pour l'année 2012, le président de la République s'est placé au-dessus des contingences partisanes et des échéances électorales. Le courage, la lucidité et la solidarité sont les trois valeurs autour desquelles la France doit se rassembler pour surmonter la crise », indique Matignon dans un communiqué. Le président a « réaffirmé que le choix de la réforme est le seul en mesure de protéger notre pacte républicain et de relancer la croissance », poursuit le Premier ministre. A ce titre, le rendez-vous du 18 janvier « doit être l'occasion d'amplifier nos efforts contre le chômage, de revoir le financement de notre protection sociale, de mettre en oeuvre la taxation sur les transactions financières ».

Réponse : trop facile de s’en remettre au 18 janvier on verra ce qu’il en sortira.


Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement,  a accusé François Hollande,   dans un communiqué, de se "bander les yeux" face à la crise alors que "Nicolas Sarkozy a choisi de poursuivre les réformes".

Nadine Morano, a réagi à chaud le soir même des vœux de Nicolas Sarkozy(  en image fixe sur BFM TV), pour commenter l’allocution du Président «  … il ne s’agit pas de nier les difficultés, il l’a rappelé, il faut sortir de la crise, faire naître une nouvelle Europe, et donc il assumera jusqu’au bout, comme il l’a rappelé, évidemment, son travail et son engagement au service de la France, Trois thèmes essentiels, trois thèmes majeurs, la formation, l’emploi, la protection sociale , le dérèglement de la finance, et il l’a dit très clairement , son devoir est de faire face et de protéger les Français

Laurent Wauquiez,  ministre de l'Enseignement supérieur, a vu un contraste "saisissant" entre les voeux de Nicolas Sarkozy, qui "s'est adressé avec dignité à une France en crise", et ceux de François Hollande, qui "n'a rien dit parce qu'il n'a rien à dire".


Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP : selon lui, « Nicolas Sarkozy a su trouver les mots justes pour expliquer les enjeux de la crise extraordinaire qui frappe tous les pays du monde, pour rassurer face aux défis que nous devons relever et surtout pour tracer un chemin de confiance et d'espoir pour la France et les Français. Ce chemin est celui du courage et du travail, du rassemblement et de la solidarité, de l'ouverture au monde et de l'ambition ».

Réponse : « Nicolas a su trouver des mots justes  pour expliquer »  ….., qu’on est dans la mouscaille ? ……, Ah ! Bon !…  Jean-François Copé entend, voit, et parle  double  comme à son habitude


Brice Hortefeux, vice-président de l'UMP : "Le chef de l'état a trouvé le ton juste pour incarner sa mission de protecteur et de rassembleur face aux défis qu'impose la crise économique mondiale. Il a su prendre les initiatives nécessaires pour surmonter lucidement les difficultés tout en rappelant les atouts de notre pays et les raisons d'espérer".

Valérie Rosso, déléguée générale adjointe de l’UMP a déclaré "La disproportion de la réaction de Manuel Valls m'incite à penser que le président a été bon et qu'ils ont peur face à un homme incarnant la présidence de tous les Français".

Frank Riester , député UMP,  a écrit  dans un communiqué, "Non, le Président de la République ne joue pas sur les peurs. Lui, ne ment pas aux Français …… François Hollande, Manuel Valls et le PS sont dans le déni de réalité permanent, l'anti-sakozysme primaire et l'absence de proposition claire".

Le président du groupe Nouveau centre à l'Assemblée, Yvan Lachaud, "regrette profondément que le PS ait cette année encore choisi la violence pour réagir aux voeux du Président".

« La Droite sociale », - dirigée par Laurent Wauquiez (UMP)- , "se réjouit que les priorités et les valeurs qu'elle porte soient au cœur des priorités qu'a fixées le président de la République pour cette nouvelle année. Le retour à l'activité, qui doit être la priorité de notre contrat social dans une logique de droits et devoirs (...). La Droite sociale salue le courage et le sang-froid dont a fait preuve le président de la République tout au long de l'année qui s'achève et se réjouit de la détermination dont il a fait preuve lors de la présentation de ses vœux pour l'année 2012."

Yves Jégo, député et vice-président du Parti Radical a écrit : "Face au chef de l'Etat qui a su trouver le ton juste et fixer un cap courageux et crédible, on cherche en vain, dans les diatribes éculées de l'ancien (premier secrétaire) du Parti socialiste, ce qui pourrait ressembler à une orientation fiable pour l'avenir de notre pays".

Bruno Retailleau , Sénateur et président du Conseil général de Vendée  (non inscrit, ex-MPF de Philippe de Villiers) a  fait un parallèle entre, selon lui, "les voeux d'un homme d'action" et "un candidat socialiste fidèle à son image, sans idée, sans projet, ou plutôt avec pour seul projet l'anti-sarkozysme primai

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