Éditorial de lucienne magalie pons
Il n’est pas décent de considérer la dégradation de la note d’un pays comme un incident sans influence sur la politique de son gouvernement.
Certains soutiennent que les agences de notation ne font pas la politique des gouvernements, certes ils peuvent réagir de manière différente, les uns par des plans d’austérité, les autres en assurant en assurant qu’ils continueront à ignorer ces notations et poursuivront sur leur ligne sans pénaliser leurs populations (on se demande comment, ils ne nous l’explique pas) et qu’ils leur pays est capable de rembourser ses dettes, mais dans tous les cas ces derniers passent sous silence qu’ils auront des difficultés à emprunter puisque même si les agences de notation ne « font pas la politique des gouvernements » , ils devront emprunter à des taux plus élevés de même que leurs banques, qui en conséquence n’auront plus la marge de manœuvre nécessaire pour accorder des crédits aux entrepreneurs, artisans et entreprises.
Les agences de notation sont des organismes qui n’ont jamais prétendu faire la politique des gouvernements, les notes qu’elles publient sont des indicateurs destinés à informer les organismes financiers préteurs, prétendre échapper aux conséquences financières de leur sanction est mentir délibérément.
La politique de la langue de bois mensongère des dirigeants qui tente de placer des œillères sur le regard critique de ceux qu’ils gouvernent peut créer l’illusion à court terme, mais les experts financiers, qui ne sont pas tenus d’encenser les discours politiques, et tirent la sonnette d’alarme et au final ce sont eux que nous devons prendre au sérieux.
La France a perdu Hier sa note financière AAA, la meilleure possible, abaissée d'un cran à AA+ avec perspective négative, confirme l'agence d'évaluation Standard and Poor's. Les experts financiers et économiques estiment que cette perspective négative signifie que l'agence envisage de dégrader à nouveau cette note à moyen terme. La chance de dégradation en 2012 ou 2013 est d'"au moins une sur trois".
Standard & Poor's a motivé la dégradation de la note de la France en raison "de l'aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires dans la zone euro à laquelle la France est étroitement liée".
"Ce n'est pas une bonne nouvelle" mais ce n'est "pas une catastrophe", s'est efforcé de relativiser le ministre de l'Economie François Baroin.
Des paroles que nous pouvons considérer en l’air et que l’opposition considèrent comme une réaction électoraliste à l’approche de l’élection présidentielle de 2012 .
La France n’est pas le seul pays concerné par la dégradation de sa note , et il est irresponsable de soutenir que ce n’est pas une catastrophe , quoiqu’en dise la Commission Européenne et les dirigeants français qui se montrent abusivement euphorique dans leur réactions, certains pays qui n’ont pas été dégradés dans la zone Euro continueront à bénéficier continueront à bénéficier d’emprunts à taux favorables, les dégradés rameront pour essayer de se maintenir à leur niveau, une inégalité des moyens d’emprunts entraînera la croissance des pays non dégradés, et les 9 pays dégradés au contraire creuserons leur déficit avec pour conséquences une croissance en baisse, un accroissement du chômage, une détérioration du pouvoir d’achat et des protections sociales.
Les dirigeants des pays qui se trouvaient sous la menace d’une dégradation de leur note par les Agences se berçaient d’illusion en estimant qu’ils les feraient rentrer dans le rang en dénigrant leur influence, et se faisaient fort d’échapper aux conséquences de leur sanction. Ils sont maintenant au pied du mur des réalités, ils ne s’en sortiront pas en assurant que’ ce n’est pas une catastrophe ».
La France et 8 autres pays de la zone Euro viennent de prendre un coup dur, l’abaissement qui les concerne ne passera pas comme une « lettre à la poste »les marchés ont déjà accusé le coup, ce qui s’interprète comme un signal de défiance à l’encontre de la zone euro la zone euro »
Voici les nouvelles notes attribuées à la dette de long terme des 17 Etats membres de la zone euro par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's, qui en a abaissé neuf vendredi soir:
ALLEMAGNE: AAA confirmé, perspective stable
AUTRICHE: note abaissée d'un cran, de AAA à AA+, perspective négative
BELGIQUE: AA confirmé, perspective négative
CHYPRE: note abaissée de deux crans, de BBB à BB+ dans la catégorie des investissements spéculatifs, perspectives négative
ESPAGNE: note abaissée de deux crans, de AA- à A, perspective négative
ESTONIE: note confirmée AA-, perspective négative
FINLANDE: AAA confirmé, perspective négative
FRANCE: note abaissée d'un cran, de AAA à AA+, perspective négative
GRECE: CC, perspective négative (le pays n'était pas concerné par les décisions de vendredi)
IRLANDE: BBB+ confirmé, perspective négative
ITALIE: note abaissée de deux crans, de A à BBB+, perspective négative
LUXEMBOURG: AAA confirmé, perspective négative
MALTE: note abaissée d'un cran, de A à A-, perspective négative
PAYS-BAS: AAA confirmé, perspective négative
PORTUGAL: note abaissée de deux crans, de BBB- à BB, dans la catégorie des investissements spéculatifs, perspective négative
SLOVAQUIE: note abaissée d'un cran, de A+ à A, perspective stable
SLOVENIE: note abaissée d'un cran, de AA- à A+, perspective négative.
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