Avec le goût pervers de
la dramatisation que nous leur connaissons les médias et certains politiques
alarmistes présentaient la réunion de vendredi 20 février entre Athènes et la
Zone Euro comme un « ultimatum lancé pour vendredi à la Grèce, et comme la « réunion de la dernière chance »
et certains s’évertuaient à faire ressurgir la menace du Grexit, avec toutes sortes d’interprétations et d’extrapolations qui faisaient douter le lambda
d’une poursuite des relations entre la Grèce et l’UE.
Eh bien finalement, non seulement ce ne fut pas la « réunion
de la dernière chance » mais encore il y aura d’autres réunions programmées pour prolonger
les négociations après ce premier compromis trouvé vendredi.
Certes la réunion a été difficile de l’aveu de
certains des observateurs, mais un premier accord a été trouvé vendredi soir à Bruxelles entre Athènes
et la Zone euro sur l'extension du
programme de financement , le plan d'aide sera prolongé de 4 mois sous certaines conditions , notamment la Grèce devra présenter lundi ses
réformes.
Il ne s'agit pas de dire, comme le font certains, si l'Europe a avancé ou si la Grèce a cédé ou vice-versa, ces appréciations sont de l'ordre médiatiques et politiciens, ce qu'il faut noter et c'est que les négociations ne sont pas rompues et que la Grèce a toute sa place en Europe au même titre que les autres pays membres de la zone euro et que sa voix ne saurait être bâillonnée ou ignorée au prétexte de ses difficultés .
"Sur
la base de la demande" grecque, "des engagements des autorités
grecques, de l'avis des institutions" créancières d'Athènes, et de
l'accord trouvé entre les pays membres de la zone euro, "nous lancerons
les procédures en vue d'atteindre une décision finale sur l'extension" du
plan de financement actuel "pour une durée allant jusqu'à quatre
mois", a détaillé le communiqué final de l'Eurogroupe.
«La Grèce a tourné une
page», a indiqué vendredi 20 février un responsable gouvernemental grec sous
couvert d'anonymat, d’après cette source les médias rapportent que le gouvernement grec mettra l'accent, dans son
programme, sur des réformes qui représentent «un terrain d'entente» avec l’Union
européenne, « Ces mesures privilégieront les domaines qui font l'objet
d'un accord avec les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro, comme la
lutte contre l'évasion fiscale et la corruption ou les remèdes à apporter à la
crise humanitaire grecque » , en précisant
«Le gouvernement grec va poursuivre calmement son travail, la société
grecque à ses côtés, et poursuivra les négociations jusqu'à un accord final cet
été».
Comme on le voit du
côté grec la situation est dédramatisée, c’est avec calme que le gouvernement grec
envisage de poursuivre son travail et les négociations.
Pour résumer la
situation actuelle le Président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a déclaré
notamment à l’issue de la réunion :
« ….. les ministres des Finances de
la zone euro ont prolongé de 4 mois le plan d'aide à la Grèce en échange de la
promesse d'Athènes de ne pas remettre en cause les réformes dont l'annulation
aurait un impact budgétaire négatif et d'honorer toutes ses dettes.
Pour le Ministre grec
des finances , Yanis Varoufakis la Grèce «devient coauteur des réformes et de
sa destinée»..
La Zone euro a indiqué
que les institutions créancières (UE,
BCE et FMI) donneront une première opinion pour dire si le train de réformes
est suffisant comme point de départ pour terminer la revue des créanciers.
Pierre Moscovici le
commissaire européen aux affaires économiques a laissé entendre vendredi que la zone auro se prononcera ensuite sur ce paquet de
mesures, probablement par téléconférence …., «Nous avons franchi une étape
importante. Il en reste d'autres jusqu'au 28 février (date initiale de la fin
du programme grec, ndlr). Il en restera beaucoup d'autres», a-t-il ajouté.
De son côté , Le
ministre français des Finances, Michel Sapin, a
indiqué dans un communiqué que «la Grèce et les institutions européennes
avaient besoin de stabilité, de calme, de visibilité, pour pouvoir travailler
plus en détail, construire en profondeur le programme du côté grec, et bien sûr
la collaboration du côté européen, du côté du FMI, du côté de la BCE. Nous
avons cette visibilité, cette stabilité».
D’autres réactions sont
à retenir, notamment celle de la Banque
centrale européenne (BCE), qui a déclaré
qu'elle ne jugeait pas nécessaire des mesures de contrôle des capitaux en Grèce
après l'accord de prolongation du plan. «Le contrôle des capitaux est hors de
question», a déclaré une source de la BCE. En ajoutant que le Conseil des gouverneurs de
l'institution était disposé à accepter de nouveau les obligations d'Etat
grecques comme garantie pour ses opérations de refinancement lorsque les
mesures nécessaires seront prises pour assurer la prolongation de ce plan.
La BCE a conclu qu'il
existait une «forte probabilité» que la Grèce aboutisse à une «conclusion
favorable» de son plan d'aide.
Voici donc un
assouplissement inattendu (?) de la BCE par rapport à
sa position du 4 février dernier , rappelons qu’elle avait annoncé à l’époque qu'elle cessait d'accepter les titres d'Etat
grecs comme garantie en soulignant le
fait que le gouvernement d'Athènes
voulait mettre fin au plan d'aide, ce qui avait obligé les banques grecques à recourir à un
mécanisme de fourniture de liquidité d'urgence afin de rester solvables.
Si nous notons du côté
grec la volonté de poursuivre dans le
calme , nous pouvons noter que du côté Zone euro il y a surtout sous des
apparences d’apaisement une volonté de surveillance et une méfiance accrue, en toute circonstance l’UE, la Zone
euro nous ont prouvé qu’elle ne peuvent agir sans rigidité, sans pressions,
sans tensions, c’est une habitude très
négative, puisque de toute façon ils sont bien a la longue forcés de prolonger
les pourparlers, et de lâcher au compte-goutte , mais de lâcher quand même.
Il manque à l’Europe d’aujourd’hui
des esprits politiques brillants et souples comme l’était celui de notre ancien président de la République
Monsieur Valéry Giscard d’Estaing qui a
présidé la France de 1974 à 1981.
En effet l’ancien
président français Valéry Giscard d'Estaing a estimé, dans un entretien publié le jeudi 19
février par Les Echos, que la Grèce devrait «sortir de l'euro» car elle «ne
peut régler ses problèmes que si elle retrouve une monnaie dévaluable».
«La question
fondamentale est de savoir si l'économie grecque peut repartir et prospérer
avec une monnaie aussi forte que l'euro. La réponse est clairement négative.
Mais au lieu de se concentrer sur ce sujet de fond et d'y répondre, les
Européens se focalisent sur la dette grecque» a-t-il notamment souligné.
D’après son analyse,
Valéry Giscard d’Estaing a expliqué : ...« ...la
Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd'hui que si elle retrouve une monnaie
dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans
l'intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu'il s'agirait d'un
échec de l'Europe».
«La Grèce a toute sa
place dans l'Union européenne, estime Valery Giscard d’Estaing , « En
quittant l'usage de l'euro, elle ne ferait que rejoindre des pays comme le
Royaume-Uni, la Suède, la République tchèque, etc., qui ne l'ont pas adopté.
Mieux: cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard.
Ce processus de sortie ordonnée doit et peut se dérouler de manière non
conflictuelle, dans l'intérêt mutuel de chacun. C'est ce que j'appellerais une « friendly
exit », une sortie dans un esprit amical», a-t-il précisé.
Vous trouverez en revue de presse le lien
conduisant à cette interviewe.
Voila une science politique du compromis dont
devrait s’inspirer nos dirigeants européens, malheureusement je doute fort qu’aucun
d’entre eux ne soit à sa hauteur.
Ce que nous entendons dire des dirigeants actuels c'est "la Grèce doit faire ceci, la Grèce doit faire cela , sur un ton directif ou impératif, ..." et ça ne résiste pas aux réalités qui s'imposent au fil des négociations.
ooOoo
Par souci d’information
ajoutons que depuis le mercredi 18 février la Grèce a un nouveau Président, Il s'agit du conservateur Prokopis
Pavlopoulos, avocat de métier et ancien ministre de l'Intérieur. Il a été élu
mercredi soir au Parlement d’Athènes à
une majorité de 180 voix sur 300;
Le nouveau président grec
Prokopis Pavlopoulos est présenté par
certains médias comme un « poids
lourd » de la Nouvelle démocratie, parti conservateur, pour d’autre médias Prokopis Pavlopoulos est plutôt considéré
comme modéré. Il entretient de bonnes relations avec tous les niveaux de la politique
grecque., mais il faut noter qu’il appartient à l'ancien système des partis critiqué
par Syriza.
Ainsi Alexis Tsipras le
premier ministre a préféré choisir un candidat facile à élire bien que
conservateur, plutôt que de créer des remous en proposant le radical de gauche Dimitris Avramopoulos , ce qui souligne son
pragmatisme et la souplesse dont il fait
preuve en matière politique.
Et puis ce choix a eu le mérite de convenir au Président de la Commission européenne
Christian Juncker et à son équipe, en effet Juncker redoutait le projet initial de choisir l'actuel commissaire
grec, Dimitris Avramopoulos, comme président
REVUE DE PRESSE :
Le Figaro
|
- Il y a 29 minutes
|
Yanis Varoufakis, le ministre grec
des Finances, à son arrivée à la réunion de l'Eurogroupe ce vendredi à
Bruxelles. Crédits photo : ERIC VIDAL/REUTERS. Après d'intenses négociations,
un accord a été trouvé vendredi soir pour prolonger de 4 mois l'aide ...
Éditorial :La zone euro impose à la Grèce ses
conditions pour prolonger son ...Capital.fr
Articles de fond :Eurogroupe : Hollande salue un « bon
compromis » avec la GrèceLes Échos
cliquez sur le lien ci-dessous pour consulter d'autres articles :
_______________________________/
Les Échos - Il y a 3 jours
L'ancien chef de l'Etat Valéry Giscard
d'Estaing prône une « friendly exit » de la Grèce pour ...
RTL.fr - Il y a 2 jours
·
RFI - Il y a 2 jours
media Le nouveau président grec
Prokopis Pavlopoulos dans son bureau à Athènes, le 18 ...
L'Express - Il y a 3 jours
EurActiv France - Il y a 2 jours
___________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire