Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

05 septembre 2013

Syrie : Revenons sur la Réunion à Matignon du Lundi 2 septembre 2013;

Éditorial de lucienne magalie pons



Lundi 2  Septembre "Course contre la montre"  – A deux jours du débat  parlementaire sur le dossier syrien  le Premier Ministre  a réuni Lundi  à Matignon, les principaux représentants parlementaires  de la majorité et de l’opposition , et les ministres et  présidents des commissions concernées .



Nombreux étaient  les parlementaires de l’opposition qui depuis  Dimanche attendaient  cette réunion pour obtenir des informations, tout en protestant  et en émettant des réserves sérieuses sur une intervention française armée contre le Régime Syrien , en l’absence  du feu vert du Conseil de Sécurité de l’ONU et dans l’attente des analyses  qui sont en cours suite aux des enquêtes des Inspecteurs de l’ONU, résultats qui ne seront connus que dans plusieurs jours .

De plus,  plusieurs parlementaires de l’opposition  sollicitaient  aussi  un vote parlementaire français  sans avoir à attendre le vote  du Congrès américain, suite à la décision de Barack Obama ,   du  Samedi soir 31 Août ,  de soumettre au Congrès américain une intervention  armée des États-Unis contre la Syrie , un vote américain qui n’aura pas lieu  avant Lundi 9 septembre, jour de reprise des travaux parlementaires  outre-Atlantique.



Cette réunion  a fait ressortir  la position du Gouvernement , ce qu’il faut  en retenir  c’est  qu’en  ce qui concerne   les accusations contre le Régime Syrien  la même graduation que celle des États Unis   s’est affirmée de la part du Gouvernement  qui  a exprimé  la certitude  de l’usage des armes  chimiques par le Régime  Syrien , en se fondant cette fois sur l’interprétation de  la synthèse  de  documents des services  secrets français , (qui ont été communiqués aux parlementaires en réunion et mise en ligne publiquement   à l'issue de la réunion )  

Jean Marc Ayraul  a   déclaré que la France est  déterminée à sanctionner l’usage de l’arme chimique par le régime de Bachar el Assad et de le dissuader d’y recourir à nouveau par une action ferme et proportionnée qui ne visera ni à renverser ce régime, ni à libérer la Syrie, «  Nous sommes en effet convaincus qu’il n’y aura en Syrie qu’une solution politique » a expliqué Jean Marc Ayrault.

Toutefois  selon le Premier Ministre  ….« il n’est pas question pour  la France d’agir seule », autrement dit,  en aucun cas la France n’interviendra  seule contre le Régime Syrien sans les Etats-Unis. 


Mais  il faut souligner   que  le Gouvernement Français se démarque de la décision de Patrick Obama en ce qui concerne une vote parlementaire, en effet  aucun vote ne  suivra les débats parlementaires, au Sénat et  l’Assemblée Nationale Mercredi 4 Septembre , notamment parce c’est au Président de la République qu’il appartient de décider si un vote,  que la Constitution  n’exige pas , et que cette décision ne pourra être prise par le Président de la République que lorsque sera constitué une coalition , seule à même de conduire de conduire une action .



Ci-dessus nous avons noté l’essentiel, de la position du Gouvernement, mais que pour que tout soit clair nous reproduisons ci-dessous la déclaration  que le Premier Ministre Jean-Marc  Ayrault  a prononcée  à l’issue de cette réunion, telle qu’elle figure sur le site « Portail du Gouvernement "




 « Hôtel de Matignon,
lundi 2 septembre 2013
Mesdames, Messieurs,
J’ai tenu à l’instant une réunion destinée à informer les principaux responsables de la majorité comme de l’opposition de l’Assemblée nationale et du Sénat sur la situation en Syrie.
Cette information du Parlement est indispensable. En effet, les élus de la nation doivent pouvoir accéder aux éléments qui justifient les positions que le président de la République et le Gouvernement ont adoptées ces derniers jours sur la situation en Syrie et les réactions qu’elle appelle de la France.
Cette réunion s’est déroulée dans un climat d’une particulière gravité.
Le 21 août dernier le régime de Bachar el Assad a commis l’irréparable en employant à grande échelle l’arme chimique contre sa propre population. Cet acte, plus personne n’en nie la réalité, ce que devraient confirmer les inspecteurs des Nations unies et les éléments que nous avons recueillis permettent d’en imputer la responsabilité au régime. Cet acte, il ne peut rester sans réponse.
L’enjeu c’est d’éviter que Bachar el Assad n’utilise à nouveau l’arme chimique contre son peuple. L’enjeu, c’est d’envoyer un message à tous ceux qui seraient tentés de l’imiter à l’avenir. Il y a donc un enjeu pour la sécurité collective, pour notre propre sécurité dans un contexte où les armes de destruction massive constituent déjà un défi majeur au Moyen-Orient comme dans d’autres régions du monde.
La France est donc déterminée à sanctionner l’usage de l’arme chimique par le régime de Bachar el Assad et de le dissuader d’y recourir à nouveau par une action ferme et proportionnée qui ne visera ni à renverser ce régime, ni à libérer la Syrie. Nous sommes en effet convaincus qu’il n’y aura en Syrie qu’une solution politique.
L’information du parlement se poursuivra à l’occasion de la session extraordinaire que le président de la République a convoquée dès mercredi. J’ai souhaité que ce débat puisse avoir lieu dans un climat de responsabilité, de gravité, à un moment délicat où les intérêts supérieurs de la France sont en jeu. Il n’est pas question pour la France d’agir seule.
Le président de la République continue son travail de persuasion pour réunir, dans les meilleurs délais, une coalition. La France doit se rassembler autour de cet objectif, car la France défend le respect du droit international.
J’ai aussi appelé au respect des équilibres institutionnels découlant de notre Constitution. C’est au président de la République qu’il appartient de décider si un vote, que notre Constitution n’exige pas, doit avoir lieu. Mercredi il y aura un débat sans vote car en toute hypothèse, la décision ultime ne pourra être prise par le président de la République que lorsque sera constituée cette coalition, seule à même de conduire une action pour adresser ce message de fermeté : il n’est plus possible d’utiliser l’arme chimique en Syrie par le dictateur Bachar el Assad contre son propre peuple.
Je vous remercie.
__________/


  Les réactions :

Dès lundi  immédiatement après cette réunion, les réactions « à chaud »  de plusieurs  parlementaires fusaient dans les médias :

- Christian Jacob, chef de file des députés UMP: est resté très catégorique et  a insisté   « seule vaut l’expertise des  Nations-Unies  …"Ce qu'il en ressort c'est que la France est très isolée. Où sont nos alliés ? Nous on reste sur la position qui est la nôtre, c'est celle du cadre international, c’est-à-dire qu'une intervention ne pourrait se justifier que dans le cadre des Nations-Unies"….."Si le président de la République décide une rupture avec tous ses prédécesseurs qui ont toujours engagé la France militairement dans le cadre des Nations-Unies, il devrait demander à son Premier ministre d'engager sa responsabilité devant le Parlement. A ce stade, le Premier ministre a dit que rien n'était décidé mais je n'imagine pas que le président de la République puisse s'affranchir d'une résolution des Nations-Unies". "Un certain nombre d'informations nous ont été données" mais "jusque là, seule vaut l'expertise des Nations-Unies et les experts ne rendront leur avis que dans une dizaine de jours".

- Jean-Louis Borloo, président de l'UDI  lui aussi  souhaite  des preuves, un mandat de l’Onu : "Il y a raisonnement  il n'y pas de preuve. Et ce qui est plus angoissant, c'est qu'apparemment l'Onu demande au moins trois semaines. S'il y avait une évidence, cela ne prendrait pas trois semaines. Donc nous souhaitons toujours qu'il y ait un mandat ou de l'Onu, ou de son assemblée générale -une simple recommandation- ou un débat avec vote au Parlement. Il ne peut pas y avoir de frappe sans un minimum de débats. Cela dit, nous souhaitons vraiment l'esprit républicain, l'union nationale autour du président dans cette affaire".

- François de Rugy, co-président des députés écologistes  s’est rangé aux certitudes Gouvernement en ce  qui concerne  l’attaque chimique, il écorche au passage l’UMP ,  selon lui fait de la « politique politicienne »  et il plaide pour que le débat (de Mercredi) soit suivi d’un vote.  : " nous  continuons à plaider pour que ce débat soit suivi d'un vote. Il nous semble extrêmement important que le Parlement français, dans toute sa diversité, puisse se prononcer par un vote sur la question de la Syrie. On entend l'opposition demander que le gouvernement engage sa responsabilité, mais ce n'est pas une question de politique générale  …Il est très regrettable que l'UMP se défausse et veuille faire de la politique politicienne à l'occasion de ce sujet extrêmement grave. Nous, nous avons pris les informations qui nous ont été données qui viennent attester de l'attaque chimique par l'armée de Bachar al-Assad".


Le Président de l’Assemblée Nationale  Claude Bartolone (PS),  "je retiens de cette réunion la volonté du Premier ministre de nous donner toutes les informations pour que les uns et les autres puissions nous faire une idée sur la situation que connait actuellement la Syrie, les responsabilités qui sont celles de M. Bachar al-Assad (...) "Il n'est pas question d'imposer un vote au président de la République. C'est une possibilité qui est donnée au président de la République mais c'est à lui seul de choisir en fonction de la situation et des événements s'il choisit ce vote ou pas. C'est l'esprit de la Ve République (...) Ce n'est pas notamment dans une période de crise où un dictateur menace la France que l'on fait bouger les institutions. Et je crois que pour permettre y compris le rassemblement de la communauté nationale pour défendre une certaine idée de la France, il faut, dans ces moments-là, avoir un respect scrupuleux de nos institutions".

Ci-dessous nous commentons brièvement  ces réactions très caractéristiques qui indiquent bien que :

-       --   pour l’opposition de droite UMP  une intervention ne pourrait se justifier que dans le cadre des Nations-Unies"….  Christian Jacob a  plaidé : … «  Si le président de la République décide une rupture avec tous ses prédécesseurs qui ont toujours engagé la France militairement dans le cadre des Nations-Unies, il devrait demander à son Premier ministre d'engager sa responsabilité devant le Parlement, en insistant qu’en matière de preuves  seule vaut l'expertise des Nations-Unies .
-          
-     _     pour l’opposition UDI , Jean-Louis Borloo  il n’y a pas de preuves, il souhaite un mandat e l’ONU , ou de son Assemblée générale ,  ou un débat avec un vote au Parlement, pour lui  . Il ne peut pas y avoir de frappe sans un minimum de débats.
-          
-     -  Pour la coordination Écologiste, le  ton change avec François de Rugy , il  continue à plaider pour un vote,  mais  en matière de preuves .  selon lui  les informations qui ont été données  (en réunion)  attestent   de l'attaque chimique par l'armée de Bachar al-Assad", et ses propos contre l’UMP à notre avis sont particulièrement déplacés dans un débat d’une telle gravité.

-  Claude Bartolone   s’est montré plus mesuré en matière de preuve  , «   je retiens de cette réunion la volonté du Premier ministre de nous donner toutes les informations pour que les uns et les autres puissions nous faire une idée sur la situation que connait actuellement la Syrie, les responsabilités qui sont celles de M. Bachar al-Assad » …  a-t-il , puis  pour en ce qui concerne  un vote au Parlement il s’en remet au Président en expliquant   : …"Il n'est pas question d'imposer un vote au président de la République. C'est une possibilité qui est donnée au président de la République mais c'est à lui seul de choisir en fonction de la situation et des événements s'il choisit ce vote ou pas. Et je crois que pour permettre y compris le rassemblement de la communauté nationale pour défendre une certaine idée de la France, il faut, dans ces moments-là, avoir un respect scrupuleux de nos institutions".

La réaction du Président de l’Assemblée Nationale est assez lisse, il ne s’avance pas personnellement en matière de preuves, en ce qui concerne un vote au parlement il se conforme aux dispositions constitutionnelles et sa conclusion dit qu’il faut avoir un respect scrupuleux de nos institutions. 

On peut penser que le PS espèrent s’en tirer sans prendre la responsabilité d’un vote, et qu’en définitive le poids des responsabilités incombera au Président de la République seul. Comme on le comprend ! , un vote du PS ne pourrait que s’aligner sur la volonté  du Président de la République et dans ce cas les responsabilités  d’une action armée  pèserait aussi  de tout leur poids, sur le parti majoritaire,  avec les aléas  et les conséquences que cela comporte   à un moment  où se profile à l’horizon de Mars 2014 les élections municipales. 

Mardi  3  septembre : les médias rapportent et commentent la réaction de Jean-François Copé , Président de l’UMP  , qui a déclaré «  … J’invite  ( François Hollande) à la prudence et lui demande de ne pas être à la remorque du Président américain … » 

Pour Alain Juppé , ancien premier Ministre, il considère que : … » la situation est grave,  Il faut bien définir le champ de notre intervention, » et il ajoute  «  … Le Président de la République devant la Nation  .. »

Les réactions d’autres personnalités politiques de droite comme de gauche se sont multipliées depuis mardi sur la réunion de Matignon, dans leur diversité il en ressort un concert de polémiques très intense ,  ces réactions ont précédées les débats parlementaires du Mercredi 3 Septembre ( vous les retrouverez facilement sur le Web  en utilisant le moteur de recherche Google notamment)

Pour ce qui s’est passé au Sénat et à l’Assemblée Nationale hier Mercredi   4 septembre, nous mettrons en ligne sur notre site d’ici quelques heures  les vidéos et comptes rendu )



 

Aucun commentaire: